Bartholomée Ier de Constantinople

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Bartholomée Ier en 2007
Bartholomée Ier en 2007

Sa Toute Sainteté Bartholomée Ier (en grec : Βαρθολομαίος Α) est l'actuel primat de l'Église orthodoxe de Constantinople depuis le 2 novembre 1991. Il porte le titre d'archevêque de Constantinople, nouvelle Rome et patriarche œcuménique, il est l'héritier de l'apôtre André, "premier parmi ses égaux" (primus inter pares) par rapport aux dirigeants des Églises orthodoxes.

Il est de nationalité turque mais appartient à la petite minorité grecque de Turquie.

En dehors de sa mission religieuse, le patriarche est aussi connu pour son soutien à la cause de la défense de l'environnement, engagement qui lui vaut le surnom de Patriarche vert. Il a reçu le prix Sophie en 2002.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origines et études

Le patriarche Bartholomée Ier est né le 29 février 1940 dans le village de Aghii Theodori (Άγιοι Θεόδωροι) sur l'île de Gokceada, jadis connue sous son nom grec d'Imbros. Son nom laïc est Dimitrios Archontonis (Δημήτριος Αρχοντώνης) et ses parents se prénommaient Christos et Méropée. Il a étudié à l'école d'Imbros et au lycée Zografos à Istanbul. Immédiatement après il s'est inscrit à l'Institut de théologie de Halki (Ιερά Θεολογική Σχολή της Χάλκης), où il a terminé ses études avec brio en 1961. En août de la même année il a été nommé diacre de l'église métropolitaine d'Imbros par son père spirituel (à l'époque métropolite d'Imbros) Meliton Chatzis. C'est à cette époque que lui fut donné le nom d'Apostolos Bartholomée.

De 1961 à 1963 il a servi sous le drapeau turc comme officier.

De 1963 à 1968, il a suivi grâce à une bourse du Patriarcat œcuménique des études de 2e cycle à l'Institut d'études orientales à Rome, à l'institut œcuménique Bossey en Suisse et à l'Université de Munich. Il a passé son doctorat en droit canonique à l'université grégorienne de Rome avec pour thèse «La codification des lois sacrées et des ordonnances canoniques dans l'Eglise Orthodoxe» («Περὶ τὴν κωδικοποίησιν τῶν ἱερῶν κανόνων καὶ τῶν κανονικῶν Διατάξεων ἐν τῇ Ὀρθοδόξῳ Ἐκκλησίᾳ»)

[modifier] Diaconat ecclésiastique

Quand il est revenu à Istanbul en 1968, il a été nommé aide-doyen de l'Institut de théologie de Halki et en octobre 1969 il fut ordonné prêtre par son père spirituel. Six mois plus tard le patriarche Athénagoras (Πατριάρχης Αθηναγόρας) le nomma archimandrite de l'église du patriarcat de l'Apôtre André.

Lorsque Dimitrios Papadopoulos fut nommé patriarche œcuménique en 1972, il nomma le jeune archimandrite Bartholomée, secrétaire du patriarcat. Le jour de Noël de 1973 il fut ordonné métropolite de Philadelphie. Il resta secrétaire du Patriarcat jusqu'à la mort de son père spirituel, alors métropolite de Chalcédoine, Méliton Chatzis. Il fut élu métropolite de Chalcédoine en janvier 1990.

Le 22 octobre 1991, il fut élu par le Saint Synode 270e archevêque de Constantinople (Αρχιεπίσκοπος Κωνσταντινουπόλεως), Nouvelle Rome (Νέας Ρώμης) et Patriarche œcuménique (Οικουμενικός Πατριάρχης).

[modifier] Participations - récompenses

Depuis mars 1974 il est membre du Saint Synode du Patriacat et de nombreux autres synodes. Depuis 1975 il participe aux travaux du Conseil International des Eglises. Il a représenté le patriarcat œcuménique dans nombre de congrès "panorthodoxes" et "panchrétiens", mais aussi dans des missions officielles auprès du gouvernement turc, dans des régions dépendant du Patriarcat et aussi auprès du mont Athos. En 1990 il fût président de la réunion du Grand et Saint Synode panorthodoxe à Genève, laquelle eût pour thème : la diaspora de l'orthodoxie.

