Honoré de Balzac

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Honoré de Balzac
Balzac peint par un des frères Bisson.
Naissance 20 mai 1799, Tours
Décès 18 août 1850, Paris
Activité romancier
Nationalité française
Mouvement réaliste, philosophique, fantastique
A influencé Eugène Sue, Gustave Flaubert, Émile Zola, Fedor Dostoïevski et Marcel Proust
Site officiel Maison de Balzac
Œuvres principales Illusions perdues, Le Père Goriot, le Colonel Chabert et Eugénie Grandet
Séries La Comédie humaine
Éditeurs Béchet, Gosselin, Mame, Charpentier, Furne et Hetzel

Honoré Balzac, dit Honoré de Balzac, né à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an 7) et mort à Paris le 18 août 1850, est un romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et écrivain français.

Il est considéré comme l'un des plus grands écrivain français dans le domaine du roman réaliste, du roman philosophique et du roman fantastique par Gérard Gengembre[1], G. Vannier[2], le philosophe Alain[3], et Albert Béguin[4]. Charles Baudelaire voyait en lui un visionnaire[5].

Mais il est difficile à classer dans l'une ou l'autre catégorie, son œuvre couvrant un champ si vaste que les critiques, tant de son siècle que du siècle suivant, passeront beaucoup de temps à lui chercher une étiquette appropriée sans y parvenir[N 1].

Il élabora une œuvre monumentale, la Comédie humaine, cycle cohérent de plusieurs dizaines de romans, nouvelles, contes philosophiques dont l'ambition était de décrire de façon quasi-exhaustive la société française de son temps ou, selon la formule célèbre, de faire « concurrence à l'état-civil ». Il n'hésita pas, en pleine Monarchie de Juillet, à afficher ses convictions légitimistes.

Sommaire

Biographie

Origine, jeunesse et années de formation

Fils de Bernard François Balssa[N 2], administrateur de l'hospice de Tours, et de Anne-Charlotte Sallambier, Honoré de Balzac est l'aîné des quatre enfants du couple (Laure, Laurence et Henry). Sa sœur Laure est de loin sa préférée : il y a entre eux une complicité, une affection réciproque qui ne se démentit jamais. Elle lui apportera son soutien à de nombreuses reprises : elle écrit avec lui[6], et en 1858, elle publie la biographie de son frère[7].

La Trinité et le clocher St Martin de Vendôme.
La Trinité et le clocher St Martin de Vendôme.

De 1807 à 1813, Honoré est pensionnaire au collège des oratoriens de Vendôme[8] puis externe au collège de Tours jusqu'en 1814, avant de rejoindre cette même année, la pension Lepitre, située rue de Turenne à Paris, puis en 1815 l'institution de l'abbé Ganser, rue de Thorigny. Les élèves de ces deux institutions du quartier du Marais suivaient en fait les cours du lycée Charlemagne. Le père de Balzac, Bernard François, ayant été nommé directeur des vivres pour la Première division militaire à Paris, la famille s'installe rue du Temple, dans le Marais, qui est le quartier d'origine de la famille (celui de la grand-mère Sallambier).

Le 4 novembre 1816[9], Honoré de Balzac s'inscrit en droit afin d'obtenir le diplôme de bachelier trois ans plus tard, en 1819. En même temps, il prend des leçons particulières et suit les cours à la Sorbonne. Toutefois, son père jugeant qu'il fallait associer le droit pratique à l'enseignement théorique, Honoré passe ses trois ans de droit chez un avoué, ami des Balzac, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, homme cultivé qui avait le goût des lettres. Le jeune homme exerce le métier de clerc de notaire dans cette étude où Jules Janin était déjà saute-ruisseau[N 3]. Il utilisera cette expérience pour créer le personnage de Maître Derville et l'ambiance chahuteuse des saute-ruisseau d'une étude d'avoué dans le Colonel Chabert. Une plaque rue du Temple à Paris témoigne de son passage chez cet avoué, dans un immeuble du quartier du Marais.

Les premiers écrits

Portrait d'Honoré de Balzac vers 1825, attribué à Achille Devéria.
Portrait d'Honoré de Balzac vers 1825, attribué à Achille Devéria.

C'est en fréquentant la Sorbonne que le jeune Balzac s'éprend aussi de philosophie. Comme il affirme une vocation littéraire, sa famille le loge dans une mansarde et lui laisse deux ans pour écrire : Balzac s'efforce de rédiger une tragédie en vers, dont le résultat, Cromwell, se révèle décevant. L'ouvrage est médiocre et ses facultés ne s'épanouissent pas dans la tragédie.

Il se tourne vers une autre voie, celle du roman. Après deux tentatives maladroites mais proches de sa vision future, il se conforme au goût de l'époque et publie des romans d'aventure, qu'il rédige en collaboration et caché sous un pseudonyme[10]. Cette besogne n'est guère palpitante mais forge déjà son style. En 1822, il devient l'amant de Laure de Berny[11], La Dilecta, qui l'encourage, le conseille, lui prodigue sa tendresse et lui fait apprécier le goût et les mœurs de l'Ancien Régime. Début 1825, toujours méconnu mais désireux de gloire, Balzac s'associe à un libraire et achète une imprimerie : il fréquente ainsi les milieux de l'édition, de la librairie, dont il dressera d'ailleurs une satire féroce et précise dans Illusions perdues. Son affaire se révèle un immense échec financier : il croule sous une dette s'élevant à cent mille francs. Rembourser la dette sera pour lui un souci perpétuel[12].

L'écrivain reconnu

Laure Junot, duchesse d'Abrantès.
Laure Junot, duchesse d'Abrantès.

Après cette faillite, Balzac revient à l'écriture, pour y connaître enfin le succès : en 1829, il offre au public la Physiologie du mariage, considérée comme une « étude analytique », et le roman politico-militaire les Chouans[N 4]. Ces réussites sont les premières d'une longue série, jalonnée d'œuvres nombreuses et denses : la production de Balzac est l'une des plus prolifiques de la littérature française. Il continue de voyager et de fréquenter les salons, notamment celui de la duchesse d'Abrantès, avec laquelle il avait commencé une orageuse liaison en 1825 et à qui il tenait lieu également de conseiller et de correcteur littéraire[13]. La dédicace de la Femme abandonnée s'adresse à elle[14].

Ewelina Hańska peinte par Holz Sowgen en octobre 1825.
Ewelina Hańska peinte par Holz Sowgen en octobre 1825.

En 1832, intéressé par une carrière politique, il fait connaître ses opinions monarchistes et catholiques et repose sa doctrine sociale sur l'autorité politique et religieuse. En janvier 1833, il commence sa correspondance avec la comtesse Hańska, une admiratrice polonaise. Il ira la voir plusieurs fois, en Suisse, en Saxe et même en Russie. Sa correspondance avec elle s'échelonne sur dix-sept ans, réunie après sa mort sous le titre Lettres à l'étrangère.

De 1830 à 1835, il publie de nombreux romans : la Peau de chagrin (1831), Louis Lambert (1832), Séraphîta (1835), la Recherche de l'absolu (1834, 1839, 1845), qu'il considère comme des romans philosophiques. Dans le Médecin de campagne (1833), il expose un système économique et social. Gobseck (1830), la Femme de trente ans (1831), le Colonel Chabert (1832-35), le Curé de Tours (1832) inaugurent la catégorie « études de mœurs » de son œuvre. Dans cette même voie, il approfondit encore le réalisme de ses peintures et dessine de puissants portraits de types humains. Avec Eugénie Grandet (1833) et le Père Goriot (1834-1835), il offre consécutivement deux récits, plus tard élevés au rang de classiques. Il reprend en décembre 1835 la revue la Chronique de Paris, dont la publication est suspendue six mois plus tard : ses dettes sont encore alourdies par ce désastre, mais cela n'a aucune répercussion sur son activité littéraire.

La Comédie humaine

Icône de détail Article détaillé : La Comédie humaine.
Hôtel Thiroux de Montsauge, hôtel de Massa, photographie d'Eugène Atget (1906)
Hôtel Thiroux de Montsauge, hôtel de Massa, photographie d'Eugène Atget (1906)

Le Père Goriot marque d'ailleurs le retour de protagonistes déjà connus : Balzac va désormais lier entre eux les récits, en employant plusieurs fois les mêmes figures, creusant leur personnalité. Cette récurrence de personnages l'amène à penser la composition d'une œuvre cyclique « faisant concurrence à l'état civil ». Il rêve d'un ensemble bien organisé, segmenté en études, qui serait la réplique de sa société. Il veut embrasser du regard toute son époque et l'enfermer dans sa Comédie humaine. Toutefois, en 1837, le titre qu'il envisage est plus austère : Études sociales.

Il continue l'élaboration de son récit, taillant les pierres qui formeront son édifice : il publie le Lys dans la vallée (1835-1836), Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau (1837), la Maison Nucingen (1838), le Curé de village, Béatrix (1839), Ursule Mirouët (1841).

La rédaction d'Illusions perdues s'étend de 1837 à 1843.

En 1838, avec notamment Victor Hugo, Alexandre Dumas et George Sand, il fonde la Société des gens de lettres (actuellement sise en l'Hôtel de Massa, rue Saint-Jacques à Paris), association d'auteurs destinée à défendre le droit moral, les intérêts patrimoniaux et juridiques des auteurs de l'écrit[15]. Il en deviendra le président en 1839.

En 1842, les Études sociales deviennent la Comédie humaine. Les publications continuent, à un rythme régulier.

Le théâtre

Icône de détail Article détaillé : Balzac au théâtre.

Le théâtre n’est pas le moyen d’expression le plus naturel d’Honoré de Balzac, mais le genre dramatique est celui qui permet le plus rapidement de se faire de l’argent. Aussi l’endetté perpétuel voit-il dans l’écriture dramatique une source de revenu. Pratiquement toutes ses tentatives seront vaines, ne resteront à l’affiche que quelques jours ou seront interdites. Cependant la comédie Mercadet le faiseur obtient un certain succès lors de sa représentation en 1851, non démenti depuis.

