Viktor Kortchnoï

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Viktor Lvovitch Kortchnoï
Виктор Львович Корчной
Kortchnoï   en   1993
Kortchnoï   en   1993
Naissance 23 mars 1931
à Leningrad, URSS
Nationalité Suisse Suisse
URSS URSS
Profession Joueur d’échecs

Viktor Lvovitch Kortchnoï (en russe : Виктор Львович Корчной) (23 mars 1931 à Leningrad, URSS - ) est un joueur d’échecs soviétique, grand-maître international depuis 1956, dissident, qui demanda l’asile politique aux Pays-Bas en 1976, fut apatride, puis obtint la nationalité suisse. Kortchnoï a disputé deux matchs de championnat du monde d'échecs contre Anatoli Karpov en 1978 et en 1981. Bien qu’il n’ait jamais été champion du monde, il est un joueur au palmarès des plus prestigieux, connu pour sa ténacité et sa constante volonté de vaincre.

Quatre fois champion d’URSS (en 1960, 1962, 1964-65 et 1970), Kortchnoï a été candidat au championnat du monde en un nombre record de 10 occasions[1] : il a participé, de 1962 à 1993, à 7 tournois interzonaux (dont deux victoires en 1973 et 1987), à 19 matchs dans les sélections des candidats au championnat du monde (dont 13 victoires)[2] et à deux tournois des candidats (en 1962 et en 1985). Il fut quatre fois finaliste du cycle des candidats (en 1968, 1974, 1977 et 1980) et vainqueur de deux finales des candidats (1977 et 1980).

Kortchnoï remporta quatre fois le tournoi de Wijk aan Zee (en 1968, 1971, 1984 & 1987[3]) et reçut l’Oscar du meilleur joueur de l’année 1978 (devant Karpov). Il fut cinq fois champion d’Europe par équipes avec l’URSS (dont deux fois meilleure performance individuelle) et six fois membre de l’équipe d’URSS qui remporta les Olympiades d'échecs (en 1960 et de 1966 à 1974),

D’une longévité sans équivalent dans le circuit professionnel, il a affronté tous les champions du monde depuis Botvinnik jusqu’à Kramnik, Anand et Topalov. Il a un score égal face à Botvinnik et Bobby Fischer et un score positif contre Mikhaïl Tal, Tigran Petrossian et Boris Spassky. Il est devenu en 2006 champion du monde senior. En avril 2007 (à 76 ans), il comptait encore parmi les 100 meilleurs joueurs du monde. En janvier 2008, il était encore crédité de 2605 points Elo.

Sommaire

[modifier] Biographie et carrière

[modifier] Années de formation

D’origine ukrainienne-polonaise, Kortchnoï naquit à Leningrad le 23 mars 1931 et connut une enfance très difficile. Ses parents se séparèrent très vite. Sa mère, d’origine juive ukrainienne était une femme excentrique, une pianiste dont le souci principal était de pouvoir nourrir son fils, ce qu’elle ne réussissait pas car elle n’avait pas d’argent. Elle laissa Viktor à son époux, un ingénieur, d’origine catholique polonaise, professeur de langue et de littérature russe qui s’était remarié. Kortchnoï survécut au terrible siège de Leningrad (septembre 1941- janvier 1944) : les élèves de Leningrad étaient évacués à la campagne, lui resta en ville[4]. Son père fut envoyé au front et tué en novembre 1941. Son oncle disparut. Viktor se réfugia chez sa grand-mère paternelle, une aristocrate polonaise ruinée, qui mourut à son tour. Kortchnoï et un voisin enveloppèrent le cadavre dans un drap et allèrent l’ensevelir, en secret, au cimetière, ce qui lui permit de toucher deux rations. Sa belle-mère le prit définitivement avec elle. En 1942, Viktor fut envoyé à l’hôpital : il souffrait de dystrophie.

Kortchnoï hérita de cette période un tempérament de lutteur qui ne renonce jamais dans l'adversité ainsi que la persévérance face aux épreuves et après les défaites.

À l’âge de 6 ans, il avait appris à jouer aux échecs avec son père, et, en 1943, lorsque l’étau du siège de Leningrad se déserra, il participa à son premier tournoi junior. À l’automne 1944, il s’inscrivit au club d’échecs (ainsi qu’aux clubs de musique et de récitation[5]) des Pionniers de Leningrad. Il fut entraîné par Abraham Model (un ancien entraîneur de Mikhaïl Botvinnik), Andrei Batuyev et, à la fin de la guerre, Vladimir Zak[6]. Kortchnoï progressa rapidement. En 1946, il remporta le championnat de Leningrad junior et se qualifia pour le championnat d’URSS junior, remporté par Tigran Petrossian, où il termina 11e-12e[7]. En 1947, il remporta le championnat d’URSS junior[8], et il récidiva l’année suivante en terminant premier ex æquo avec Ivo Nei[9]. En 1949, il marqua 5½ points sur 6, au premier échiquier de la très forte équipe junior de Leningrad, au championnat national junior par équipes, ce qui lui valut le titre de candidat maître.

Parallèlement à sa passion pour les échecs, il étudia pendant six ans à l’université de Leningrad pour devenir historien et décrocha un diplôme en histoire en 1954.

[modifier] Champion d’URSS (1960)

En 1950, le grand-maître Alexander Tolouch lui proposa de l’entraîner et de faire de lui un maître en deux ans. Il répondit « J’y arriverai sans vous », ce qu’il fit, mais plus tard Tolouch fit ses offres à Boris Spassky, qui fit des progrès plus rapides[10]. En 1950, à Tula (Russie) dans sa première demi-finale du championnat d’URSS (remportée par Youri Averbakh), Kortchnoï commença par 1 sur 9 (=2, -7), mais il réussit néanmoins à finir 11e-13e avec (+4,=4,-7). En 1951, il se qualifia pour la finale du mémorial Tchigorine[11], puis termina 5e-7e de la finale remportée par Vassily Smyslov à Leningrad et à cette occasion réalisa une norme de Maître (soviétique). Il décrocha le titre de maître peu après, en terminant 5e-8e lors de la demi-finale (remportée par Smyslov) du XIXe championnat d’URSS 1951 à Leningrad (+6, =8, -4). En 1952, il finit 2e-4e (devant Averbakh, Flohr et Kholmov) de la demi-finale à Minsk et se qualifia pour la première fois à une finale du championnat d’URSS : à Moscou il devança Keres, Smyslov (qu’il battit) et Bronstein au classement et termina 6e du championnat remporté cette année par Mikhaïl Botvinnik devant Taimanov et Geller. Cette série de succès échiquéens attira l’attention de la direction du comité des sports de l’URSS qui l’enrôla dans l’équipe des athlètes d’État. Il perçut, à partir de 1954[12], un salaire, dépendant de ses résultats, qui lui permit de se consacrer entièrement aux échecs.

