Vivendi

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Cet article a pour sujet la société Vivendi. Pour une définition du mot « vivendi », voir l’article vivendi du Wiktionnaire.

Image:Logo vivendi.jpg

Logo de Vivendi
Repères historiques
Création : 1853
Fiche d’identité
Forme juridique : société anonyme
Action : Euronext : VIV
Euronext : VIVA
Slogan(s) : « Le divertissement est un besoin vital »
Siège social : France Paris
Direction : Jean-Bernard Lévy PDG
Activité(s) : média et télécommunication
Filiale(s) : SFR, Groupe Canal+, Universal Music Group, Activision Blizzard et Maroc Telecom
Effectif : 37 223 (31 décembre 2007)
Site corporatif : www.vivendi.com
Données financières
Capitalisation : 29 365.16 M€
Chiffre d’affaires : 21 657 M€
Résultat net : 3 769 M€
Consultez la documentation du modèle

Vivendi est une entreprise française spécialisée dans les médias et les télécommunications, cotée à la bourse de Paris (où elle appartient à l'indice CAC 40).
Ses principales activités sont l'édition et la distribution musicale (avec Universal Music Group), la télévision payante (Groupe Canal Plus), la production cinématographique et télévisuelle, la production de jeux vidéo (Vivendi Games), la téléphonie mobile (avec SFR) et fixe (avec Neuf Cegetel). Elle réalise la majorité de son chiffre d'affaires en France.

Historiquement spécialisée dans les services aux collectivités territoriales (eau, transport, environnement) sous le nom de Compagnie Générale des Eaux, l'entreprise s'est peu à peu renforcée dans les nouvelles technologies sous l'impulsion de son médiatique président Jean-Marie Messier dans la fin des années 1990, ce jusqu'à l'excès en 2002 qui conduit à une vaste restructuration en 2003 et 2004. L'entreprise, rebaptisée Vivendi Universal en 2000 puis redevenue Vivendi tout court en 2006, s'est rétablie financièrement de cette croissance effrénée, mais reste convalescente en bourse.

En 2006, des amendements parlementaires surnommés amendements Vivendi-Universal en raison de leur proposition par la lobbyiste de cette firme, ont été adoptés dans le projet de loi DADVSI. Ces amendements pénalisent la réalisation de certains types de logiciels pouvant éventuellement servir à la contrefaçon en ligne de données protégées, comme les films.

Vivendi est aujourd'hui l'un des principaux fournisseurs de contenu en Europe.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Un groupe de services plus que centenaire

Vivendi est une entreprise datant du milieu du XIXe siècle.

Elle fut créée par décret impérial en 1853 sous le nom de Compagnie générale des eaux. Elle fournissait alors de l'eau à Lyon.[1]

L'entreprise a entamé une diversification des activités au début des années 1980, en investissant dans la gestion des déchets, l'énergie, les transports, la construction et l'immobilier : c'est-à-dire dans la délégation de services publics (utilities) et dans les commandes des pouvoirs publics.

[modifier] L'ère Dejouany

Le groupe se développa dans de nouveaux métiers sous la présidence de Guy Dejouany.

En 1983, la Compagnie Générale des Eaux participa à la création de Canal +, la première chaîne de télévision payante en France. Dans les années 1990, elle commença à investir dans les télécommunications et les médias, et en 1996 elle créa le groupe Cegetel, une société de téléphonie fixe et mobile, présente via les marques Tam Tam (pager), AOL (internet), Le 7 (téléphone) et SFR (mobile).

Au milieu des années 1990, la Générale des Eaux restait toutefois une société relativement franco-française et proche des milieux politiques car dépendant des commandes de l'État et des services publics.

[modifier] Les années J2M

Icône de détail Article détaillé : Jean-Marie Messier.

Guy Dejouany prit le pari de choisir comme successeur une personne extérieure au groupe : Jean-Marie Messier, un jeune associé de Lazard, qui prit effectivement son poste le 27 juin 1996. Le groupe hérité par Messier était devenu un conglomérat de diverses activités, dont le coeur restait les métiers de l'eau. La Générale des Eaux était également présente dans l'électricité, les télécommunications, le bâtiment, la propreté... Très vite renommé J2M, son nouveau président décida de faire prendre le chemin des nouvelles technologies et des médias à la vénérable centenaire et ce à un rythme effréné et surtout toujours sous le feu des projecteurs.