Les dernières années et la mort

La comtesse Hanska et son chien à Saché par Ferdinand Georg Waldmüller, en 1835.
La comtesse Hanska et son chien à Saché par Ferdinand Georg Waldmüller, en 1835.

En 1847 et 1848, Balzac séjourne en Ukraine chez la comtesse Hańska. De plus en plus souffrant, Honoré de Balzac épouse Mme Hańska à Berditchev le 14 mai 1850 et les époux s'installent à Paris le 21 mai. Il meurt le 18 août 1850 à 23 heures 30, trois mois plus tard, éreinté par les efforts prodigieux déployés au cours de sa vie. Son œuvre, si abondante et si dense, exigeait un travail vorace. La rumeur voudrait qu'il eût appelé à son chevet d'agonisant Horace Bianchon, le grand médecin de La Comédie humaine : il avait ressenti si intensément les histoires qu'il forgeait que la réalité se confondait à la fiction. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 48), où Victor Hugo prononça un discours en forme d'oraison funèbre. En 1855, Mme de Balzac publie les Paysans (écrit en 1844 et inachevé). En 1854, Charles Rabou complète et publie le Député d'Arcis (écrit en 1847 et inachevé) et les Petits bourgeois (inachevé)[16]. En 1877 sont publiées ses œuvres complètes, en 24 volumes.

Balzac inventeur du roman moderne

En couvrant tous les genres, fantastique et philosophique avec la Peau de chagrin, Louis Lambert, Histoire des Treize, Séraphîta, réaliste avec le Père Goriot, Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, poétique avec le Lys dans la vallée, la Grenadière, Balzac a produit une œuvre titanesque qui servira de référence à son siècle et au siècle suivant, donnant ainsi ses lettres de noblesses à un genre (le roman), jusque là confondu avec le feuilleton populaire. Le Lys dans la vallée a été une référence pour l'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert, et la Femme de trente ans a inspiré à Flaubert Madame Bovary[17].

Balzac a produit peu de feuilletons. Si ses œuvres apparaissent dans les journaux en pré-publication[N 5], il a déjà en tête le roman à venir, ou en tout cas une des mille versions qu'il remaniera inlassablement.

Il est surtout obsédé par la construction globale d'un ensemble gigantesque. En cela, il est l'inventeur du cycle romanesque et des personnages reparaissants que des auteurs comme Gide, Zola[18],[19], Proust, Giono[N 6],[20] reprendront à leur tour. Mais ce n'est pas seulement par le roman qu'il innove, c'est aussi par la variété des formes qu'il adopte : conte, nouvelle, essai, étude, et aussi par le style minutieux qu'on lui reconnaît de nos jours. Le style de Balzac est celui de la précision des termes, de la texture des phrases, de la configuration du mot, les nombreuses corrections apportées à ses œuvres montrent qu'il s'attache de près à l'Écriture[21]. Selon Bernard Pingaud, le roman balzacien ne ressemble guère à l'amalgame de plat réalisme et de romanesque qu'on a pu accoler à ce nom[22].

Le monde balzacien

L'œuvre est indissociable de la vie de l'auteur. Il faut suivre avec précision chacune de ses folies : déménagements, dettes, amours multiples, voyages, emprunt de faux noms, lieux de résidences secrets, séjours dans des châteaux : Saché, Frapesle[N 7], fréquentation des banquiers, voyages en Italie, problèmes d'argent, démêlées avec la presse et la critique littéraire, pour comprendre que le moindre détail vécu nourrissait son monde imaginaire et qu'il rendait ainsi la réalité plus vraie qu'aucun réaliste n'avait pu le faire avant lui. Il était capable d'étudier les mille facettes d'un personnage, d'un milieu, d'une situation, de les transposer, de les remodeler et de les restituer plus vrais que nature. Engels disait qu'il avait plus appris sur la société du XIXe siècle dans Balzac que chez tous les livres des historiens, économistes, et statisticiens professionnels[23].

L'auteur de la Comédie humaine était en fait le plus balzacien de tous ses personnages. Il vivait lui-même leur propre vie jusqu'à épuisement. Comme pour Raphaël dans la Peau de chagrin, chacune de ses œuvres lui demandait un effort si considérable qu'elle rétrécissait inexorablement son existence, conséquemment très courte.

Le personnage balzacien

La Comédie Humaine n'est pas seulement cette « concurrence à l'état civil » dont se réclamait l'auteur. C'est aussi une révolte :

« Le « monarchisme » balzacien s'inscrit à l'évidence d'abord comme un refus : de la société bourgeoise, de sa vision du monde, de son capitalisme conquérant, des nouvelles ambitions de carrières par elle engendrées. »
    — Jean-Claude Lebrun dans l'Humanité[24]

En effet, Balzac, théoriquement partisan d'une société divisée en classes immuables, n'aime que les personnages qui ont un destin. L'être balzacien par excellence est celui de l'excès. Tous ceux auxquels l'auteur s'est visiblement attaché sont des révoltés (Calyste du Guénic dans Béatrix, Lucien de Rubempré dans Illusions perdues), des hors la loi (Vautrin, De Marsay dans Histoire des Treize), ou des bolides humains qui traversent avec violence de haut en bas ou de bas en haut les étages de la hiérarchie sociale (Eugène de Rastignac, Coralie ou Esther dans Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes, Birotteau dans César Birotteau, le musicien extravagant Gambara, la femme emmurée dans la Grande Bretèche)[25]. Qu'il quitte une classe inférieure pour se hisser dans les hautes sphères ou bien qu'il tombe du plus haut rang pour sombrer dans la misère ou le crime, le personnage est un défi permanent, une personnalité hors normes, un tissu de contradictions savamment organisé.

Il peut très bien sortir des bas-fonds (madame de Saint Estève, tante de Vautrin) et détenir un pouvoir extraordinaire, ou au contraire, il peut être de haute naissance et cependant très démuni devant ses propres préjugés (Émilie de Fontaine dans le Bal de Sceaux).

L'invention du fantastique

Un ange déchu du Paradis, par Gustave Doré.
Un ange déchu du Paradis, par Gustave Doré.

Balzac réagit à un engouement produit par Hoffmann et ses contes fantastiques, auxquels il rend hommage néanmoins, mais dont il pense qu'on a galvaudé le genre. Dans un article paru dans la Caricature le 16 février 1832, il sait gré aux auteurs des Contes bruns[26] de n'avoir pas utilisé le mot « fantastique » : programme malsain d'un genre qu'on a déjà trop usé par l'abus du nom seulement. Balzac invente un fantastique nouveau, non pas comme genre littéraire, mais comme l'apparition de la réalité. C'est dans le réel que le mystère et l'horreur de la Peau de chagrin se dévoilent, le fantastique échappe à la présence de tout objet magique, il se nourrit du réel et tient à la nature des situations, des lieux et des personnages. Avec son fantastique Balzac dessille les yeux du lecteur et l'oblige à regarder mieux ce qui est, aussi bien dans Massimilla Doni, que dans Sarrasine, où il aborde la réalité du castrat, dans Gambara, où il présente l'envers de la création musicale dans sa folie, et Séraphîta, où il traite la question de l'androgyne, ange et ange déchu. C'est par le fantastique que son réalisme atteint au surréel philosophique[27].

Mysticisme et ésotérisme balzacien

« Balzac regroupait sous le terme philosophique un système d'idées mêlant : l'ésotérisme, l'occultisme, les facultés visionnaires, l'intuition prophétique, l'action métapsychique dont il pousse l'effet dans le sens du réalisme fantastique, nous serions presque tentés de dire : de la science-fiction[28] »

En effet, le mysticisme qui imprègne les Études philosophiques (Louis Lambert, Les Proscrits, Jésus-Christ en Flandre, Séraphîta, La Recherche de l'absolu, ainsi que d'autres ouvrages de la Comédie humaine[29]) mêle l'influence de Swedenborg, théologien et voyant suédois[N 8], et la science du magnétisme animal selon Frédéric-Antoine Mesmer, tendance qui n'était pas antinomique avec le catholicisme traditionnel transcendé par Balzac. «  J'écris à la lueur de deux vérités éternelles : la religion, la monarchie, deux nécessités que les évènements proclament (...). En quoi les phénomènes cérébraux et nerveux qui démontrent l'existence d'un nouveau monde moral dérangent-ils les rapports entre les mondes et Dieu ? En quoi les dogmes catholiques en seraient-ils ébranlés ?[30] ». Balzac était, en quelque sorte en règle avec l'Église catholique ce qui n'empêcha pas Rome de le mettre à l'Index en 1841 et de l'y laisser longtemps, non pour son mysticisme peu orthodoxe, mais parce qu'il avait écrit beaucoup de romans d'amours[31].

Les mythes de Balzac

Icône de détail Pour une étude transversale du style, de la structure, des thèmes et des personnages et des mythes balzaciens se reporter à la page spécifique : La Comédie humaine.

Les modèles vivants de Balzac

L'entourage entier de Balzac a servi de modèle à ses personnages, y compris lui-même dont on retrouve l'autoportrait dans de nombreux ouvrages. Comme peintre de son temps, il a produit, avec La Comédie humaine, une galerie de portraits que l'on a beaucoup cherché à comparer avec les originaux.

George Sand cousant, portrait d'Eugène Delacroix (1838). Extrait d'un tableau montrant George Sand et Frédéric Chopin ensemble.
George Sand cousant, portrait d'Eugène Delacroix (1838). Extrait d'un tableau montrant George Sand et Frédéric Chopin ensemble.

Dans Béatrix on trouve des allusions assez claires à Marie d'Agoult (le personnage de Béatrix). Dans le même roman, Georges Sand est évoquée dans le personnage de Félicité des Touches, sans doute Delphine de Girardin dans celui de Sabine, et Franz Liszt dans celui de l'amant de la marquise de Rochefide : le musicien Conti[32].

L'auteur a souvent mis des épisodes de sa vie privée en filigrane, notamment dans le Lys dans la vallée où l'on reconnaît parfaitement Laure de Berny à laquelle il a dédié l'ouvrage. Quant à Balzac lui-même, on le devine sans peine sous les traits de Félix de Vandenesse.

