Livre (document)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Livre.
Livres dans la salle de lecture de la Bibliothèque de l'université de Graz.
Livres dans la salle de lecture de la Bibliothèque de l'université de Graz.

Un livre est un document écrit transportable, formant une unité et conçu comme tel. Une telle définition est cependant parfois aujourd'hui remise en cause.

Le livre se divise en deux catégories : la littérature et les ouvrages de référence.

Bien que cela semble intuitivement évident, il est assez difficile de donner une définition précise du livre.

Sommaire

[modifier] Qu'est-ce qu'un livre ?

Le livre est défini par Littré comme une réunion de plusieurs feuilles servant de support à un texte manuscrit ou imprimé. Et dans son Nouveau Dictionnaire universel (édition de 1870), Maurice La Châtre le définit comme un assemblage de plusieurs feuilles de papier, de vélin, de parchemin, imprimées ou écrites à la main cousues ensemble et formant un volume recouvert d'une feuille de papier, de carton, de parchemin, de basane, de veau, de maroquin, etc.

Les définitions de l'Académie française sont les suivantes :

  • I. Assemblage de feuilles manuscrites ou imprimées destinées à être lues. Dans l'Antiquité et au Moyen Âge, suite de feuillets manuscrits réunis en une bande enroulée autour d'un cylindre, ou pliés et cousus en cahiers. À l'époque moderne, assemblage de feuilles de papier imprimées, formant un volume relié ou broché.
  • II. Assemblage de feuilles, registre où l'on porte diverses informations, divers renseignements.

Une définition plus précise est donnée par l'Unesco : Publication non périodique imprimée comptant au moins 49 pages, pages de couverture non comprises, éditée dans le pays et offerte au public.

Une description matérielle du livre peut nous permettre de retenir les trois fonctions suivantes : support de l'écriture, diffusion et conservation de textes de nature variée, transportabilité.

On définit souvent le livre par opposition à ce qu'il n'est pas :

  • Une inscription sur un monument n'est pas un livre, car elle n'est pas transportable. Les médailles commémoratives, en revanche, sont parfois considérées comme des livres.
  • Un journal ou un périodique n'est pas un livre, car il ne forme pas un ensemble fini, mais se compose de numéros dont on ne peut pas connaître a priori le nombre tant que la publication est en cours.
  • Un papier manuscrit ou imprimé n'est pas non plus un livre, car il n'a pas été conçu comme tel.

[modifier] Les sciences du livre

La science du livre est appelée bibliologie ; elle a pour objet l'histoire du livre et ses procédés de fabrication, de diffusion et de conservation. L'étude du livre, dans sa partie extérieure, comporte de nombreux aspects économiques, sociologiques, politiques et idéologiques : le livre en tant que produit (technique, édition, possibilités ou non de diffusion, etc.), en tant qu'œuvre (esthétique de sa reliure par exemple), etc. En outre, la lecture étant la finalité habituelle du livre, il faut ajouter une sociologie et une histoire de la lecture (Bibliothèques publiques et privées, manière de lire, etc.). D'autres sciences s'intéressent aussi au livre :

[modifier] Histoire du livre

Icône de détail Article détaillé : Histoire du livre.

L'histoire du livre est celle d'une suite d'innovations technologiques qui ont permis d'améliorer la qualité d'accès à l'information, la portabilité, et le coût de production. Mais considéré du point artistique ou de la collection le livre ressort de la bibliophilie passion qui remonte sans doute à l'antiquité.

[modifier] Antiquité

L'écriture est le préalable à l'existence du texte et donc du livre. Il s'agit d'un codage permettant de transmettre et de conserver des notions abstraites.