[modifier] La marche forcée vers les médias

En 1997, J2M se défait des cliniques du groupe.

Début 1998, la Générale des Eaux se rapproche d'Havas[2]. , un groupe lui aussi plus que centenaire. Ce faisant, le groupe renforce sa participation dans Canal Plus, et acquiert divers actifs notamment dans la publicité.

Le premier logo de Vivendi
Le premier logo de Vivendi

En mai 1998, la Compagnie générale des eaux changea son nom en Vivendi, une compagnie qui marche sur ses deux jambes - la communication et l'environnement - aux dires de son PDG. Le but était d'avoir un nom plus international, et de se défaire de l'ancien nom qui permettait de faire un rapprochement trop rapide avec les affaires politiques liées à la Compagnie Générale des Eaux, qui est aussi le nom de sa filiale dans l'eau.

Côté communication les activités seront regroupées dans "Vivendi communication": on peut notamment citer les activités du Groupe Cegetel premier opérateur privé de télécommunications, de Havas avec ses pôles éditions et presse, et du Groupe Canal +,…

Côté environnement les activités seront regroupées dans "Vivendi environnement" : on peut notamment relever les activités de la Générale des Eaux, leader mondial de son secteur ; Dalkia, pour l'énergie ; CGIS et SGE avec CBC, pour le BTP, leader mondial de ce secteur…

Vivendi cède également 25% de ses parts dans JCDecaux en mai 1998.

L'année suivante, elle vendra ses activités de construction, SGE, qui sera à l'origine du groupe VINCI, et le groupe CGIS dont les activités seront revendues à Accor, Unibail, Nexity, Foncia…

Juin 2000 fusion avec Seagram et Canal+: J2M de déclarer aux journaux "putain que je suis heureux".

Au faîte de sa gloire, le médiatique PDG devient pour la presse J6M, pour Jean-Marie Messier Moi-Même Maître du Monde.

[modifier] La chute

En juillet 2002, son patron Jean-Marie Messier est contraint de démissionner de son poste de PDG alors que l'entreprise est au bord de la banqueroute, pour reprendre l'expression de certains journaux. En effet, le groupe est proche de la cessation de paiements à ce moment, il perd 1 milliard de dollars par mois.

Vivendi Universal a annoncé en mars 2003, une perte comptable de 23 milliards d'euros, la plus grosse de l'histoire pour une entreprise française. Un an auparavant son PDG médiatique Jean-Marie Messier déclarait qu'elle allait « mieux que bien ! ».

[modifier] Un groupe en pleine recomposition

Le siège de Vivendi, avenue de Friedland à Paris.
Le siège de Vivendi, avenue de Friedland à Paris.

Lui succède Jean-René Fourtou au poste de PDG. Le président du directoire est Jean-Bernard Lévy. Commence alors un grand ménage dans les actifs du groupe et une réflexion sur la stratégie avenir.

Fin 2003, Vivendi Universal a revendu la société d'édition Vivendi Universal Publishing (hors Vivendi Universal Games) au groupe Lagardère, pour satisfaire au besoin pressant de liquidités. Cette filiale était en effet la seule cessible immédiatement. Il s'agissait également de réunir les sommes nécessaires au rachat des parts de BT Group dans Cegetel qui lui permettaient de devenir majoritaire dans l'opérateur de téléphonie mobile SFR.

En 2003, Vivendi Universal Net, qui regroupait les activités internet du groupe est démantelé. Cette stratégie de regroupement de ces activités, élaborée lors de la Bulle Internet, s'est avérée être un échec. D'autre part, l'essentiel des activités internationales de Canal + sont cédées (Italie, Benelux, Scandinavie…) ou fermées (Maroc).

En mai 2004, Vivendi Universal a cédé ses actifs médias américains Vivendi Universal Entertainment, à General Electric qui possédait déjà le groupe NBC. En échange, Vivendi Universal récupère 20 % du nouveau groupe NBC Universal (soit le plafond de contrôle par un actionnaire étranger d'un des grands réseaux télévisés aux États-Unis, ici NBC en l'occurrence) ainsi que 14 milliards d'euros.