De 1952 à 1959, Kortchnoï participa à 8 demi-finales du championnat d’URSS et réussit à se qualifier à toutes les finales (il termina deux fois premier des demi-finales : en 1957 et en 1959). Ses résultats en finale furent irréguliers, alternant résultats brillants et désastres : il finit 2e-3e au XXIe championnat d’URSS à Kiev en février 1954[13] (+10 =6 -3). Grâce à ce succès, il fut autorisé à participer à son premier tournoi international à Bucarest et le remporta devant Rashid Nezhmetdinov. La FIDE lui accorda le titre de Maître international à l’automne 1954. L’année suivante, en février-mars 1955, au XXIIe championnat d’URSS à Moscou qui était un tournoi zonal qualificatif pour le championnat du monde d'échecs[14], il termina 19e sur 20 participants (+1, =10, -8).

Après cet échec, il fit une pause, partit se reposer au bord de la mer Noire, arrêta pour la première fois de fumer et se concentra sur sa préparation physique et théorique. Trois mois après, il remporta le championnat de Leningrad en juin 1955 (avec 17 points sur 19 et trois points d’avance sur Tolush et Semion Fourman), se qualifia pour la finale du XXIIIe championnat d’URSS, puis, en décembre 1955-janvier 1956, remporta le tournoi d’Hastings. En février 1956, il finit 4e du XXIIIe championnat d’URSS à Leningrad et, à la fin de l'année, il obtint le titre de Grand-maître international. Deux ans plus tard, en 1958, il ne fut que 9e-11e du XXVe championnat d’URSS à Rīga qui était un tournoi zonal qualificatif pour le championnat du monde. Cependant, il réussit à battre une nouvelle fois le vainqueur et futur champion du monde Mikhaïl Tal[15]. En février 1960, Kortchnoï décrocha son premier titre de champion d’URSS à Leningrad devant Geller, Petrossian, Polougaïevsky, Smyslov, Taimanov, Spassky, Bronstein et 12 autres joueurs soviétiques[16] (+12 =4 -3).

En 1958, il épousa une arménienne, native de Tbilissi (Géorgie), Isabela, qui habitait Moscou et qui lui donna un fils, Igor (en 1959). Il continua à habiter à Leningrad avec sa famille.

[modifier] Prétendant au championnat du monde (1960-1971)

Dans les années 1950, le style de Kortchnoï privilégiait la contre-attaque agressive. Il excellait dans les positions défensives difficiles et dans les finales. Pendant les années 1960, son style devint plus polyvalent, apprenant à prendre l’initiative et maîtrisant tout l’éventail technique pour devenir un candidat au titre mondial.

Grâce à son titre de XXVIIe champion d’URSS obtenu en février 1960, Kortchnoï put participer à trois tournois en Argentine (il remporta ceux de Buenos Aires et de Cordoba), et fut sélectionné dans l’équipe d’URSS qui remporta l’olympiade d'échecs de 1960 de Leipzig (où débuta également Bobby Fischer). L’année suivante, en février 1961, il termina 2e du XXVIIIe championnat d’URSS (remporté par Pétrossian), se qualifiant pour la première fois au tournoi interzonal de Stockholm (remporté par Bobby Fischer) en 1962, puis pour le tournoi des candidats qui eut lieu à Curaçao quelques mois plus tard : Kortchnoï ne finit que 5e sur 8 avec le score de 13½ / 27 (et 2½ à 1½ contre Fischer).

En 1964, au tournoi zonal de sept joueurs organisé par la fédération soviétique, il termina 5e-6e et manqua la qualification pour le Cycle des candidats (1964-1965) qui vit la victoire de Boris Spassky. Parallèlement à la lutte pour le titre mondial, Kortchnoï multiplia, dans les années 1960, les premiers prix dans les tournois, distançant à chaque fois largement ses adversaires : il remporta quatre fois le championnat d’URSS (en 1960, 1962, 1964/65 avec le score record[17] de 15/19 sans défaite, et en 1970), et deux fois les tournois de Wijk aan Zee (en 1968 et 1971) et de Palma de Majorque (en 1968 et 1972), devant Tal, Portisch, Spassky, Larsen et Petrossian. Il participa aussi à 6 olympiades d’échecs remportées par l’équipe d’URSS[18]. Sa soif de victoires et ses nombreux succès dans les années 1965-1969 l'ont fait qualifier de « Larsen de l'est ».

Après un match de barrage qui l’opposa à Mark Taimanov et à Gipslis, et grâce à un meilleur départage au championnat d’URSS de février 1967, Kortchnoï se remit dans la course au championnat du monde : 2e-4e à l’interzonal de Sousse en 1967, il battit Samuel Reshevsky à Amsterdam, en 1968, lors du premier match du tournoi des candidats. Ensuite, ce fut le tour de Mikhaïl Tal battu sur un score très serré (5½ à 4½) à Moscou ; puis, en finale du tournoi des candidats, il affronta Boris Spassky qui se révéla trop fort pour lui[19].

Après ces résultats, Kortchnoï fut exempté des qualifications interzonales pour le cycle suivant (1970-1972) : il fut directement admis au tournoi des candidats. En 1971, il remporta facilement son premier match contre Efim Geller, mais perdit ensuite en demi-finale des candidats contre l’ex-champion du monde, Tigran Petrossian par 4½ à 5½ (neuf parties nulles suivies d'une défaite)[20].

[modifier] Le style de Kortchnoï : un lutteur acharné

Bill Harston a écrit[21] : « Parmi les grands joueurs du monde, Viktor Kortchnoï est unique. Quand il s’installe en face d’un jeu, il y apporte un mélange de concentration, de détermination et d’énergie non rivalisé par aucun grand-maître. Pour Kortchnoï les échecs sont par dessus tout une lutte. Lorsqu’il joue, tout ce qui lui importe est le résultat du jeu. Les amitiés sont oubliées et les problèmes mis au rancart ; la bataille sur l’échiquier devient priorité absolue ; cette volonté immense de gagner rend le jeu de Kortchnoï toujours intéressant. Jamais satisfait d’une simple routine de jeu, il poursuit une stratégie complexe cherchant la manœuvre suprême dès les premières étapes du jeu. Cela lui crée souvent un problème de pression de temps mais là Kortchnoï est souverain. Quand la pendule lui montre que seulement des minutes lui sont laissées, il entre dans un état de concentration totale, presque en transe, employant entièrement le temps occupé par son adversaire à penser... »

Après la victoire de Kortchnoï contre Mecking en 1974, un journaliste s’étonna que le joueur soviétique obtint rarement un avantage de l’ouverture que ce soit avec les Blancs ou avec les Noirs, et que ses victoires « étaient d’une étrange sorte qui ne découlait pas logiquement de la position... ». Mikhaïl Tal répondit dans une interview  : « --Mais c’est tout Kortchnoï ! C’est un joueur avec un style inimitable, un combattant sans compromis et sans peur. Il n’est pas difficile d’avoir une ouverture favorable contre lui, il vous laisse vous y engager, mais pour ce qui est d’aller à la victoire... c’est une toute autre histoire. » [22]

Kortchnoï est connu pour sa franchise et son franc-parler : En 1968, il jugea le jeu de l'ancien champion du monde et ami Mikhaïl Tal, qu'il venait de battre difficilement, stéréotypé. Après sa défaite contre Boris Spassky en finale des candidats, il reconnut la supériorité de son adversaire et lui prédisit la victoire contre Pétrossian. En 1972, Kortchnoï fut le premier grand-maître soviétique à affirmer ouvertement, sans attendre l’accord des autorités, que Bobby Fischer avait battu Boris Spassky parce qu’il jouait le mieux et qu’aucun autre joueur (lui compris) n’aurait gagné. Au début de 1974, il affirma qu'aucun des joueurs soviétiques n'aurait une chance contre Fischer en 1975[23].

