Bataille du cap Colonne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bataille du Cap Colonne
Informations générales
Date 14 juillet 982
Lieu Cap Colonna, au sud de Crotone, Italie
Casus belli jihad
Issue victoire décisive des Sarrazins
Belligérants
Saint Empire Romain Germanique
Lombards d'Italie du sud
Sarrazins Kalbides de Sicile
Commandants
Otton II du Saint-Empire
Landolphe IV de Bénévent
Abu al-Qasim Émirat de Sicile
Forces en présence
inconnu inconnu
Pertes
4 000 hommes tués ou blessés, dont
plusieurs nobles tués
inconnu
jihad
Le paramètre "batailles" est ici obligatoire. Consultez la syntaxe pour mettre à jour la section.

La bataille du Cap Colonne (également bataille de Stilo) opposa les armées de l'empereur Otton II et ses alliés Italo-Lombards aux forces de l'émir Kalbide de Sicile, Abu al-Qasim, le 13 ou le 14 juillet 982 près de Crotone en Calabre. Selon certaines sources, les Musulmans bénéficiaient de l'appui des Byzantins, par rétorsion contre l'invasion de la province d'Apulie par Otton, mais cette thèse ne repose à ce jour que sur des présomptions.

Sommaire

[modifier] Déroulement

Al-Qasim, qui avait décrété la guerre sainte (jihad) contre les Allemands, ordonna le repli lorsque, parvenu près de Rossano, il prit conscience de l'importance des forces armées d'Otton. Alerté par la présence de quelques navires de l'imminence de la retraite ennemie, Otton laissa sous bonne garde dans cette ville sa femme et ses enfants, avec les bagages de sa cour et le trésor impérial, et entreprit d'attaquer l'émir. Lorsqu'al-Qasim réalisa que toute fuite lui était impossible, il rangea son armée en ordre de bataille au sud de Crotone, au Cap Colonne. Après un choc violent, un corps de chevaliers allemands détruisit le centre des Sarrazins et chargea vers la garde personnelle de l'émir al-Qasim, qui trouva la mort ; cependant sa garde tint bon, et parvint même à encercler l'armée allemande, massacrant un grand nombre de soldats.

Selon l'historien Ibn al-Athir, il y eut environ 4 000 morts, dont Landolphe IV de Bénévent, Henri Ier d'Augsbourg, le margrave Gunther de Merseburg, l'abbé de Fulda et plusieurs princes d'empire. Othon doit prendre la fuite et atteindre à la nage un bateau grec qui lui donne refuge. Réfugié à Rossano, il cache sa réelle identité et ne revient à Rome que le 12 novembre 982.

[modifier] Conséquences

Cette défaite contraignit Otton à fuir vers le nord : à Vérone, il convoqua une assemblée de comtes lombards. Il dépêcha vers l'Allemagne son neveu Otton Ier, duc de Souabe et de Bavière, pour annoncer la nouvelle mais ce dernier mourut au cours de cette mission. La nouvelle fut bientôt connue jusqu'au comté de Wessex, ce qui donne une idée de l'écho de cette défaite dans l'Occident chrétien. Le duc de Saxe Bernard Ier allait rejoindre le ban impérial lorsque des raids de Vikings dannois le forcèrent à rebrousser chemin. À la bataille du Cap Colonne, les Saxons avaient subit les pertes les plus lourdes. Lors de l'assemblée, Otton prit la précaution de faire proclamer son fils Otton III comme roi d'Italie et demanda des renforts d'Allemagne. Mais il mourut l'année suivante sans avoir pu reprendre les opérations en Apulie.

La province du Mezzogiorno fut atteinte. Outre Landolphe IV, ses frères Pandolphe II de Salerne et Atenolphe étaient aussi morts au combat. Malgré le repli des troupes kalbides vers la Sicile, les Sarrazins au cours des années suivantes allaient continuer de faire peser une menace constante sur les Grecs et les Lombards. Capoue et le Bénévent échurent entretemps aux branches cadettes de la dynastie des Landolphides, tandis que Salerne fut annexée par le duc d'Amalfi Manse.

En Allemagne, les Slaves de l'Elbe, apprenant la défaite de l'empereur, se soulevèrent avec leur chef Mstivoï contre leurs suzerains allemands[1]. Ainsi la germanisation et l'évangélisation des peuples slaves fut ramenée plusieurs décennies en arrière.

[modifier] Notes et références

  1. Dithmar, Chroniques, III, 17–18.

[modifier] Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Stilo ».
  • Timothy Reuter, Germany in the Early Middle Ages 800-1056, Longman, New York, 1991.
  • Dithmar (trad. Werner Trillmich), Thietmari Merseburgensis episcopi Chronicon, sous la dir. de Robert Holtzmann, Monumenta Germaniae Historica, Darmstadt, 1935 (réimpr. 1957)
Autres langues