Apocatastase

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L’Ancien des Jours, de William Blake
L’Ancien des Jours, de William Blake

Apocatastase est la transcription du terme grec Apocatastasis, qui a les sens suivants :

1) établissement ou rétablissement
2) reconstitution ou restitution [1]
3) restauration dans l’état original ou primordial [2]
4) "Apocatastase" dans le Nouveau Testament.

Sommaire

[modifier] dans le Stoïcisme

Dans le Stoïcisme, le Cosmos est une expression matérielle des pensées parfaites de Zeus, et l’Apocatastase est le repli qui se produit quand Zeus revient à son auto-contemplation.[3] Il se produira quand les étoiles et les planètes reviendront à leur position originelle, considérée comme devant être en alignement avec le Cancer, alors, l’univers sera consumé par le feu (ekpurosis). L’Antapocatastasis est un exemple ou une occurrence inverses qui se produisent quand les étoiles et les planètes sont en alignement avec le Capricorne, et que l’univers est détruit par un déluge. Quand Zeus dirigera à nouveau ses pensées vers l’extérieur, le cosmos renaîtra ou sera reconstitué sous la direction et avec le soutien du Logos, qui est une émanation de Zeus.[4]

[modifier] dans la Gnose

Dans les écrits du Gnosticisme, l’apocatastase se produit quand une âme, qui est une lumière divine emprisonnée dans la matière, se libère en parvenant à une connaissance spéciale, ou gnose, pour rejoindre le Vrai Dieu qui est au-dessus de tous les dieux. [5] Des Messagers de Lumière, dont Jésus-Christ est l’exemple primordial, révèlent le salut qui provient de la découverte du Royaume de Dieu en soi. [6],[7] L’évangile de Philippe 180-350c contient le terme lui-même et, dans d’autres écrits exprime l’idée que tout vient d’une source éternelle commune: "De quelle nature est la résurrection! Et l’image doit resurgir au travers de l’image. Le fiancé et l’image doivent entrer au travers de l’image dans la vérité, ce qui est l’apocatastase."

[modifier] dans le Christianisme

Dans la chrétienté, l’Apocatastase est la doctrine de la réconciliation finale du Bien (philosophie) et du mal. L’Apocatastase soutient que toutes les créatures spirituelles -- anges, êtres humains et démons – parviendront finalement à l’harmonie dans le royaume de Dieu. Cette doctrine est basée sur le passage biblique de 1 Corinthiens 15:28 et a été largement prêchée par Saint Grégoire de Nysse dans l’Église d’Orient, et par Saint Ambroise de Milan et Grégoire de Nazianze dans l’Église d’Occident, au IVe siècle. Saint Jérôme de Stridon (347-420) y a d’abord cru puis s’est rétracté, et Basile de Césarée (330-379), qui s’opposait à cette doctrine, a écrit que la majorité des chrétiens y croyaient.

Cette croyance fut d’abord formulée et défendue par Origène (185-232) et Clément d'Alexandrie (?-215), deux théologiens éduqués et versés dans la philosophie hellénistique et familiers des écrits gnostiques et des Cultes à Mystères. Ils adaptèrent librement la terminologie et les conceptions néoplatoniciennes au christianisme, pour exposer la nouvelle foi et souligner ses différences avec les autres. [8] [9]. Certains savants estiment que le Traité des Principes d’Origène est le premier ouvrage de théologie chrétienne systématique.[10] Il inclut les conceptions-clé de la Trinité et du Libre Arbitre, ainsi que celle de l’Apocatastase. Environ un siècle plus tard, un autre théologien systématique, Augustin d'Hippone (354-386), concentra son attention sur une autre partie de la bible et formula ce qui devint plus tard la doctrine de la double prédestination, selon laquelle certains sont prédestinés au salut de l'âme, d'autres, à la damnation [11]. Le concile de Constantinople, en 543, condamna l'Apocatastase, et l'Anathème fut formellement soumis au cinquième Concile oecuménique de Constantinople (553). Ce qui n'empêcha pas l'autre doctrine théologique d'Origène, qui enseigne la Transmigration des âmes, [ou Métempsycose], et la possibilité qu'une nouvelle chute de l'homme glorifié relance le cycle, de jouer un rôle.[9] L'anathème contre l'apocatastase, ou plus exactement contre la croyance selon laquelle l'enfer n'est pas éternel, ne fut pas ratifiée, malgré l'appui de l'empereur, et il ne figure pas parmi les anathèmes formulés contre Origène au deuxième Concile de Constantinople.