Kortchnoï est, dans ses analyses de parties, d'une sévérité extrême envers les insuffisances de son jeu, qu'il cherche à améliorer, ne pouvant se contenter d'une partie nulle.

[modifier] L’adversaire de Karpov (1972-1974)

En 1972, Kortchnoï fumait toujours beaucoup et ses tempes commençaient à grisonner. Il gagnait des parties en zeitnot et jouait encore avec succès des coups à double tranchant dans des positions difficiles ou peu claires, refusant les propositions de nulle. Au terme de deux saisons 1971-1972 en-deçà de ses résultats précédents (il perdit son match contre Petrossian, termina seulement 11e du très fort tournoi mémorial Alekhine à Moscou, 2e du tournoi d’Amsterdam et seulement 8e du championnat de Leningrad 1973), il réalisa qu’avec l’âge[24] (il avait dépassé 40 ans), et sans changement, il ne pourrait plus continuer à remporter des parties en prenant les mêmes risques, à jouer sur le fil du rasoir. Son entraîneur Semion Fourman, qui l’avait quitté, en 1969, pour s’occuper du jeune Anatoli Karpov, champion du monde junior en 1969 et la nouvelle étoile des échecs soviétiques, avait été remplacé, en 1970, par Gennadi Sosonko, qui deviendrait vite grand-maître après son émigration aux Pays-Bas en 1972.

Kortchnoï trouva la volonté pour effectuer des changements radicaux. Il commença à pratiquer des exercices physiques : de la marche et du yoga (il avait toujours été critiqué comme étant un joueur peu athlétique[25]), fit plus attention à sa santé et arrêta une nouvelle fois de fumer avant l’interzonal de juin 1973, à Leningrad. Il ne but plus une goutte d'alcool. Il se mit à porter des lunettes noires d’homme d’affaires et apparut beaucoup plus calme qu’auparavant.

En 1972-1973, Kortchnoï et Karpov, contre lequel il avait disputé un match d’entraînement amical de 6 parties, au début 1971, (+2 =2 -2)[26], partagèrent la première place du tournoi d’Hastings (1971/72), la première place du tournoi interzonal de Leningrad (en juin 1973, avec 11 victoires et une seule défaite sur 17 parties) et la deuxième place du XLIe championnat d’URSS d’octobre 1973. En 1974, dans les matchs du tournoi des candidats, Kortchnoï battit d’abord assez facilement (7½ à 5½) la jeune star brésilienne Henrique Mecking (vainqueur de l’autre tournoi interzonal à Petrópolis), puis fut ensuite opposé à l’ancien champion de monde Tigran Petrossian. Les deux adversaires n’étaient plus alors dans les meilleurs termes. Le match disputé à Odessa, fut riche en incidents divers[27]. Bien que le match fût prévu pour durer jusqu’à ce que l’un des joueurs obtienne 4 victoires, Petrossian abandonna après seulement cinq parties, pour des raisons médicales, sur le score de 3 victoires à 1 pour Kortchnoï (et une seule nulle).

Sa victoire sur Petrossian en 1974 propulsait à nouveau Kortchnoï en finale du tournoi des candidats dont le vainqueur affronterait le tenant du titre Bobby Fischer en 1975. Le dernier adversaire de Kortchnoï fut Anatoli Karpov. Karpov remporta la finale jouée en 24 parties à Moscou[28], sur le score de 12½ à 11½ (+3, -2, =19), après avoir mené pendant longtemps 2 victoires à 0, puis 3 à 0[29], avant de se faire remonter 3 victoires à 2. Dans ce match Kortchnoï ne reçut le soutien que de son ami David Bronstein qui fut sanctionné durement dans les années suivantes par les autorités soviétiques[30].

[modifier] Kortchnoï contre le Kremlin (1975-1976)

En novembre 1974, lors de la cérémonie de clôture de la finale des candidats, Kortchnoï comprit qu’il devrait quitter l’URSS[31]. L'année suivante, Karpov devenait le nouveau champion du monde, par défaut, puisque Bobby Fischer renonçait à défendre son titre.

Après le match contre Karpov, le dépit dicta à Kortchnoï des paroles imprudentes. Il affirma, dans un journal yougoslave (Politika), que Fischer battrait tous ses adversaires et qu’il ne se considérait pas inférieur à Karpov, dont la supériorité sur Polougaïevsky, Petrossian ou Spassky ne lui paraissait pas évidente. Il dénonça les conditions dans lesquelles s’était déroulé le match de 1974. Il estima que Karpov, bien que très bon joueur, était encore jeune, qu’il avait des défauts et que c’était en profitant de toutes les possibilités offertes par l’appareil qu’il était arrivé au plus haut échelon[32]. Sitôt après les avoir prononcées, il regretta ses paroles, mais il était trop tard. Dès son retour en URSS, des explications écrites lui furent demandées.

En 1975, lors d’une campagne de presse dans le but de promouvoir Karpov, Tigran Petrossian attaqua dans un article l’attitude « anti-sportive » de Kortchnoï dans son interview. Les premières sanctions visant Kortchnoï tombèrent : il fut exclu pendant un an de la sélection nationale et son salaire diminué.

Kortchnoï refusa ensuite, en février, d’aider Karpov dans sa préparation contre Fischer. Les autorités centrales (le comité des sports) empêchèrent Kortchnoï de jouer pendant un an (la durée fut réduite à dix mois par la suite) dans des tournois internationaux (et de voyager à l’étranger)[33]. À Leningrad, il fut privé du droit de publier des articles d’échecs et de faire des commentaires sur les échecs à la télévision. Son appartement fut mis sur table d’écoute[34]. Il ne reçut plus les magazines yougoslaves ou en anglais. Il lui fut interdit de faire des simultanées ou des cours.

