Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy

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Destutt de Tracy
Destutt de Tracy

Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy, comte de Tracy (comte d'Empire), né à Paris le 20 juillet 1754 et mort à Paris 9 mars 1836, est un philosophe français.

Sommaire

[modifier] Sous la Révolution

Colonel du régiment de Penthièvre, Destutt de Tracy est élu député de Moulins au États généraux par la noblesse du Bourbonnais. Un des premiers de son ordre à se rallier au tiers état, un des plus enthousiastes lors de la nuit du 4 août 1789, il se consacre aux sciences avec son ami Pierre-Jean-Georges Cabanis à la dissolution de l'Assemblée constituante. Nommé maréchal de camp par La Fayette en 1792, il retourne à la vie civile après le 10 août 1792, son chef étant parti en émigration. Il est arrêté comme suspect, le 2 novembre 1793, et, durant ses onze mois de prison, s'initie à la philosophie de Locke et de Condillac, mettant au point sa propre doctrine.

[modifier] Sous le Directoire

Il écrit des Mémoires sur la faculté de penser et Quels sont les moyens de fonder la morale chez un peuple. Il refuse le commandement dans l'armée d'Orient et est nommé membre du Conseil d'instruction publique en 1799.

[modifier] Sous le Consulat et le Premier Empire

Après le 18 brumaire, auquel ses amis de la société d'Auteuil, dont Sieyès était alors le chef, avaient si puissamment contribué, il fuît nommé l'un des trente premiers sénateurs. Il publie en 1800 des Observations sur le système actuel d'instruction publique. Au Sénat conservateur, il est le chef des « idéologues » méprisés par Napoléon Ier, qui le fait quand même comte d'Empire. Outre Destutt de Tracy et Cabanis, la Société des idéologues compte parmi ses membres le comte de Volney et Dominique Joseph Garat. Destutt de Tracy forge le terme idéologie, qu'il conçoit comme la « science des idées ». Son œuvre a une influence réelle sur les philosophes et économistes du XIXe siècle, notamment Thomas Brown, John Stuart Mill, Herbert Spencer, Taine et Théodule Ribot.

Il est élu membre de l'Académie française en 1808 et de l'Académie des sciences morales et politiques en 1832.

Il influencera Stendhal tout aussi bien que Karl Marx.

Son fils Victor Destutt de Tracy a été parlementaire et ministre de la Marine. Sa fille épouse Georges Washington de La Fayette en 1802.

[modifier] Publications

  • M. de Tracy à M. Burke (1785-95). Texte en ligne : [1]
  • Quels sont les moyens de fonder la morale chez un peuple (1897-98). Texte en ligne : [2]
  • Analyse de l'Origine de tous les cultes, par le citoyen Dupuis, et de l'abrégé qu'il a donné de cet ouvrage (1799 ; 1804). Texte en ligne : [3]
  • Projet d'éléments d'idéologie à l'usage des écoles centrales de la République française (1800). Texte en ligne : [4]
  • Observations sur le système actuel d'instruction publique (1800).
  • Principes logiques, ou Recueil de faits relatifs à l'intelligence humaine (1817). Texte en ligne : [5]
  • Traité de la volonté et de ses effets (1818). Réédition : Slatkine, Genève, 1984. Texte en ligne : [6]
  • Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, par M. le Cte Destutt de Tracy, suivi d'observations inédites de Condorcet sur le 29e livre du même ouvrage, et d'un mémoire sur cette question : quels sont les moyens de fonder la morale d'un peuple, écrit et publié par l'auteur du commentaire de l'Esprit des lois en 1798 (1819). Réédition : Fayard, Paris, 1994. Texte en ligne : [7]
  • Traité d'économie politique (1822). Texte en ligne : [8]
  • Élémens d'idéologie (4 volumes, 1825-27). En 4 parties publiées précédemment en 3 volumes séparés : I. Idéologie proprement dite ; II. Grammaire ; III-IV. De la logique. Texte en ligne : [9], [10] et [11]
  • Mémoire sur la faculté de penser ; De la métaphysique de Kant et autres textes, Fayard, Paris, 1992.
  • Lettres à Joseph Rey : 1804-1814, Droz, Genève ; Champion, Paris, 2003.
  • De l'amour. Publié pour la première fois en français avec une introduction sur Stendhal et Destutt de Tracy, par Gilbert Chinard (1926). Réédition : J. Vrin, Paris, 2006.

[modifier] Lien externe


Précédé par
Pierre-Jean-Georges Cabanis
Fauteuil 40 de l’Académie française
1808-1836
Suivi par
François Guizot