Club français du livre

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Sommaire

Le Club français du livre (CFL) est une maison d'édition française fondée en 1946 par Stéphane Aubry et Paul Stein dit Jean-Paul Lhopital dans une chambre de bonne (d'après la légende). Il est opérationnel dès le début 1947 quand apparaissent ses premières publications, vendues sur abonnement suivant une formule déjà un peu rodée en Suisse et France avant 1939 mais développée sur un exemple nord-américain que les deux hommes ont connu aux États-Unis pendant la guerre, le book club (voir club de livres).

S'appuyant sur des amitiés progressistes le Club connaît très vite un succès considérable tant par le nombre des adhésions que par la qualité des livres numérotés qu'il édite, privilégiant les textes classiques. Pierre Faucheux est le premier directeur artistique du Club français du livre. Responsable des maquettes, il donne une impulsion exceptionnelle au graphisme éditorial ainsi que ses successeurs Jacques Darche, Jacques Daniel et Massin. Le tirage moyen passe de 2500 à 8000 exemplaires en 7 années tandis que le fichier des adhérents grimpe entre 1948 et 1957 de 14 800 à 300 000 (chiffres non vérifiables bien sur). Le CFL publie 4 livres par mois, y compris ses propres réeditions.

Ce succès, basé sur la créativité artistique mais aussi sur des choix éditoriaux judicieux (le premier directeur littéraire est Robert Carlier, son successeur est Claude Grégory) entraine des réactions hostiles, des rivalités: le Club des Libraires de France est ainsi conçu comme la riposte d'une profession qui s'inquiète tandis que les éditeurs installés lancent le Club du meilleur livre.

Car le CFL avec ses collections générales ou spécialisées (Merveilles, Portraits de l'Histoire, Les Portiques, etc.) et sa revue Liens(CFL) est un phénomène inquiétant pour le monde traditionnel du livre d'alors qui lui manifeste une vive hostilité. De fait le Club ne se contente plus de classiques mais passe à l'édition de livres de jeunes auteurs comme Marguerite Duras ou Marguerite Yourcenar et signe même quelques auteurs originaux comme Michel Butor. La sortie d'Au dessous du Volcan de Malcolm Lowry en 1950 est particulièrement mal acceptée par les éditeurs installés.

Un peu plus tard, le CFL lance des œuvres complètes : William Shakespeare, Honoré de Balzac, Marivaux etc. Il y aura même un Club français du disque (de juin 53 à mai 1968) et une luxueuse revue de voyages mensuelle intitulée Marco Polo en couleurs et de format 15,5x21 cm. Le Club s'installe dans un immeuble de prestige 8 rue de la Paix à Paris. Il sera une des premières entreprises françaises à informatiser son fichier adhérents.

L'échec de quelques opérations commerciales au début des années 60, puis surtout celui de l'intégrale de Blaise Cendrars en 1968-1971, vont entraîner une crise financière et dès le début des années 1960 la créativité éditoriale et artistique du CFL décline fortement ; il abandonne avec le temps ses spécificités en s'incorporant dans Le Grand Livre du Mois et en lançant l'Encyclopædia Universalis dont la maquette est de Pierre Faucheux, un rappel des débuts, donc. Actuellement "Le Club" du Grand Livre du Mois est le lointain successeur du CFL mais la qualité des ouvrages édités ne saurait se comparer.

En 2007, la structure juridique du Club français du livre subsiste mais ce n'est plus qu'une holding financière.

[modifier] Histoire éditoriale

[modifier] Les débuts

Le comité de patronage du CFL est étincelant: Henri Calet, Colette, Francis Carco, Jean Cocteau, Me Maurice Garçon mais leur participation réelle dut être faible. La personnalité de Robert Carlier est un atout supplémentaire pour une formule de vente qui séduit. Néanmoins il est difficile d'être précis sur les débuts du Club en l'absence de numérotation chronologique des titres par série et ordre croissant dans les premiers mois mais il semble que le tout premier livre diffusé soit Les Aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Poe, achevé d'imprimer le 20 février 1947 dans la collection Prométhée. Le nom de cette série a été semble-t-il abandonné rapidement car identique à celui d'une collection de livres d'art.

