Agrégation d'histoire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'agrégation d'histoire est un concours français de recrutement de l'enseignement secondaire créé en 1830. Avec le CAPES, il constitue le principal concours de recrutement pour les enseignants de collège et de lycée. Il représente également un atout pour pouvoir enseigner dans le supérieur. Les agrégés effectuent 15 heures de cours par semaine, contre 18 heures pour les certifiés. Ils sont un peu plus rémunérés et peuvent obtenir plus facilement, s'ils le souhaitent, un poste en lycée. Chaque année, une centaine de postes environ sont ouverts au concours.

L'agrégation est très associée à l'idéal de l'élitisme républicain, elle cristallise depuis longtemps des critiques tant de la part d'enseignants du secondaire que d'enseignants universitaires qui ne sont pas obligatoirement lauréats du concours de l'agrégation. Elle constitue pour certains aussi une entrave à une plus grande souplesse dans l'utilisation des personnels enseignant par la rigueur qui caractérise toujours son organisation[1].

Sommaire

[modifier] Conditions d'inscription

  • Peuvent s'inscrire au concours les titulaires :
    • d'un master 1, quelle que soit la discipline
    • du CAPES complet d'histoire/géographie avec stage inclus
    • du CAPLP

[modifier] Épreuves

  • Épreuves d'admissibilité (écrit) :
    • 4 épreuves de 7 heures chacune, soit :
      • 3 épreuves d'histoire, dont 2 dissertations et un commentaire de document.
      • 1 dissertation de géographie.

Chacune des épreuves écrites d'histoire tombe obligatoirement dans une période différente. De plus, les deux dissertations sont données dans un ordre chronologique : si l'histoire médiévale, par exemple, tombe en première dissertation, la seconde dissertation portera systématiquement sur la question d'histoire moderne ou celle d'histoire contemporaine (et non d'histoire ancienne, qui peut cependant être posée en commentaire).

  • Épreuves pratiques et orales :
    • 3 épreuves orales de 1h chacune, soit :
      • 1 commentaire de document d'histoire du programme.
      • 1 commentaire de document de géographie au programme : commentaire de carte "sèche" (France), commentaire de carte avec quelques documents d'appui (France), dossier documentaire (France ou autre programme).
      • 1 leçon d'histoire hors-programme intitulée à présent "histoire générale".

[modifier] Les deux épreuves orales en histoire

  • 1. L'explication de documents
  • 2. La leçon d'histoire générale

[modifier] Les questions au programme

  • En histoire, deux questions sur quatre sont renouvelées chaque année, chaque question restant au programme deux ans. En géographie, une question sur la France est maintenue chaque année, tandis qu'une autre question change tous les ans.

[modifier] Publications liées à l'agrégation

Avec la mise en place de deux nouvelles questions d'histoire chaque année, la production d'ouvrages et d'articles est toujours impressionnante. Les interminables listes de références bibliographiques ont le mérite de faire le point précisément sur un pan entier de l'historiographie. Certains éditeurs profitent de ce « marché captif » pour mettre sur le marché des ouvrages de moindre qualité.

[modifier] Taux de réussite

Le taux de réussite est variable selon les académies. En 2007, il était de 9,14 % pour celle de Paris Créteil Versailles (51 admis pour 558 présents) et de 12,3 % pour celle de Lyon (16 admis pour 130 présents)[2]. Viennent ensuite Lille (4 admis pour 86 présents), Bordeaux (3 admis pour 73 présents), Rennes (2 admis pour 84 présents), Toulouse (2 admis pour 74 présents), Aix-en-Provence (1 admis pour 64 présents), Grenoble (2 admis pour 51 présents), Montpellier (2 admis pour 42 présents), Nancy-Metz (1 admis pour 41 présents), Orléans-Tours (1 admis pour 25 présents), Strasbourg (1 admis pour 29 présents), Caen (1 admis pour 33 présents), Reims (2 admis pour 21 présents) et Limoges (3 admis pour 20 présents)[3]. Les autres académies n'ont eu aucun admis en 2007[4]. Les taux élevés de réussite des candidats des académies de Paris et de Lyon sont liés statistiquement à la présence des étudiants issus des écoles normales supérieures [5]. Les conditions de préparation au concours varient beaucoup selon les universités. Les rapports du jury sont disponibles sur le site du ministère.

[modifier] Liens externes

Passer l'agrégation d'histoire

Le Bulletin officiel (BO) du 29 mai 2008

Rapports du jury : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2007/agreg_ext/histoire.pdf

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • André Chervel, Histoire de l'agrégation. Contribution à l'histoire de la culture scolaire, Paris, Kimé, 1993, 289 p.
  • Yves Verneuil, Les agrégés. Histoire d'une exception française, Paris, Belin, 2005, 367 p.