[modifier] La défection (1976)

À la fin de 1975[35], Kortchnoï fut autorisé à participer à un tournoi international à Moscou (3e-5e du mémorial Alekhine, en octobre-novembre), puis à jouer lors du tournoi d’Hastings (1975/76, 4e). Il en profita pour emmener des livres d'Echecs auxquels il tenait et des albums de photos qu'il fit parvenir à Sosonko maintenant fixé aux Pays-Bas. À l’issue du tournoi IBM d’Amsterdam, qu’il remporta (en juillet 1976) à égalité avec Tony Miles, Viktor Kortchnoï demanda à Tony Miles comment prononcer l’expression « asile politique » en anglais. Le lendemain, il se rendit dans une gendarmerie et demanda l’asile politique aux Pays-Bas. Après quinze jours passés en cachette dans une chambre sous les toits, il se vit accorder un permis de séjour de six mois. Il devint, dès le 12 août 1976, membre de la fédération néerlandaise d’échecs dont il remporta le championnat en 1977. Il fut nommé capitaine de l’équipe olympique des Pays-Bas qui se rendit à l’olympiade d'échecs de 1976 à Haïfa. Depuis il a changé deux fois de pays (des Pays-Bas à l’Allemagne et au canton d’Argovie en Suisse en 1978). Kortchnoï laissait derrière lui sa femme et son fils Igor, qui se virent refuser un visa de sortie (en novembre 1977) et devinrent des otages du régime communiste. Leurs passeports furent confisqués.

La fédération soviétique instaura un boycott contre Kortchnoï. Les organisateurs de tournois furent mis devant un choix clair : ou bien la présence des joueurs soviétiques, ou bien celle de Kortchnoï. Les pressions s’accentuèrent encore lors de ses tentatives de ravir le titre de champion du monde à Anatoli Karpov, de 1977 à 1981. Dans les années 1970, plusieurs forts joueurs d’échecs abandonnèrent l’URSS[36], et Kortchnoï fut le plus prestigieux d’entre eux, ce que ni la fédération soviétique d’échecs, ni même le Kremlin[37] ne lui pardonnèrent jamais. Une lettre de condamnation fut publiée, signée par presque tous les grand-maîtres soviétiques : seuls Mikhaïl Botvinnik[38], David Bronstein (son ami fidèle), Boris Spassky (parti vivre en France) et Boris Goulko (futur champion d’URSS en décembre 1977 et dissident) refusèrent de la signer. Parallèlement Karpov écrivit sa propre lettre plus modérée. Le nom de Kortchnoï fut rayé des livres d’échecs et des revues soviétiques, les photos le représentant détruites, ses parties ne furent pas publiées en URSS. Les autorités soviétiques demandèrent à la fédération internationale de lui retirer son titre de grand-maître.

[modifier] Matchs pour le championnat du monde (1978 et 1981)

En 1977, la fédération soviétique tenta de le disqualifier au prétexte que le championnat du monde se dispute entre fédérations et non entre individus, et que Kortchnoï ne pouvait plus valablement représenter la fédération soviétique. Lors du cycle des candidats, en 1977, Kortchnoï affronta successivement trois joueurs soviétiques : Lev Polougaïevsky et les deux précédents champions du monde : Tigran Petrossian et Boris Spassky, qu’il battit d’une manière convaincante. Il termina ensuite 2e (devant Ulf Andersson, Jan Timman, Miguel Najdorf, Anthony Miles, Henrique Mecking, Gennadi Sosonko et Lubomir Kavalek) du fort tournoi de Wijk aan Zee remporté par Lajos Portisch (en 1978), et remporta aussi le tournoi de Beer-Sheva.

La première finale du championnat du monde de Kortchnoï, en 1978, à Baguio (Philippines), qu’il perdit 5 à 6, restera dans les annales de l’histoire du noble jeu. Elle dura plus de trois mois (du 17 juillet au 18 octobre 1978) et 32 parties très disputées. Elle fut l’occasion d’un incessant combat psychologique. Les Soviétiques firent même appel à un « parapsychologue », le Dr Zoukhar (directeur du Laboratoire central de psychologie de Moscou) pour tenter de déconcentrer et déstabiliser le challenger[39]. Après avoir mené 5-2, Anatoli Karpov perdit trois parties sur quatre et Kortchnoï égalisa 5 à 5. Karpov remporta la partie décisive[40].

Peu après la finale du championnat du monde, Kortchnoï remporta la médaille d’or au premier échiquier à l’olympiade d'échecs de 1978 à Buenos Aires, qui vit la victoire de la Hongrie. Les journalistes lui décernèrent également l’Oscar du meilleur joueur de l’année 1978, devant Anatoli Karpov. En 1979, il remporta quatre forts tournois, toujours sans la participation de joueurs soviétiques.

Pendant ce temps, le fils de Kortchnoï reçut, en mai 1978, sa convocation au service militaire et décida de se dérober. Après 12 mois vécus dans la clandestinité, il finit par se rendre à la police. À la fin de l’année 1979, Igor Kortchnoï fut condamné à deux ans et demi de prison dans un camp de travail pour désertion aggravée de parasitisme. Un temps apatride, Kortchnoï n’obtint l’asile politique en Suisse, et le statut de réfugié politique[41], qu’après l’olympiade de 1978. Il n’acquit la citoyenneté suisse qu’en 1992[42], le délai nécessaire pour les réfugiés issus d’Union soviétique étant de 12 ans minimum.

En 1980, lors du tournoi des candidats, après avoir battu difficilement Tigran Petrossian (quatrième match des candidats entre les deux joueurs, après ceux de 1971, 1974 et 1977), il battit Lev Polougaïevsky (gagnant la partie décisive dans un match très disputé) et Robert Hübner (qui abandonna en cours de match). Puis, Kortchnoï perdit nettement son deuxième championnat du monde (son troisième match après ceux de 1974 et de 1978) contre Karpov en 1981 à Merano, en Italie: +2, =10, -6 (après quatre parties, Karpov menait déjà 3 victoires à 0). Les Soviétiques avaient encore refusé auparavant à sa femme et son fils de venir le rejoindre.

[modifier] La fin du boycott soviétique

Après le match perdu de 1981, les joueurs soviétiques continuèrent le boycott des tournois qui acceptaient Kortchnoï. En juillet 1982, sa belle-mère, Roza, sa femme, Bella, et son fils, Igor, purent enfin le rejoindre en Suisse. Ils obtinrent le statut de réfugié politique mais, malheureusement, ils ne formaient plus une famille unie. Viktor et Isabela entamèrent une procédure de divorce qui dura trois ans[43].

En 1983, Kortchnoï battit Lajos Portisch en quart de finale des candidats et la Fédération Internationale des Échecs (FIDE) décida que Kortchnoï devrait affronter Garry Kasparov, en demi-finale des candidats, à Pasadena en Californie. La fédération soviétique refusa d’envoyer Kasparov aux États-unis et Kortchnoï gagna le match par forfait. Des négociations commencèrent entre Kortchnoï et les Soviétiques pour rejouer le match. Kortchnoï accepta de rejouer à Londres, à condition que les Soviétiques mettent fin au boycott. Après sa défaite (4 à 7) contre Kasparov, Kortchnoï put rencontrer les joueurs soviétiques en tournoi. Il remporta en février 1984, pour la troisième fois, le fort tournoi de Wijk aan Zee avec Alexander Beliavsky et, en 1986, ex æquo avec le même joueur, le tournoi open de Vienne devant Anatoli Karpov.