Les premiers livres ont pour support des tablettes d'argile ou de pierre. Ils ont été remplacés par des volumen, rouleaux de papyrus, plus légers et donc plus faciles à transporter. Le volumen est enroulé autour de deux axes verticaux en bois. Il ne permet qu'un usage séquentiel : on est obligé de lire le texte dans l'ordre où il est écrit et il est impossible de poser un repère pour accéder directement à un endroit précis. Sur cet aspect, il est comparable à nos vidéo-cassettes. De plus, le lecteur a les deux mains occupées à tenir les axes verticaux et ne peut donc pas écrire en même temps qu'il lit. Les seuls volumen encore en usage de nos jours sont les rouleaux de la Torah, dans les synagogues.

Progressivement le parchemin remplace le papyrus. Réalisé à partir de peaux animales, il permet une meilleure conservation dans le temps.

[modifier] Moyen Âge

Le codex est une révolution comparable à l'invention de l'écriture. Le livre n'est plus un rouleau continu, mais un ensemble de feuillets reliés au dos. De ce fait, il devient possible d'accéder directement à un endroit précis du texte. Le codex est également plus facile à poser sur une table, ce qui permet au lecteur de prendre des notes en même temps qu'il lit. La forme codex s'améliore avec la séparation des mots, les majuscules et la ponctuation, qui facilitent la lecture silencieuse, puis avec les tables des matières et les index, qui facilitent l'accès direct à l'information. Cette forme est tellement efficace, qu'elle est encore celle du livre, plus de 1500 ans après son apparition.

Le papier remplace progressivement le parchemin. Moins cher à produire, il permet une diffusion plus large du livre.

[modifier] Époque moderne

Vieux livres sur une étagère de la bibliothèque de Merton College, Université d'Oxford, Royaume-Uni.
Vieux livres sur une étagère de la bibliothèque de Merton College, Université d'Oxford, Royaume-Uni.

L'imprimerie marque l'entrée du livre dans l'ère industrielle. Le livre n'est plus un objet unique, écrit ou reproduit à la demande. L'édition d'un livre devient une entreprise, nécessitant des capitaux pour sa réalisation et un marché pour sa diffusion. En contrepartie, le coût de chaque exemplaire baisse très fortement, ce qui augmente considérablement la diffusion du livre.

Le livre de forme codex et imprimé sur papier, tel que nous le connaissons aujourd'hui, date donc de la fin du XVe siècle. Les livres imprimés avant 1500 sont appelés incunables.

[modifier] Époque contemporaine

Photographie d'un livre publié en 1866
Photographie d'un livre publié en 1866

Aucune innovation majeure n'intervient dans la production du livre entre la fin du XVe siècle et la fin du XXe siècle. En revanche, de nouveaux types de documents apparaissent au XIXe siècle : photographie, enregistrements sonores et cinéma. Le livre de poche apparaît cependant en France le 9 février 1953 (maison « Hachette ») et, par son coût relativement peu élevé, permet une véritable démocratisation du livre.

La rupture se produit dans les années 1990. La généralisation du codage numérique multimédia, qui code sous une forme unique et simple (0 ou 1) des textes, images fixes, images animées et sons est probablement une invention du même ordre que l'écriture. L'hypertexte améliore encore l'accès direct à l'information, comme l'a fait le codex en son temps. Enfin, l'Internet fait baisser les coûts de production et de diffusion, comme l'imprimerie à la fin du Moyen Âge.

Il est difficile de prédire l'avenir du livre. Une part importante de l'information de référence, destinée à un accès direct et non à une lecture séquentielle, comme par exemple les encyclopédies, existe de moins en moins sous forme de livre et de plus en plus en ligne. En revanche, le livre électronique, ou Ebook, n'ont, pour l'instant, pas connu un grand succès. On peut penser que la forme codex a encore un long avenir pour tout ce qui nécessite une lecture séquentielle, ou qui est autant un bel objet qu'un support d'information : les romans, les essais, les bandes dessinées ou les livres d'art.

[modifier] La chaîne du livre

[modifier] Création

L'auteur écrit le texte. S'il s'agit d'une œuvre de collaboration, il peut y avoir plusieurs auteurs, avec, le cas échéant, des fonctions distinctes : directeur, rédacteur, illustrateur, traducteur.

