Augustin Darricau

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Augustin Darricau
Origine : France France
Hommage : nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Augustin Darricau, né à Tartas (Landes), le 5 juillet 1773, général français.

Il s'enrôla à l'âge de dix-huit ans dans le balaillon des volontaires nationaux de son département. Devenu capitaine le 17 octobre 1791, il passa en cette qualité à l'armée des Alpes, fit les campagnes de 1792 et 1793, assista au siège de Toulon, puis servit avec la 77e demi-brigade, pendant les ans II, III, IV et V, aux armées d'Italie et d'Allemagne.

Durant le cours de cette campagne, il fut atteint d'un coup de feu à la jambe droite au combat de Bologne, le 14 messidor an III (2 juillet 1795), se fit remarquer à la prise de Dégo le 25 germinal an IV (14 avril 1796), en s'élançant un des premiers dans la redoute, et eut en cette occasion le tibia de la jambe gauche fracturé par une balle.

Après avoir combattu pendant quelque temps à l'armée d'Helvétie, Darricau fit ensuite la campagne d'Orient, s'y distingua en plusieurs occasions, et fut promu au grade de chef de bataillon par le général en chef Kléber, le 30 vendémiaire an VIII (22 octobre 1799). Attaqué impunément par une nuée d'ennemis, il soutint leur choc avec autant de sang-froid que de courage, les culbuta, les mit en fuite, puis en tua un de sa main et coupa le bras d'un autre.

Une blessure grave qu'il reçut à la cuisse droite, le 22 ventôse an IX (13 mars 1801), devant Alexandrie, l'empêcha de servir pendant un mois. Nommé colonel du 32e régiment de ligne par le général en chef Menou le 7 floréal suivant (27 avril 1801), Darricau revint en France avec les débris de l'armée d'Égypte, commanda son régiment à l'armée des côtes de l'Océan, fut décoré, le 19 frimaire an XII (11 décembre 1803), de la croix de la Légion d'honneur, et combattit avec distinction à la Grande Armée]] d'Allemagne pendant les ans XIII et XIV. Ce fut lui qui battit à Aslach, entre Ulm et Albeck, la majeure partie des troupes du prince Ferdinand d'Autriche, lui fit 3 000 prisonniers et les ramena au camp français, à travers une légion de 6 000 hommes de cavalerie ennemie.

Le 16 vendémiaire an XIV (8 octobre 1805), il enfonça à la baïonnette, à la tête de son régiment, une colonne de 6 000 Russes, qui menaçait, à Dürenstein, les derrières du corps d'armée du maréchal Mortier. En récompense de ses services, le colonel Darricau fut créé, le 4 nivôse de la même année (25 décembre 1805), commandeur de la Légion d'honneur. Il se signala de nouveau au combat de Halle, le 17 octobre 1806, s'élança le premier sur le pont de la Saale, où son cheval fut percé de plusieurs coups de baïonnette, chassa l'ennemi de toutes ses positions, puis lui enleva 3 000 hommes et 6 pièces de canon.

Il déploya le même courage à la journée de Morunghen le 27 janvier 1807.

Élevé au grade de général de brigade le 15 février suivant, il contribua au succès de la bataille de Friedland. Le général Darricau fut créé baron de l'Empire en 1808, et envoyé à l'armée d'Espagne, où il eut le commandement de la réserve à la bataille d'Espinosa. Il se battit ensuite avec sa valeur accoutumée à l'affaire de Somma-Sierra (30 novembre 1808).

Le 3 décembre 1808, il concourut à la prise de Madrid, et marcha avec le corps d'armée que Napoléon Ier dirigeait sur la Galice contre les Anglais le 22 du même mois.

Aussitôt après cette expédition, il se rendit à Benavente avec sa brigade, se porta successivement sur les villes de Toro (Zamora), Zamora, Salamanque dont il s'empara, et reprit sur les insurgés deux pièces de canon de la garde impériale qui étaient tombées en leur pouvoir.