Après cette période, Kortchnoï multiplia les participations dans les tournois internationaux (il remporta une quatrième fois le tournoi de Wijk aan Zee en 1987[3]), mais ne dépassa plus le stade des quarts de finale du cycle des candidats au championnat du monde. Il termina 13e-14e sur 16 au tournoi des candidats de Montpellier en 1985. Aux tournois interzonaux de Zagreb (remporté en 1987) et de Manille (en 1990), il se qualifia pour les cycles des candidats où il fut éliminé respectivement par le grand-maître islandais Johann Hjartarson et par Jan Timman. En 1993, il échoua d’un demi-point, battu dans les dernières rondes du tournoi interzonal FIDE (à Bienne, battu par Anand). Lors des tournois de la coupe du monde organisée par la GMA (Grandmaster Association) en 1988-1989, il termina 4e à Barcelone en mars 1989 et trois fois dans les dernières places[44].

Après 14 ans passés comme résident suisse, il obtint la nationalité suisse en 1992. En 1990, Mikhaïl Gorbatchev lui avait rendu la nationalité soviétique, par reconnaissance pour ses contributions au développement des échecs en URSS. Il put revenir à Saint-Pétersbourg (Leningrad) après la chute de l’Union soviétique, au printemps 1992. Le 23 mai 1992, il avait épousé son amie Petra Leeuwerik, une victime du régime soviétique, qui avait dirigé sa délégation à Baguio en 1978.

[modifier] Champion du monde senior (2006)

Depuis 1994, Kortchnoï a participé à de nombreux événements échiquéens dans l’ancienne Union soviétique. Il est revenu en 1994 à Moscou pour participer au grand-prix Intel rapide et à l’olympiade d'échecs de 1994. Il a remporté le tournoi de Saint-Pétersbourg en avril 1997, devant Svidler, Khalifman, Salov...

Il a participé à trois reprises au championnat du monde FIDE (en 1997, 1999 et 2001). En janvier 2000, il fut invité au très fort tournoi d'échecs Corus de Wijk aan Zee, remporté par Kasparov et où participaient Anand, Lékó, Morozevitch et Kramnik (il ne marqua que 5 / 13). En janvier 2001, il a fait jeu égal dans un match contre le futur champion du monde FIDE Ruslan Ponomariov (+2, =4, -2). À 70 ans, en juillet 2001, il remporta le tournoi de Bienne devant Svidler, Gelfand, Grischuk et Lautier.

En septembre 2006, Kortchnoï remporta le 16e championnat du monde senior, qui s’était tenu à Arvier (Vallée d'Aoste, Italie) sur un score de 9 à 2. Kortchnoï a marqué 7½ dans les huit premières parties, puis a annulé dans les 3 dernières[45]. C’est le premier titre de champion du monde individuel remporté par Kortchnoï.

En avril 2008 (à 77 ans), il a joué aux côtés d’Anatoli Karpov, dans l’équipe Oural sud de Tcheliabinsk, lors du championnat de Russie par équipes à Dagomys (autour de Sotchi) [46]

[modifier] Bilan

Garry Kasparov a dit de lui[47] : « Dans toute l’histoire des échecs vous ne trouverez pas un autre joueur avec une telle constance dans la discipline, la vigueur et la férocité... Kortchnoi, même dans sa septième décennie, recherche encore la vérité dans les échecs. »

Il est le joueur qui a le plus de parties publiées dans l'informateur des échecs (depuis 1967).

L’humeur de Kortchnoï dictait largement son plan de jeu. À l’aise avec ou sans l’initiative, il pouvait attaquer, contre-attaquer, jouer positionnel, et était un expert respecté dans les finales. Il est connu comme un maître de la contre-attaque. Étrangement, il fut la bête noire de l’ancien champion du monde Mikhaïl Tal, un pur attaquant, contre lequel il avait un score positif : +13, =29, -6, de même que contre Tigran Petrossian (+12, =47, -11) et Boris Spassky (+22, =35, -14). Il avait un score égal contre Bobby Fischer (+2, =4, -2), Mikhaïl Botvinnik (+1, =2, -1) ainsi que David Bronstein (+6, =13, -6). Il a battu les huit champions du monde de Mikhaïl Botvinnik à Garry Kasparov, ainsi que les champions du monde FIDE, Ruslan Ponomariov et Veselin Topalov.

Il a aussi publié un certain nombre de monographies sur les ouvertures, les finales et plusieurs ouvrages sur ses meilleures parties. Il a, par exemple, signé les articles consacrés à la partie anglaise, au Gambit du roi (code ECO C30-C39), à la défense française et à la variante ouverte de la partie espagnole dans les deux premières éditions de l’Encyclopédie des ouvertures d’échecs. Il a apporté des innovations importantes dans de très nombreuses variantes comme la variante Tartakover du Gambit dame refusé (dans les années 1970) et la variante de Scheveningue de la défense sicilienne (dans les années 1960). Il est connu pour son score très élevé avec les Blancs avec la partie catalane et contre la défense est-indienne.

[modifier] Un palmarès hors du commun

Kortchnoï possède un palmarès[48] unique, à la fois par son ampleur et sa longévité :

[modifier] Titres

  • 1950 : maître ès sport de l'URSS
  • 1951 : maître soviétique
  • 1954 : maître international
  • 1956 : grand maître international
  • Champion d'URSS en 1960, 1962, 1964-1965 et 1970
  • Vainqueur (avec l'URSS) des Olympiades en 1960, 1966, 1968, 1970, 1972 et 1974
  • Détenteur de l'Oscar du meilleur joueur de l'année en 1978.
  • Vice-champion du monde d'échecs de 1978 à 1983
  • Champion du monde senior en 2006.

[modifier] Championnats d’URSS

Kortchnoï a participé à 16 finales du championnat d'URSS :

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  • 1960 (février) : XXVIIe Champion d'URSS (devant Geller, Petrossian, Polougaïevsky, Averbakh, Smyslov, Taimanov, Spassky et Bronstein) à Leningrad : 14 / 19 (+12 =4 -3)
  • 1961 (février) : 2e (devant Geller, Leonid Stein, Spassky, Smyslov, Averbakh, Polougaïevsky, Taimanov et Bronstein) au XXVIIIe championnat d'URSS à Moscou (tournoi zonal remporté par Tigran Petrossian) (+9 =8 -2)
  • 1962 (décembre) : XXXe Champion d'URSS (devant Taimanov, Tal, Spassky et Stein) à Erevan: 14 / 19 (+10 =8 -1)
  • 1965 (janvier) : XXXIIe Champion d'URSS avec 2 points d'avance devant Bronstein, Tal, Stein et Averbakh, à Kiev (décembre 1964 / janvier 1965)  : 15 / 19 (+11 =8)
  • 1967 (février) : 3e-5e (avec Gipslis et Taimanov) du XXXIVe championnat d'URSS à Tbilissi (décembre 1966 / février 1967, tournoi zonal remporté par Stein devant Geller), Kortchnoï fut qualifié à l'interzonal grâce à un meilleur départage au détriment de Taimanov (+4 =15).