On a cru voir Lamartine dans le grand poète Canalis de Modeste Mignon, ou encore Victor Hugo dans le poète Nathan que l'on retrouve dans de nombreux ouvrages : Illusions perdues, Béatrix, la Rabouilleuse, Splendeurs et misères des courtisanes, Modeste Mignon, la Peau de chagrin, écrivain et poète qui connaît une ascension rapide dans le monde littéraire. Il pourrait aussi être d'Arthez, écrivain devenu célèbre dans les Secrets de la princesse de Cadignan, et qui est également homme politique et engagé. Mais aussi peut-être dans la Cousine Bette[33]. Le couple Hulot pourrait être une transposition du ménage de Victor Hugo (Hector Hulot) et d'Adèle Foucher (Adeline Fischer).

La duchesse de Castries aurait servi de modèle à La Duchesse de Langeais dans le roman éponyme et la Duchesse d'Abrantès aurait elle-même servi de modèle à la fois à Madame de Beauséant dans La Femme abandonnée, et à la duchesse de Carigliano dans la Maison du chat-qui-pelote. Balzac rédigeait La Maison à Mafflier, près de L'Isle-Adam en 1829 alors que la duchesse d'Abrantès séjournait chez les Talleyrand-Périgord dans le même lieu. Mais cette dernière affirmation reste une supposition prudente[34].

Autoportrait au gilet vert, Eugène Delacroix (1837).
Autoportrait au gilet vert, Eugène Delacroix (1837).

Mais il faut se garder de rapprochements réducteurs car les personnages de Balzac sont souvent composites. Ainsi a-t-on beaucoup vu Eugène Delacroix derrière Joseph Bridau le peintre débutant de la Rabouilleuse, sans doute à cause de la description physique du garçon (Delacroix était petit et il avait une grosse tête). Il est même prénommé Eugène Bridau dans Entre savants[35]. Mais le Bridau de La Rabouilleuse est aussi un reflet de Balzac, enfant mal aimé par sa mère[36].

En réalité Balzac a épongé chaque goutte de vie, réunit les faits dans un ordre très personnel, et s'il s'est inspiré de faits divers comme dans César Birotteau, l'ensemble est toujours habilement malaxé, reconstruit et du coup chaque figure devient un puzzle.

Balzac et la presse

Balzac et la critique

La presse n'a pas été tendre avec Balzac qui, dans ses romans, la provoquait en l'égratignant volontiers. Dans Illusions perdues, l'écrivain fait dire aux sages du cénacle, lorsque Lucien de Rubempré annonce qu'il va « se jeter dans les journaux »

« Gardez-vous en bien, là serait la tombe du beau, du suave Lucien que nous aimons (…). Tu ne résisteras pas à la constante opposition de plaisir et de travail qui se trouve dans la vie des journalistes ; et résister au fond, c'est la vertu. Tu serais si enchanté d'exercer le pouvoir, d'avoir le droit de vie et de mort sur les œuvres de la pensée, que tu serais journaliste en deux mois. Être journaliste, c'est passer proconsul dans la république des lettres. Qui peut tout dire, arrive à tout faire ! Cette maxime est de Napoléon et se comprend. »

Ce qui est tout de même en contradiction avec la puissante envie de Balzac de devenir maître du monde littéraire et politique, grâce à son association Le Cheval rouge[N 9]. En contradiction également avec ses deux entreprises de presse malheureuses : La Chronique de Paris (1835) et plus tard La Revue parisienne (1839).

Il n'empêche que plus le succès de Balzac grandit auprès du public[37], plus la critique se fait dure, injuste, et souvent mesquine, puisque son acharnement continue après sa mort.

Comme le note André Maurois dans l'épilogue de Prométhée ou la vie de Balzac :

« Tous les grands monuments jettent de l'ombre ; il y a des gens qui ne voient que l'ombre. Les naturalistes reconnurent (à tort) en lui un ancêtre, bien que Zola crut discerner "une fêlure du génie" dans la politique et la mystique de Balzac. Émile Faguet, en 1887, lui reprochait ses idées de clerc de notaire de province et les vulgarités de son style.[38] »

Dès 1856, Léon Gozlan, qui avait succédé à Balzac à la présidence de la Société des gens de lettres après Victor Hugo, témoignait de l'acharnement post mortem des critiques littéraires et surtout des universitaires qui finirent par avouer leur erreur quelques années plus tard :

« Les journaux, il y a quelques douze ou quinze ans, se sont beaucoup occupés de Balzac, mais ils l'ont fait comme ils font tout, c'est-à-dire vite et sans réflexion. Ils ne parlèrent que de ses cheveux, de ses bagues et de sa canne. Il fut le lion de la quinzaine, mettons de l'année, puis ils le laissèrent après l'avoir grossi, exagéré et démesurément enflé. Il faut le dire, c'est cette caricature de l'homme extraordinaire qui est restée dans l'esprit de la génération[39]. »

Jugements portés sur la Comédie humaine

Icône de détail Article détaillé : Réception de la Comédie humaine.

Les journaux de Balzac

La Chronique de Paris

En 1835, Balzac apprit que le journal La Chronique de Paris, une feuille royaliste, était à vendre, et il l'acheta – comme à son habitude –, avec des fonds qu'il ne possédait pas[40]. L'entreprise, qui eut parue dramatique à tout autre, remplissait de joie un Balzac qui construisit aussitôt ses « châteaux en Espagne ». Tout était simple : Gustave Planche se chargerait de la critique littéraire, Théophile Gautier, dont Balzac appréciait le jeune talent, ferait partie de la rédaction. Le jeune romancier, très impressionné par Balzac[41], promit des articles.

Quand enfin la Chronique de Paris parut le (1er janvier 1836), l'équipe comprenait des plumes importantes : Victor Hugo, Gustave Planche, Alphonse Karr, Théophile Gautier. Et pour les illustrations, on avait Henri Monnier, Grandville et Daumier. Balzac se réservant la politique (puisque le journal était un outil de pouvoir), et il fournirait aussi des nouvelles. En réalité, si les membres de la rédaction festoyèrent beaucoup chez Balzac, bien peu d'entre eux tinrent leurs engagements. Balzac écrivait la Chronique pratiquement à lui tout seul. Il y publia des textes que l'on retrouvera plus tard dans La Comédie humaine, remaniés mille fois dans l'Interdiction, la Messe de l'athée, Facino Cane.

Guizot debout à gauche, derrière le roi. Ministère Soult, conseil des ministres du 15 août 1842. Peinture par Claudius Jacquand, 1844.
Guizot debout à gauche, derrière le roi. Ministère Soult, conseil des ministres du 15 août 1842. Peinture par Claudius Jacquand, 1844.

Quant aux articles politiques signés de sa main, voici un extrait de celui paru le 12 mai 1836 :

« Monsieur Thiers n'a jamais eu qu'une seule pensée : il a toujours songé à Monsieur Thiers (…). Monsieur Guizot est une girouette qui, malgré son incessante mobilité, reste sur le même bâtiment.[42] »

Au début, le journal eut un grand succès. Les nouveaux abonnés affluaient et la Chronique aurait pu réussir si Balzac n'avait été obligé de livrer, en même temps, à ses éditeurs (Madame Béchet, et Werdet) les derniers volumes des Études de mœurs, s'il n'avait pas, par ailleurs, fait faillite dans une autre entreprise chimérique lancée avec son beau-frère Surville, et s'il n'avait eu sur les bras un procès contre François Buloz à propos du Lys dans la vallée[N 10]. Arrêté par la Garde Nationale, conduit à la maison d'arrêt (dont l'éditeur Werdet le fit sortir assez rapidement), il était maintenant découragé. Menacé d'être mis en faillite, il décida d'abandonner la Chronique.

La Revue parisienne

L'expérience ruineuse de la Chronique de Paris aurait dû décourager Balzac à jamais de toute entreprise de presse. Mais en 1839, Armand Dutacq, directeur du grand quotidien le Siècle et initiateur du roman feuilleton avec Émile de Girardin, lui offrit de financer une petite revue mensuelle. Aussitôt Balzac imagina la Revue parisienne, dont Dutacq serait administrateur et avec lequel il partagerait les bénéfices. L'entreprise était censée servir les intérêts du feuilletoniste Balzac à une époque où Alexandre Dumas et Eugène Sue géraient habilement le genre dans les quotidiens. Très à l'aise pour exploiter les recettes du feuilleton, ils utilisaient, mieux que Balzac, le principe du découpage et du suspens. L'auteur de La Comédie humaine se lança dans la compétition, rédigeant pratiquement seul pendant trois mois une revue qu'il voulait également littéraire et politique[43]. Il publia entre autres Z. Marcas (le 25 juillet 1840), qui fut intégré à La Comédie humaine en août 1846 dans les Scènes de la vie politique.

Outre ses attaques contre le régime monarchique, la Revue parisienne se distingua par des critiques littéraires assez violentes dans l'éloge comme dans la charge. Parmi ses victimes on compte Henri de Latouche avec lequel Balzac était brouillé et qu'il haïssait désormais[44] :

« Monsieur de Latouche n'a ni l'art de préparer des scènes, ni celui de dessiner des caractères, de former des contrastes, de soutenir l'intérêt[45]. »

Et aussi, son ennemi naturel, Sainte-Beuve, dont le Port-Royal fit l'objet d'un véritable déchaînement. Balzac se vengeait des humiliations passées :

« Monsieur Sainte-Beuve a eu la pétrifiante idée de restaurer le genre ennuyeux. En un point, cet auteur mérite qu'on le loue : il se rend justice, il va peu dans le monde et ne répand l'ennui que par sa plume (…)[46]. »

Stendhal en 1840.
Stendhal en 1840.

Balzac s'en prit encore çà et là assez injustement à Eugène Sue, mais il rendit un hommage vibrant à la Chartreuse de Parme de Stendhal, à une époque où, d'un commun accord, la presse restait muette sur ce roman :

« Monsieur Stendhal a écrit un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à l'âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses, et après avoir écrit une vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une œuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et les gens supérieurs (…)[47] »

Goethe se montra lui aussi très admiratif de Stendhal dans les Conversations avec Eckerman.