Sont de la même période initiale et dans cette collection Prométhée vite avortée :

- Le Prince de Machiavel : achevé d'imprimer le 15 février 1947.

- Candide, L'Ingénu de Voltaire : achevé d'imprimer le 15 février 1947.

De dimension plus réduite qu'ensuite (20,80 cm de hauteur seulement) il s'agit de volumes cartonnés avec dos entoilé. La conception artistique reste sommaire mais le C caractéristique du CLF apparait déja. Signalons que le grand titre et la couverture ont été étudiés par EMK ( atelier ou personnage inconnu). Un autre titre de cette collection Prométhée est Chronique du Règne de Charles IX de Prosper Merimée.

Ensuite, la conception matérielle reste la même mais l'aspect artistique des volumes s'améliore nettement. Voici les premiers (ou suivant si N°1 est non identifié) titres des collections nées en 1947 ou 1948.

- Le Neveu de Rameau de Diderot: achevé d'imprimer le 25 avril 1947 N°2 de la collection Classiques

- Le Rêve de Fiodor Dostoievsky: achevé d'imprimer le 26 avril 1947 N°3 de la collection Romans.

- Lettres de la Princesse Palatine (Volume I) achevé d'imprimer le 20 septembre 1947 qui est le N°1 de la collection Mémoires.

- Aphorismes de Georg Lichtenberg: achevé d'imprimer le 5 novembre 1947 qui est le N° 1 de la collection Essai

- De la Mouche à l'Homme de Jean Rostand: achevé d'imprimer le 31 décembre 1947 qui est le N° 1 de la collection Sciences.

- La Guerre du Feu de J.H Rosny Ainé: achevé d'imprimer le 26 février 1948 qui est le N° 1 de la collection Aventures et Voyages.

- Théatre : Antigone, Médée de Jean Anouilh, achévé d'imprimer le 9 avril 1948 qui est le N° 2 de la collection Théatre.

- Paroles de Jacques Prévert: achevé d'imprimer le 27 avril 1948 qui le N° 3 de la collection Poésie.

Beaucoup des titres de 1947-1948 sont imprimés sur des papiers de grande qualité. Tirage: 2500 à 3000 exemplaires-adhérent.

Les maquettistes de 1947 sont EMK, Pierre Faucheux, Jacques Brailes, Alexandre Chem.

[modifier] Les grandes années: 1948-1962

De 1948 à 1962 (environ) la créativité artistique du Club est à son plus haut niveau et les livres qu'il édite sont à chaque fois un objet unique dont la maquette, souvent insolite, est réalisée par un graphiste réputé. Le Club choisit principalement le relieur Engel à Malakoff, une entreprise au savoir-faire centenaire dont la technicité des ouvriers relieurs permet des réalisations complexes et soignées.

Les couvertures, les déroulements, les pages de titre, les gardes, les choix typographiques ou la composition sont inventifs, les dirigeants du Club ne faisant pas toujours primer l'aspect financier sur les choix artistiques. De couteuses fantaisies sont ainsi diffusées comme:

- Les Manifestes du Surréalisme d'André Breton est vendu avec une loupe incorporée de façon à lire certaines pages.

- Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde comporte une série de photos de l'auteur découpées.

C'est au Club que nait pour une grande part le « maquettisme » moderne et qui fera école. Le style artistique propre au CLF est encore reconnaissable 50 ans après. Si on met de côté les intégrales et la collection Les Portiques, très classiques dans leur conception, chaque titre se distingue des autres et l'équilibre de la maquette et son adéquation au texte sont presque toujours remarquables.

A coté des noms de Faucheux, Massin, Daniel,Darche apparaissent sporadiquement comme maquettistes: Roger Adam, Claude Bouin, André Noel. Curieusement le CFL ou plutôt ses maquettistes se tiennent à l'écart de l'Alliance graphique internationale.

Vers 1960 la créativité artistique se ralentit légèrement et l'apparence de certains des livres édités par le CFL tend à se normaliser notamment par l'emploi de caractères typographiques uniformes pour tous les dos de couverture. Néanmoins pour l'ensemble de la période la jaquette rhodoide et l'étiquette de collationnure restent systématiques et les maquettes inventives demeurent nombreuses.

