Bagadoù stourm

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Bagadoù Stourm, organisation nationaliste bretonne

Sommaire

[modifier] Bagadoù Stourm

[modifier] Avant guerre

Le Parti national breton comporte, de la même manière que les jeunesses socialistes d'avant guerre, des jeunesses catholiques ou communistes, une formation de jeunes militants en uniforme: les bagadoù stourm. Contrairement à ce qui est souvent avancé à tort, les bagadoù stourm sont chargés du service d'ordre avant-guerre des salles des réunions du parti et ne possèdent pas d'armes.

[modifier] 1941

Au cours de l'année 1941, la direction du parti charge Célestin Lainé et ses officiers de la Lu Brezhon d'assurer l'instruction militaire des "groupes de combat" du PNB, les Bagadoù Stourm, placée sous la direction de Yann Goulet. Au cours de l'année 1941, les cadres du Service Spécial procédèrent une fois par mois, le samedi et le dimanche, dans la plupart des centres de Bretagne à l'entrainement des jeunes recrues nationalistes : cours théoriques - enseignement du morse, étude de la balistique - connaissance des gaz de combat, cours pratique : répétition d'opérations. L'emprise exercée par les cadres de l'organisation de Lainé sur les effectifs des Bagadoù Stourm ne devait pas tarder à créer un malaise proche de la subversion. Chef de des groupes de combat, Yann Goulet réagit vigoureusement pour maintenir l'unité du Parti, en rappelant qu'"instruire et diriger sont deux choses différentes", et que dans une école militaire, il n'est pas admissible qu"un maître d'armes s'arroge un pouvoir de commandement". Suivi par Raymond Delaporte, Goulet resta la seule autorité reconnue. À partir de cet instant, les inconditionnels du Service spécial, et les volontaires des Bagadoù s'observèrent avec une méfiance évidente (prélude à la scission qui devait aboutir deux ans plus tard à la formation du Bezen Perrot). Les Bagadoù Stourm restent la milice du Parti National Breton, dirigé par Yann Goulet. Yann Goulet insistera pour sa défense, comme pour Raymond Delaporte de la volonté d'organiser une armée bretonne indépendante, dépourvue de toute allégeance et de tout soutien vis à vis des troupes allemandes (contrairement à Célestin Lainé).

[modifier] Chants de marche

Les chants de marche de cette milice sont : "De la Flandre à l'Alsace, Dans trois cent mille tombeaux, La fleur de notre race, Gît brisée en lambeaux. Tant qu'à risquer notre vie En avant les garçons, Délivrons notre Patrie. En avant les Bretons !". Ou encore, repris sur des paroles bretonnes, l'hymne flamand des "Peuples Opprimés", ou sur la "chanson du Cygne" ("Eun alarc'h"), extraite du Barzaz Breiz de Hersart de la Villemarqué. Un certain nombre de ses marches seront édités dans un recueil intitulé "War Raok" (En Avant) et illustrées par Xavier Haas.

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

Les Strolladoù Stourm est un autre nom utilisé pour les bagadoù stourm, des "groupes de combat du PNB dirigé par Yann Goulet et de Alan Louarn.

Un bref incident inclut certains de ses membres avec la population de Landivisiau. Kristian Hamon relate que le 7 août 1943. « Lors de son interrogatoire, Alan Louarn reconnaît avoir dirigé le groupe de jeunes miliciens, mais nie avoir foncé sur la foule. ». Ils agissent avec des « barres de fer », et « revolver », au « pas de l'oie » ; « ils ont arrêté deux artistes peintres parisiens et les ont conduits à leur camp sous la menace d’un poignard ». Pour finir « Le nommé Jean Goulet, autonomiste arrêté avant-hier a été remis en liberté hier soir sur ordre de la police allemande de Brest ». Polig Monjarret fut, sous l'Occupation un organisateur de ces groupes de combat du PNB.

Il est question, dans le livre d'Henri Fréville, de manœuvres des Bagadoù Stourm (groupes de combats), le 7 août 1943, qui se terminent à Scrignac. L’abbé Perrot avait donné l’hospitalité aux jeunes des Bagadoù Stourm qui manœuvraient dans le Finistère et dont les deux chefs, Yann Goulet et L’Haridon, avaient été arrêtés par la police française et relâchés par les Allemands.

En août, six membres du groupe Liberté participent au camp d'été des Bagadoù Stourm à Saint-Herbot, dans les Monts d'Arrée. Contrairement à ce que relate Kristian Hamon, il est relaté que Yann Goulet, le responsable du stage est arrêté par les Allemands et emprisonné jusqu'en octobre pour avoir affronté la police de Vichy et intercepté un policier qui espionnait le camp. Il est avancé que l'arrestation présumée de Yann Goulet par les Allemands et sa détention consécutive, jusqu'en octobre 1943, avec une grève de la faim, aurait fait basculer une partie des BS nazairiens vers la Résistance active. Ils auraient donc ainsi rompu avec la branche dissidente collaborationniste issue du PNB qui éclate en plusieurs courants entre septembre et décembre 1943, la majorité étant engagé dans la neutralité ou une opposition modérée à Vichy.

Dans cette période de début août, on ne trouve une référence précise qu'à l'arrestatation de Yann Goulet par la police de Vichy, et qu'à la libération consécutive de Yann Goulet par les nazis, relatée par Kristian Hamon.

Yann Goulet est condamné à mort à la Libération bien qu'il ait refusé la dérive collaborationniste pro-allemande au sein du PNB en participant à l'exclusion de plusieurs cadres pro-Lainé/Mordrel fin 1943-début 1944, qu'il ait appuyé une opposition modérée à Vichy, et a ordonné la dispersion des Bagadou Stourm, pour éviter toute confusion avec le Bezenn Perrot collaborationniste.

L'article sur Alan Louarn relève qu'il aurait été membre passif et momentanné d'un groupe proche de la Milice de Darnand.

[modifier] Le groupe de Saint-Nazaire participe à la Résistance

Voir aussi : Groupe Liberté de Saint-Nazaire

Quelques membres des Bagadoù Stourm fondateurs des Forces Bretonnes de l'Intérieur seront déportés à Buchenwald (Jean Chauvel de Guenrouet, Paul Le Magueur de Saint-Nazaire, ...)

[modifier] Bibliographie

A noter aussi que Bagadou Stourm est le nom d'un groupe de rac (rock anti-communiste) breton. Ils ont à cette heure deux CD à leur actif : Bezenn Perrot et Penn an Bed (ce qui n'est pas à confondre avec les authentiques Bagadou Stourm qui ont majoritariement refusé de rejoindre le bezenn Perrot, d'ailleurs certains sont morts en déportation en Allemagne alors qu'une vingtaine à une trentaine de membres ont participé à la résistance anti-nazie.)