Antoine Drouot

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Antoine Drouot
Naissance : 11 janvier 1774
Nancy
Décès : 24 mars 1847 ans)
Nancy
Origine : France France
Arme : artillerie
Grade : général de division
Autres fonctions : Pair de France

Comte Louis Antoine Drouot (né le 11 janvier 1774 à Nancy - et mort le 24 mars 1847 dans la même ville), général d'artillerie français[1]

Il était fils d'un boulanger. Il termina ses études au collège de Nancy en 1792, entra le 1er juin 1793 à l'École d'artillerie de Metz en qualité d'élève sous-lieutenant, et un mois après fut nommé sous-lieutenant au 1er régiment d'artillerie ; il fit toutes les campagnes de la Révolution française dans cette arme, notamment celle d'Égypte, et parvint au grade de colonel-major dans l'artillerie à pied de la garde impériale, grade qu'il occupait en 1809.

Nommé en 1808 major de l'artillerie de la garde impériale, il fut nommé général de brigade et aide-de-camp de l'Empereur[2], le 26 janvier 1813. Il assista aux grandes batailles de l'Empire, et contribua puissamment à différentes batailles, surtout à Wagram, à la Moskowa, à Lützen, où il commandait la fameuse artillerie légère de la garde, à Bautzen. Il fut fait après cette dernière affaire général de division

Il battit l'ennemi à Wachau la veille de la Bataille de Leipzig (16 octobre 1813), sauva les débris de l'armée devant Hanau en lui frayant un passage (30 octobre), défendit pied à pied le territoire français en 1814, fit des prodiges à Nangis, où il franchit le défilé de Vauclor sous le feu de 60 pièces d'artillerie.

Il suivit à l'île d'Elbe Napoléon Ier, qui le nomma gouverneur de l'île, l'accompagna à son retour en France en 1815, bien qu'il désapprouvât l'entreprise.

Il fit à la bataille de Waterloo des efforts incroyables, se retira après le désastre au delà de la Loire à la tête de la garde impériale, sut contenir cette troupe qu'on craignait encore et aida à la licencier.

Il ne s'en vit pas moins proscrit par Louis XVIII, et traduit devant un conseil de guerre, mais il fut acquitté. Il a été compris ensuite dans l'ordonnance du 24 juillet 1815 et acquitté [3]

Statue du général Drouot à Nancy
Statue du général Drouot à Nancy
Statue du général Drouot au Louvre
Statue du général Drouot au Louvre

Drouot a refusé tout service et tout traitement, et il est rentré dans la vie privée. Retiré dans sa ville natale, il refusa constamment d'accepter aucune fonction publique. Son refus a été dicté par la crainte de se voir rappelé à l'activité et de se trouver, dans la prospérité, dans les honneurs, lorsque Napoléon gémissait sur un rocher de l'Atlantique. En 1824 il accepta une pension de retraite qui lui fut offerte par le gouvernement en récompense de ses services.

Le 19 novembre 1831, il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie. En 1833, le duc d'Orléans (Louis-Philippe Ier) lui avait offert la place de gouverneur des princes ses fils. Drouot avait cru devoir refuser.

Il avait commencé à écrire les mémoires de son temps, mais les infirmités, une cécité complète, interrompirent son travail. Ce général est mort à Nancy, le 24 mars 1847. Il est enterré au cimetière de Préville à Nancy.

Il avait été nommé légionnaire le 5 août 1804, officier de la Légion à Wagram, commandeur à la Moskowa, grand officier le 23 mars 1814; grand-croix le 18 octobre 1830; baron de l'Empire le 14 mars 1810; comte de l'Empire le 24 octobre 1813; pair de France par décret impérial le 2 juin 1815.

Il était général de division depuis le 3 septembre 1813.

D'une grande piété, Drouot pratiqua, même au milieu des camps, les devoirs de la religion[4].

Jules Nollet a donné sa Biographie (1850). Le Père Henri Lacordaire a prononcé son Éloge funèbre. Nancy lui a élevé une statue; à Paris une rue, celle de La Grange-Batelière, et une station de métro ont reçu son nom.

[modifier] Notes et références

  1. « Il n'existait pas deux officiers dans le monde pareils à Murat pour la cavalerie et à Drouot pour l'artillerie. » (O'Méara.)
  2. Napoléon Ier élevait au plus haut point les talents et les facultés du général Drouot. « Tout est problème dans la vie, disait-il; ce n'est que par le connu qu'on peut arriver à l'inconnu. Or il connaissait déjà comme certain dans Drouot tout ce qui pouvait en faire un grand général. Il le croyait supérieur à beaucoup de ses maréchaux. Il n'hésitait pas à le croire capable de commander cent mille hommes : et peut-être ne s'en doutait-il pas, ajoutait-il, ce qui ne serait qu'une qualité de plus. » (Las Cases.)
  3. Après avoir prononcé ces paroles :
    Quand j'ai connu l'ordonnance du 24 juillet, je me suis rendu volontairement; j'ai couru au-devant du jugement que je devais subir. Si je suis condamné par les hommes qui ne jugent les actions que sur les apparences, je serai absous par mon juge le plus implacable, ma conscience. Tant que la fidélité aux serments sera sacrée parmi les hommes, je serai justifié ; mais quoique je fasse le plus grand cas de leur opinion, je tiens encore plus à la paix de ma conscience. J'attends votre décision avec calme…
  4. « Drouot vivrait aussi satisfait avec 40 sous par jour qu'avec le revenu d'un souverain. Plein de charité et de religion, sa probité et sa simplicité lui eussent fait honneur dans les plus beaux jours de la République romaine. » (O'Méara)


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