Campagne d'Allemagne (1813)
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Campagne d'Allemagne de 1813 | |
Informations générales | |
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Date | janvier-octobre 1813 |
Lieu | Entre la Bérézina et l'Alsace |
Issue | Victoire des Alliés |
Belligérants | |
Empire français | Royaume de Prusse Empire d’Autriche Empire russe Royaume de Suède |
Commandants | |
Napoléon Ier |
• Mikhaïl Koutouzov • Gebhard von Blücher • Charles de Suède (Bernadotte) • Karl Philipp de Schwarzenberg |
Sixième coalition | |
Campagne de Russie (1812) Moguilev —Ostrovno — Klyastitsy — Smolensk — 1re Polotsk — Valutino — Moskowa — Moscou — Winkowo — Maloyaroslavets — 2e Polotsk — Czaśniki — Viazma — Smoliani — Krasnoi — Bérézina Campagne d'Allemagne (1813) Campagne de France (1814) |
La campagne d'Allemagne a lieu après la campagne de Russie et précède la campagne de France. Elle se déroule au cours de l'année 1813 et constitue le véritable tournant de la guerre liée à la sixième coalition. Les pays vaincus par la France au cours de l'épopée napoléonienne se retournent contre elle les uns après les autres devant ses premiers revers. Après la Bataille de Leipzig, la retraite de l'armée de Napoléon vers la France est inéluctable, et les rêves de conquête de l'Europe se transforment en lutte acharnée pour la défense du territoire.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Après la désastreuse retraite de Russie, Napoléon laisse le commandement à Murat, qui le laisse à son tour au vice-roi d'Italie Eugène de Beauharnais, et rejoint précipitamment la France pour réunir une armée puissante. En effet, sa situation est délicate, les Russes, encouragés par les Prussiens, traversent le Niémen pour combattre Napoléon en Europe centrale, Wellington à la tête d'une armée puissante bat les maréchaux de Napoléon en Espagne et se rapproche de jour en jour du sud de la France, l'Allemagne est au bord de la révolte anti-napoléonienne, certainement encouragée par des agents prussiens et russes et enfin la Prusse se prépare à la guerre contre Napoléon.
Pour parer la menace, il réunit 400 000 soldats qui se joignent au reste de la Grande Armée au début de l'année 1813. Cette armée est composée majoritairement de jeunes conscrits inexpérimentés, les Marie-Louise. Cette armée se réunit en Saxe, toujours l’alliée de Napoléon, pour rejoindre les débris de la Grande Armée. De leur coté, les coalisés se préparent eux-aussi au combat, les armées russes passent le Niémen au début de l'année 1813, la Prusse déclare alors la mobilisation générale et réunit ainsi 270 000 soldats.
[modifier] Déroulement
Au printemps 1813, la jonction se fait entre la Grande Armée et l'armée de Napoléon en Saxe. Cet événement entraine immédiatement le début de la campagne d'Allemagne.
Au début de la campagne, trois armées se partagent les combats du côté des coalisés, l’armée de Pologne de Bennigsen en majorité russe mais qui a sous ses ordres le corps prussien qui assiège Dantzig, une armée sous le commandement du feld-maréchal Blücher en Allemagne centrale quant à elle en majorité prussienne et l'armée du nord commandée par Bernadotte composée de Prussiens, Suédois et Russes. Dès les premiers combats, Napoléon découvre le courage des jeunes conscrits au combat, il découvre également que leur inexpérience les mènent à la mort car il perd 18 000 d'entre eux au cours de la première bataille. Les victoires de Napoléon ne sont pas décisives, car il manque de cavalerie légère pour les exploiter ; de plus, les défaites de ses maréchaux annulent ses gains.
Au début de l'été Napoléon signe avec les coalisés un armistice, grave faute[réf. nécessaire] car les coalisés avaient été affaiblis par les premiers combats et ils ont ainsi pu se renforcer tout comme Napoléon d'ailleurs. En août, l'Autriche qui est encouragée depuis longtemps par les coalisés à entrer en guerre, déclare la guerre à Napoléon et met ainsi fin au court armistice. C'est ainsi quatre armées et de nombreux corps séparés qui participent à cette fin de campagne décisive. En effet, l'armée de Bohème, qui compte 200 000 Austro-Russes, sous le commandement de Barclay de Tolly et du feld-maréchal Schwarzenberg porte un coup rude à Napoléon. Les coalisés choisissent une toute nouvelle stratégie pour battre Napoléon, ils ne doivent plus affronter Napoléon mais ses généraux et maréchaux qui ont montré leur faiblesse en début de campagne. Cette stratégie porte ses fruits car lorsque Napoléon gagne une bataille, celle-ci est effacée par de nombreux revers successifs.