L'auteur cède en général les droits d'exploitation de son œuvre à une maison d'édition, qui se charge de la diffuser. En France, l'auteur ne cède pas ses droits intellectuels, qui sont inaliénables. C'est la principale différence avec le régime du copyright anglo-saxon, où l'auteur peut céder par contrat l'œuvre elle-même, qui devient de ce fait la propriété de la maison d'édition.

[modifier] Production

L'éditeur a une double fonction, intellectuelle et économique. Il sélectionne, parmi les nombreux manuscrits qu'il reçoit, ceux qu'il juge dignes d'être publiés, éventuellement après modification ou adaptation. Ce jugement se fonde sur les qualités qu'il trouve au texte, mais aussi sur le succès qu'il suppose que connaîtra le livre et donc sur la rentabilité de l'opération éditoriale. Lorsque l'éditeur pense qu'il y a un marché pour un certain type de livre, c'est lui qui peut rechercher un auteur auquel il passera une commande d'écriture.

L'éditeur, au nom de sa maison d'édition, prend l'essentiel du risque financier de l'édition (mise en page et maquette, traduction si nécessaire, impression et diffusion) et en partage les bénéfices entre l'auteur, le distributeur, et le libraire. Avec le chef de fabrication, il coordonne tous les acteurs de la réalisation du livre : l'auteur ,le correcteur, l'imprimeur et le façonnier ou relieur industriel.

[modifier] Commercialisation

Une fois le livre réalisé, il est mis dans le commerce par le diffuseur, le distributeur et la librairie. Parallèlement, sa promotion est assurée auprès des divers médias concernés. En France (comme dans certains pays européens), la commercialisation du livre est régie par loi de 1981 dite Loi Lang, qui instaure le prix unique du livre. En effet, l'éditeur doit fixer le prix de son livre (avec marquage du prix au dos, obligation peu souvent respectée[réf. nécessaire]), le point de vente (librairie ou surface spécialisée) et personne ne peut vendre le livre à un prix différent (supérieur ou inférieur), excepté une remise maximum de 5 % (effectuée directement à la caisse ou sous forme de carte de fidélité), et de 9% pour les collectivités (exemple : les bibliothèques).

La Loi Lang est présentée par certains comme une première loi de développement durable[1], car en près de 25 ans elle a permis de maintenir un tissu de librairies indépendantes, une production éditoriale de qualité (environ 25000 nouveautés par an), et un prix abordable du livre (avec même une baisse en valeur de 1981). A contrario, en Grande-Bretagne, pays très libéral sur le plan économique, dans le même temps le réseau de librairies a aujourd'hui complètement disparu, la production éditoriale est en baisse et surtout le prix du livre est aujourd'hui de 50 % supérieur à celui de la France (un livre de poche en France coûte en moyenne 6 euros, contre 7 livres sterling en Grande-Bretagne soit environ 10 euros).

Le diffuseur est chargé de la promotion du livre. Il organise des campagnes promotionnelles, s'assure de la mise en place du livre dans les différents points de vente et du réassort.

Le distributeur a un rôle logistique. Il gère le stock de livres pour le compte de l'éditeur. Il dispose généralement d'entrepôts situés dans des zones industrielle, où le terrain est moins cher. C'est lui qui reçoit et expédie les commandes et se charge de la facturation.

La librairie vend directement au public, mais aussi aux bibliothèques, qui offrent un accès non marchand au livre.

La diffusion est actuellement en plein changement de par l'émergence de nouvelles pratiques : la voie électronique et plus particulièrement internet. Celui-ci est en train de devenir progressivement un mode privilégié dans l'achat et la vente de livres. Les livres sont alors directement proposés aux clients et certaines compagnies importantes, comme Amazon.fr, ou Google proposent aujourd'hui des ouvrages rapidement consultables et immédiatement téléchargeables, contournant ainsi le système classique de diffusion.