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  • 1970 (décembre) : XXXVIIIe Champion d'URSS à Rīga devant Vladimir Toukmakov, Stein, Anatoli Karpov et Averbakh (+12 =8 -1)
  • 1973 (octobre) : 2e-6e (avec Karpov, Petrossian, Kouzmine et Polougaïevsky) au XLIe championnat d'URSS remporté par Spassky (devant Geller, Keres, Taimanov, Tal, et Smyslov) : +5, =11, -1

Kortchnoï a aussi participé aux championnats d'URSS 1955 (19e), 1957 (7e-8e), 1958 (9e-11e), 1959 (9e), 1963 (10e) et décembre 1965 (10e-12e)

[modifier] Autres championnats individuels

  • 1947 : Champion d'URSS junior à Leningrad : 11½ / 15
  • 1948 : Champion d'URSS junior à Tallinn (avec Ivo Nei) : 5 / 7

-

  • 1950 : 2e du Championnat de Leningrad : 9 / 13 (+8 =2 -3)
  • 1953 : 2e du Championnat de Leningrad : 9½ / 13 (+8 =3 -2)
  • 1955 : Champion de Leningrad : 17 / 19 (avec 3 points d'avance sur Alexander Tolouch) : +16 =2 -1
  • 1957 : Champion de Leningrad : 13 / 17 (+11 =4 -2, avec Semion Fourman)
  • 1964 : Champion de Leningrad : 14 / 16 (+12 =4)

-

  • 1977 : Champion des Pays-Bas à Leeuwarden : 12 / 13 (+11 =2, avec 3½ points d'avance sur Donner et Jan Timman)
  • 1982, 1984, 1985 : Champion de Suisse
  • 2006 : 16e Champion du monde senior : 9 / 11, +7 =4 (7½ / 8 au début)

[modifier] Tournois

[modifier] 1953-1959 : un grand-maître soviétique

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[modifier] 1960-1973 : rafleur de premiers prix

-

-

  • 1970 : 3e du championnat du monde de blitz à Herceg Novi[60], 2e-5e du tournoi de Rojini/Zagreb remportés par Bobby Fischer
  • 1971 : Vainqueur du tournoi de Wijk aan Zee (devant Borislav Ivkov, Tigran Petrossian, Svetozar Gligorić, Robert Hübner, Fridrik Olafsson)
  • 1972 : Co-vainqueur des tournois d'Hastings (1971/72 avec Karpov) et de Palma de Majorque (avec Oscar Panno et Jan Smejkal)
  • 1973 : Co-vainqueur, avec Anatoli Karpov, du tournoi de Leningrad (interzonal)

[modifier] 1976-1983 : boycott des joueurs soviétiques

  • 1976 : Co-vainqueur avec Tony Miles du tournoi d'Amsterdam, au terme duquel Kortchnoï demanda l'asile politique
  • 1977 : Vainqueur du tournoi de Montreux (+4 =5) et du championnat des Pays-Bas à Leeuwarden : 12 / 13 (+11 =2)
  • 1978 : Vainqueur du tournoi de Beersheba : 12 / 13 (+11 =2)
  • 1978 : 2e du tournoi de Wijk aan Zee (remporté par Lajos Portisch) : 7½ / 11
  • 1978 : Remporte l’Oscar des échecs (devant Anatoli Karpov)

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[modifier] 1984-1991 : fin du boycott

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[modifier] 1992-2007

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[modifier] Championnats du monde

[modifier] Championnats du monde FIDE

  • 1978 : Championnat du monde : Match contre Anatoli Karpov à Baguio, perdu +5 -6 =21
  • 1981 : Championnat du monde : Match contre Anatoli Karpov à Merano, perdu +2 -6 =10

-

Kortchnoï n'a pas participé au championnat du monde FIDE de 2000 à Téhéran et New Delhi (remporté par Anand).

  • 2001 : Candidat au championnat du monde (FIDE) à Moscou (finale remportée en janvier 2002 par Ruslan Ponomariov) :
    • Match contre Lev Psakhis, perdu (+1 =1 -2)

[modifier] Tournois interzonaux et tournois des candidats

Kortchnoï a aussi participé, sans succès, aux tournois interzonaux de Bienne (FIDE) et de Gröningen (PCA) en 1993.

[modifier] Matchs des candidats (1968-1991)

[modifier] Compétitions par équipes (résultats individuels)

[modifier] Olympiades universitaires

[modifier] Championnats d'Europe par équipes

  • 1957 : Meilleure performance individuelle du Ier championnat d'Europe par équipes (au 8e échiquier) à Vienne : 5½ / 6
  • 1961 : Meilleure performance individuelle du IIe championnat d'Europe par équipes (au 6e échiquier) à Oberhausen : 8½ / 9
  • 1965 : Meilleure performance individuelle des 3e échiquiers du IIIe championnat d'Europe par équipes à Hambourg : 5½ / 8 (+4 =3 -1)
  • 1970 : 2e échiquier de l'URSS au IVe championnat d'Europe par équipes à Kapfenberg : 4 / 6 (+2 =4 -0)
  • 1973 : 3e échiquier de l'URSS au Ve championnat d'Europe par équipes à Bath : 4 / 6 (+3 =2 -1)

[modifier] Olympiades d'échecs

Avec l'équipe d'Union soviétique :

-

En 1976, Kortchnoï prit part, en tant que capitaine, à la préparation de l'équipe hollandaise à l'olympiade d'échecs de 1976 de Haïfa. Elle termina 2e derrière les États-Unis.

Avec l'équipe de Suisse où il joua toujours au premier échiquier :

-

[modifier] Championnats du monde par équipes à Lucerne

Résultats au premier échiquier de l'équipe de Suisse :

  • 1985 : Meilleure performance individuelle (devant Anatoli Karpov et Tony Miles) au 1er Championnat du monde par équipes : 7½ / 9
  • 1989 : Meilleure performance individuelle (devant Nigel Short et Jan Timman) au 2e Championnat du monde par équipes : 6 / 9
  • 1993 : 2e-3e meilleure performance individuelle au 3e Championnat du monde par équipes : 5½ / 9 (+2 =7)[61]

[modifier] Matchs URSS - Reste du monde

Avec l'équipe d'URSS (au 3e échiquier) :

Avec l'équipe du reste du monde (au 3e échiquier) :

En 1988[62] fut organisé un match rapide de bienfaisance URSS - Reste du monde, à Madrid, sans Karpov, avec Kasparov et Kortchnoï aux premiers échiquiers. Kortchnoï marqua : 5½/8 (+3, =5).

En 2002, Kortchnoï participa au match Russie - Reste du monde en tant qu'entraîneur-secondant de l'équipe du Reste du monde (qui remporta le match).

