Miguel de Unamuno

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Miguel de Unamuno (29 septembre 1864 à Bilbao - 31 décembre 1936 à Salamanque) est poète, romancier, dramaturge et critique littéraire, philosophe espagnol.

Miguel de Unamuno figure parmi l'un des plus grands écrivains de l'Espagne de son époque, en ce sens qu'il est un homme de passions animé par des contradictions, tout comme l'était l'Espagne de son époque.

Sommaire

[modifier] Vie

Il est professeur de grec à l'université de Salamanque entre 1891 et 1901. En 1897, il traverse une crise religieuse provoquée par une maladie cardiaque dont son Journal intime porte le témoignage. La perte de Cuba lui apparait comme le symbole du déclin de l' Espagne et devint le point de départ de la Génération de 98, mouvement d'écrivains qui se donnaient pour mission la regénérescence culturelle de leur peuple et qui réunit à côté d'Unamuno, Valle Inclan, Antonio Machado, Juan Ramón Jiménez. Il occupa les fonctions de recteur de l'université de Salamanque à partir de 1900 et fut destitué de sa charge en 1914 à cause de son hostitlité envers la monarchie. Ses articles virulents lui valent de s'exiler aux Canaries en 1924. La chute de Primo de Rivera provoque son retour (1930). Il retrouve son poste de recteur lors de la proclamation de la République. Élu député, il livre un dernier combat contre tout pouvoir dictatorial lors d'une grande cérémonie franquiste où il ose prononcer un discours resté célèbre. Il meurt assigné à residence alors qu'il avait initialement accueilli favorablement le coup d'état de Franco.

[modifier] Sa philosophie

Principal représentant espagnol de l'existentialisme chrétien, il est surtout connu pour son œuvre Le sentiment tragique de la vie , qui lui valut la condamnation du Saint-Office. Il représente assez fidèlement les tourments de l’âme espagnole quant à l'idée de la possibilité donnée à tous d’être mystique. Dans Le Christ de Vélasquez, il expose sous une forme poétique sa christologie, dans la tradition de Luis de León.

Miguel de Unamuno fait reposer sa philosophie sur l'idée d'un sentiment premier et spontané que nous avons du monde ; sentiment qui détermine ce que nous appelons idées, raison et tout le registre des sentiments ; l'opposition du cœur et de la raison n'étant que circonstancielle. Ce sentiment est en effet pour l'essentiel constitué par une sensibilité à la finitude, s'exprimant particulièrement par une soif d'immortalité que rien d'extérieur ne peut étancher. Ce sentiment premier impose donc la réconciliation du cœur et de la raison, condition d'un rapprochement subjectif avec l'éternité et avec Dieu.

Du point de vue de la religion, Miguel de Unamuno met l'accent sur la dimension de lutte : - lutte qu'il considère comme au cœur de la foi chrétienne ; - lutte qu'il pose comme dimension essentielle de la vie « La lutte pour la vie est la vie elle-même ». Ainsi, la vérité est-elle dans la vie ainsi conçue, c'est-à-dire loin d'un donné auquel il faudrait se soumettre ; ce qui le positionne comme précurseur de l'existentialisme.

[modifier] Œuvres

Drapeaux de Bilbao et fleurs rouges et blanches en hommage à Miguel de Unamuno, sur la place Unamuno, à quelque cent mètres de la maison natale de l'écrivain, dans le vieux centre de Bilbao.
Drapeaux de Bilbao et fleurs rouges et blanches en hommage à Miguel de Unamuno, sur la place Unamuno, à quelque cent mètres de la maison natale de l'écrivain, dans le vieux centre de Bilbao.
  • Essais :
    • Autour de la caste,1895.
    • Trois essais, 1900.
    • La vie de Don Quichotte et de Sancho Pança, 1905.
    • Le sentiment tragique de la vie chez les hommes et chez les peuples, 1913.
    • L'agonie du christianisme, 1926.
    • Comment se fait un roman, où il justifie le recours à la forme romanesque comme mode d'expositon philosophique.
  • Nouvelle :
    • Le Roman de Don Sandalio, joueur d'échecs.
  • Théâtre :
  • Posthume :
    • Journal intime, trad franç., Cerf, 1989.

[modifier] Quelques citations de l'auteur

  • Ce que l'homme cherche dans la religion, c'est de sauver sa propre individualité, de l'éterniser, ce qu'on n'obtient ni avec la science, ni avec l'art, ni avec la morale.
  • Dire que Dieu existe, sans dire ce qu'est Dieu et comment il est, équivaut à ne rien dire.
  • Il n'est pire intolérance que celle de la raison.
  • Il n'y a pas d'opinions, mais des gens qui donnent la leur.
  • Vous allez vaincre, mais vous n'allez pas convaincre." (Unamuno lors de sa dispute avec Millán Astray)

[modifier] Lien externe