L'apocatastase a pratiquement disparu de la pensée chrétienne malgré le fait que plusieurs théologiens aussi respectés que Maxime le Confesseur, Jean Scot Erigène, Amalric de Bena et Hans Denk, continuèrent à professer cette doctrine, alors généralement considérée comme hétérodoxe par l'Église d'Occident. La doctrine devint plus populaire sous l'influence de la Réforme protestante, qui remit en question toutes les doctrines et pratiques catholiques; Ce qui fit dire à l'historien de l'Église, Adolf von Harnack, que presque toutes les Églises réformées "professaient secrètement l'apocatastase".[12]

Toutefois, il faut noter que certains petits groupes qui affirmaient avoir précédé la Réforme protestante, tels les anciens Anabaptistes et l'Église Sabbatiste de Dieu, enseignaient une forme d'apocatastase, et furent condamnés tant par l'Église latine que par les Églises réformées. Des groupes, telle, entre autres, la "Living Church of God" [L'Église vivante de Dieu], qui se réclame de précurseurs anabaptistes, enseignent encore que Dieu ressuscitera les morts et appellera ensuite tous ceux qui n'ont pas été appelés au cours de cet Âge, et que presque tous les hommes accepteront finalement cet appel.

A noter encore une croyance connexe : celle de la réconciliation universelle, doctrine selon laquelle tous les êtres humains seront sauvés de la damnation éternelle, ou de l'annihilation en enfer.

[modifier] Thématiques apocatastatiques dans la Bible

Les très nombreux écrits d'Origène témoignent d'une grande familiarité avec le corpus littéraire qui fut finalement inclus dans le Canon (religion), au Concile de Carthage, en 387.[13]

La Bible, qui contient de nombreux récits d'une déchéance apocatastatique de la grâce, suivie d'une rédemption et d'une restauration, a constitué le fondement de cette théologie.

Ces récits contiennent trois éléments-clé.

  1. La personne ou la nation qui parcourent ce cycle sont fondamentalement marquées et changées par leurs expériences.
  2. Un fil ténu de totalité parcourt ces récits. Dans la Parabole de la Brebis Perdue de l'Evangile de Thomas, écrit Gnostique, La brebis perdue est l'une des plus grandes et le berger abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres pour aller à sa recherche. Quand il la trouve, il lui dit : "Je t'aime plus que les quatre-vingt-dix-neuf autres [autres]" (Evangile de Thomas, v. 107). Dans les Evangiles chrétiens, le berger recherche sa brebis seulement parce qu'elle est perdue.
  3. Il arrive que la personne ou la nation deviennent quelque chose de glorieux et de de mystérieux. C'est un retour chez soi, mais pas dans la condition antérieure. On voit cela dans les prophéties eschatologiques concernant l'Égypte et l'Assyrie, en Isaïe 19:23-25, Sodome, en Ezékiel Ezékiel 16:53-55) et le monde entier, en Apocalypse 21-22.

Le mot apocatastasis, n'apparaît qu'une seule fois dans la Bible: en Actes 3, 21. Pierre guérit un mendiant handicapé et s'adresse ensuite aux témoins étonnés. Son discours présente Jésus le contexte juif, comme celui qui accomplit l'Alliance abrahamique, et dit : "Il [Jésus] doit rester dans les cieux jusqu’à ce que vienne le temps où Dieu restaurera toutes choses (apocatastasis), comme il l'a promis il y a longtemps par ses saints." (Ac 3:21).

Adam et Eve

Adam et Eve succombent à la tentation; ils sont maudits, chassés du Jardin d'Eden et empêchés d'accéder à l'Arbre de Vie. (Genèse 3). Tous les êtres humains vivent en exil, luttant contre Dieu et entre eux jusqu'au dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, où se révèlent des cieux nouveaux et une terre nouvelle, ainsi que la Nouvelle Jérusalem. La ville est le nouvel Eden, un fleuve de vie la traverse. Des arbres de de vie se dressent de chaque côté du fleuve et leurs feuilles servent à guérir les nations. Dieu habitera avec les hommes en cet endroit et Il les appellera Son peuple. "Il essuiera toute larme de leurs yeux." (Apocalypse 21:3). Les portes sont toujours ouvertes.(Apocalypse 21-22).