Le club de livres est une autre forme de diffusion où les adhérents reçoivent périodiquement à domicile des propositions d'achat de titres ayant fait l'objet d'éditions particulières par des entreprises spécialisées comme le Grand Livre du Mois, Jean de Bonnot ou le célèbre Club français du livre aujourd'hui inactif.

Enfin, depuis quelques années, le livre connaît une seconde vie sous la forme de lecture à voix haute. Il s'agit alors de lectures publiques d'ouvrages déjà publiés et ce, avec le concours de lecteurs professionnels (souvent des acteurs connus) et en étroite collaboration avec les écrivains, les éditeurs, les libraires, les bibliothécaires, les animateurs du monde littéraire et les artistes.

[modifier] L'évolution de la chaîne du livre

Cette forme de la chaîne du livre n'a guère varié depuis le XVIIIe siècle, et n'a pas toujours existé de cette manière. Ainsi, l'auteur s'est affirmé progressivement avec le temps et le droit d'auteur ne date que du XIXe siècle. Pendant de nombreux siècles, et notamment avant l'invention de l'imprimerie, chacun recopiait librement les livres qui passaient entre ses mains, en y ajoutant le cas échéant ses propres commentaires. De même, les métiers de libraire et d'éditeur ne sont apparus qu'avec l'invention de l'imprimerie, qui a fait du livre un produit industriel, nécessitant des structures de production et de commercialisation.

L'invention de l'Internet et des systèmes comme la Wikipédia sont susceptibles de faire évoluer fortement la chaîne du livre dans les années à venir.

[modifier] Les différents types de livres

On peut classer les livres selon leur contenu en deux grandes catégories : les livres destinés à une lecture séquentielle et ceux destinés à un usage de référence, soit la littérature et ses multiples genres et les ouvrages de référence.

[modifier] Mode de reliure

Un livre non coupé
Un livre non coupé
Icône de détail Article détaillé : Reliure.

Un livre est formé de plusieurs cahiers de 8, 16, ou de 32 pages qui doivent être assemblés. Il existe aussi des cahiers de 6, 12, 18 et 24 pages. On distingue deux modes d'assemblage de ces cahiers : la reliure et le brochage.

Dans un livre relié, les dos des différents cahiers sont cousus ensemble. Est ensuite ajouté à cet ensemble une couverture de cuir, de demi-cuir ou de carton. Cela s'appelle la reliure. Le livre relié est plus solide à l'usage et est aussi plus cher.

Quant à lui, le livre broché est aussi formé de plusieurs cahiers qui, une fois assemblés, ont le dos coupé, rainuré et collé. La couverture du livre broché est habituellement plus souple que celle d'un livre relié.

[modifier] Sources

[modifier] Notes et références

  1. [pdf] Édition et développement durable en France : une étude prospective

[modifier] Bibliographie

  • Gérard Martin, L'Imprimerie, 8e éd., Presses universitaires de France, Paris, 1993. ISBN 2-13-045792-4. (Que sais-je ?).
  • Denis Pallier, 'Les Bibliothèques, 10e, Presses universitaires de France, Paris, 2002. ISBN 2-13-052932-1. (Que sais-je ?).
  • Dictionnaire encyclopédique du livre, Éditions du Cercle de la librairie, Paris, 2002-..., 2 vol. parus (A-D, E-M), un troisième prévu. ISBN 2-7654-0841-6 (vol. 1) et ISBN 2-7654-0910-2 (vol. 2).
  • Henri-Jean Martin, Les Métamorphoses du livre, entretiens avec Christian Jacob et Jean-Marc Châtelain, A. Michel, Paris, 2004. ISBN 2-226-14237-1.
  • Lorenzo Soccavo, Gutenberg 2.0: Le futur du livre[1], M21 Editions, 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les livres.

wikt:

Voir « livre » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Liens externes