Bataille de Pontvallain

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bataille de Pontvallain

La bataille de Pontvallain a d'abord une signification politique : Charles V nomme connétable le très populaire Bertrand du Guesclin et l'envoie harceler la chevauchée de Robert Knoles pour justifier les impôts prélevés.
Informations générales
Date 4 décembre 1370
Lieu Pontvallain, Maine
Issue Victoire française
Belligérants
Bretons
Français
Anglais
Commandants
Du Guesclin
Olivier de Clisson
Jean de Vienne
Robert Knolles
Granson
Guerre de Cent Ans
Arnemuiden (navale) — L’Écluse (navale) — Crécy — Calais —

Guerre anglo-écossaise
Neville's Cross —


Jacquerie
Grande Jacquerie — Meaux — Révolte des Tuchins — Révolte paysanne anglaise —


Guerre de Succession de Bretagne
La Roche-Derrien — Combat des Trente — Mauron — Auray —


Winchelsea — Poitiers — Cocherel —


Première guerre civile de Castille
Nájera — Montiel —


Pontvallain — La Rochelle  — Roosebeke —


Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
Révolte des Cabochiens —


Azincourt — Rouen — Baugé — Cravant — Brossinière — Verneuil — Journée des Harengs — Gerberoy —


Campagne de Jeanne d'Arc
Orléans — Jargeau — Patay — Compiègne —


Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449
Formigny —


Campagne de Guyenne
Castillon


La Bataille de Pontvallain est une victoire de l'armée française contre les Anglais, le 4 décembre 1370, pendant la guerre de Cent Ans, à Pontvallain, dans le comté du Maine.[1]

Sommaire

[modifier] Le contexte

À l'automne 1370, la guerre de Cent Ans a été relancée depuis un an par Charles V. Après avoir relancé l'économie en débarrassant le pays des compagnies, il a instauré des impôts permanents ce qui lui permet de financer des armées permanentes qui se livre à une reconquête méthodique des territoires concédés au Traité de Brétigny. Les Anglais ruinés par leur participation à la première guerre civile de Castille, n'ont les moyens que se lancer dans des chevauchées qui ont le mérite de s'autofinancer. Édouard III lance donc Robert Knowles dans le nord de la France. Espérant détourner des troupes Française pour soulager la Guyenne et leur infliger une défaite similaire à Crécy ou Poitiers grâce à la supériorité tactique conférée par l'arc long anglais.

Charles V n'est pas dupe et applique la stratégie de la terre déserte: Robert Knolles et Granson ne trouvent que le vide devant eux et des villes solidement défendues et portes closes. Après avoir pillé le nord de la France et la Beauce, l'armée anglaise arrive dans le Maine. Mais les pillages ne laissent pas les français indifférents , les troupes massées dans les villes et les citadins voyant les fumées des faubourgs incendiés grondent. Charles V doit donner le change pour justifier les impôts prélevés : le 2 octobre 1370, il nomme connétable de France Bertrand du Guesclin tout auréolé de ses victoires à Cocherel et en Castille, et le lance aux trousses des Anglais, après le sac de La Rochelle. Il est accompagné par Olivier de Clisson et Jean de Vienne.

[modifier] Les évènements

[modifier] Manœuvres préliminaires

Au mois de novembre, la situation évolue. Forts de leurs succès et las de leurs chevauchées, les soldats anglais commencent à relâcher leurs efforts. Les chefs de l'armée anglaise se querellent entre eux. Le 1er décembre, après avoir levé une armée en Bretagne et en Normandie, du Guesclin se lance à l'attaque de l'armée anglaise.

Ayant appris que Robert Knolles et Grantson étaient avec 30.000 hommes sur les bords du Loir, entre Vendôme et Château-du-Loir. Le connétable dirige ses troupes vers le Mans, aux mains des Anglais. La ville ouvre ses portes à l'arrivée des Français. Du Guesclin se dirige ensuite sur Viré-en-Champague où il y reçoit un héraut d'armes envoyé par Grantson qui, certain de la supériorité tactique de l'arc long anglais, voulait profiter de l'absence de Robert de Knolles pour demander bataille et récupérer seul les rançons prélevées sur les prisonniers. Le connétable remet à l'envoyé dix marcs d'argent et le fait retenir le plus longtemps possible par quelques hommes, afin de prendre les devants avec le gros des troupes. Le soir même, par une pluie battante, il franchit à marche forcée les quarante huit kilomètres qui le séparent de l'ennemi : l'armée française se dirige vers le sud, traverse la Sarthe au-dessous de Parcé, s'avance vers le sud-ouest, passe entre La Fontaine et Courcelles et arrive le lendemain matin dans la plaine du Rigalet, prés du bourg de Pontvallain.

[modifier] La bataille

Du Guesclin sait qu'il ne faut pas laisser les archers se retrancher, sinon ils seront en mesure de décimer leurs assaillants. À l'aube du 4 décembre, après une heure de repos donné à ses soldats, Bertrand du Guesclin et ses compagnons chargent, à pied et par surprise, le camp anglais (les chevaux non protégés sont des cibles faciles particulièrement vulnérables aux flêches de l'arc long) et mettent en déroute les troupes de Knolles et Granson. Cependant une centaine d'entre eux résistent pendant qu'un des leurs, Orsèle, rassemble les fuyards dans le bois de Fautreau. Il est surpris par le maréchal d'Andreghem, et les Anglais sont de nouveau bousculés. Le soir, 2.000 Anglais arrivent en soutien et il faut reprendre le combat. L'arrivée opportune de Clisson avec 500 hommes fait tourner l'affrontement à l'avantage des Français. les Anglais se replient au château de Vaas.

Bertrand du Guesclin fait soigneusement enterrer ses morts et plaçer sur leur tombe une croix de bois que les habitants ont toujours renouvelée jusqu'en 1828, époque à laquelle M. Dubignon d'Angers fait élever un obélisque en pierre qui porte l'inscription suivante : [[citation bloc|Ici, après le combat de Pontvallain, en novembre 1370, Bertrand du Guesclin de glorieuse mémoire, fit reposer ses fidèles Bretons. Un ormeau voisin, sous lequel on éleva une cabane pour les blessés, une croix de bois plantée sur les morts ont donné à ce lieu le nom d'Ormeau ou de Croix-Brette. Français, que les dissensions intestines, que les invasions étrangères ne souillent plus désormais le sol de notre belle France.}}


[modifier] La reconquête du Maine

Le 5 décembre, du Guesclin rejoint les Angalis retranchés au château de Vaas et leur inflige une nouvelle défaite, faisant un grand nombre de prisonniers. Grantson lui-même est pris par Olivier de Clisson. Le 6, il enlève Saumur : le Maine est libéré.

L'armée anglaise est défaite. Les chefs anglais se sont enfuis pour retourner sur leurs terres ou bien ont été libérés contre rançon après avoir été capturés au combat. Les garnisons d'Anjou sont dissoutes.

[modifier] Liens externes

Pontvallain sur une carte de France

[modifier] Notes et références

  1. La Guerre de Cent Ans, Jean Favier, Edtions Fayard 1983
Guerre de Cent Ans
BataillesSiègesChevauchées
Souverains français et anglaisTraités de paixGrands capitaines
Armagnacs et BourguignonsJacquerie
Guerre de Succession de BretagnePremière guerre civile de Castille