Vie de Jésus-Christ

Jesus Christ
Jesus Christ
"Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu." (Jean 1:1). Seconde Personne de la Trinité, le Logos, ou Verbe, s'est humilié, s'est livré à la création et est né à Bethléem. Il a grandi et a révélé qui est Dieu le Père [1], en enseignant comme rabbi itinérant en Palestine [2]. Il fut accusé de sédition et de blasphème et crucifié; sa mort a expié les péchés du monde. Il est descendu aux enfers, où il a proclamé son triomphe sur le péché et la mort. Il est ressuscité et est monté aux cieux, entraînant avec lui toute l'humanité [3], et il siège avec Dieu dans le royaume céleste, pour pouvoir montrer à quiconque croit en lui la grâce et la bonté incomparables de son Père, dans les âges à venir [4].

La Nation d'Israël

L'histoire d'Israël contient de multiples récits d'apocatastase, preuve que personne ne peut pécher de manière irrémédiable.
Leningrad Codex Carpet: Star of David inscribed with biblical verses extolling God
Leningrad Codex Carpet: Star of David inscribed with biblical verses extolling God
  • Abraham est choisi du milieu de peuple d'Ur et se voit promettre une Terre et une Nation. Son petit-fils, Jacob (alias Israël), a 12 fils qui finissent en Egypte par la grâce d'un des fils, Joseph. Des siècles plus tard, ils sont devenus un peuple nombreux mais sont esclaves des Egyptiens. Ils sont délivrés par Dieu, avec beaucoup de prodiges et de miracles. Au Mont Sinaï, ils reçoivent la Loi, et c'est encore au Mont Sinaï qu'ils se font un veau d'or auquel ils rendent un culte. Dieu déclare qu'Il va les détruire et tout recommencer avec Moïse, mais Moïse, marchant sur les traces d'Abraham qui pria pour Sodome, intercède en leur faveur. Sur le point d'entrer dans la Terre Promise, le peuple refuse de faire confiance à Dieu et d'entrer dans cette terre. Ils tournent en rond dans le désert et reviennent au même endroit, 40 ans plus tard. La nouvelle génération entre dans la Terre Promise sous la conduite de Josué.
  • Le peuple tombe dans de multiples cycles d'apostasie et d'idolâtrie, il subit l'oppression de ses ennemis, puis se repent de s'être détourné de Dieu. A chaque fois qu'ils crient vers Dieu, Il leur suscite un Juge ou un Libérateur de la nation. Les Juges sont aussi différents que les situations sont diverses: homme, femme, héros, lâche, saint, pécheur, citoyen, étranger.
  • La nation devient une monarchie, mais le 4e roi provoque une guerre civile qui divise la nation en deux. En fin de compte, ils sont expulsés de la Terre Promise et emmenés captifs en Assyrie ou à Babylone. Mais Dieu promet d'être avec eux et de les ramener. Il promet aussi de mettre en eux un coeur nouveau, de sorte qu'ils ne retombent pas. Un reste revient, environ soixante-dix ans plus tard, pour rebâtir Jérusalem et le temple.
Dans ces récits se mêlent fureur et jugement terribles. Très souvent, la colère est suivie de miséricorde, en raison de l'amour de Dieu pour Son peuple. "Une mère peut-elle oublier l'enfant qu'elle a allaité et n'avoir point compassion de l'enfant qu'elle a porté? L'oublierait-elle que moi je ne vous oublierai pas!" (Isaïe 49:15). La Septante se termine sur l'espérance d'un Fils de David, qui sera à la fois prêtre et roi, rétablira la royauté et inaugurera un âge d'or.