Mais ceci marqua le dernier numéro de la revue parisienne qui s'éteignit après la troisième parution. Balzac et Dutacq partagèrent les pertes qui n'étaient d'ailleurs pas très lourdes. Cependant, une fois encore, Balzac avait échoué dans la presse, et dans les affaires.

Monographie de la presse parisienne (pamphlet)

Cette monographie humoristique, par Balzac (1843), a été rééditée par Jean-Jacques Pauvert en 1965, tirant ainsi des oubliettes une analyse complète des composantes de la presse répertoriées par Balzac. On y trouve la définition du publiciste, du journaliste, du « rienologue » : « Vulgarisateur, alias : homo papaver, nécessairement sans aucune variété (…), qui étend une idée d'idée dans un baquet de lieux communs, et débite mécaniquement cette effroyable mixtion philosophico-littéraire dans des feuilles continues »[48]. Balzac sait se montrer désinvolte dans la satire.

La préface de Gérard de Nerval est dans le même ton. Dans un style pince-sans-rire, il donne une définition du canard : « information fabriquée colportée par des feuilles satiriques et d'où est né le mot argot canard pour désigner un journal »[49].

Œuvres

Principaux ouvrages

Sa tombe au Père-Lachaise. Sculpture de David d'Angers.
Sa tombe au Père-Lachaise. Sculpture de David d'Angers.

La Comédie humaine

Cette liste se base sur l'édition Furne, édition de référence pour la Comédie humaine. Elle suit les divisions que Balzac a lui-même mises en place.

Études de mœurs

Scènes de la vie privée
Le château de Saché. Surnommé le château du Lys.
Le château de Saché. Surnommé le château du Lys.
Première page des épreuves de Béatrix.
Première page des épreuves de Béatrix.

Scènes de la vie de province
Gravure de Henry Monnier pour le Curé de Tours.

Les rivalités

Scènes de la vie parisienne
Balzac par David d'Angers.
Balzac par David d'Angers.

Scènes de la vie politique

Scènes de la vie militaire

Scènes de la vie de campagne

Études philosophiques

Quai des Grands Augustins, où Honoré de Balzac a situé Le Chef-d'œuvre inconnu  et où Picasso installe plus tard son atelier
Quai des Grands Augustins, où Honoré de Balzac a situé Le Chef-d'œuvre inconnu et où Picasso installe plus tard son atelier

Études analytiques

Ébauches rattachées à la Comédie humaine

Buste d'Honoré de Balzac par Rodin, Victoria and Albert Museum.
Buste d'Honoré de Balzac par Rodin, Victoria and Albert Museum.

Les ébauches rattachées à la Comédie humaine sont des contes, nouvelles, fragments d'histoire ou des essais qui permettent de reconstituer le parcours littéraire d'un auteur prolifique et d'en éclairer les zones d'ombre. En cela, elles ont une valeur historique importante, et parfois, une valeur littéraire inattendue. Mais c'est surtout par ce qu'elles nous apprennent de Balzac et de sa manière d'écrire qu'elles sont précieuses. L'ensemble de ces manuscrits éparpillés à la mort de l'auteur ont pu être réunis grâce au patient travail de collectionneur du vicomte Charles de Spoelberch de Lovenjoul, et après lui aux « archéologues littéraires » qui ont travaillé à remettre en ordre et à interpréter le sens de ces textes en cherchant ce qui les rattachaient à la Comédie humaine[51]. Ils ont d'abord été rassemblés en 1937 par Marcel Bouteron (huit textes), puis Roger Pierrot en 1959 (dix textes), Maurice Bardèche[N 11]. Beaucoup de ces textes étaient restés inédits du vivant de l'auteur, d'autres avaient été publiés[52] . En 1950, lors du centenaire de la mort de Balzac, deux textes furent édités séparément : La Femme auteur[N 12] et Mademoiselle du Vissard[53]. Et de nouveau La Femme auteur et d'autres fragments de la Comédie humaine. L'ensemble étant publié dans un tome complémentaire de la Pleiade. Pratiquement toutes les ébauches mises à jour ont été successivement publiées par Maurice Bardèche dans les Œuvres complètes de Balzac[54], puis en 1968 par Roger Pierrot et J.A. Ducourneau, en respectant les divisions de la Comédie humaine que Balzac avait donné aux vingt-cinq textes et que La Pléiade a également respectées.

Publiés après la mort de l'écrivain

Divers

Historique des éditions

Édition 1901 des œuvres d'Honoré de Balzac.
Édition 1901 des œuvres d'Honoré de Balzac.

Il existe plusieurs collections des œuvres de Balzac en multiples formats chez divers éditeurs. Par ordre chronologique, on peut citer les éditions Levasseur et Urbain Canel (1829), Mame-Delaunay (1830), Gosselin (1832), Madame Charles-Béchet (1833), Werdet (1837), Charpentier (1839). Une édition illustrée de Charles Furne (20 vol., in-8°, de 1842 à 1852) a réuni l'intégralité de la Comédie humaine en association avec Houssiaux puis Hetzel, Dubochet et Paulin[N 13].

Livres illustrés

Songe drolatique par Henry Monnier.
Songe drolatique par Henry Monnier.

Différents dessinateurs et peintres ont enrichi les œuvres d’Honoré de Balzac :

Films basés sur l'œuvre de Balzac

Icône de détail Article détaillé : Filmographie d'Honoré de Balzac.

Balzac n'a cessé d'être adapté à l'écran (télévision et cinéma) depuis le début du XXe siècle. Très régulièrement, une ou plusieurs de ses œuvres font l'objet de nouveaux films. Ses romans et nouvelles offrent un scénario idéal « d'où les images surgissent d'elles-même » selon Jacques Rivette[61].

Balzac et les artistes

Balzac et les écrivains de son temps

Balzac avait peu d'ennemis parmi les grandes plumes de son époque, même si d'inévitables chamailleries éclataient parfois. Ses seuls véritables ennemis étaient ceux que Boris Vian désignera comme des pisse-copie, à savoir les critiques littéraires hargneux et impuissants tels Sainte-Beuve auquel Michel Polac attribue « la petite aigreur de l'écrivain raté qui le rend plus proche d'un critique de la NRF des années 20-40, que de ses contemporains »[62] et qu'Angelo Rinaldi attaque avec humour dans l'Express du 16 décembre 1988[N 14].

Portraits de l'auteur

Sculptures

Monument pour Balzac (1891-1898), Musée Auguste Rodin. Statue visible boulevard Raspail.
Monument pour Balzac (1891-1898), Musée Auguste Rodin. Statue visible boulevard Raspail[66].

Des sculptures de Balzac ont été réalisées par Jean-Pierre Dantan, Auguste Rodin, Francesco Putinati, David d'Angers (buste de Balzac)[67], Alexandre Falguière (statue de Balzac aujourd'hui avenue de Friedland à Paris, et d'autres représentations sculptées)[68].

Vers la fin du XIXe siècle la Société des gens de lettres passe commande d'une statue de Balzac à Henri Chapu qui meurt en juillet 1891, ne laissant qu'esquisses et ébauches du monument. Émile Zola obtient alors que la commande soit confiée à Auguste Rodin le 14 août 1891. Rodin s'empare du sujet pour produire un Balzac saisi dans le vif de l'énergie créatrice dont il veut faire un symbole. Le connaissant peu, il se livre à de nombreuses recherches : des portraits peints du jeune Balzac représenté en moine rubicond au prolétaire tourangeau que Rodin prend comme modèle du « type balzacien ». Il s'immerge dans La Comédie humaine, consulte archives et collections, produit successivement des têtes des bustes, des nus athlétiques. Jusqu'au moment où jaillit l'idée finale en observant l'une des figures de ses Bourgeois de Calais. Il s'en suivra une polémique violente lors de la première présentation de l'œuvre consacrée au romancier. Les hagiographes de Balzac auraient voulu une statue flattée, en bronze, les conformistes voyaient dans l'œuvre de Rodin un romancier drapé dans des rigidités de suaire, La présentation fait scandale. Malgré les articles élogieux d'Émile Zola le sculpteur est en bute aux pires insultes. La Société des gens de lettres désavoue Rodin et commande à Falguière un « Balzac sans heurts »[69].

Rodin emporte l'œuvre dans sa villa de Meudon et c'est là, que, quelques années plus tard, un jeune photographe allemand, en découvrira la beauté, assurant les débuts de sa postérité. Ce n'est qu'en 1939 qu'un tirage en bronze fut érigé à Paris, boulevard Raspail. Rodin écrivait en 1908 : « Cette œuvre dont on a ri, qu'on a pris soin de bafouer parce qu'on ne pouvait pas la détruire, est la résultante de toute ma vie, le pivot de mon esthétique. »

Balzac et le daguerréotype

Icône de détail Article détaillé : Balzac et le daguerréotype.

Balzac eut une réaction de défiance à l’égard du daguerréotype, qu’il accusa de décomposer le corps en séries de spectres.

Balzac et ses contrefacteurs

Balzac est l'auteur du XIXe siècle qui a été le plus contrefait en Belgique, et il ne manquait pas de s'en plaindre. C'est seulement après sa mort, en 1853, que fut signée entre la France et la Belgique une convention bilatérale garantissant réciproquement les droits des auteurs sur la protection de leurs œuvres.

D'après Robert Paul[N 15], la contrefaçon était née de l'absence de toute entente internationale pour la protection des œuvres de l'esprit. L'industrie qui en découlait et qui se développait en Hollande dès XVIIe siècle consistait à reproduire et à lancer sur le marché européen des ouvrages récemment publiés à Paris. Comme le contrefacteur belge ne rémunérait pas les auteurs, il pouvait facilement concurrencer l'éditeur parisien. Si la France lui demeurait fermée, il était libre d'inonder la Belgique, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et même la Russie. En 1836, trois contrefacteurs bruxellois, Wahlen, Hauman et Méline ont des dépôts en Allemagne et en Italie, à Kehl et jusqu'en Algérie. Éditeurs et écrivains français protestent. Dès 1834, Honoré de Balzac a pris la tête du mouvement avec sa célèbre Lettre aux écrivains français du XIXe siècle. D'autres auteurs le suivront, jusqu'à ce qu'une convention franco-belge de 1853 vienne mettre un terme à cette pratique[15].