[modifier] Un nouveau départ

En août 2004, Bercy accorde à Vivendi le régime fiscal du bénéfice mondial consolidé.[3], lui permettant d'utiliser plus vite les crédits d'impôts issus des pertes vertigineuses des années précédentes.

Le 20 avril 2006, le groupe reprend le nom de Vivendi.

[modifier] Activités du groupe Vivendi (mai 2006)

Vivendi est désormais un groupe recentré sur les télécommunications et les divertissements, deux secteurs d'activité parmi ceux affichant les plus fortes croissances :

[modifier] Telecommunications

Cofondateur du Groupe SFR-CEGETEL, avec Vodafone et dans la première période historique avec Mannesmann, SBC, British Telecom, Vivendi est présent dans ce métier fort contributeur en résultat et en trésorerie. Cette activité télécommunication a été initiée sous l'ère de La Générale des eaux (M. Dejouany) et a représenté, dans la période haute, une activité de près de 8 milliards d'euros avec 35 000 collaborateurs.

[modifier] SFR

  • SFR (actionnaire majoritaire avec 56%, le solde étant detenu par le britannique Vodafone)).
    • Après avoir laissé Vivendi fusionner les différentes holdings de contrôle de Cegetel, SFR passe du statut de filiale à celui de maison mère de l'activité de télécommunications en France.
    • En 2005, l'activité de téléphone fixe, désormais la seule à garder l'appellation Cegetel, est apportée à Neuf Télécom en échange de 28 % du capital du nouvel ensemble. Rebaptisé Neuf Cegetel, l'opérateur fixe est détenu à 40,48% par SFR après divers rachats de parts minoritaires.
    • Vivendi a témoigné, à plusieurs reprises ces dernières années, de son interêt dans le domaine des télécommunications en affirmant vouloir racheter la participation de vodafone dans SFR.

Le 20 décembre 2007, SFR devient l'actionnaire majoritaire de Neuf Cegetel, en rachetant les parts détenues par Robert-Louis Dreyfus soit 29,5 % du capital. Dans un second temps, SFR doit lancer une offre publique d'achat sur le reste du capital de Neuf Cegetel.

[modifier] Maroc Telecom

Vivendi détient 53% de l'opérateur historique marocain.

Une polémique est entrain de grandir au Maroc sur la responsabilité de Vivendi dans le blocage de plus en plus important de sites Internet, notamment ceux revendiquant l'indépendance du Sahara occidental ainsi que de Google Maps et Google Earth, ce qui rend beaucoup d'autres sites inutilisables. La polémique est d'autant plus importante qu'elle n'est supportée par aucune décision de justice.

[modifier] Médias

[modifier] Groupe Canal Plus

Pôle Télévision, Cinéma et Internet essentiellement basé en France, avec comme principales constituantes :

[modifier] Vivendi Games

Pôle jeu, réputé pour son expertise dans les jeux en ligne (World of Warcraft), dont les studios/éditeurs :

[modifier] Universal Music Group

Pôle musique, numéro un mondial, dont les labels les plus connus sont :

  • Island Def Jam Music Group
  • Interscope Geffen A&M Records
  • Mercury Records
  • Polydor
  • Universal Motown Records Group
  • Decca
  • Deutsche Grammophon
  • Philips

[modifier] Opérations en Cours


[modifier] Opérations récentes

  • Neuf Cegetel a racheté AOL France pour 288 Millions d'Euros
  • Neuf Cegetel a racheté Club Internet - T-Online France SAS pour 460 Millions d'Euros
  • Universal Music Group est en train de racheter Bertelsmann Music Group Publishing pour 1,63 milliard d'euros.
  • SFR est en train de racheter les activités fixe et internet Tele 2 France pour 353 millions d'euros.
  • Canal + Groupe fusionne la plupart de ses activités françaises avec TPS pour former Canal + France.