La ville de Sodome

Sodome est décrite comme un lieu ou règne une grande perversité. Quand la sainte présence du Seigneur apparaît au centre de la ville, sous l'aspect de trois anges, les gens de Sodome décident de s'en emparer, d'avoir commerce avec Lui de manière abominable, et de faire pécher comme eux ce qui est ineffablement pur. La ville est jugée et détruite par du soufre brûlant venu de Dieu [5]. Par la suite, Jésus dira que, si les prodiges accomplis à Capharnaum l'avaient été à Sodome, ses habitants se seraient repentis, montrant que Dieu savait ce qui eût amené la ville à se repentir [6]. Dans une prophétie eschatologique, Ezékiel dit que Dieu rétablira Sodome et Samarie exactement comme il rétablira Jérusalem, parce qu'il leur a accordé l'expiation. Il appelle soeurs ces trois villes: Sodome, lieu de perversion, qui fut entièrement détruit; Samarie, centre d'apostasie et de syncrétisme; et Jérusalem, le coeur de la nation juive et le lieu de où il réside [7].

L'Égypte et l'Assyrie

L'Egypte, nation située au sud d'Israël, et l'Assyrie, située au nord d'Israël, sont deux des plus grands ennemis d'Israël. Israël fut réduit en esclavage par l'une et conquis par l'autre. La Bible contient plusieurs jugements et malédictions contre l'une et l'autre. Mais, dans une vision eschatologique, Isaïe voit "une grande route qui va d'Egypte en Assyrie. Les Assyriens iront en Egypte et les Egyptiens en Assyrie. Les Egyptiens et les Assyriens célébreront le culte ensemble", et c'est le Dieu d'Israël qu'ils adoreront. "En ce jour, Israël, le troisième aux côtés de l'Egypte et de l'Assyrie, sera en bénédiction sur la terre. Le Seigneur Tout-Puissant les bénira en disant: 'Bénis soient l'Egypte, mon peuple, l'Assyrie, l'oeuvre de mes mains, et Israël mon héritage." [8]. Cela aussi est un mystère.

La Lettre de Paul aux Romains

Paul of Tarsus by Bernardo Daddi c. 1333
Paul of Tarsus by Bernardo Daddi c. 1333
Paul est l'Apôtre en charge des Païens, mais il s'est imposé la lourde tâche de prêcher la nouvelle foi à ses frères juifs dans la synagogue locale, au point qu'il en est finalement expulsé. Alors il va prêcher aux Païens. Le rejet de Jésus par ses coreligionnaires juifs lui cause une angoisse intense qu'il exprime dans cette lettre en disant qu'il souhaiterait être maudit et anathème si cela pouvait sauver ses frères. Ensuite, se remémorant la déclaration de Dieu à Moïse: "J'aurai pitié de qui j'ai pitié, et je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde", Paul reconnaît que cela même qui différencie la nation: la Loi, les Alliances, sa longue histoire avec Dieu, les prophéties messianiques, lui ont rendu plus difficile encore d'accepter Jésus-Christ comme Dieu, et que le salut vient de la grâce seule, par la foi en lui. Il affirme aussi que le salut est accordé au monde entier indépendamment de la loi. Il compare les Juifs à des branches qui ont été détachées d'un olivier, de manière à ce que les branches d'un olivier sauvage puissent y être greffées. Alors, de manière plutôt soudaine et inexplicable, Paul affirme, avec une certitude absolue, que tous les Juifs seront sauvés, et il termine sa lettre par un hymne triomphal à la louange de la "profondeur des richesses de la sagesse et de la connaissance de Dieu!" [9].

La Parabole du fils prodigue

Rembrandt's The Return of the Prodigal Son
Rembrandt's The Return of the Prodigal Son
Le fils prodigue [= dépensier] réclame sa part de l'affaire familiale et la dépense en menant grand train dans un pays lointain, jusqu'à être réduit à garder les porcs pour quelqu'un d'autre. Malheureux et mourant de faim, il se dit qu'il pourrait rentrer chez lui et demander un emploi de salarié dans la maison de son père. Comme il approchait de la maison, son père le vit et courut l'embrasser et le serrer dans ses bras. Il dit à son père qu'il n'était plus digne d'être appelé son fils, mais son père lui montra qu'il était toujours le fils de son père en le revêtant du plus beau vêtement, en mettant des sandales à ses pieds et un anneau à son doigt et en appelant ses gens à fêter le retour en bonne santé de son fils perdu [10].