Actuellement, les contrefaçons belges de Balzac sont très recherchées. On peut les trouver dans des librairies ou sur des sites de livres anciens de vente par correspondance. Liste non exhaustive:

  • Physiologie du mariage, contrefaçon parue chez Meline, à Bruxelles, en 1834.
  • Les Chouans, contrefaçon en 1835 chez Hauman à Bruxelles (en sous le titre Le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800 ). Une autre chez Méline en 1837
  • Le Père Goriot histoire parisienne par Honoré de Balzac. Bruxelles, Meline, Cams et Compagnie, 1837. Imprimée deux ans après l'édition originale.
  • La Peau de chagrin Bruxelles, Louis Hauman, 1831. contrefaçon à la date de l'édition originale
  • Le Lys dans la vallée[N 16]
  • Les Employés ou La Femme supérieure paraît en juillet 1837, en quinze feuilletons quotidiens. C'est à partir de cette édition que sont réalisées la même année trois contrefaçons belges.
  • Un début dans la vie. 1842. Sous le titre Le Danger des mystifications parurent la même année trois contrefaçons belges.
  • La dernière incarnation de Vautrin, 1847. Bruxelles, Lebègue et Sacré fils. La contrefaçon belge paraît un an avant l'édition française
  • Illusions perdues, Un grand homme de province à Paris. 1839 Contrefaçon parue la même année que l'édition originale de Paris
  • Nouvelles scènes de la vie privée. Bruxelles, Méline, 1832. Première contrefaçon belge contenant : Le Conseil, la Bourse, le Devoir d'une femme, les Célibataires, le Rendez-vous, La Femme de trente ans, le Doigt de Dieu, les Deux rencontres, l'Expiation.

L'affaire Octave Mirbeau

Icône de détail Voir le détail de « L'affaire Octave Mirbeau » sur la page de Ewelina Hańska.

Octave Mirbeau, écrivain et journaliste français, publia le roman La 628-E8, dont trois chapitres intitulés La Mort de Balzac firent scandale en raison des attaques portées contre Ewelina Hańska, avant tout pour exhaler son amertume et ses frustrations.

L'affaire Radziwill

La princesse Catherine Radziwill, née Rzewuska le 30 mars 1858 à Saint-Pétersbourg, épouse d'un prince prussien Guillaume Radziwill, était la fille du frère cadet de Madame Hanska, le comte Adam Rzewuski. Après avoir quitté son mari en 1899 pour une vie aventureuse qui la conduisit successivement en Angleterre, puis en Afrique du Sud où elle imita la signature de Cecil Rhodes, fondateur de la compagnie de diamants De Beers, elle se réfugia aux États-Unis.

Se réclamant de ses origines, et de sa parenté avec Madame Hanska, donc avec Balzac, elle monnaya honteusement des lettres de Madame Hanska fabriquées de toute pièce, dont les originaux lui auraient été inaccessibles à cause de l'arrivée au pouvoir des Soviets. Devant des amateurs de Balzac éblouis, elle produisit dix sept lettres de Madame Hanska à son frère cadet, dans lesquelles la comtesse faisait des confidences très précises sur Balzac, son caractère, ses habitudes et leurs relations. Pour duper les balzaciens d'Amérique, la princesse se présentait comme ayant passé son enfance sous le toit de Madame de Balzac, ce qui est impossible compte tenu de sa date de naissance (1858). À cette époque là Madame Hanska habitait Paris depuis huit ans.

Il fallut un certain temps pour éventer la supercherie. En 1926, parut chez Plon une thèse de doctorat d'une jeune américaine Juanita Helm Floyd : Les femmes dans la vie de Balzac. Le texte était préfacé, abondamment annoté par Catherine Radziwill et les dix sept lettres fabriquées y étaient ajoutées en appendice. En outre la princesse publia un article qui donna de grands espoirs aux balzaciens : on allait enfin retrouver cette correspondance que Madame Hanska avait demandé à Balzac de brûler. On crut au miracle. Mais très vite la Revue Bleue[N 17] trouva cette correspondance suspecte, pas du tout dans le style habituel de Madame Hanska. Et Sophie de Korwin-Piotrowska, qui connaissait bien la famille Rzewuski, fit savoir que Madame Hanska n'avait aucune relation avec son frère cadet et qu'elle n'aurait eu aucune raison de lui parler de ce littérateur français qu'il désapprouvait.

Enfin on découvrit dans le Gotha que la dernière adresse de la princesse Radziwill était en 1929 à Leningrad : 63, Ligowka ; et qu'elle n'était donc pas victime des Soviets comme elle l'avait affirmé pour être mieux accueillie en Amérique[70].

La thèse de doctorat de Miss Juanita Helm Floyd, débarrassée des écrits Radziwill, reste un ouvrage de référence très sérieux.

Les demeures de Balzac

Honoré de Balzac résida principalement à Paris, et s’il séjourna également en Touraine. Les demeures de Balzac font partie intégrante de La Comédie humaine, Balzac s'était identifié, à ses personnages préférés : ceux qui passaient d'une mansarde à un hôtel particulier de grand luxe : Lucien de Rubempré dans Illusions perdues, ceux qui installaient des demeures secrètes pour des créatures de rêve : la Fille aux yeux d'or[32], ceux qui passaient de la ruine la plus définitive à la fortune la plus immense (La Peau de chagrin), ceux qui étaient grevés de dettes, comme lui : Anastasie de Restaud dans le Père Goriot. Mais on ne peut dire avec exactitude dans quel sens fonctionnait l'inspiration de l'auteur, de quelle façon il digérait ce qu'il avait vécu ou bien s'il poursuivait par mimétisme les folies des grandes figures de son œuvre[71]. En tout cas l'imagination commandait et l'œuvre est là pour compenser la déraison[72].

Les fastes de la rue Cassini

En 1826, Balzac se réfugia chez Henri de Latouche, rue des Marais-Saint-Germain[73] (aujourd'hui rue Visconti), où le rez-de-chaussée offrait un espace assez vaste pour installer un imprimerie. Latouche, bon prince, lui aménagea également une garçonnière au premier étage où l'écrivain pouvait recevoir Madame de Berny[74]. Mais très vite, l'entreprise échoua. Alexandre Deberny prit la direction de l'affaire dont il sauva une partie[N 18],[N 19].

Observatoire de Paris côté sud.

Mais Balzac, assailli par ses créanciers, laissa le cousin Sédillot régler la faillite tandis que son beau frère Surville louait pour lui un logement au n° 1 de la rue Cassini, dans le quartier de l'observatoire de Paris considéré à l'époque comme le bout du monde et qui inspirera sans doute l'environnement géographique de l'Histoire des Treize. Latouche, qui avait en commun avec Balzac le goût du mobilier, participa activement à la décoration des lieux, choisissant, comme pour la garçonnière de la rue Visconti, de couvrir les murs d'un tissu bleu à l'aspect soyeux. Balzac oublia ses dettes pour se lancer dans un aménagement fastueux, avec des tapis, une pendule à piédestal en marbre jaune, une bibliothèque d'acajou remplie d'éditions précieuses. Son cabinet de bain en stuc blanc (murs et baignoire) était éclairé par une fenêtre en verre dépoli de couleur rouge qui inondait les lieux de rayons roses[75]. Le train de vie de Balzac était à l'avenant : costumes d'une élégance recherchée, objets précieux. Le fidèle Latouche s'endettait lui-même pour aider son ami à réaliser sa vision du luxe oriental en agrandissant par achat successifs le logement qui deviendra un charmant pavillon. C'est dans ce lieu que naîtront : les Chouans d'abord intitulé le Dernier Chouan, puis la Physiologie du mariage, la Peau de chagrin, les Scènes de la vie privée, la Femme de trente ans, le Curé de Tours, Histoire des Treize, la Duchesse de Langeais inspiré en partie par le couvent des Carmélites, proche de la rue Cassini. Mais surtout Balzac jettera pendant ces années-là les première bases de la Comédie humaine.

Le 13 rue des Batailles

La place d'Iéna et l'avenue d'Iéna dans le prolongement.
La place d'Iéna et l'avenue d'Iéna dans le prolongement.

La rue des batailles se trouvait à Paris, elle s'appelle de nos jours avenue d'Iéna.

Le train de vie fastueux de la rue Cassini avait encore augmenté les dettes de Balzac. Ayant accumulé orfèvrerie et objets précieux dont de célèbres cannes à pommeau d'or, de turquoises ou de pierres précieuses[N 20]. Et malgré tout l'argent qu'il avait gagné avec son énorme production littéraire, les créanciers et la garde nationale le pourchassaient toujours au point qu'il dut se réfugier dans le village de Chaillot (quartier de Chaillot), dans un appartement qu'il loua sous le nom de « veuve Durand ». On n'y entrait qu'en donnant un mot de passe, et il fallait traverser des pièces vides, puis un corridor pour accéder au cabinet de travail de l'écrivain. Pièce richement meublée, avec des murs matelassés, qui ressemblait étrangement au logis secret de la Fille aux yeux d'or, dont le manuscrit fut transmis à la comtesse Hanska par les soins du prince Alfred de Schönburg, envoyé extraordinaire de Ferdinand Ier auprès de Louis-Philippe, qui se risqua dans « l'antre » de l'écrivain[76]. Là, Balzac travaillait jour et nuit à l'achèvement de son roman le Lys dans la vallée, dont il avait écrit l'essentiel au château de Saché et dont il retoucha les épreuves d'imprimerie un très grand nombre de fois.

Le château de Saché

Icône de détail Article détaillé : Château de Saché.

Dans le château de Saché à Saché en Touraine où il séjourna de 1830 à 1837, chez son ami Jean de Margonne, Balzac écrivit notamment le Père Goriot, Illusions perdues et la Recherche de l'absolu. La vallée de l'Indre, ses châteaux et sa campagne douce serviront de cadre à son roman le Lys dans la vallée, (on le surnomme le château du Lys). Dans le musée de Saché, on trouve quelques portraits de Balzac (un par Louis Boulanger), et la chambre de l'écrivain restée en l'état au deuxième étage.

