Amiot 354

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Amiot 354 Silhouette d'un avion
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Rôle Bombardier moyen
Statut
Constructeur France Amiot
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Investissement
Coût unitaire
Nombre construit
Équipage
4
Motorisation
Moteur Gnome et Rhône 14N48/49
Nombre 2
Type
Puissance unitaire 1 060 ch
Dimensions
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Envergure 22,83 m
Longueur 14,50 m
Hauteur 4,08 m
Surface alaire 67,50 m²
Masses
À vide 4 725 kg
Carburant
Avec armement kg
Maximale 11 300 kg
Performances
Vitesse maximale 480 km/h (Mach )
Vitesse de décrochage km/h
Plafond 10 000 m
Vitesse ascensionnelle m/min
Distance franchissable 1 200 km
Charge alaire kg/m²
Rapport poids/poussée {{{poidspoussée}}}
Armement
Interne 1 canon de 20 mm + 2 mitrailleuses de 7,5 mm
Externe 1,2 tonne de bombes
Avionique

L'Amiot 354 est un bombardier bimoteur français de la Seconde Guerre mondiale. Apparu trop tardivement et produit en trop petite quantité, il n'eut pratiquement pas d'impact sur la Campagne de France, et disparut des inventaires de l'Armée de l'Air moins de 6 mois après sa mise en service.

Sommaire

[modifier] Un avion postal à l'origine...

La SECM présenta au Salon de l’Aviation de Paris de 1936 un projet de bimoteur postal désigné Amiot 341. Cet appareil à l’aérodynamique très poussée avait été développé par les ingénieurs Lambert et Girodin sous la direction de Jean Calvy et tranchait nettement avec les productions antérieures de la firme. En cours de fabrication il fut décidé de modifier le prototype en avion de raid pour participer à la course aérienne entre New York et Paris devant se dérouler en 1937. La course fut finalement annulée pour des raisons de sécurité, mais le prototype achevé avec la désignation Amiot 370.

[modifier] ...converti en avion de records...

Biplace de raid équipé de moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Yjrs/Ykrs de 860 ch, l'Amiot 370 effectua son premier vol à Istres le 25 juillet 1937. Il s’agissait d’un monoplan entièrement métallique dont l’aile médiane cantilever, fortement hypersustentée, était implantée en position médiane sur un fuselage de structure monocoque très fin. L’équipage était installé dans la pointe avant du fuselage, largement vitrée et ne présentant aucun décrochement. L’appareil reposait sur un train classique, les roues principales se relevant dans les fuseaux-moteurs. Immatriculé [F-AREU], l’Amiot 370 fut utilisé pour une série de records de vitesse. Piloté par Maurice Rossi, associé au navigateur Vigrous, il porta à 437 km/h le record international de vitesse sur 2 000 km en circuit fermé (sans charge et avec charge de 500, 1000 et 2000 kg) le 8 février 1938. Le 8 juin 1938, avec le même équipage, il porta les records sans charge et avec charge de 500 et 1 000 kg sur 5 000 km en circuit fermé à 401 km/h. Enfin, associé cette fois au radio-navigateur Emont, Rossi porta le record du monde de distance à 10 000 km en 33 heures (vitesse moyenne 311 km/h) les 15 et 16 août 1939. Cet appareil fut utilisé durant l’Occupation pour des liaisons postales vers Madagascar sous les couleurs d’Air France.

[modifier] ...avant de donner naissance à un bombardier.

En 1933 Le STAé (Service Technique Aéronautique) avait lancé le programme des « Bombardiers de Représailles Triplace » (BR3), visant à fournir à l’Armée de l’Air un bombardier rapide de grande autonomie. Développé parallèlement à l’Amiot 370 mais équipé de moteurs 12 cylindres en étoile Gnome et Rhône 14P de 960 ch, le prototype Amiot 340 effectua son premier vol le 6 décembre 1937 à Istres. Outre les moteurs, l’Amiot 340 se distinguait par l’apparition d’un cockpit pour le pilote, décalé sur le côté gauche du fuselage. Les premiers essais révélèrent d’excellentes qualités, mais les moteurs 14P semblant peu fiables, ils furent rapidement remplacés par des Gnome et Rhône 14N-01/02, donc tournant en sens inverse, de 920 ch. Après remotorisation l’Amiot 340 n° 01 gagna le CEMA de Villacoublay pour y subir ses essais officiels le 21 mars 1938. Les premiers essais officiels furent satisfaisants puisqu’en mai 1938 le Ministère de l’Air passa commande de 120 appareils et que le prototype fut utilisé pour une mission de propagande particulière. Responsable du bureau technique (T-Amt) du Ministère de l’Air Allemand, Ernst Udet invita le Général Joseph Vuillemin, chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air, à lui rendre visite en Allemagne. Le Général Vuillemin prit la décision de se rendre en Allemagne à bord du prototype Amiot 340 afin de tenter de faire croire à ses hôtes que le bimoteur était déjà en service en France. Frappé de la ‘cocotte rouge’, insigne de la BR.11 et emblème personnel de Vuillemin, le bimoteur quitta Le Bourget le 16 août 1938 pour Berlin. Pierre Wertheimer racontera par la suite que durant cette visite, le Général Milch, homologue de Vuillemin et adjoint de Hermann Göring, exprima le souhait d’effectuer un vol à bord de l’Amiot 340. A l’atterrissage son commentaire fut : « Cet avion est le meilleur du monde, mais, malheureusement pour vous, vous n'en avez qu'un.» La délégation française regagna la France le 21 août et les essais en vol reprirent. Entre-temps le programme BR3 avait été abandonné au profit d’un appareil quadriplace, ce qui nécessitait certaines modifications. En novembre 1938 l’Amiot 340 fut donc renvoyé en usine pour modifications. Il devait en ressortir en janvier 1939, rebaptisé Amiot 351.

[modifier] Les versions

Le premier Amiot 354 vola en janvier 1940, il était doté de 2 radiaux Gnome et Rhône 14N48/49 de 1 060 ch chacun, refroidis par air, et ses lignes très pures lui permettaient une vitesse de 480 km/h. L'armement était constitué de un canon de 20 mm, de 2 mitrailleuses en tourelle, et la soute avait une capacité de 1,2 tonne de bombes.

Malgré une importante commande du gouvernement français, pour cause de guerre, seuls 40 Amiot 354 étaient livrés en mai 1940. Ces avions furent utilisés pour combattre l'invasion allemande, mais l'armistice provoqua la dissolution des escadrilles.

[modifier] Références

  • Mémoires de Pierre Wertheimer
  • Dominique Breffort et André Jouineau, Les avions français 1939 - 1942
  • Elke C. Weal, John A. Weal, Richard F. Barker, Combat Aircraft of World War Two

[modifier] Voir aussi