L'Apocalypse

Les rois de la terre sont décrits comme ligués avec Babylone la Prostituée, ivre du vin qui rend fou, de ses adultères [11]. Ils pleurent et se lamentent quand elle est finalement jetée dans l'Etang de Feu [12]. Ensuite, ils se rassemblent avec la Bête, dans la vallée de Megiddo, pour combattre le "Roi des rois et Seigneur des seigneurs", ainsi que les armées du ciel, dans la bataille ultime d'Armageddon (christianisme). Ils sont vaincus et la Bête et son Faux Prophète sont jetés dans l'Etang de Feu. Ceux qui les ont suivis sont exterminés par "l'épée qui sort de la bouche" du Verbe de Dieu, qui est probablement le symbole de l'Evangile ou de la Vérité [13]. Mais, dans la dernière scène de la Nouvelle Jérusalem, dont les portes sont toujours ouvertes, où les feuilles des arbres servent à guérir les nations, il est prévu qu'entrent les rois de la terre, apportant avec eux leur magnificence. C'est une gloire et c'est un mystère[14].

[modifier] Un autre sens du mot Apocatastase dans le Nouveau Testament

Les exposés qui précèdent ne mentionnent pas l'unique passage du Nouveau Testament où le terme Apocatastasis figure explicitement (Ac 3:21). Peut-être est-ce dû à l'incertitude qui règne au sujet du sens que donnait à ce terme, Luc, l'auteur des Actes des Apôtres, dans le contexte où il l'emploie.

Pourtant, un auteur du nom de Saurel s'est mesuré à ce texte difficile [14]. Prudent, il se garde de traduire l'expression contestée, où figure le mot apocatastase, préférant la transcrire littéralement du grec : "Il enverra alors le Christ qui vous a été destiné, Jésus, celui que le ciel doit garder jusqu'aux temps de l'apokatastasis pantôn dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes [d'autrefois]". Et pour cause. Comme le précise Saurel, "Dans la traduction qu'en donne la Bible de Jérusalem, les deux mots grecs, apokatastasis pantôn, sont traduits en français par 'restauration universelle'. Ce choix de traduction efface, hélas, les nuances de sens du grec sous une terminologie globalisante." Et Saurel de préciser : "Tout d'abord, le mot pantôn peut être érigé en 'Tout' cosmologique, avec une majuscule, ou bien servir de simple mot de liaison dans la phrase, avec la traduction suivante: '...tout ce dont Dieu a parlé'. Ensuite, le mot apokatastasis peut, selon l'ensemble de la phrase, être dé-formé soit en 'res-tauration', ou en 'ins-tauration', soit encore en 'ré-tablissement', ou en 'é-tablissement'. De telle sorte que la phrase pourrait se traduire soit par: 'jusqu'aux temps du rétablissement du Tout [ou 'de toutes choses'], dont Dieu a parlé'..., soit par: 'jusqu’à l'établissement de tout ce dont Dieu a parlé par ses prophètes'". Saurel ne cache pas sa préférence pour la deuxième traduction, qui, selon lui : "part d'une transcription plus liée de l'ensemble des mots de la phrase". Il fait remarquer que "le sens de la phrase est plus cohérent dans l'organisation de ses éléments au niveau syntaxique", et en appelle à un parallèle qui semble convaincant : "Du reste, le verset 18 du même discours de Saint Pierre suggère une telle traduction, où il est retranscrit du grec de la façon suivante: 'Dieu a ainsi accompli ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous les prophètes, que son Christ souffrirait' (Actes des Apôtres 3:1 [15]). On aurait alors une parenté de construction et de signification entre les versets 18 et 21, le verset 18 faisant part d'un 'accomplissement de ce que Dieu avait annoncé par la bouche de tous les prophètes', et le verset 21, d'un 'établissement de tout ce dont Dieu a parlé par ses prophètes'."

On peut lire à ce sujet les considérations, à la fois plus techniques et plus théologiques, voire mystiques - et, en tout état de cause, plus 'engagées' -, qui figurent sur le site convertissez-vous.com. Voir, entre autres : "Qu'est-ce que l'apocatastase?"; "Annonces eschatologiques à caractère apocatastatique"; "Situations apocatastatiques dans le Nouveau Testament"; "Gestes et déclarations du Christ à caractère apocatastatique".

