Bataille de Roosebeke

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Bataille de Roosebeke

Enluminure tirée des Grandes Chroniques de France de Jean Froissart
Informations générales
Date 27 novembre 1382
Lieu Roosebeke
Issue Victoire française
Belligérants
Français
Bourguignons
Flamands
Commandants
Charles VI
Philippe le Hardi
Olivier V de Clisson
Louis de Sancerre
Mouton de Blainville
Philippe van Artevelde
Forces en présence
12 000 hommes 29 000 hommes
Guerre de Cent Ans
Arnemuiden (navale) — L’Écluse (navale) — Crécy — Calais —

Guerre anglo-écossaise
Neville's Cross —


Jacquerie
Grande Jacquerie — Meaux — Révolte des Tuchins — Révolte paysanne anglaise —


Guerre de Succession de Bretagne
La Roche-Derrien — Combat des Trente — Mauron — Auray —


Winchelsea — Poitiers — Cocherel —


Première guerre civile de Castille
Nájera — Montiel —


Pontvallain — La Rochelle  — Roosebeke —


Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
Révolte des Cabochiens —


Azincourt — Rouen — Baugé — Cravant — Brossinière — Verneuil — Journée des Harengs — Gerberoy —


Campagne de Jeanne d'Arc
Orléans — Jargeau — Patay — Compiègne —


Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449
Formigny —


Campagne de Guyenne
Castillon

La bataille de Roosebeke, également appelée bataille du Mont-d'Or, se déroula près du village de Roosebeke, actuellement Westrozebeke en Flandre-Occidentale, le 27 novembre 1382. Elle opposa une troupe de miliciens flamands, commandés par Philippe van Artevelde à l'ost français conduit par Charles VI de France et commandé par Olivier V de Clisson.

Sommaire

[modifier] Le contexte

Louis de Male, comte de Flandre, est en butte à la révolte des tisserands gantois depuis 1379. Forcé de se retrancher à Lille par l'attaque de Bruges par Philippe van Artevelde, il doit faire appel à son gendre Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Ce dernier, qui sait devoir hériter du comté à la mort de Louis II, convainc facilement le jeune Charles VI, dont il est l'oncle et le tuteur, d'organiser cette expédition en Flandre.

Bien qu'elle ne fût pas partie prenante dans cet affrontement précis, l'Angleterre a souvent compté la Flandre parmi ses alliés pendant la guerre de Cent Ans. L'importante industrie textile de cette région constitue un des principaux débouchés de la laine produite par les éleveurs d'ovins anglais et la laine est à cette époque le premier produit d'exportation de l'économie anglaise. Les Flamants ont d'ailleurs espéré, en vain, que l'Angleterre envoie des troupes leur prêter main-forte dans cette affaire. On comprend donc aisément l'intérêt de la France d'assurer le pouvoir d'un comte qui certes louvoya longtemps entre ses amitiés françaises et anglaises, mais en définitive avait fini par s'ancrer du côté du parti Valois en mariant sa fille au duc de Bourgogne.

On peut enfin rappeler que les Flamands avaient embrassé le parti du pape Urbain VI alors que le roi de France appuyait Clément VII, ce qui a pu constituer un argument supplémentaire pour convaincre Charles VI d'engager des troupes en faveur de Louis de Male, bien que ce dernier, pour des raisons évidentes de politique intérieure, préféra personnellement soutenir le pape de Rome.

Icône de détail Article détaillé : Grand Schisme d'Occident.

[modifier] Avant la bataille

En novembre 1382, l'ost est rassemblé à Arras. Le connétable Olivier de Clisson se voit adjoindre les maréchaux de France Louis de Sancerre et Mouton de Blainville, accompagnés de troupes de Bretons et de Normands. A la fin du mois, l'ost arrive sur les lieux de la rencontre. On estime que l'armée française compte environ 12 000 hommes.
A Gand, Philippe van Artevelde décrète la mobilisation générale et rassemble une troupe de miliciens flamands dont l'effectif est estimé à 20 000 hommes, auxquels s'ajoutent environ 9.000 Gantois.

[modifier] Disposition des armées avant la bataille

La nuit précédant la bataille, chacune des deux armées campe non loin de Roosebeke.

Les combattants flamands sont disposés en rangs serrés sur le Mont d'Or d'une hauteur de 50 mètres: Philippe d'Artewelde a décidé de se positionner son armée sur un mode purement défensif.

La noblesse française a levé une grande armée, menée par Olivier de Clisson et Louis de Sancerre. Clisson s'occupe personnellement du dispositif de combat de l'armée royale française.

Au centre, la piétaille (gens de pied) et des chevaliers sans leur destrier. Sur les flancs, des troupes légères et des chevaliers à cheval. Charles VI est entouré de la fine fleur de la chevalerie française dont son écuyer Colard de Tanques. Labataill (corps d'armée) du souverain français est placée devant lui. Les chevaux ont été éloignés afin d'éviter les désertions.

[modifier] Le temps

Une épaisse brume d'automne recouvre le champ de bataille et le camp de chacune des deux armées. Ce brouillard aura une incidence sur le déroulement de la bataille. Malgré cette brume les espions effectuent leur mission d'observation des mouvements ennemis.

[modifier] La bataille

Plan de la bataille de Roosebeke. Les Flamands sont en rouge et les Français en bleu
Plan de la bataille de Roosebeke. Les Flamands sont en rouge et les Français en bleu

Philippe van Artevelde ou Arteweld a décidé de miser sur le difficile environnement climatique: les troupes flamandes progressent donc dans une épaisse brume, se donnant le bras pour ne pas s'égarer dans ce frimas et ne faisant qu'un seul corps. Mais la brume se dissipe brusquement, selon Froissart, au moment où Pierre de Villiers, porte oriflamme, lève l'oriflamme du roi. L'armée française reste immobile. Les Flamands continuent d'avancer face au soleil. L'ordre d'attaque est donné, les canons flamands crachent leurs boulets, 60 archers anglais et des arbalétriers commencent à tirer. Puis vient le tour du combat au corps à corps, l'infanterie française se jette dans la bataille, le cliquetis des épées résonne dans l'épouvantable vacarme produit par les bombardes, les ribaudequins et les cris des combattants. Charles VI est maintenu éloigné de la bataille. La puissante artillerie flamande fait reculer l'avant-garde commandée par Louis de Sancerre et la bataille du souverain français. Aussitôt le centre de l'armée française est submergé par les troupes flamandes. A ce moment, les combattants placés aux flancs de l'armée française fondent sur les Flamands et les encerclent. Les Français exercent une forte pression sur les combattants ennemis. Cernés de toutes parts, les Flamands tombent et se piétinent.

La victoire appartient à l'armée française, les Flamands subissant un lourde défaite. Pourchassés par les Français, fatigués, éreintés et manquant de lucidité après à cette dure bataille, les Flamands qui peuvent s'échapper de la mêlée s'égarent dans les roseaux et les marécages où beaucoup périront noyés.

26 000 cadavres jonchent le champ de bataille, et Philippe van Arteweld, trouvé mort dans un fossé, fut pendu à un arbre[1].


[modifier] Conséquences

Les Français en profiteront pour récupérer les éperons perdus lors de la bataille des Éperons d'or et les exposeront dans la basilique Saint-Denis.

[modifier] Sources

  • Les Rois qui ont fait la France : Les Valois. 1 : Charles V le Sage, de Georges Bordonove, aux éditions Pygmalion.
  • Chroniques des Flandres rassemblées par Joseph Delepierre - 1834

[modifier] Liens internes

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