[modifier] Matchs Leningrad-Moscou

[modifier] Matchs (hors championnat du monde)

Matchs d'entraînement :

-

[modifier] Une partie

(Viktor Kortchnoï, Tigran Petrossian, Odessa, 1974, demi-finale des candidats, 1re partie) Voir la partie sur un échiquier

1. c4 Cf6 2. Cc3 e6 3. Cf3 b6 4. e4 Fb7 5. d3 d6 6. g3 Fe7 7. Fg2 O-O 8. O-O c5 9. b3 Ca6 ?! 10. Te1 e5 11. Fh3 Cc7 12. Ch4 g6 13. Cg2 Ce6 14. f4 exf4 15. gxf4 Ch5 16. Cd5 Ff6 17. Tb1 Fd4+ 18. Rh1 Cc7 19. Cde3 ! Cg7 20. f5 Cce8 21. Tf1 Cf6 22. Cc2 Fe5 23. Fg5 De8 24. Cce3 Rh8 25. De1 Cfh5 26. Fg4 Tg8 ?

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a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
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27. f6 ! Ce6 28. Dh4 Cxg5 29. Dxg5 Fd4 30. Fxh5 gxh5 31. Dxh5 Tg6 32. Cf5 De5 33. Tf3 Txf6 34. Th3 h6

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a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
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35. Dg5 ! Te8?? (la suite logique était Tg6 36. Txh6+ Txh6 37. Dxh6+ Rg8 38. Cxd4 cxd4 39. Tg1 Fxe4 40. dxe4 Dxe4 41. Dxd6 et les Blancs doivent gagner) 36. Dg7 mat 1-0

[modifier] Publications

  • (de) Ein Leben für das Schach. Rau-Verlag, Düsseldorf 1978
  • (de) Mein Leben für das Schach. Die Autobiographie. Olms-Verlag, Zurich 2004 ISBN 978-3-283-00409-5, (en) Chess is my life, Olms-Verlag, 2004
  • (de) Meine besten Kämpfe. 1952 bis 1978. Rau-Verlag, Düsseldorf 1979
  • (de) ANTISCHACH. Mein Wettkampf um die Weltmeisterschaft gegen KARPOW in Baguio City 1978. Eigenverlag, Wohlen 1980
  • (de) Praxis des Turmendspiels. Olms-Verlag, Zurich 1999 ISBN 978-3-283-00287-9, (en) Pratical rook endings, Olms-Verlag (1999, 2002)
  • (de) Meine besten Kämpfe, Bd. 1, Partien mit Weiß. Olms-Verlag, Zurich 2001 ISBN 978-3-283-00407-1, (en) My Best Games, Vol.1: Games with White
  • (de) Meine besten Kämpfe, Bd. 2, Partien mit Schwarz. Olms-Verlag, Zurich 2001 ISBN 978-3-283-00408-8, (en) My Best Games, Vol. 2: Games with Black, Edition Olms, 2001

[modifier] Encyclopédie des ouvertures d’échecs

  • Encyclopédie des ouvertures d'échecs Volume C, 2e édition, Belgrade, 1981
  • A29. Ouverture anglaise, Informateur d'échecs, Belgrade, 1993
  • C18-19. Défense française, Informateur d'échecs, Belgrade, 1993
  • C 80-81. Partie espagnole - Défense ouverte, Informateur d'échecs, Belgrade 1994
  • C 82. Partie espagnole - Défense ouverte, Informateur d'échecs, Belgrade 1994
  • C 83. Partie espagnole - Défense ouverte, Informateur d'échecs, Belgrade 1994

[modifier] Sources

  • (en) B. Cafferty & A.J. Gilman, Chess with the masters, The Chess Player, Nottingham, 1977 (ISBN 090-0-92895-6),
  • (fr) Patrick Derreumaux : Cavalier seul ! - Le style de Kortchnoi, L'impensé radical, 1977
  • (fr) (en) David Levy & Kevin O'Connell : Korchnoi's Chess games, Oxford university press, 1978
  • (fr) Alberic O'Kelly, S. Zinser : Baguio 1978, championnat du monde d'échecs, ed. Diffec
  • (fr) Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le Guide des échecs. Traité complet, collection Bouquins, Robert Laffont, 1993
  • (en) Bernard Cafferty and Mark Taimanov, The Soviet Championships, Cardogan Chess 1998
  • (en) Andrew Soltis, Soviet Chess 1917-1991, McFarland & Company, Jefferson, États-Unis, 2000
  • (en) (de) Viktor Kortchnoi, My Best Games, Vol.1: Games with White ; My Best Games, Vol. 2: Games with Black, Edition Olms, 2001
  • (de) Viktor Kortschnoi, Mein Leben für das Schach, PraxisSchach, Edition Olms, 2004 (+CD des 4250 parties) (en) Chess is my life
  • (en) Garry Kasparov, My great predecessors, Part V : Kortchnoï & Karpov, Everyman Chess 2006