La maison des Jardies et la Légende des Ananas

Façade extérieure de la Maison des Jardies
Façade extérieure de la Maison des Jardies

Balzac acheta la maison des Jardies à Sèvres en 1837 non pas pour y cultiver des ananas comme on l'a prétendu, mais pour vendre aux habitants de la capitale des parcelles à lotir dans les terrains qu'il acquit par la suite, non loin de la voie de chemin de fer qui venait d'être créée entre Paris et Versailles. Malheureusement, toujours poursuivi par ses créanciers, il devra s'enfuir dès 1840. La seule trace qu'il ait laissée de son passage est un buffet rustique.

Léon Gozlan[77] et Théophile Gautier[78],[79] ont été témoins de la folie des grandeurs de Balzac qui voulait d'abord transformer la maison en palais avec des matériaux précieux, et qui avait vaguement fait allusion à des plantations d'ananas. Mais cette anecdote reste une légende amplement déformée et amplifiée car en effet, Balzac rêvait d'arbres et de fruits tropicaux. Recherché à la fois par la garde nationale et par les huissiers, l'écrivain n'eut pas le loisir de mettre ses projets à exécutions et il dut se réfugier à Passy[80].

La maison de Balzac à Passy

Balzac dans sa célèbre robe de chambre blanche, par Maxime Dastugue, d'après Louis Boulanger.
Balzac dans sa célèbre robe de chambre blanche, par Maxime Dastugue, d'après Louis Boulanger.
Icône de détail Article détaillé : Maison de Balzac.

Sous le nom de « Madame de Breugnol », Balzac s'installa rue Basse à Passy (actuellement rue Raynouard) dans un logement à deux issues où l'on ne pénétrait qu'en donnant un mot de passe. Madame de Breugnol, de son vrai nom Louise Breugniol, existait réellement. Elle tenait lieu de gouvernante à l'écrivain et introduisait chez lui les visiteurs « sûrs » comme le directeur du journal L'Époque auquel Balzac livra un feuilleton. L'écrivain vécut sept ans dans un appartement de cinq pièces situé en rez-de-jardin du bâtiment. L'emplacement était très commode pour rejoindre le centre de Paris en passant par la barrière de Passy via la rue Berton, en contrebas. Balzac apprécia le calme du lieu et le jardin fleuri où il cueillait des bouquets de violettes et de lilas. C'est ici que sa production littéraire fut la plus abondante. Dans le petit cabinet de travail (qui subsiste encore en l'état dans la maison devenue musée), on trouvait Balzac vêtu de sa légendaire robe de chambre blanche, avec pour tout matériel une petite table, sa cafetière… et sa plume[81]. Il y écrivit entre autres : la Rabouilleuse, Splendeurs et misères des courtisanes, la Cousine Bette, le Cousin Pons, et remania l'ensemble de la Comédie humaine.

La maison de Passy, devenue aujourd'hui la Maison de Balzac, a été transformé en musée en hommage à ce géant de la littérature. On y trouve ses documents, manuscrits, lettres autographes, éditions rares, et quelques traces de ses excentricités comme la fameuse canne à turquoises, et sa cafetière avec les initiales « HB ». Outre l'appartement de Balzac, le musée occupe trois niveaux, et s'étend sur plusieurs pièces et dépendances autrefois occupées par d'autres locataires. Une Généalogie des personnages de La Comédie humaine est à la disposition du public. Sous forme d'un tableau long de 14,50 m où sont référencés 1 000 personnages sur les 6 000 que compte La Comédie humaine.

Le dernier palais de Balzac

Maison de Balzac, rue Fortunée
Maison de Balzac, rue Fortunée

Balzac a une idée fixe : épouser la comtesse Hanska et aménager pour sa future femme un palais digne d'elle. Pour cela, le 28 septembre 1846, il achète (avec l'argent de la comtesse[12] la Charteuse Beaujon, une maison de la rue Fortunée, aujourd'hui dénommée « rue Balzac ». Il la décore selon ses habitudes avec une splendeur qui enchante son ami Théophile Gautier[82], mais cette décoration lui prendra tout le temps qu'il aurait dû consacrer à l'écriture. D'ailleurs Balzac n'a plus le goût d'écrire. Il lui faudra aller à Wierzchownia, en Ukraine pour retrouver son élan et produire le deuxième épisode de l'Envers de l'histoire contemporaine, la Femme auteur. Mais, de retour à Paris c'est un Balzac à bout de force qui entamera dès 1848 les Paysans et le Député d'Arcis romans restés inachevés à sa mort[83]. C'est d'ailleurs ce « palais » de la rue Fortunée qui aurait dû être le musée Balzac si le bâtiment n'avait été détruit et les collections dispersées.

Les voyages de Balzac

Balzac a beaucoup voyagé : Ukraine, Russie, Prusse Autriche, Italie. Mais bien peu de lieux, en dehors de Paris et de la province française, seront une source d'inspiration pour lui. Seule l'Italie lui inspire une passion qu'il exprime dans de très nombreux écrits, notamment les contes et nouvelles philosophiques. En Russie, c'est plutôt Balzac qui laissera ses traces en inspirant Dostoïevski.

L'Italie

L'Arsenal.
L'Arsenal.
La Fenice à Venise. Salle d'origine en 1837.
La Fenice à Venise. Salle d'origine en 1837.

Il aime l'Italie, cette « mère de tous les arts », pour sa beauté naturelle, pour la générosité de ses habitants, pour la simplicité et l'élégance de son aristocratie, qu'il considère comme « la première d'Europe »[N 21], pour le génie de ses musiciens (Rossini). Envoyé en 1836 à Turin par ses amis Guibodoni-Visconti, il découvre cette même année Milan où il est l'hôte du prince Porcia auquel il enverra en juin 1837 le manuscrit de Massimilla Doni[84], puis l'année suivante Venise, pays des merveilles, pays des mille et une nuits. Balzac ne tarit pas d'éloges sur ce pays, ses splendeurs, et il place Lord Byron dans la catégorie des « hypocrites qui plaignent la décadence de Venise »[N 22].

Honoré de Balzac est au contraire ébloui par la créativité italienne perçue via le Mosé et le Barbier de Séville de Rossini, qu'il rencontre à Bologne, et auquel il consacre deux nouvelles jumelles : Massimilla Doni et Gambara. Il est également ébloui par les beautés de Florence, de Gênes, de Rome, par ses peintres, sculpteurs, architectes qui servent partiellement de cadre à Sarrasine et Facino Cane. S'il a été enthousiasmé par la Chartreuse de Parme, c'est aussi parce que le roman de Stendhal offre des statues italiennes comparables à celles des jardins des grandes villas. Un engouement que l'Italie lui rend bien puisqu'il y est accueilli à bras ouverts.

La Russie

C'est au contraire avec un peu de méfiance qu'on le voit arriver à Saint-Petersbourg en 1843 pour aider Madame Hanska dans une affaire de succession.[85]. Sa réputation d'endetté l'a précédé. À Paris déjà, lorsqu'il demande un visa, le secrétaire d'ambassade Victor de Balabine suppose qu'il va en Russie parce qu'il n'a pas le sou[86], et le chargé d'affaires russes à Paris propose à son gouvernement « d'aller au devant des besoins d'argent de Monsieur de Balzac et de mettre à profit la plume de cet auteur, qui garde encore une certaine popularité ici, ... pour écrire une réfutation du livre calomniateur de Monsieur de Custine.[87],[88] ».

Ce en quoi il se trompe. Balzac ne réfutera pas Astolphe de Custine, non plus qu'il cherchera des subsides à Saint-Petersbourg. Il n'est venu que pour voir madame Hanska. Balzac est pourtant très aimé et très lu en Russie. Le public le considère comme l'écrivain qui a « le mieux compris les sentiments des femmes ». Parmi ses admirateurs : un jeune homme qui se flatte d'avoir lu tout Balzac dès l'âge de seize ans et qui fait ses premiers pas en littérature en traduisant Eugénie Grandet : Fedor Dostoievski.