Il est membre fondateur de la "Société du droit des Eglises orientales", dont il fût pour un certain nombre d'années vice-président. Il est membre depuis 1992 et depuis 9 ans vice-président de la réunion "Foi et Constitution" du Conseil Oecuménique des Eglises. Il est également membre de l'Académie orthodoxe de Crète et membre honoraire de la Fondation "Pro Oriente" de Vienne.

Le patriarche Bartholomée possède à titre honoraire les doctorats :

Il parle 8 langues : grec moderne, anglais, turc, italien, latin, grec ancien, français et allemand.

[modifier] Son patriarcat

[modifier] Problème du Patriarcat

Le Patriarche Bartholomée a évoqué de nombreuses fois les problèmes rencontrés par la communauté grecque d'Istanbul mais aussi les problèmes propres du patriarcat œcuménique. Il a demandé à travers de nombreuses déclarations à la presse turque et à la presse étrangère le règlement urgent de ces problèmes. [1]

Le problème le plus ardu est la fermeture décidée en 1971, par les autorités turques, de l'école théologique de Halki (qui assure la formation de la communauté ecclésiastique orthodoxe en Turquie et qui, par conséquent, forme les patriarches œcuméniques). Considérant que la perspective d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne résoudra les problèmes des minorités, le patriarche est un fervent défenseur de la candidature turque.

Enfin, en liaison avec les autorités locales turques, il tient à célébrer des messes à l'intérieur d'églises délabrées dans des régions comme la Cappadoce, le Pont, qui, il n'y a pas si longtemps, étaient encore majoritairement orthodoxes.

[modifier] Union de l'Orthodoxie

Depuis son élection, le patriarche Bartholomée a voulu resserrer les liens entre les Églises orthodoxes. Pour cette raison il a invité au Phanar (en grec Φανάρι, ancien quartier orthodoxe d'Istanbul) les chefs des autres Eglises, pour envoyer au monde un message d'unité. Ces rencontres se sont répétées en 1995 à Patmos, en janvier 2000 à Jérusalem et en décembre de la même année à Istanbul et à Nicée.

Malgré cela, il n'est pas encore parvenu à régler les problèmes nés de la séparation des 15 républiques ex-soviétiques: certaines églises de ces républiques revendiquent l'autocéphalie, ou bien ont demandé à se mettre sous l'obédience de Constantinople, alors que le patriarcat de Moscou continue à les considérer comme ses dépendances comme à l'époque de l'Union soviétique. La reconnaissance en 1996 par le Patriarcat œcuménique de l'autonomie de l'Église orthodoxe d'Estonie par rapport à l'Église russe, a accru les tensions avec le "patriarche de Moscou et de toutes les Russies", Alexis II.

[modifier] Dialogues

En tant que patriarche œcuménique il continue la tradition de ces prédécesseurs et poursuit le dialogue avec l'église catholique romaine et les autres Eglises. De la même façon il a débuté un dialogue interreligieux (avec pour principaux thèmes la paix et l'environnement) avec l'islam et le judaïsme.

[modifier] Environnement

Ayant conscience que la destruction de l'environnement constitue un grave danger, car elle menace l'homme et la Création de Dieu, le patriarche Bartholomée a donné dans l' "agenda" du patriarcat une place importante au thème de la protection de l'environnement. Ce qui lui a valu le surnom de "Patriarche Vert". Ainsi, il a consacré le 1er septembre comme Journée de la protection de l'environnement (date de début de l'année ecclésiastique). Il organise régulièrement des symposia avec ce thème partout dans le monde.

[modifier] Œcuménisme

Le 27 novembre 2004, le pape Jean-Paul II lui remet les reliques de deux évêques de Constantinople et pères de la liturgie byzantine, saint Jean Chrysostome et saint Grégoire de Nazianze. Le 30 novembre 2006, il reçoit le pape Benoît XVI dans son église patriarcale Saint-Georges du Phanar, à Constantinople. Le pape, alors en visite officielle en Turquie, y assiste à la liturgie orthodoxe. Le lendemain, ce fut au tour du patriarche Bartholomée Ier d'assister à une messe catholique, à la cathédrale catholique du Saint-Esprit (en turc : Sentespri katedrali). Les deux hommes ont signé une déclaration commune.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes



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