Adrien Maurice de Noailles

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Adrien Maurice de Noailles
Naissance : 29 septembre (ou 22 septembre ?) 1678
Décès : 24 juin 1766 88 ans)
Grade : Maréchal de France
Conflits : Guerre de Succession d'Espagne
Guerre de Succession de Pologne
Distinctions : Chevalier de la Toison d'or en 1702
Grand d'Espagne de 1re classe en 1711
Chevalier du Saint-Esprit en 1724.
Autres fonctions : Comte d'Ayen
3e Duc de Noailles
Marquis de Montclar
Comte de La Motte-Tilly
Comte de Nogent-le-Roi
Vicomte de Carlux
Photo: Adrien Maurice de Noailles
Portrait par Éloi Firmin Féron, 1834

Adrien Maurice de Noailles, comte d'Ayen puis (1708) 3e duc de Noailles, marquis de Montclar, comte de La Motte-Tilly et de Nogent-le-Roi, vicomte de Carlux, est un militaire français né le 29 septembre (ou 22 septembre ?) 1678 et mort le 24 juin 1766.

Sommaire

[modifier] Famille

Fils d'Anne Jules de Noailles (16501708), 2e duc de Noailles, et de la duchesse née Françoise de Bournonville (1656-1748), il fait un mariage extrêmement avantageux en épousant le 31 mars 1698 Françoise Amable d'Aubigné (1684-1739), nièce et héritière de Mme de Maintenon.

Ils eurent six enfants :

  1. Françoise Adélaide de Noailles (1704-1776), épouse (1717) Charles de Lorraine (1684-1751), comte d'Armagnac (divorce en 1721) ;
  2. Amable Gabrielle de Noailles (1706-1742), épouse (1721) Honoré-Armand de Villars (1702-1770), duc de Villars ;
  3. Marie Louise de Noailles (1710- ?), épouse (1737) Jacques Nompar de Caumont, duc de la Force (†1755) (séparés en 1742) ;
  4. Louis de Noailles (1713-1793), duc d'Ayen puis duc de Noailles, maréchal de France ;
  5. Philippe de Noailles (1715-1794), prince de Poix puis duc de Mouchy, également maréchal de France ;
  6. Marie Anne Françoise de Noailles (1719- ?) qui épousa (1744) Ludwig Engelbert von der Marck (1701-1773), comte de Schleiden.

[modifier] Biographie

Ayant montré, dans sa jeunesse, de grandes qualités de soldat, il accomplit une longue carrière militaire, aux états de service impressionnants. Capitaine de la première compagnie des Gardes du corps, il est brigadier le 17 janvier 1702, maréchal de camp en 1704, lieutenant général en 1706.

À la suite de son père, il est gouverneur du Roussillon du 6 mars 1698 à sa mort. Parallèlement, il est gouverneur du Berry du 14 mars 1698 à 1715.

Il participe à sept campagnes en Catalogne pendant la guerre de Succession d'Espagne (1710-1713), d'abord sous les ordres de son père, et prend la place de Gijón en plein hiver. Il fait ensuite la campagne d'Allemagne de 1734 pendant la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), sous les ordres du maréchal de Berwick. Il est élevé à la dignité de maréchal de France le 14 juin 1734 après le siège de Philippsbourg. Pourtant, c'est un militaire sans génie, dont les exploits – Figuières en 1709, Ettlingen en 1734 – révèlent au mieux de l'habileté et du courage.

Pendant la guerre de Succession d'Autriche, il est commandant en chef de l'armée d'Allemagne et fait la campagne de Flandre de 1745 aux côtés de Louis XV. Sous son commandement, l'armée française, le 27 juin 1743, est prise de panique à Dettingen et subit une défaite humiliante, dans laquelle il porte certainement une part de responsabilité. Mais, l'année suivante, il parvient à expulser les Autrichiens d'Alsace, même s'il laisse passer l'occasion de leur infliger de lourdes pertes au moment où leur armée traverse le Rhin. Il est doyen des maréchaux de France en 1748.

Nommé président du Conseil des finances le 15 septembre 1715 , il démissionne de cette fonction le 28 janvier 1718. Il est alors admis au Conseil de régence. Dans la gestion des finances de la Régence, il parvient à éviter une banqueroute totale au prix de plusieurs banqueroutes partielles. Le 10 mars 1743, il est nommé ministre d'État. Il donne à Louis XV des conseils de fermeté en matière fiscale, qui ne seront pas écoutés.

Il est secrétaire d'État aux Affaires étrangères du 26 avril au 19 novembre 1744. Il est du parti de ceux qui estiment qu'il est impossible d'empêcher les Habsbourg de reprendre le titre impérial et préconise un rapprochement avec l'Autriche pour contrer l'Angleterre. Il effectue ensuite plusieurs missions diplomatiques, s'efforçant, en 1746, d'améliorer les relations avec l'Espagne, et joue un rôle réel en matière internationale. Il siège au Conseil jusqu'au 28 mars 1756, date à laquelle il se retire en raison de son âge.

Il est chevalier de la Toison d'or en 1702, grand d'Espagne de 1re classe en 1711, en récompense de ses services durant la guerre de Succession d'Espagne, et chevalier du Saint-Esprit en 1724.

Saint-Simon, dans ses Mémoires, persifle à son propos : « le serpent qui tenta Ève, qui renversa Adam par elle, et qui perdit le genre humain, est l’original dont le duc de Noailles est la copie la plus exacte et la plus fidèle ».

[modifier] Œuvres

Les Mémoires politiques et militaires pour servir à l'histoire de Louis XIV et de Louis XV (1682-1766) (Paris, 1777, 6 vol. in-12), attribués au maréchal-duc de Noailles, ont été composés par l'abbé Millot sur des pièces originales recueillies par le maréchal. Bien qu'ayant donné lieu à de sévères critiques, ils sont intéressants sur les dernières années du règne de Louis XIV. Ils ont été réimprimés dans les collections de Petitot-Monmerqué (tomes LXXI-LXXIV, 2e série) et de Michaud-Poujoulat (tome XXXIV).

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Duc de Noailles
Louis de Noailles
Nicolas Desmarets (contrôleur général des finances)
contrôleur général
des finances
Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1652-1721)

[modifier] Références

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières. 1715-1789, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003 - ISBN 2221048105