[modifier] La bataille de Dresde
Alors que les alliés battent les maréchaux de Napoléon dans le nord et dans le sud de l'Allemagne, celui-ci réunit ses forces pour une bataille à Dresde, où le corps de Gouvion-Saint-Cyr résiste face aux forces autrichiennes de Schwarzenberg. Après une série de victoires contre les maréchaux de Napoléon, Schwarzenberg a en effet décidé de se diriger vers Dresde pour prendre la capitale de la Saxe. Durant les premiers combats, Schwarzenberg, qui dispose d'une très grande supériorité numérique sur le corps de Gouvion-Saint-Cyr, met le maréchal dans une position très délicate qui l'oblige à demander l'aide de Napoléon. Napoléon, qui ne veut pas que la capitale saxonne tombe aux mains de ses ennemis, doit alors abandonner son plan initial de prendre l'armée de Bohême de Schwarzenberg en tenaille entre ses propres forces et le corps de Gouvion-Saint-Cyr à Dresde. Il remplace ce plan par un autre consistant à attirer Schwarzenberg au plus près des murs de Dresde, et à relancer ensuite une puissante contre-offensive afin de vaincre Schwarzenberg. Pour réussir ce plan, il laisse Vandamme en arrière garde et arrive à Dresde le 26 août, où il résiste avec le peu d'hommes dont il dispose.
Dans la nuit du 26 au 27 août les effectifs de Napoléon atteignent les 100 000 hommes. À un contre deux, Napoléon attaque le 27 août, tourne l’aile droite alliée, et remporte une éblouissante victoire tactique. C'est un terrible échec pour les coalisés, mais Napoléon, qui doit quitter précipitamment le champ de bataille, n'en profite pas. Les troupes alliées parviennent à fuir avant de se faire encercler, et peuvent rééquilibrer la balance de leur côté en remportant trois victoires successives après Dresde et en capturant le général Vandamme, qui s'était aventuré trop en avant avec trop peu d'hommes. Dresde reste la dernière grande victoire de Napoléon. Son vieux rival à l'époque du Directoire, Moreau, qui a rallié l'armée russe, est tué par un boulet français lors de cette bataille.
[modifier] La Bataille des Nations
Napoléon décide alors de se replier vers Leipzig, car c'est le seul endroit où il peut encore tenir. Le 16 octobre il concentre 177 000 hommes dans Leipzig, alors que les coalisés commencent la bataille avec la plupart de leurs armées et une partie de leurs corps, qui comptent environ 300 000 hommes. Au bout d'une journée de combat, Napoléon déplore plus de pertes que les coalisés, avec près de 25 000 morts. Le 17 octobre, les coalisés reçoivent le renfort des armées de Pologne et du Nord, et alignent alors environ 400 000 hommes. Les combats continuent et sont toujours aussi meurtriers de chaque coté. Le 18 octobre, Napoléon ordonne la retraite et passe un pont sur l'Elbe. Alors que les troupes de l'empereur passent le pont, celui saute, soit par une bombe soit par les tirs de canons ennemis. Cette destruction bloque 15 000 hommes sur l'autre rive, qui seront soit massacrés, soit faits prisonniers. Cette défaite amène un terme à la campagne d'Allemagne.
[modifier] Conséquences
Après cette terrible défaite, Napoléon laisse 20 000 hommes pour défendre les forteresses qui restent en Allemagne et revient en France avec 70 000 hommes. Les coalisés forts de leur magnifique victoire décident de continuer la guerre en France jusqu'à ce que Napoléon soit détrôné. En Espagne, Wellington poursuit sa remontée et se rapproche de plus en plus de la frontière française, il peut ainsi ouvrir un nouveau front en 1814.
Cette campagne est la plus grande défaite de Napoléon car lui même a subi une terrible défaite, il a également perdu de nombreux maréchaux ou généraux (Poniatowski, Bessières et Vandamme), il a perdu une grande armée et doit maintenant combattre en France alors que deux ans plus tôt il en était encore à des milliers de kilomètres. Cette campagne annonce la Restauration.
[modifier] Bibliographie
- Carl Von Clausewitz, La campagne de 1813, consultable ici : [1]
- Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
- Général Louis-Victor-Léon de Rochechouart, Souvenirs sur la Révolution et l'Empire (Plon, 1898)
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