Annexes

Bibliographie

  • La Femme auteur et autres fragments inédits de Balzac, Grasset, collection Cahiers Verts, 1950, qui comporte des inédits de Balzac provenant de la collection du vicomte Charles de Spoelberch de Lovenjoul, écrit entre 1820 et 1847.
  • Étienne Aubrée, Balzac à Fougères. Les Chouans, Paris, Librairie Académique Perrin, 1939. Balzac avant 1828. Fougères en 1828. Le voyage et l'arrivée de Balzac à Fougères. Les familles de Pommereul, de Vallois, Lelièvre de la Gesmerais. Le séjour à Fougères. La célèbre description de Fougères par Balzac. Le château de Marigny. La vérité sur la Chouannerie. Les personnages du roman, etc.
  • Pierre Barbéris, Balzac et le mal du siècle, Paris, Gallimard 1970, réimp. Genève, Slatkine 2002, 2122 p. (ISBN 2-0510-1899-5)
  • Charles Baudelaire, L'Art romantique. Publié à titre posthume en 1869, Paris, Édité chez Garnier, en 1962.
  • Albert Béguin, Balzac visionnaire, Genève, Albert Skira, 1946-1947.
  • André Bellessort, Balzac et son œuvre, Paris, Librairie Académique Perrin, 1946.
  • Michel Butor, Improvisations sur Balzac, 3 vol., Paris, La Différence 1998. (ISBN 9782729112226, ISBN 9782729112219 et ISBN 9782729112202)
  • Philarète Chasles, préfacier officiel des Romans et contes philosophiques de Balzac en 1831, Mémoires, Paris, Charpentier, 1876-1877 ; réimp. Genève, Slatkine Reprints, 1973
  • Danielle Dufresne, Balzac et les femmes, Paris, Taillandier, 1999.
  • Juanita Helm Floyd, Les Femmes dans la vie de Balzac, Paris, Plon 1926.
  • Gérard Gengembre, Balzac. Le Napoléon des lettres, Gallimard, (Découvertes), Paris, 1992 (ISBN 9782070531912)
  • Léon Gozlan, Balzac en pantoufles, Paris, M. Lévy, 1856 ; réimp. Maisonneuve et Larose, 2001. (ISBN 9782706814754)
  • Léon Gozlan, Balzac chez lui : souvenirs des Jardies, Paris, Lévy frères, Librairie Nouvelle, 1862.
  • Julien Gracq, « Béatrix de Bretagne » dans Préférences, Paris José Corti, 1961. (ISBN 2-7143-0341-2)
  • René Guise, « Balzac et Dante », L'Année balzacienne, 1963
  • Félicien Marceau, Balzac et son monde, Paris, Gallimard, 1955
  • Claude Mauriac, Aimer Balzac, préf. de François Mauriac, Paris, la Table Ronde, 1945.
  • André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, Paris, 1965
  • Anastasiia Vladimirovna Paevskaia, V. T. Danchenko, Honoré de Balzac, Bibliographie des éditions et travaux russes, 1830-1864, Moscou, Korriga, 1965. (En russe, 3615 références).
  • Gaëtan Picon, Balzac par lui-même, Paris, Le Seuil, 1956.
  • Roger Pierrot, Lettres à Madame Hanska, (Textes classés et annotés) « Collection Bouquins », Paris, Robert Laffont, 1990, 2 vol. 414 lettres de Balzac à Madame Hanska [1832-1848], deux lettres de Madame Hanska à Balzac, divers autres courriers adressés à son entourage. (ISBN 9782221067901)
  • Robert du Pontavice de Heussey, Balzac en Bretagne. Cinq lettres inédites de l'auteur des Chouans, Rennes, Hyacinthe Caillière, 1885.
  • Georges Raviart, Le Génie de Balzac du point de vue psychiatrique. Génie et folie, Paris, Masson et Cie, Libraires de l'Académie de Médecine ; Lille, Émile Raoust et Cie, 1954.
  • Sainte-Beuve, Études littéraires sur Balzac, Paris, Lévy, 1882.
  • George Sand, Histoire de ma vie, Œuvres autobiographiques II, 1855, Gallimard, « coll. La Pléiade », 1971, Classique de poche, Paris, 2004. (ISBN 9782253161165)
  • Charles de Spoelberch de Lovenjoul, Autour d'Honoré de Balzac, Calmann Lévy, 1897 ; réimp. Genève, Slatkine Reprints, 1973.
  • Charles de Spoelberch de Lovenjoul, Histoire des œuvres d'Honoré de Balzac, Paris, Calmann Lévy, 1879.
  • Charles de Spoelberch de Lovenjoul, La Genèse d'un roman de Balzac. Les Paysans. Lettres et fragments inédits, Paris, Ollendorff, 1901 ; réimp. Genève, Slatkine, 1968.
  • Charles de Spoelberch de Lovenjoul, Un Dernier Chapitre de l'histoire des œuvres d'Honoré de Balzac, Paris, Dentu, 1880.
  • Laure Surville, Balzac, sa vie et ses œuvres d'après sa correspondance, Paris, Librairie Nouvelle Jaccottet, Bourdilliat & Cie, 1858, réimp. L'Harmattan, 2005 (ISBN 2-7475-8188-8)
  • Hippolyte Taine, Nouveaux essais de critique et d'histoire : Balzac, Paris, Hachette, 1865.
  • UNESCO, Hommage à Balzac. À l'occasion du centenaire de sa mort. Paris, Mercure de France, 1950,
    Le recueil contient des textes d'Alain, François Mauriac, Ventura Garcia Calderon, Gustaf Freden, Harry Levin, Jaroslaw Iwaskiewicz.
  • Georges Vicaire et Gabriel Hanotaux, La Jeunesse de Balzac. Balzac imprimeur 1825-1828, Paris, A. Ferroud, 1903, 1re éd. Librairie des amateurs, A. Ferroud, F. Ferroud, 1921.
    La partie « Balzac imprimeur » recense et décrit tous les livres imprimés par Balzac dans son imprimerie.
  • Edmond Werdet, Essai sur la vie et le caractère de Balzac, Paris, E. Dentu, 1859 ; L'Arche du livre, 1970.
  • André Wurmser, La Comédie inhumaine, Paris, Gallimard, 1970.
  • Stefan Zweig, Balzac, le roman de sa vie, trad. de l'allemand par Fernand Delmas. Paris, Albin Michel. 1950.
  • Pierre Sipriot, Balzac sans masque : Splendeurs et misères des passions 1799-1850, Robert Laffont, 1992 (ISBN 978-2221070178)
  • G. Vannier, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas
  • R. Bouvier et E. Maynial, Les comptes dramatiques de Balzac, Solot, Paris, 1938 (réimpr. sous le titre : De quoi vivait Balzac, 1949, éd. Les Deux rives)
  • Paul van der Perre, Les préfaçons belges - bibliographie des véritables originales d'Honoré de Balzac publiées en Belgique-, CHEZ LAUTEUR, 1941. (A consulter par curiosité bibliophilique et pour mesurer l'étendue des pillages belges déplorés par Balzac)

Livres-audio

  • Honoré de Balzac lu par Michel Vuillermoz, Le Père Goriot, Éditions Thélème, Paris, 2007.
  • Honoré de Balzac lu par Françoise Gillard, Eugénie Grandet, Éditions Thélème, Paris, 2007.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes
  1. Voir les polémiques initiées par les défenseurs du Nouveau Roman à la recherche d'un nouveau réalisme, dont Balzac et Émile Zola étaient la cible favorite. Par exemple, selon Marc Alpozzo, Nathalie Sarraute « accuse la docilité du lecteur de Balzac. Terme important. Polémique. Enfermé dans "la plate apparence du trompe-l'œil", le lecteur pour Sarraute n'aurait, semble-t-il, jamais été tiré de son penchant à la paresse (…) C'en sera donc fini des personnages traditionnels, personnages de Balzac ou de Flaubert, héros de romans d'analyse, qu'elle déclare morts (…) Balzac était naturellement la première cible de ce courant novateur. Premier principe : remettre en question le statut du personnage, les règles de la description, et la fonction même du roman (…) » source : « Y a-t-il un avenir du roman ? », site ecrits-vains.com, Marc Alpozzo.
  2. Le nom « Balzac » est emprunté à une vieille famille noble, les Balzac d'Entraigues, et la famille commencera à faire usage de la particule en 1802.
  3. Terme employé pour les jeunes clercs qu'on envoyait faire les courses.
  4. Ce roman est généralement qualifié de roman historique, ce qui n'est pas tout à fait exact : Balzac n'a pas la neutralité de l'historien, il se place contre la chouannerie.
  5. Voir l'histoire des publications et remaniements dans la notice de chaque titre.
  6. Dans son projet d'un cycle "romanesque" en dix volumes, Giono voulait réinventer le XIXe siècle, pour mieux faire ressortir les tares du XXe siècle; à son premier héros, Angelo I, carbonaro exilé en 1840, au milieu du siècle romanesque des passions, doit succéder son petit-fils Angelo III, résistant en 1940. Giono n'écrira que trois livres du cycle : Le Hussard sur le toit, Le Bonheur fou et Mort d'un personnage. Pris de doute sur l'intérêt de son œuvre ambitieuse, il rédige une autre série de courts romans sombres Les Chroniques (Deux cavaliers de l'orage, Un roi sans divertissement, Les Grands chemins, Les Âmes fortes)
  7. Le Château de Saché servira de modèle au Lys dans la vallée qui deviendra dans le roman le Château de Frapesle.
  8. que Balzac avait étudié dès 1825, alors qu'il fréquentait des sectes marténistes (issues du théologien danois luthérien Hans Lassen Martensen. Raymond Abellio, p.9
  9. Voir Histoire des Treize.
  10. Une grave dispute éclata entre Balzac et Buloz, le directeur de la Revue des Deux Mondes, qui avait vendu à une revue de Saint-Pétersbourg des épreuves du Lys dans la vallée. Des placards informes, alors que Balzac s'échinait depuis des semaines à peaufiner son œuvre ! À titre de dédommagement, l'écrivain, furieux, demanda l'autorisation de publier immédiatement son roman en volume. François Buloz refusa cet arrangement. L'on en décousit donc devant les tribunaux. Après cinq pénibles mois, Balzac obtint satisfaction, et le roman parut début juin, précédé d'une mordante Histoire du procès auquel a donné lieu Le Lys dans la vallée. Mais « ce sont des victoires qui tuent », écrivit-il à Mme Hanska, « encore une et je suis mort ». Source adpf [1].
  11. cinq des dix textes que Marcel Bouteron réservait à La Pléiade
  12. dans la Revue d'histoire littéraire de la France
  13. Voir l'historique de l'édition Furne.
  14. « (…) victime de son look, au lieu de laisser à la postérité la photo d'un homme de lettres propret, il a posé, avec sa calotte et ses bajoues, pour le portrait d'un notaire de province qui a sur les bras une ennuyeuse affaire de mœurs. Sainte-Beuve a une tête de non-lieu au bénéfice du doute, et de faux-jeton pour certains. Il est le saint Sébastien d'une profession sans doute impossible à exercer avec l'unique souci de cerner le vrai d'une œuvre : applaudissez, ce ne sera jamais assez fort ; émettez une réserve, vous êtes une canaille ; taisez-vous, et l'on sentira le mépris, et non la surabondance de la charité. Sainte-Beuve avait trois chats et une vieille mère à nourrir (…). »
  15. créateur du Musée du Livre belge.
  16. (voir procès avec François Buloz dans La Chronique de Paris, section : les journaux de Balzac.
  17. 6 octobre 1928.
  18. sixième des 9 enfants de Laure de Berny, Alexandre Deberny (il avait supprimé sa particule) sauva du désastre la fonderie de caractères qui prospèrera jusqu'au XXe siècle : la très célèbre fonderie Deberny & Peignot, qui disparaîtra le 31 décembre 1972Typographie et Civilisation..
  19. Alexandre de Berny (1809-1882) était Saint-simonien, il fut une des organisateurs des retraites ouvrières et il institua, après Leclaire, la participation du personnel aux bénéfices. Note p 400 du recueil Les Secrets de la princesse de Cadignan où Balzac dédicace Madame Firmiani : «À mon cher Alexandre de Berny. Son vieil ami. Balzac».
  20. Delphine de Girardin dans son roman la Canne de Monsieur Balzac fait semblant de croire qu'il s'agit d'une canne-fée, permettant à l'écrivain de devenir invisible.
  21. la Duchesse de Caetano dans Massimilla Doni.
  22. propos de la duchesse de Caetano dans Massimilla Doni.
Références
  1. (Gérard Gengembre, 1992)
  2. « Balzac » dans le Dictionnaire des littératures de langue française. p. 120- 143, Bordas, 1984. (ISBN 2-04-015333-0) :