De plus certaines rééditions entrainent une refonte totale, ainsi le Brave soldat Chveik de Jaroslav Hasek republié en 1963 (?) avec une maquette de Jacques Daniel(couverture blanche et jaune) n'a rien à voir avec la première de 1948 avec maquette de Pierre Faucheux (couverture bleue et grise).

Signalons que le Club a édité à tirage très limité, à de rares occasions, des ouvrages de grande bibliophilie, des tirages graphiques en portefeuille ou des séries particulières avec emboîtages.

Le site http://www.abraxas-libris.fr permet dans une vitrine dédiée de voir certaines éditions typiques des bonnes années du CFL.

[modifier] Le déclin

A partir du milieu des années 60 la créativité des titres individuels est moindre car les intégrales sont la priorité du Club tandis que le contexte financier pèse. Le renouvellement artistique s'essouffle et la sortie de volumes un peu originaux se ralentit. La période est dominée par des éditions de très bonne qualité, à la typographie et à la reliure soignée mais dont la maquette tend à se normaliser: emploi de caractères uniques pour les titres, prédominance des vignettes encollées et le nom du maquettiste est parfois absent tandis que les rééditions se multiplient. La publication de l'intégrale de Cendrars aurait accéléré la crise et expliquerait la mutation du CFL.

Ensuite et à compter de 1970 environ on ne distingue plus guère les éditions du Club de celles de ses rivaux; dernière étape les parutions du CLF se fondent dans celles que débite Le Grand Livre du Mois: les impératifs financiers ont vaincu.

[modifier] Les illustrations

Beaucoup de livres du CFL sont illustrés notamment ceux de format carré , il s'agit le plus souvent d'œuvres préexistantes d'artistes connus comme:

- Steinlen et Poulbot pour les Chansons de la rue d'Aristide Bruant (1959)

- André Derain pour le Satyricon de Pétrone (1959)

Parfois l'auteur et l'illustrateur sont les mêmes: Lewis Caroll pour Alice au pays des merveilles (1948) ou Jean Cocteau pour les Enfants terribles (1949).

Dans d'autres cas les illustrations sont des commandes passées par le Club à des artistes extérieurs, notamment dessinateurs humoristes comme Chaval pour le Dictionnaire des Idées Reçues de Flaubert (1958) et encore Chaval avec Mose pour les Instructions aux Domestiques (1958). Les gardes des Aventures de Tom Sawyer (1950) sont illustrées de véritables dessins d'enfant. Des artistes "maison" peuvent aussi fournir des dessins comme Jacques Darche pour l'Ane d'or d'Apulée en 1961.

Enfin, pour les rééditions d'ouvrages anciens, il peut y avoir un mélange d'illustrations d'origines diverses.

[modifier] Typographie. Jaquettes. Collationnure

L'utilisation à des fins artistiques de la typographie a été une caractéristique essentielle du graphisme propre au Club. Faucheux en est l'initiateur et son travail dans Les Chants de Maldoror ou Ubu Roi est justement célèbre. Ce style CFL fut rapidement imité par les concurrents et les rivaux de celui-ci.

Beaucoup de polices ont été utilisées mais le Club se distingue quasiment dès les origines par l'emploi de plus en plus fréquent pour ses titres d'une linéale aux longs montants verticaux (Futura ?). Cette police qui domine la période 1955-1970 se maintient sporadiquement jusqu'en 1976 au moins. Pour le texte beaucoup de polices classiques ont été utilisées: Garamond, Plantin, Baskerville.

Durant toute la période 1947-1962 et au delà les ouvrages du CFL sont livrés avec une jaquette rhodoïd qui très souvent a disparu. Certaines collections (Evenement notamment) se caractérisent par une jaquette papier photographique ou dessinée comportant une brève présentation et une biographie de l'auteur.
La plupart des éditions du Club comportaient une étiquette de collationnure permettant un échange en cas de malfaçon.

