Alphonse de Lamartine

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Lamartine peint par Decaisne (musée de Mâcon).
Lamartine peint par Decaisne (musée de Mâcon).

Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète, un écrivain, un historien et un homme politique français. Il appartient au mouvement romantique (sa poésie lyrique incarne une idéalisation de la nature).

Sommaire

[modifier] Biographie

Lamartine naît à Mâcon en 1790. Les dix premières années passées à la campagne à Milly, près de Macon, sont influencées par la nature, ses soeurs, sa mère, et surtout par l'abbé Dumont, son tuteur, qui lui insuffle une grande ferveur religieuse.

Ferveur religieuse renforcée par les années qu'il passe au collège de Belley, pendant lesquelles il lit Chateaubriand, Virgile et Horace. Après avoir fini ses études, ne désirant pas servir l'usurpateur, il mène une vie de gentilhomme campagnard (1808-1811). Il écrit de la poésie chrétienne, et entame un voyage en Italie (1811-1812) pendant lequel il rencontre une jeune napolitaine qui l'inspirera pour Graziella (1849).

Il devient garde du corps de Louis XVIII une fois ce dernier couronné ; mais démissionne après Waterloo et revient à Milly, bien qu'il retourne souvent à Paris, où il joue au jeu et contracte de lourdes dettes. Il s'essaye à la tragédie (Médée).

En 1816, le poète rencontre à Aix-les-bains Julie Charles, une femme mariée malade du coeur. Un amour spirituel naît entre les deux, mais Julie meurt en 1818 : le poète est profondément marqué par cette perte. En 1820, il lui inspire le recueil Les méditations. Ce dernier le propulse socialement : il peut épouser Mar-Ann Birch, devient attaché d'ambassade à Naples. Le couple voyage en Italie, en Angleterre, à Paris. En même temps, le poète publie Les nouvelles méditations, La mort de Socrate, Le dernier chant du pélerinage d'Harold. En 1825, il est nommé secrétaire d'ambassade à Florence, mais se voit refuser le poste de ministre de France : qu'importe, il demande un congé, revient en province, et publie Les Harmonies Poétiques et Religieuses.

Lamartine se rallie à la monarchie de juillet mais est candidat malheureux à la députation. Après cet échec, il fait un voyage en orient dès 1832 : il visite la Grèce, le Liban, va jusqu'au Saint-Sépulcre pour raffermir ses convictions religieuses, qui sont cependant bien vite ébranlées par la mort de sa fille, qui lui inspirera Gethsémani. En 1833, il est élu député ne cessera de l'être jusqu'en 1851. Il remplit sa tâche consciencieusement et se déplace lentement vers la gauche au fil des années, allant jusqu'à devenir la tête de file des revolutionnaires de 1848. Le Voyage en Orient, Jocelyn, et La chute d'un Ange, révèle l'inflexion de sa pensée religieuse.

En 1848 Lamartine est à la tête de la république; mais il ne mène pas la politique voulue par l'assemblée conservatrice et passe la main au général Cavaignac qui organise la répression des journées de juin. En décembre, il obtient des résultats insignifiants à l'élection présidentielle, ce qui scelle sa carrière politique.

La fin de la vie de Lamartine est marquée par des problèmes d'argent, dûs à sa générosité et à son goût pour les vastes domaines. Il revient un temps aux souvenirs de jeunesse avec Graziella, Raphaël, mais doit très vite faire de l'alimentaire. La qualité de ses oeuvres s'en ressent rapidement, et désormais les productions à la mesure du poète, tel que La vigne et la maison (1857), seront rares. A la fin des années 1860, quasiment ruiné, il vend sa propriété à Milly et accepte l'aide d'un régime qu'il réprouve. C'est à Paris qu'il meurt en 1869, deux ans après une attaque l'ayant réduit à la paralysie.

[modifier] Poésie

Le petit recueil des Méditations poétiques avait révélé à la France une poésie nouvelle, « vraiment sortie du cœur », en contraste avec le lyrisme factice des poètes Jean-Baptiste Rousseau ou Pierre-Antoine Lebrun. Même inspiration dans le recueil suivant, sauf que l’on y sent parfois le virtuose. Quant aux Harmonies, la forme en est, peut-être parfois moins pure, l’abondance n’y est pas toujours exempte de virtuosité ; mais la veine du poète a plus de richesse, plus d’ampleur et de magnificence. Jocelyn, sorte de roman en vers, devait faire partie d’une vaste épopée dont la Chute d’un ange est un autre épisode. Si l’on y regrette quelque mollesse de facture, nombre de pages valent ce que le poète avait écrit de plus beau. Il y montrait une aptitude particulière pour la poésie symbolique et philosophique. Quant aux Recueillements poétiques, malgré de très beaux morceaux, les défauts y prévalent, presque partout, sur les qualités. Le génie abondant et facile du poète ne savait pas s’astreindre au pénible travail du droit.

[réf. nécessaire]

Théophile Gautier a dit que Lamartine était la poésie même[1].

[modifier] Œuvres

En histoire :

Autres :

[modifier] Source

  • Nouveau Larousse illustré, 1898-1907 (publication dans le domaine public)
  1. « [Lamartine] n'était pas seulement un poëte, c'était la poésie même. », Théophile Gautier, « Lamartine », 8 mars 1869, in Portraits contemporains, 1881.

[modifier] Correspondance

  • Correspondance d'Alphonse de Lamartine : deuxième série, 1807-1829. Tome III, 1820-1823 (textes réunis, classés et annotés par Christian Croisille ; avec la collaboration de Marie-Renée Morin pour la correspondance Virieu). – Paris : H. Champion, coll. « Textes de littérature moderne et contemporaine » n° 85, 2005. – 521 p., 23 cm. – ISBN 2-7453-1288-X.
  • Lamartine, lettres des années sombres (1853 - 1867), présentation et notes d'Henri Guillemin, Librairie de l'Université, Fribourg, 1942, 224 pages.
  • Lamartine, lettres inédites (1821 - 1851), présentation d'Henri Guillemin, Aux Portes de France, Porrentruy, 1944, 118 pages.
  • Correspondance du 25 décembre 1867

[modifier] Bibliographie

  1. Lamartine, l'homme et l'œuvre, Boivin et Cie, Collection Le Livre de l'Étudiant, Paris, 1940, 166 pages. (réédité en 1987 sous le titre abrégé Lamartine')
  2. Connaissance de Lamartine, Librairie de l'Université, Fribourg, 1942, 312 pages.
  3. Lamartine et la question sociale, La Palatine, Genève, 1946, 218 pages.
  4. Lamartine en 1848, PUF, Paris, 1948, 90 pages.
  5. Lamartine. Documents iconographiques, Editions Pierre Cailler, Genève, 1958, 230 pages.
  • Édouard Rod, Lamartine, Lecène, Oudin et Cie, Paris, 1883.
  • Pierre Michel, Lamartine, reconnaissance et mémoire, Presses Universitaires de Lyon, Lyon, 2006, 100 pages.
  • Maurice Toesca, Lamartine ou l'amour de la vie, Albin Michel, Paris, 1969, 586 p.
  • Gérard Unger, Lamartine. Poète et homme d'État, Flammarion, Paris, 1999, 538 pages.

[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes

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