    « Par son œuvre gigantesque, par son ambition démesurée, Balzac est certainement devenu, avec Molière et Hugo , l'écrivain le plus représentatif de la littérature française dans ce qu'elle a de plus saisissant et de plus universel. Comme Dante en Italie, Cervantès en Espagne, Shakespeare en Angleterre, Gœthe en Allemagne,et Tolstoï en Russie son nom s'impose à notre époque pour désigner l'auteur qui, en France ,(...) a su dire la réalité du monde contemporain en exploitant au mieux toutes les ressources de la langue,(...) du réel, du fantastique et de la philosophie. »

  3. Alain, Avec Balzac, Gallimard, Paris, 1937
  4. Albert Béguin, Balzac visionnaire, Albert Skira, Genève, 1946-1947
  5. L'Art romantique, Garnier, Paris, 1962, 678-679 p.
  6. Le voyage en coucou de Laure deviendra avec Balzac Un début dans la vie (source : Un début dans la vie, Introduction de Gérard Macé, p 13
  7. Laure Surville, Balzac, sa vie et ses œuvres d'après sa correspondance, l'Harmattan, Paris, 1858 (réimpr. 2005) (ISBN 2-7475-8188-8).
  8. (André Maurois, 1965, p. 18),

    « Les oratoriens de Vendôme passaient pour des libéraux. Les deux hommes qui dirigeaient le collège au temps de Balzac (Mareschal et Dessaignes) avaient accepté de prêter serment à la nation. Tous deux s'étaient mariés tout en conservant leur foi catholique et ils maintenaient dans le collège une discipline presque conventuelle. »

  9. (André Maurois, 1965, p. 38)
  10. Signées « Lord R'hoone » ou « Horace de Saint-Aubin », les première productions littéraires de Balzac, de 1822 à 1827, qu'il considère lui-même comme indignes, contiennent selon André Maurois les germes de futurs romans. Un exemple récemment réédité de ces production de jeunesse : L'Anonyme ou Ni père ni mère,Le Passage, 2003.
  11. Portrait de Laure de Berny.
  12. ab (Bouvier & Maynial, 1938)
  13. (André Maurois, 1965, p. 160)
  14. Notes de Samuel S de Sacy dans les Secrets de la princesse de Cadignan et autres études de femmes, Folio classique, Gallimard p 393-394.
  15. ab (Paul van der Perre, 1941)
  16. Samuel S. de Sacy juge le travail de Charles Rabou d'une désinvolture navrante. Appendice : La Vie de Balzac, Louis Lambert, Folio classique, 2002, p. 262.
  17. C. Gothot-Mersch, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, p 810 :

    « A tournant-là de son œuvre, (Madame Bovary), une figure de romancier paraît s'être imposée à Flaubert : celle de Balzac. Sans trop forcer les choses, on pourrait dire qu'il s'est choisi là un père. (…) Comme Balzac, il va composer des récits réalistes, documentés, à fonction représentative. La peinture de la province dans Madame Bovary, de la société parisienne dans l'Éducation sentimentale (...) la thématique du grand prédécesseur se reconnaît là »

    .
  18. Zola et Balzac, par C. Becker.
  19. L'Année balzacienne, n°17, p 37-48, 1996.
  20. Dictionnaire des littératures de langue française, Bords, op. cité
  21. (Vannier, p. 131)
  22. Bernard Pingaud, Introduction à L'Envers de l'histoire contemporaine, Folio Classique, p. 17.
  23. (Vannier)
  24. Anniversaire. Il y a deux cents ans naissait Balzac, l'Humanité, mai 1999
  25. « la Comédie Humaine » dans le Dictionnaire des œuvres, Laffont Bompiani, p. 839.
  26. Philarète Chasles et Charles Rabou.
  27. Dans son analyse de Sarrasine : S/Z, Roland Barthes a démontré l'immense complexité d'une nouvelle classée d'abord par Balzac dans les romans et contes philosophiques, puis dans les Scènes de la vie parisienne, Paris, Éditions du Seuil, 1970.
  28. Raymond Abellio, Préface à Louis Lambert, volume comprenant également Les Proscrits, Jésus-Christ en Flandre, p. 8, Gallimard, folio classique, 1980.
  29. (Ursule Mirouët)
  30. Avant-propos de Balzac à Jésus-Christ en Flandre 1842, cité par Samuel S. de Sacy dans la notice sur Jésus-Christ en Flandre, p 266, Gallimard Folio classique, op. cité
  31. Samuel S. de Sacy, Op. cit.
  32. ab (André Maurois, 1965)
  33. suggestion faite par Jean-Bertrand Barrère dans : Hugo jugé par Balzac ou l'étrange cas onomastique de La Cousine Bette. Le Mercure de France. Janvier 1950, cité par André Maurois.
  34. Anne Marie Baron, introduction à la Maison du chat-qui-pelote. Flammarion GF 1985.
  35. Roger Pierrot, Post face, commentaires et notes de la Rabouilleuse, Le Livre de Poche Classique, Hachette, Livre de poche, 1999 (ISBN 2-253-02092-3).
  36. Pierre Citron, Anne-Marie Meininger, « Index des personnes réelles, des personnages fictifs et des œuvres » citées dans la Comédie humaine, au t. XII de l'édition « Pléiade », Gallimard, 1981.
  37. (André Maurois, 1965, p. 157 et 176-177),

    « Avec la Physiologie du mariage, puis la Peau de chagrin, Balzac est dès 1829 un auteur à la mode. »

  38. (André Maurois, 1965, p. 609)
  39. Léon Gozlan, Balzac en pantoufles, 1856.
  40. (Bouvier & Maynial, 1938, p. 217- 219)
  41. Théophile Gautier, Portraits contemporains, p. 48.
  42. (André Maurois, 1965, p. 309)
  43. René Guise, Balzac et le roman feuilleton, l'Année balzacienne, 1964, p. 299.
  44. (André Maurois, 1965, p. 410)
  45. la Revue parisienne, 25 juillet 1840, p. 57-8.
  46. Revue parisienne, 25 août 1840.
  47. Revue parisienne du 25 septembre 1840.
  48. Monographie de la presse parisienne, Balzac, 1843, éd. Jean-Jacques Pauvert, 1965.
  49. « Histoire véridique du canard » par G. de Nerval (1843), in Monographie de la presse parisienne, éd. Jean-Jacques Pauvert, 1965, p. 9 à 23.
  50. voir analyse de René Guise : Balzac et Dante, L'Année balzacienne, 1963.
  51. La Pléiade, T. XII, p. 331
  52. La Pleiade T.XII
  53. Pierre-Georges Castex. Éditions José Corti
  54. Club de l'honnête homme 28 vol. de 1955 à 1963
  55. Larousse des Littératures
  56. Dictionnaire historique des littératures Larousse, (1986) t. II, p. 1325. (ISBN 2-03-508302-8).
  57. (édition Furne) Liste des illustrateurs de Balzac
  58. De Cézanne à Picasso, chefs-d'œuvre de la galerie Vollard, musée d'Orsay, 19 juin - 16 septembre 2007.
  59. Balzac par Pablo Picasso, lithographie de 1952 Balzac par Pablo Picasso
  60. Balzac par Pablo Picasso)
  61. Télérama, avril 2006.
  62. Évènement du Jeudi, 9 février 1989.
  63. Balzac-traité des exitants modernes - thé, café, épices
  64. Crayon et lavis à la sépia. Bibliothèque de l'Institut de France. Collections Charles de Spoelberch de Lovenjoul. Inv. : Portraits 2.
  65. Illustration
  66. Statue du Boulevard Raspail. Paris
  67. représentations sculptées de Balzac
  68. Autres représentations sculptées de Balzac
  69. Hélène Pinet, Rodin, les mains du génie, Gallimard Découvertes, 1988. (ISBN 2070530655).
  70. (André Maurois, 1965, p. appendice IV)
  71. Albert Béguin : Balzac visionnaire. Éditions Albert Skira, Genève, 1946-1947.
  72. Albert Béguin. Dictionnaire des auteurs Laffont-Bompiani, op. cit..
  73. (André Maurois, 1965, p. 122)
  74. Geneviève Ruxton : La dilecta de Balzac, Balzac et Madame de Berny 1820-1836. Plon, (1909).
  75. (André Maurois, 1965, p. 129 et p 252)
  76. (André Maurois, 1965, p. 286)
  77. Balzac en pantoufle, éditions Blanchard, 1856.
  78. Honoré de Balzac, édition revue 1859.
  79. Théophile Gautier : Balzac Le Castor Astral, (ISBN 978-2-85920-376-1).
  80. (André Maurois, 1965, p. 383)
  81. (André Maurois, 1965, p. 415)
  82. Théophile Gautier : Honoré de Balzac, dans Portraits contemporains, 1874.
  83. (André Maurois, 1965, p. 545)
  84. Pierre Brunel, histoire du texte Massimilla Doni, p. 349, « Folio Classique » comprenant Sarrasine, Gambara, Massimilla Doni.
  85. (André Maurois, p. 467, 481, à 485)
  86. Journal de Balabine publié par Ernest Daudet, p. 141 (Paris, 1914).
  87. Lettres de Russie par Astolphe de Custine.
  88. André Pierre, « Le Centenaire du premier voyage de Balzac en Russie » dans La Revue des Deux Mondes, 1er décembre 1943.