[modifier] Cote et marché

En 2007 encore les CFL perçus comme de la petite bibliophilie ne sont pas isolés à Drouot, sauf cas exceptionnel: dédicace d'auteur ou envoi ou tirage très limité. Un exemplaire de l'édition de luxe des Illuminations d'Arhur Rimbaud a ainsi atteint 8 600 € dans une vente publique en 2006.

Pour les premières éditions du Club, entre 1947 et 1962 (on exclut ici les rééditions ou réimpositions) en très bon ou bon état on note chez les marchands de boutique ou bouquinistes établis des prix variant entre 8 et 20 €. Pour les format carrés (collection Merveilles) ou les Portiques la cote varie entre 12 et 40 €. Des sites comme eBay confirment cette tendance.

Certains livres peuvent atteindre des niveaux plus élevés, comme ceux concernant la mouvance du surréalisme ou dont la maquette est particulièrement inventive ou originale. Sont également recherchés les titres ayant fait l'objet d'une photo ou citation dans un livre d'art ou technique. Par contre pour ceux d'auteurs oubliés ou qui n'ont pas percé la cote est à diviser par deux ou trois. Il en est de meme des réeditions et des tirages de la période du déclin. De même les "intégrales" sont assez peu prisées.

Actuellement beaucoup de marchands professionnels de Paris ont un petit rayon spécial CFL.

[modifier] Les collections

Le format courant du Club est 21,5 cm de hauteur sur 14 cm, les tous premiers livres étant légèrement plus petits. Dans ce format cartonné où la maquette, la reliure et les couleurs sont très variables on distingue les collections permanentes suivantes : Classiques ( symbole: une plume d'oie qui précède le numéro) , Récits, Théatre, Mémoires (un sceau ?), Essai (un sablier), Antiquité (une double spirale), Evènement (lettres C et F entrelacées), Art, Aventures (un guerrier), Poésie (une harpe).

Mais la collection Romans ( le symbole est un coeur) est numériquement la plus fournie: le N° 261 est atteint par La Relique d'Eça de Queiros, achevé d'imprimer le 4 avril 1961 pour un tirage adhérents de 7000. Cette collection se poursuivra jusqu'au numéro 315 ( L'Ensorcelée, de Barbey d'Aurevilly, octobre 1968, 5000 exemplaires ), le numéro 314 étant il est vrai le dernier à présenter la reliure toilée originale caractéristique du CFL  : il s'agit de "L'astragale" d'Albertine Sarrazin. Les titres publiés ultérieurement auront un reliure uniforme à filets dorés et ne porteront plus d'indication de collection ni de numéros.

D'autres comme Portraits de l'Histoire" ou les Portiques présentent une feuille de style uniforme :

  • Portraits de l'Histoire : reliure toile rouille avec des portraits plus clairs dont l'un (le portrait titre) est doré: une quarantaine de titres sont sortis puis ensuite rééditions sous reliure plastique.
  • Portiques : après des hésitations au début de la collection, les Portiques (symbole: une voute stylisée) adoptent une reliure skyvertex grenat pour les textes français, verte pour les textes étrangers, bleue pour les textes de l'Antiquité.

La collection Merveilles (dont le symbole est l'hippocampe) a souvent un format cartonné presque carré de 21,5 sur 18 qui est aussi celui de la collection Antiquité tandis qu'en 1965 sortent les Privilèges : petits livres (13x9) en reliure souple plein cuir.

A coté de ces collections pérennes la collection Evènement eut une vie plus brève dans les années 50:

- reliure toile grise consacrée à des romans contemporains, notamment américains.

- reliure toile bleue claire: romans d'anticipation

- reliure toile verte: romans historiques ou récits d'aventures.

- reliure toile rouille: biographies de contemporains.

Mais on pouvait acheter ces volumes brochés ce qui irritait les editeurs traditionnels.

Au début des années 60 la collection Evènement est relancée avec des autobiographies aventureuses ou des romans historiques.

[modifier] Catalogue

En l'état le catalogue des livres édités par le CFL n'existe pas et le "registre d'éditeur" susceptible d'en tenir lieu serait déposé dans un centre d'archives en province et de fait inaccessible. Par ailleurs les multiples rééditions et réimpositions embrouillent encore le problème. On peut simplement estimer que sur les 16 années 1947-1962 le Club a publié, au rythme de 4 par mois, environ 600 à 700 livres différents dont la majeure partie appartient à la Collection Romans.