Le général Darricau enleva aussi de vive force le pont et la ville d'Alcántara. Lors de la mort du général Lapisse, tué à la bataille de Talavera de la Reina le 28 juillet 1809, il fut chargé du commandement provisoire des troupes de cet officier général, obtint le gouvernement de Séville le 10 mai 1810, et devint général de division le 31 juillet 1811.

Pendant que les maréchaux ducs de Dalmatie et Trevise assiégeaient Badajoz, le général espagnol Ballesteros marchait sur Séville avec un corps d'élite, composé de 6 000 hommes d'infanterie et de 300 chevaux. Darricau, hors d'état de défendre cette grande cité, qui n'avait pour garnison que 1 300 fantassins et 400 chevaux, se retira avec toutes les administrations civiles et militaires dans la Cartuxa, vaste couvent de Chartreux que le maréchal duc de Dalmatie avait fait mettre à l'abri de toute insulte au commencement de cette campagne. Il était déterminé à défendre ce poste jusqu'à la dernière extrémité, et même à tirer sur la ville si les habitants se fussent révoltés, mais les Sévillans restèrent calmes et attendirent dans une complète neutralité l'issue de cette expédition, qui fut sans résultat, car l'arrivée du duc de Dalmatie, avec sa colonne, força l'ennemi à abandonner sa position devant cette ville.

Le général Darricau eut, en janvier 1815, le commandement de la 6e division de l'armée du Midi, en Estrémadure, sous les ordres du comte d'Erlon. C'est lui qui, dans la retraite d'Andalousie, s'empara de la ville ainsi que du fort de Chincella par assaut, il établit une batterie à trente toises du fort et contraignit la garnison à capituler.

A l'époque où l'armée anglaise fut obligée d'opérer sa retraite sur Ciutad-Rodrigo, Darricau attaqua avec sa division l'arrière-garde ennemie à San-Munos, la battit, la dispersa et lui fit un nombre considérable de prisonniers. Il se couvrit de gloire à labataille de Vittoria (21 juin 1813), où il fut atteint d'un coup de feu à l'avant-bras. Après avoir puissamment contribué aux succès des combats livrés devant Bayonne, il commanda, le 9 février 1814, le département des Landes et en organisa la défense, il combattit aussi à la bataille d'Orthez (27 février 1814), rejoignit l'armée française à Tarbes, où il fut chargé, le 20 mars, du commandement de la 1re division.

Le général Darricau se fit remarquer aussi à la bataille de Toulouse (10 avril 1814), où il repoussa, à la tête de cette division, toutes les attaques que les Anglais dirigeaient sur les trois points du canal, depuis la Garonne jusqu'à la route d'Albi. À la première rentrée des Bourbons, il fut créé chevalier de Saint-Louis et commandant supérieur de Perpignan.

Il occupait encore ce poste lorsque Napoléon Ier revint de l'île d'Elbe. Le maréchal Pérignon, qui commandait à Toulouse, lui donna presque aussitôt l'ordre de livrer la citadelle de Perpignan aux troupes royales qui se présentèrent pour en prendre possession. Le général Darricau, au lieu de suivre les ordres du général, fit arborer le drapeau tricolore dans tout le département des Pyrénées-Orientales. Pour lui témoigner sa reconnaissance d'avoir préservé cette ville de la guerre civile, le conseil municipal de Perpignan lui offrit une épée riche et superbe, portant cette inscription : La ville de Perpignan au lieutenant-général baron Darricau.

L'Empereur, l'ayant rappelé à Paris, lui donna le commandement des fédérés, qu'il organisa avec beaucoup d'activité. Mais quand on eut renoncé au projet de défendre la capitale contre les armées alliées, le général Darricau quitta le commandement qui lui avait été confié, et ne fut plus employé pendant la seconde Restauration, et se retira à Dax, où il mourut d'une maladie le 7 mai 1819, dans sa quarante-sixième année.

[modifier] Source

« Augustin Darricau », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)