Église Saint-Paul-Saint-Louis

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L'église Saint-Paul-Saint-Louis.
L'église Saint-Paul-Saint-Louis.

L'église Saint-Paul-Saint-Louis, située dans le quartier du Marais à Paris, est un édifice religieux construit entre 1627 et 1641 par les architectes jésuites Étienne Martellange et François Derand, sur ordre de Louis XIII. Située rue Saint-Paul, l'église côtoie le lycée Charlemagne, également fondé par les Jésuites.

Sommaire

[modifier] Histoire

La première église bâtie à cet emplacement reçut le nom de saint Paul l'Ermite qui avait été inhumé par saint Antoine au désert d'Égypte : c'était en effet l'église cimétériale du monastère Saint-Éloi, fondé pour des moniales par saint Éloi et Dagobert Ier. Ce monastère se trouvait sur le parvis actuel du palais de Justice. De là, on se rendait en barque au cimetière de la communauté ce qui était bien pratique lors des obsèques monastiques. Puis le cimetière monastique fut oublié mais le patronage de saint Paul resta jusqu'à nos jours en se déplaçant vers l'apôtre des gentils, l'un des deux princes des apôtres.

La première pierre de l'église actuelle fut posée par le roi Louis XIII en 1627 pour les Jésuites dans la même rue que l'ancienne église Saint-Paul. Son premier nom est « église Saint-Louis de la maison professe des Jésuites », en référence à la Maison Professe des Jésuites qui lui était attenante.

La première messe fut célébrée par le cardinal de Richelieu en mai 1641. Bossuet y prononça des oraisons. Le célèbre prédicateur jésuite Louis Bourdaloue y prêcha ses célèbres homélies à de nombreuses reprises, lors du Carême et de l'Avent, entre 1670 et 1693. Madame de Sévigné assista à tous ses sermons. Louis Bourdaloue est enterré dans la crypte de l'église.

Entre 1688 et 1698, Marc-Antoine Charpentier fut employé par les Jésuites, et fut maître de musique dans cette église. D'autres grands musiciens de l'époque baroque furent maîtres de musique dans cette église : Jean-Philippe Rameau, André Campra, Louis Marchand.

Lorsque le Parlement de Paris supprima la Société de Jésus en 1762, il attribua le bâtiment aux chanoines de Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers.

Le 2 septembre 1792, cinq prêtres furent tués dans cette église lors des massacres de septembre (plaque commémorative à droite). Le culte de la Raison fut instauré dans l'église à cette date. Le culte catholique fut restauré en 1802, année du Concordat.

L'église fut appelée « église Saint-Paul-Saint-Louis » en souvenir de l'église Saint-Paul voisine, détruite en 1796.

[modifier] Architecture

La vierge del Douleur de Germain Pilon (1586).
La vierge del Douleur de Germain Pilon (1586).

Cette église montre à la fois des éléments inspirés de l'Italie et des traditions françaises. Ainsi, on peut facilement la comparer à l'église du Gesù, à Rome, mais elle est plus étirée, en hauteur et en largeur. Le plan en croix latine, le transept peu saillant, l'abside courte, les hautes fenêtres permettant une abondante lumière et la coupole sur la croisée du transept, sont des élements repris de l'architecture italienne légèrement antérieure, comme celle de Carlo Maderno. Par contre, les proportions élevées (la coupole est haute de 55m) seraient plutôt à rapprocher de l'art gothique français.

La façade est également composée comme une façade italienne, mais sa verticalité rappelle le gothique, et son caractère très orné, l'architecture des Pays-Bas. La principale source d'inspiration aurait pu être la façade de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, réalisée en 1618 par Salomon de Brosse : on retrouve la même organisation en trois travées sur deux niveaux pour les travées latérales et sur trois pour la travée centrale, mise en valeur par un ressaut et des colonne accouplées. Les ordres employés sont le corinthien (sur les deux niveaux inférieurs) et le composite.

[modifier] À voir dans cette église

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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