Pour les intégrales il faut citer Balzac paru de à , Victor Hugo de à , Shakespeare de à, Casanova de à, Blaise Cendrars de 1969 à 1971. Et pour les Collections le Théatre Classique Français (Corneille, Racine, Molière) le Théatre Français du 18° siècle Beaumarchais, Marivaux )

[modifier] Les Intégrales

La collection Formes et Reflets, autonome juridiquement(?), semble avoir été utilisée pour l'édition de beaucoup de collections des oeuvres intégrales d'auteurs réputés.

A l'origine on trouve dans la collection Les Portiques les oeuvres complètes de Stendahal en plusieurs volumes. A peu près en même temps (1949-1950 environ) le CFL édite de nombeux romans de Balzac sous une maquette identique et une reliure toile vieux rose.

Mais bientot le club se lancera dans une politique à la fois plus ambitieuse (souscription) mais aussi apaisante vis à vis du monde éditorial: la diffusion d'intégrales comme la celèbre Balzac en 16 volumes ou la bilingue Shakespeare. Il y aura de nombreuses autres intégrales notamment pour le théatre.

Il y eut également également Victor Hugo: Œuvres complètes , une édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin, diffusée de 1967 à 1970 en 18 volumes dont 2 de Dessins et lavis). Les Intégrales furent longtemps une facilité éditoriales mais la publication des Oeuvres complètes de Blaise Cendrars aurait accéléré la crise financière du CFL.

De façon plus originale le CFL publia en 1956 le dictionnaire Littré en 4 volumes, en fait une coédition avec d'autres.

[modifier] Editions commémoratives

Pour ses anniversaires décennaux le CFL a diffusé des éditions spéciales:

1956: Les Sonnets de Shakespeare, traduction et présentation de Pierre Jean Jouve.Maquette de Jacques Darche. Tirage général numéroté pour les adhérents de 4000 ex. et tirage nominatif de 2000 ex. sous double emboitage.

1966: Illuminations d'Arthur Rimbaud avec 8 reproductions d'aquarelles inédites de Zao Wou Ki. Tirage général adhérents ? + tirage de luxe ?

1976: Le Désert des Tartares de Dino Buzzati. En fait volume de la collection Les Portiques sans numéro. Tirage adhérents: 5000 ex.

1986:

1996: Un livre du Cinquantenaire fut diffusé auprès des salariés et des retraités du CFL, ce volume est historique et rétrospectif.

[modifier] Tirage et justification de tirage

La justification de tirage est placée en fin de volume et elle comprend toujours dès avril 1947 les indications canoniques. La répartition invariable est 26 exemplaires, destinés aux fondateurs ?, (A à Z), 100 ex.pour les animateurs (I à C) et ....ex. pour les adhérents, numérotés de 1 à..... L'indication du numéro est placée à la suite.

Dans quelques cas la justification a fait l'objet d'une composition artistique type triangle. De façon assez générale la justification fait référence à une éventuelle première édition et en donne la date ou au moins l'année.

Les tirages d'adhérents ne dépassent pas 2 500 à 3 000 exemplaires en 1947-1950 mais atteignent 8 000 à 10 000 dès le milieu des années 50, plus pour certains titres de la collection "Portiques". Il aurait été tiré 50 000 exemplaires de "Au dessous du Volcan" de Malcolm Lowry en 1950. En 1968 une réédition des tragédies de Sophocle dans les Portiques est annoncée tirée à 23 000, ce qui paraît quand même exceptionnel.

Quelques éditions comportent la mention que ....exemplaires ne sont pas numérotés. Par ailleurs certaines éditions ont donné lieu à des tirages de luxe ( commémoratives, livres d'artistes, etc...) avec ou sans emboîtages.

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A lire :

L'Edition française depuis 1945, Paris 1999, page 118 à 167, le chapitre: le phénomène des clubs.

Frustié (Anne-Hélène), Le Club français du livre, 1946-1970, Mémoire de DEA d’histoire du XXe siècle sous la direction de Pierre Nora, 1984.