[modifier] Censure

[modifier] Participations

  • NBC Universal (20%)
  • Elektrim et via celle-ci une partie du réseau mobile polonais ERA (en litige depuis de longues années, cette participation a été réduite à zéro dans les comptes de Vivendi)
  • Sogecable (0.64%)[4]

[modifier] Direction de l'entreprise

[modifier] Présidents et administrateurs du groupe

  • Fondateurs Assemblée générale constitutive 23/27 juillet 1853 : Louis Napoléon Lannes Duc de Montebello, vice-président, Comte Henri de Pourtalès-Gorgier, Comte Henri d'Avigdor, Jean Germain Henri Nouton, Joseph-Xavier de Lizardi, Auguste Dassier, John Masterman, John Sadleir, Major J.-A. Moore, Joseph Paxton.
  • Henri Siméon (1803-1874), comte de l'Empire, préfet et député, co-fondateur, premier président de 1853 à 1861.
  • Sir Edward Blount (1809-1905), administrateur en 1853, 2e président de 1861 à 1902, fondateur en 1864 puis président de la Société Générale de 1886 à 1901.
  • Barthélémy Prosper Enfantin dit le Père Enfantin (1796-1864), X 1813, administrateur et directeur de 1853 à sa mort.
  • Rodolphe Hottinguer (1835-1920), Régent de la Banque de France, Vice-Président de la Compagnie du PLM et de la Caisse d'Epargne, Président de la Banque Impériale Ottomane, administrateur en 1860 puis Président de la Générale des Eaux de 1902 à 1920.
  • Comte Foy, administrateur de 1876 à 1907, apparenté aux Pillet-Will et aux Gérard.
  • Comte Frédéric Pillet-Will, gendre du comte Foy, administrateur en 1907.
  • Albert Mallet, administrateur en 1879, Vice-Président de 1902 à 1924 puis remplacé par Jacques Mallet.
  • Alexandre Gérard (1819-1899), ingénieur civil, vice-président de Saint-Gobain, administrateur de la Générale des Eaux de 1879 à 1889, père du suivant :
  • Alphonse Gérard (1861-1945), X 1879, président de Saint-Gobain, administrateur en 1889, président de 1920 à 1945, père du suivant :
  • Robert Gérard (1899-1998), X-Mines, commandeur de la Légion d'honneur, administrateur puis président de 1946 à 1972.
  • Georges Huvelin (mort en 1976), X-Mines et école des Langues Orientales  : 1972 - 1976
  • Guy Dejouany : X-Pont&Chaussées 1976 - 1996
  • Jean-Marie Messier : 1996 - juillet 2002
  • Jean-René Fourtou : 2002 - 2005
  • Jean-Bernard Lévy : 2005 -

[modifier] Conseil de surveillance

Le conseil de surveillance est composé de 11 membres[5].

Le montant annuel des jetons de présence alloués au conseil de surveillance est fixé à 1,5 millions d'euros à compter de l'exercice 2008[6].

[modifier] Données financières

Données financières à base comparable, en millions d'euro
Année 2008 2007 2006 2005 2004
Chiffre d'affaire 21 657 20 044 19 484 17 883
→ Universal Music 4 870 4 955 4 893
→ Vivendi Games 1 018 804 641
→ Groupe Canal+ 4 363 3 630 3 452
→ SFR 9 018 8 678 8 687
→ Maroc Telecom 2 456 2 053 1 860
Résultat d'exploitation 4 721 4 370 3 746 3 233
Résultat net ajusté, part du groupe 2 635 4 033 2 078 1 338


Présentation, Chiffres clés 2005 [pdf]
[http://www.vivendi.com/corp/fr/publications/documents/2008/20080320_docderef2007.pdf Présentation, Chiffres clés 2007] [pdf]

[modifier] Données boursières

  • Actions cotées à la bourse de Paris
  • Membre de l'indice CAC 40
  • Code Valeur ISIN = FR0000127771
  • Valeur nominale = euro

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Historique disponible sur le site de Veolia Environnement[1] et sur le document de référence 2000 de Vivendi [2] [pdf]
  2. Article paru dans L'Humanité du 26 février 1998 [3]
  3. [4] Article de la Tribune du 27 août 2005.]
  4. Succès de l'offre faite aux porteurs d’obligations échangeables en actions Sogecable
  5. Liste du conseil
  6. Avis de convocation des actionnaires 2008, 14ème résolution, page 14

[modifier] Bibliographie indicative

  • Liliane Franck "Eau à tous les étages l'aventure de l'eau à domicile à travers l'histoire de la Compagnie Générale des Eaux", 410 pages, 1999.

[modifier] Documentaire

  • Le whisky et l'eau - Les Bronfman et Vivendi Universal (version française de: Whisky and Water), Handel Productions Inc et Arte France, 2006

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes