Victor Schoelcher

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Victor Schoelcher
Victor Schoelcher
Victor Schoelcher
Naissance 22 juillet 1804
à Paris, France
Décès 25 décembre 1893 (à 89 ans)
à Houilles, Yvelines, France
Nationalité Française
Profession Homme politique français

Victor Schoelcher, né à Paris le 22 juillet 1804 et mort à Houilles le 25 décembre 1893, est un homme politique français et est surtout connu pour avoir définitivement aboli l'esclavage en France le 27 avril 1848.

Sommaire

[modifier] Biographie

La place Victor Schoelcher à Cayenne en Guyane
La place Victor Schoelcher à Cayenne en Guyane

Né le samedi 22 juillet 1804 dans une famille bourgeoise originaire de Fessenheim en Alsace, il fait ses études au lycée Condorcet. Le jugeant désœuvré, son père, porcelainier de renom, l'envoie au Mexique pour affaires en 1830. Visitant Cuba, il y est révolté par l'esclavage. De retour en France, il publie des articles, des ouvrages, multiplie ses déplacements d'information et adhère à la Société pour l'abolition de l'esclavage. Il n'aura de cesse que de lutter pour la libération des esclaves. Le discours abolitionniste de Schoelcher évolue au cours de sa vie. En effet, au début de son engagement, il s'oppose à l'abolition immédiate de l'esclavage. En 1830, dans un article de la Revue de Paris, « Des Noirs », il demande ouvertement de laisser du temps aux choses. Cette vision de l'abolition qu'il a, se retrouve en 1833, dans son premier grand ouvrage sur les colonies : De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale. Pour lui, il serait dangereux de rendre instantanément la liberté aux noirs, parce que les esclaves ne sont pas préparés à la recevoir. Il souhaite même le maintien de la peine du fouet, sans laquelle les maîtres ne pourraient plus travailler dans les plantations. Il faut attendre un nouveau voyage dans les colonies pour qu'il se tourne vers une abolition immédiate.

Nommé, par le ministre François Arago, sous-secrétaire d'État à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire de 1848, il contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les Colonies. Le décret signé par tous les membres du gouvernement paraît au Moniteur, le 5 mars.

De 1848 à 1850 il siège à gauche comme député de la Martinique et de la Guadeloupe.

L'esclavage avait déjà été aboli en France à l'initiative de l'Abbé Henri Grégoire, pendant la Révolution française (4 février 1794, 16 pluviôse an II), puis rétabli par Bonaparte en 1802. En tant que président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en France.

Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, il fut un des rares députés présents aux côtés de Jean-Baptiste Baudin sur la barricade où celui-ci sera tué. Républicain, défenseur des droits de la femme, adversaire de la peine de mort, il est proscrit durant le Second Empire par le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte. Il s'exile en Angleterre où il rencontre fréquemment son ami Victor Hugo. En 1870 il revient en France suite à la défaite de Sedan. Après l'abdication de Napoléon III, il est réélu député de la Martinique à l'Assemblée nationale (1871). Le 16 décembre 1875, il est élu sénateur inamovible.

En 1877, Victor Schoelcher dépose une proposition de loi pour interdire la bastonnade dans les bagnes. La commission d'initiative refuse la proposition, mais les peines corporelles seront abolies en 1880. En 1884 et 1885 il tente de s'opposer, sans succès, à l'institution de la relégation des forçats récidivistes en Guyane.

À la fin de sa vie, comme il ne s'était jamais marié et qu'il n'avait pas eu d'enfant, il décida de donner tout ce qu'il possédait.

Victor Shoelcher est mort le 25 décembre 1893 à l'âge de 89 ans, dans sa maison au 24 rue d'Argenteuil, devenue depuis l'avenue Schoelcher, à Houilles (Yvelines). Enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise, ses cendres furent transférées au Panthéon le 20 mai 1949 en même temps que celles du Guyanais Félix Éboué (premier noir à y être inhumé).

Statue de Victor Schoelcher dans le commune de Schoelcher en Martinique
Statue de Victor Schoelcher dans le commune de Schoelcher en Martinique

En hommage à son combat contre l'esclavage, la commune Case-Navire (Martinique), prit le nom de Schoelcher en 1888.

La commune de Fessenheim a fait de la maison de la famille Schoelcher un musée qui porte son nom.

[modifier] Œuvres

  • « Des Noirs », Revue de Paris, tome XX, 1830, pp. 71-83.
  • De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale 1833.
  • Abolition de l'esclavage. Examen critique du préjugé contre la couleur des africains et des sang-mélés, 1840
  • Des colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage. 1842
  • Colonies étrangères et Haïti. Résultats de l'émancipation anglaise. Coup d'œil sur l'état de la question d'affranchissement. 1843
  • De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage. 1844
  • Histoire de l'esclavage pendant les deux dernières années. 1847

[modifier] Citations

  • « Schoelcher, un homme dont chaque mot est encore une balle explosive. » Aimé Césaire (1948)
  • « Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière. » Victor Schoelcher.

[modifier] Bibliographie

  • Anne Girollet, Victor Schoelcher, abolitionniste et républicain : approche juridique et politique de l'œuvre d'un fondateur de la République, Éditions Karthala, 2000 [1]
  • Anne Girollet, Victor Schœlcher, républicain et Franc-Maçon, Paris, Éditions maçonniques de France, collection « Encyclopédie maçonnique », 2000 [2]
  • Schmidt Nelly, Victor Schoelcher et l’abolition de l’esclavage, Fayard, Paris, 1994
  • Federini Fabienne, L’abolition de l’esclavage 1848 : une lecture de Victor Schoelcher, L’Harmattan, Paris, 1998

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Victor Schoelcher.



Autres langues