Précisons que les textes référencés ci-dessus, comme d'ailleurs une bonne partie de ceux qui figurent sur ce site, ont un caractère religieux militant qui peut choquer, voire jeter le doute sur le sérieux des recherches qui y figurent, sur ce thème comme sur beaucoup d'autres. Toutefois - au risque de n'être pas crédible, puisque je suis l'un des principaux contributeurs de ce site -, je crois que l'internaute, ainsi dûment averti, s'abstiendra de "jeter l'enfant avec l'eau du bain", et saura discerner, dans la masse des pages que contient ce site, les nombreux documents instructifs et les éléments d'analyse et de réflexion exégétique et théologique (d'inspiration majoritairement catholique et juive, il faut le préciser), et en faire son profit, sans forcément adhérer à la vision religieuse du monde des responsables de ce site.

Le présent chapitre a été ajouté par le traducteur.

[modifier] Bibliographie

  • Sympathy for the Devil c.1996 - Holly Lisle's contemporary science fantasy works through these issues in an imaginative way.
  • Lilith (1895) by George MacDonald explores the redemption of Adam's first demon wife Lilith.
  • The Young Wizards series c. 1983 - Diane Duane's young adult literature|young adult fantasy fiction|fantasy series features an apocatastatic mythology as an important element, particularly in the series's third book, High Wizardry.
  • Inferno c.1976 - Larry Niven and Jerry Pournelle's science fantasy parody of Dante's Divine Comedy allows for a way beyond hellfire and eternal damnation.
  • The Great Divorce c.1945 - C. S. Lewis, while having a character warn of the dangers of Universalism, nonetheless suggests that it is at least possible for the damned to pass through a cleansing "fire" and join the ranks of the blest in Heaven, and that some - but not all - take the opportunity to do so.
  • The War Hound and the World's Pain c.1985 - Michael Moorcock's fantasy has a sympathetic, repentant Lucifer organizing a quest for the Holy Grail in an effort to reconcile himself with God.
  • Dogma c.1999 - Two fallen angels attempt to get back into heaven via a loophole in Catholic doctrine.
  • Constantine c. 2005 - Constantine, who is doomed to hell because of a suicide (self-murder) attempt, attains heaven when he sacrifices himself to save mankind (but the devil drags him back to earth and cures him of his cancer in the hopes that, given time, he'll damn himself again)
  • The Matrix Series is about the apocatastasis of the Matrix (fictional universe). The chosen one and hero Neo (representing good) must merge with the primary villain Agent Smith (representing evil) to essentially "reboot" the computer program that is the Matrix universe back to a stable and balanced state.
  • "Signal to Noise" by Neil Gaiman and Dave McKean - features a film auteur dying of cancer; he decides to write his last screenplay anyway, even though he will never get to film it, about the "end of the world" that was predicted when the European calendar changed to the year 1000 A.D. It's about the apocalypse that never happened, and is a very human story about facing personal death.

[modifier] Notes

  1. Strong's Greek Lexicon référencé le 22 septembre 2006
  2. Catholic Encyclopedia, Apocatastasis référencé le 22 septembre 2006
  3. Moore, Edward. "Origen of Alexandria and Apocatastasis: some notes on the development of a noble notion." Quodlibet: online journal of Christian Theology and Philosophy. Vol 5. Num. 1. January, 2003.
  4. Origen of Alexandria (185-254). The Internet Encyclopedia of Philosophy. référencé le 20 septembre 2006.
  5. Catholic Encyclopedia, Gnosticism référencé le 22 septembre 2006
  6. The Gnostic Worldview: A Brief Summary of Gnosticism référencé le 22 septembre 2006
  7. Gnosticism and the Gnostic Jesus by Douglas Groothius, référencé le 23 septembre 2006
  8. Catholic Encylopedia, Clement of Alexandria référencé le 22 septembre 2006
  9. ab Catholic Encyclopedia, Origin of Alexandria référencé le 22 septembre 2006
  10. Origen of Alexandria (185-254) The Internet Encyclopedia of Philosophy, référencé le 20 septembre 2006
  11. History of the Doctrine of God by Herman Barvinck, référencé le 23 septembre 2006
  12. Catholic Encyclopedia, Apokatastasis référencé le 23 septembre 2006
  13. The Bible: God's Inspired, Inerrant Word référencé le 23 septembre 2006
  14. D. Saurel

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Origine du texte

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Apocatastasis ».