Antoine Joseph Sergent

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Antoine Joseph François Sergent, né à Chartres, le 9 octobre 1751 et mort à Nice, le 24 juillet 1847, est un graveur, dessinateur et une personnalité politique de la Révolution française.

Fils d’un arquebusier et habile dessinateur, Sergent était graveur et professeur de dessin sous l’Ancien Régime. Il s’occupait aussi de gravures héraldiques. Vers 1784, il commença l’exécution d’une galerie de personnages célèbres de l’histoire de France.

Dès le début de la Révolution, il se mêla aux mouvements populaires, électeur en 1789, président du district du Théâtre-Français, officier municipal en février 1792. On lui confia conjointement avec Étienne-Jean Panis, Perron et Viguier, le département de la police.

En 1792, il fut mêlé, bien qu’il s’en soit défendu, aux massacres de septembre. Quoiqu’il ne fit pas partie de la Commune de Paris nommée le 10 août 1792, il continua à siéger au Comité de surveillance et, en dépit de ses dénégations postérieures, y joua un rôle très actif.

Élu député de la Convention par le département de la Seine, il vota la mort de Louis XVI et défendit Jean-Paul Marat, soutenant la politique préconisée par les Montagnards.

Nommé membre de la Commission des monuments et du Comité des inspecteurs de la salle, son rôle politique y fut tout à fait insignifiant, mais il veilla à l’effacement des attributs de la royauté sur les monuments et s’intéressa aux problèmes artistiques.

Suspect de modérantisme sous la Terreur, il se cacha peu avant le 9-Thermidor et ne revint qu’après la chute de Maximilien de Robespierre.

Ensuite accusé d’avoir approuvé l’insurrection de prairial, il fut décrété d’arrestation et dut fuir en Suisse où le rejoignit sa femme, sœur de François Séverin Marceau. L’amnistie de brumaire an VI lui permit de revenir en France.

Après le coup d'État du 18 brumaire, il fut encore poursuivi comme personnage dangereux, lié avec les auteurs de l’attentat de la rue Saint-Nicaise. Cette fois il ne put échapper à la prison.

Rendu à la liberté après une brève détention, il fut autorisé à quitter la France et il partit vivre à l’étranger, difficilement, de son art, et de la pension que sa femme put obtenir du gouvernement impérial, en 1809, comme sœur du général Marceau-Desgraviers.

Ce n’est qu’en 1824, année du début du règne de Charles X qu’il put se fixer à Nice. En 1834, il reçut une pension de Louis-Philippe Ier.