Bibliophilie
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La bibliophilie est, littéralement, l’amour des livres et plus particulièrement les livres rares ou historiquement précieux. Le bibliophile est un amateur de livres qui est souvent fier de sa bibliothèque et de sa collection, mais un érudit qui possède de nombreux livres peut ne pas être bibliophile.
Les bibliophiles aiment les livres pour ce qu’ils leur apprennent ; les bibliomanes ne sont que des collectionneurs de livres.
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[modifier] Bibliophile
Les bibliophiles aiment, recherchent et conservent avec soin et goût, les livres. La collection de livres peut s’appliquer à un domaine particulier :
- les éditions originales ;
- les ouvrages sur des domaines thématiques précis ;
- les éditions rares ;
- les livres anciens, manuscrits, incunables ;
- les tirages restreints (grand papier, papier japon, ...) ;
- la provenance (ce livre a appartenu à ...) ;
- le régionalisme (Languedoc,...) ;
- les illustrations (Buffon, Redouté, Gus Bofa, Hergé ) ;
- les reliures d’art (Cuzin, Grolier, Ledoux...) ;
- les reliures aux armes (livres avec armoiries) ;
- la qualité d’impression ;
- la valeur du texte (textes classiques) ;
- la typographie ;
- les ouvrages dédicacés ;
- les annotations autographes de personnes célèbres ;
- les ex-libris ;
- la notoriété de l’auteur (l’Encyclopédie Diderot d’Alembert) ;
- ...
Les domaines sont vastes et quasi-illimités.
[modifier] Histoire de la bibliophilie
- Avant l’invention de l’imprimerie, la bibliophilie est un domaine réservé aux gens riches. Les manuscrits sont reliés d’ivoire, d’or, d’argent, de pierres précieuses, le goût du faste n’a pas de limite. Les livres d’heures de personnages célèbres en sont la parfaite illustration.
Les plus grandes librairies[1] sont celles des papes d’Avignon, des rois et princes de France et a partir du XIIe siècle les bibliothèques monastiques.
- Au XIVe siècle apparaissent les premières libraires privés et relativement ouvertes au sein des universités.
- Avec l’invention de Gutenberg et les influences artistiques venues d’Italie, les premiers critères de la bibliophilie se dessinent.
La reliure commerciale apparaît au XVIe siècle avec les célèbres bibliophiles français Jean Grolier de Servières, et Thomas Mahieu.
- La Révolution va disperser les grandes bibliothèques de France.
[modifier] Bibliophiles célèbres
- Saint Louis première librairie royale ;
- Charles II le Chauve grand amateur de textes et de livre enluminés ;
- Jean Grolier de Servières, le prince des bibliophiles ;
- Jeanne Baptiste d'Albert de Luynes comtesse de Verrue
- Thomas Mahieu contemporain de Grolier;
- Jacques-Auguste de Thou reliure à la "fanfare" ;
- Jacques Charles Brunet Manuel du libraire et de l’amateur de livres ;
- les frères Edmond et Jules de Goncourt ;
- Henri Béraldi ;
- Louis Jouvet, très importante bibliothèque sur le théâtre ;
- Jacques Lacan ;
- John Maynard Keynes ; le grand économiste anglais
- Tibulle Desbarreaux-Bernard, historien des livres et de l'imprimerie dans le Languedoc ;
- Henri Pascal de Rochegude, bibliophile albigeois de la fin du XVIIIe ;
- ...
[modifier] Marché du livre
Globalement, la bibliophilie est un marché qui se porte bien car il existe des collections pour toutes les bourses et elle touche toutes les couches de la société.
Malgré sa relative discrétion, le marché de la bibliophilie est aujourd'hui, en volume et en chiffre d'affaires, le troisième, derrière la peinture et la sculpture.
Les anglophones utilisent un mot plus simple et parlent de bookman (littéralement « homme livre »). Le bibliophile n’est pas un insecte archaïque et velu. Il peut avoir le profil d’une star de cinéma comme Johnny Depp, par exemple. Il n’en reste pas moins que les livres sont aujourd’hui des objets régis par un véritable marché, instable pour certaines éditions, mais solide en ce qui concerne un certain nombre d’ouvrages dûment répertoriés. Faisant l’objet de moins d’échanges qu’aux XIXe siècle (le siècle du renouveau de la bibliophilie), ce marché reste fortement actif aujourd’hui.
[modifier] Tendances nouvelles
Selon Jean Baptiste de Proyart (expert en livres anciens et modernes et ancien expert de chez Sotheby’s) : « On peut rechercher des livres de poche comme les premières « Série Noire » de chez Gallimard. Les éditions originales de James Bond s’arrachent aux États Unis ».
Un exemplaire de l'Ulysse de James Joyce, imprimé à Paris, avec ses innombrables coquilles, peut valoir 60 000 dollars (40 000 euros).
Pour la période moderne, outre les grands classiques, on peut collectionner[2]:
- les BD, Tintin (N&B les plus prisée), Bécassine (avant 1930);
- Jules Verne (édition Hetzel);
- les livres-club comme ceux du Club français du livre ; voir à ce propos l’article sur Massin, fameux maquettiste et typographe, qui présida aux destinées de nombreuses collections et a fortement influencé le livre contemporain (collection Folio, Imaginaire Gallimard, Poésie Gallimard...) ou ceux de la Guilde du Livre au moins pour la période antérieure à 1960.
Certains titres du Livre de Poche sont particulièrement recherchés comme ceux de Jacques Prévert dont le maquettiste fut Pierre Faucheux, le maitre du graphisme moderne en France. Pour ces domaines nouveaux, on parle de petite bibliophilie.
Dans la catégorie reliure signalons les reliures de Mario Prassinos ou de Paul Bonet pour Gallimard (ouvrages communément appelés « cartonnages Bonet ou cartonnages NRF ») dont le marché est bien établi mais reste abordable[3].
[modifier] Livres les plus précieux
- La Biblia Latina à 42 lignes de 1455 est le livre le plus recherché par les institutions et bibliophiles du monde entier. Le prix pour un exemplaire complet atteint les 10 millions de dollars.
- Psalmorum Codex, dit « Psautier de Mayence », célèbre ouvrage imprimé par Johann Fust et Pierre Schoeffer à Mayence en 1457, réimprimé par eux en 1459. Cet ouvrage est considéré, avec les quatre livres imprimés par Gutenberg, comme l’un des livres les plus précieux de tous les temps.
- Un Don Quichotte, en première edition, ne peut être acquis pour moins de 3 millons de dollars.
[modifier] Voir aussi
Période contemporaine :
[modifier] Notes
[modifier] Liens externes
- Alphonse Lemerre, Le Livre du Bibliophile (2e éd. - 1874).
- Charles Asselineau, L’Enfer du bibliophile (1860).
- Jules Janin, L’Amour des livres (1866).
- Charles Nodier, Le Bibliomane
- Antony Meray, Les Diverses Façons d’aimer les livres (1861).
- THELEME Identification et description des livres anciens européens (XVe ‑ XVIIIe siècle) Ressources imprimées et en ligne