[modifier] Notes

  1. Kortchnoï a été candidat en 1962, 1968, 1971, 1974, 1977-78, 1980, 1983, 1985, 1988 et 1991
  2. De 1968 à 1991, dans les matchs des candidats, Kortchnoï a rencontré quatre fois Tigran Petrossian (trois victoires et une défaite), deux fois Boris Spassky (une victoire et une défaite), deux fois Lev Polougaïevsky (deux victoires), une fois Anatoli Karpov (en finale), Kasparov, Hjartarson et Timman (défaites), une fois Tal, Geller, Portisch, Reshevsky, Mecking, Hübner, Sax (victoires).
  3. abc Il y a une erreur dans certains sites : à Wijk aan Zee en 1987, le résultat de la partie Kortchnoï-Flear fut 1-0
  4. Sa mère craignait les bombardements des trains et vint le chercher dans le camp où il se trouvait.
  5. Il rêvait de devenir acteur, mais n’avait pas une prononciation correcte (Chess is my life)
  6. Vladimir Zak, avec lequel Kortchnoï signa une monographie sur le Gambit du roi dans les années 1970, ainsi que Kortchnoï le rapporte dans Mein Leben für das Schach, page 20. Ce fut lui qui « découvrit » Boris Spassky en 1946.
  7. Après cinq rondes, il faisait partie de la tête du tournoi, mais il perdit ensuite une partie et se démobilisa.
  8. D’après ce que Kortchnoï lui-même rapporte, il gagna parce qu’on aurait forcé deux de ses rivaux à perdre contre lui. MLfdS, p.21 et 22
  9. « Presque sans aide », précise Kortchnoï.
  10. Boris Spassky se qualifia au tournoi des candidats de 1956, termina 1er-3e du championnat d’URSS en 1956 et devint champion du monde (en 1969)
  11. plusieurs milliers de joueurs prirent part aux phases préliminaires
  12. Chess is my life, p. 29
  13. ab Dans la dernière ronde, il affronta le leader Youri Averbakh (qui termina invaincu avec le score de 14/19) et eut une finale gagnante, qui se termina par la nulle
  14. Ce fut le dernier championnat d’URSS auquel participa Mikhaïl Botvinnik
  15. Devenu champion du monde en 1960, Tal aimait dire qu’il avait un score de 5-5 contre Kortchnoï : 5 nulles et 5 défaites (Kortchnoï : Chess is my life)
  16. Il ne manquait que Kéres, Botvinnik et Tal qui disputaient leur championnat du monde
  17. La meilleure performance au championnat d'échecs d'URSS est 15/17 par Botvinnik en 1945 et Bogolioubov en 1923
  18. Aux olympiades Kortchnoï joua au 2e échiquier en 1972 et 1974, et au 3e échiquier en 1968 et 1970.
  19. Le match eut lieu à Kiev et Kortchnoï dut s'y rendre sans son entraîneur Semion Fourman inopinément retenu par une compétition militaire. Spassky devint d’ailleurs champion du monde en 1969.
  20. D’après Karpov dans Russians versus Fischer, la fédération soviétique aurait décidé quel joueur affronterait Fischer en finale des candidats, en échange de la participation de Kortchnoï à trois tournois à l’étranger en 1972, ce que dément formellement Kortchnoï dans Chess is my life, p.76
  21. en 1977 dans Korchnoi chess games
  22. Chess with the masters, p. 49
  23. Chess with the Masters
  24. ab En 1970, à l’olympiade de Siegen, il perdit une partie par forfait en ne se réveillant pas après une partie ajournée lors de la ronde précédente.
  25. Chess with the masters
  26. Dans 5 des 6 parties, Karpov avait les Blancs et Kortchnoï lui avait annoncé l’ouverture qu’il avait l’intention de jouer, afin qu’il puisse se préparer (Chess is my life, p. 73).
  27. Kortchnoï protesta contre l'habitude que son adversaire avait d'agiter constamment ses jambes sous la table, ce qui la faisait remuer. On en arriva presque aux injures et tous les deux s'accusérent mutuellement d'attitude anti-sportive (Kortchnoï : Chess is my life). Une rumeur rapporte que les joueurs se seraient donnés des coups de pied sous la table durant le match, ce que Kortchnoï a toujours démenti. Selon lui, Petrossian, nerveux, avait seulement heurté involontairement la table. Nicolas Giffard rapporte certaines rumeurs insistantes affirmant même que les deux adversaires en vinrent aux mains.
  28. Dans ses mémoires, Kortchnoï raconte que la décision de jouer le match à Moscou lui avait été extorquée par la fédération soviétique (qui soutenait Karpov) : Batourinski rajouta un paragraphe à un papier que Kortchnoï avait signé.
  29. Durant le match, un incident amusant survint lors de la 21e partie. Kortchnoï joua une nouveauté théorique dans l’ouverture et, après une terrible gaffe de Karpov se retrouva dans une position gagnante. Durant la partie, Kortchnoï se leva, se dirigea vers l’arbitre, et montrant une surprenante ignorance des règles du jeu, lui demanda s’il avait le droit de roquer avec sa tour en prise. L’arbitre, Albéric O'Kelly de Galway, lui ayant répondu qu’il en avait le droit, Kortchnoï roqua, et Karpov abandonna la partie
  30. Tom Furstenberg in David Bronstein : L’Apprenti sorcier, pages 280-281
  31. La décision définitive ne fut prise que lorsqu’il fut empêché d’apparaître en public, de faire des cours l’année suivante : « Already in November 1974, at the close of my match with Karpov, when i attended my humiliation ceremony, I realised : 'I'm leaving...' But i did not yet sever all connections with this country » Chess is my life, p.90
  32. Botvinnik émit une analyse analogue dans une interview neuf ans plus tard, cf. Chess is my life, p.89 : « Karpov, he explained, forced all the chess players in the country to work for him »
  33. Même invité par Paul Keres et Ivo Nei à participer à un tournoi à Tallinn en Estonie, il ne fut pas autorisé à jouer, et Keres comme Nei furent réprimandés.
  34. Chess is my life, p.90
  35. Dans une conférence en 2006 à Londres, Kortchnoï mentionna que l’autorisation de réapparaître à l’étranger n’arriva qu’après que Karpov eut hérité du titre mondial. Certains observateurs contestaient la manière dont Karpov était devenu champion du monde. Comme ses adversaires Kortchnoï, Spassky et Polougaievsky étaient invisibles du public car tombés en disgrâce, et qu’il n’avait pas affronté Bobby Fischer, on pouvait penser que le titre de Karpov était de moindre valeur (et par conséquent que la victoire de Karpov n’était pas vraiment significative)
  36. Soviet Chess. Chapitre 15 : Target: Kortchnoi
  37. Il semble que les manœuvres de déstabilisation et le boycott dont a été victime Kortchnoï venaient des plus hautes instances du pays. (Soviet Chess p. 347)
  38. D'après Kasparov (My great predecessors, tome II) les crédits pour l'école Botvinnik furent amputés les années suivantes et son école dut être fermée
  39. Soviet Chess, p 348
  40. Dans une interview accordée à la revue Europe Échecs (janvier 2008), Kortchnoï prétend qu’il risquait d’être éliminé physiquement en cas de victoire. Il déclare tenir cette information de Tal, l’un des secondants de Karpov à Baguio, qui lui aurait tenu ces propos en 1990, 12 ans après les faits.
  41. Sa première demande d’asile politique auprès des autorités néerlandaises lui avait été refusée, Chess is my life
  42. Chess is my life
  43. Sa femme mourut d’une maladie incurable en 1995.
  44. 15e/17 à Bruxelles en avril 1988, 17e/18 à Reykjavik en octobre 1988 et 14e-15e/16 à Skelleftea en août 1989
  45. www.scacchivda.com
  46. Europe Échecs
  47. Préface de Chess is my life.
  48. Une grande partie du palmarès est extrait de la notice consacré à Viktor Kortchnoï dans Le Guide des échecs de Nicolas Giffard, page 793-794, complété par le livre de Garry Kasparov, la table à la fin de l’autobiographie de Kortchnoï : Chess is my life et les tables à la fin de Korchnoi Chess games (David Levy & Kevin O'Connell, 1978).
  49. Première participation à la finale du championnat d'URSS, Kortchnoï fut demi-finaliste en 1950-1951, puis de 1952 à 1960, Kortchnoï réussit à se qualifier, lors des demi-finales, à tous les championnats d'URSS
  50. Rashid Nezhmetdinov était suivi de Ratmir Kholmov, Miroslav Filip, Semion Fourman, Luděk Pachman, Albéric O'Kelly de Galway, Gideon Ståhlberg
  51. quart de finale du XXIVe championnat d'URSS
  52. vainqueur du championnat des volontaires du sport (Burevestnik) après un match de départage contre Kotkov (gagné +3, =3)
  53. demi-finale du XXVe championnat d'URSS
  54. Championnat d'Ouzbekistan 1957.
  55. [1] Championnat d'Arménie 1959.
  56. demi-finale du XXVIIe championnat d'URSS)
  57. 14½/15 devant Honfi et Lengyel : 9/15
  58. match-tournoi URSS-Yougoslavie
  59. spartakiade des syndicats
  60. Kortchnoï fut le seul joueur à marquer 1 point sur 2 face au vainqueur Bobby Fischer
  61. 1er : Ivantchuk, 2e Kortchnoï et Alexeï Chirov, suivis de Gata Kamsky et Vladimir Kramnik
  62. URSS-Reste du monde 1988

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