Alexandre Soumet

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Louis Alexandre Soumet est un poète et dramaturge français né à Castelnaudary (Aude) le 8 février 1788 et mort le 30 mars 1845 à Paris.

Sommaire

[modifier] Biographie

Alexandre Soumet prépara, mais sans succès, le concours d'entrée à l'École Polytechnique et vint s'installer à Paris en 1808. Poète doué, il écrivit des vers en l'honneur de Napoléon Ier qui lui valurent d'être nommé auditeur au Conseil d'État en 1810. Il devint populaire en 1814 grâce à une élégie touchante, La Pauvre Fille. Puis, en 1815, l'Académie française couronna deux de ses poèmes : La Découverte de la vaccine et Les Derniers moments de Bayard. Il fut élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1819.

Soumet célébra la Restauration et fut nommé bibliothécaire du roi à Saint-Cloud. En 1822, il donna avec succès deux tragédies, Clytemnestre et Saul. Fort de ces succès, il fut élu à l'Académie française le 29 juillet 1824 en remplacement d’Étienne Aignan contre Alphonse de Lamartine et Casimir Delavigne. Cléopâtre (1824) et Jeanne d'Arc (1825) furent également bien accueillies. Elisabeth de France (1828), librement adaptée du Don Carlos de Schiller, contribua à faire connaître le poète allemand en France. Il reprocha d'ailleurs à Madame de Staël de ne lui avoir consacré qu'une place trop discrète dans son De l'Allemagne.

Après la Révolution de 1830, Soumet se rallia à la monarchie de Juillet. Il fut nommé bibliothécaire du roi Louis-Philippe Ier au château de Compiègne. En 1831, sa pièce Norma ou l'infanticide triompha à l'Odéon, en partie grâce à l'interprétation de Mademoiselle George ; elle servit ensuite de base au livret du célèbre opéra de Vincenzo Bellini.

[modifier] Œuvres

[modifier] Postérité littéraire

En 1823, Soumet rejoignit le groupe d'écrivains et d'artistes qui se faisait appeler « Le Cénacle », où se rassemblaient les meilleurs partisans de l'esthétique romantique, notamment Honoré de Balzac, Eugène Delacroix, Alfred de Vigny, Alexandre Dumas père, Alfred de Musset, Casimir Delavigne, Charles Augustin Sainte-Beuve, Abel-François Villemain et Prosper Mérimée. Il publia des poèmes dans La Muse française, organe officiel des Romantiques, mais s'abstint de participer aux bruyantes polémiques du temps.

Ses tragédies se tiennent à mi-chemin de l'esthétique classique et du romantisme. Les sujets en sont empruntés soit à l'Antiquité, soit à l'histoire moderne, dans les parties qui en étaient alors à la mode. La forme dramatique reste extrêmement classique, mais elle est magnifiée par un style qui ne manque pas d'éclat et de couleur, même s'il est parfois emphatique.

Soumet a été extrêmement célèbre. Victor Hugo professait pour lui, du moins à ses débuts, une vive admiration. Il est aujourd'hui presque complètement oublié.

[modifier] Liste chronologique

[modifier] Œuvres dramatiques

, 1828

[modifier] Œuvres poétiques

  • Le Fanatisme, 1808
  • L'Incrédulité, 1810
  • Les Embellissements de Paris, 1812
  • La Divine épopée, poème en 12 chants, 1841 : Le sujet de ce poème, qui se veut dans la veine de la Divine comédie de Dante, est la rédemption de l'Enfer par le Christ. « Ce n'est qu'un rêve, a dit prudemment l'auteur, je ne m'en prosterne pas moins devant l'autorité du dogme. » L'ensemble a de la grandeur et du souffle, au moins à première vue, mais la qualité du style masque souvent le vide de la pensée et de l'inspiration.
  • Jeanne d'Arc, épopée en 3 parties, 1845

[modifier] Œuvres diverses

  • Les Scrupules littéraires de Mme de Staël, ou Réflexions sur le livre De l'Allemagne, 1814
  • Oraison funèbre de Louis XVI, 1817

[modifier] Liens externes


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Étienne Aignan
Fauteuil 27 de l’Académie française
1824-1845
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Louis, dit Ludovic Vitet
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