Tonantius Ferreolus (sénateur)

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Pièce à l'effigie d'Eparchus Avitus, noble gallo- romain, empereur romain d'Occident (455 - 456), qui forme une coalition autour d'Aetius contre Attila. Malgré la chute de l'Empire romain, ses descendants ou  ceux de sa famille, dont les Ferreol, vont rester au pouvoir par des alliances avec les barbares ou de hautes fonctions au sein de l'Église ou dans l'administration des nouveaux royaumes.
Pièce à l'effigie d'Eparchus Avitus, noble gallo- romain, empereur romain d'Occident (455 - 456), qui forme une coalition autour d'Aetius contre Attila. Malgré la chute de l'Empire romain, ses descendants ou ceux de sa famille, dont les Ferreol, vont rester au pouvoir par des alliances avec les barbares ou de hautes fonctions au sein de l'Église ou dans l'administration des nouveaux royaumes.

Tonantius Ferreolus (sénateur), ou Tonance II Ferreol, né en 462 et décédé après 517, est un aristocrate gallo-romain de la fin du Ve siècle et du début du VIe siècle. C'est grâce au poème de Sidoine Apollinaire, intitulé : Panégyrique de Narbonne que nous connaissons Tonance II Ferréol. Il est sénateur de la Gaule narbonnaise de 479 à 517 et vit presque toute sa vie à Narbonne. Il est l’ancêtre d’une partie des rois et des reines de l’Europe occidentale.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Famille et jeunesse

Son père, Tonantius Ferreolus, est préfet du prétoire des Gaules à Arles, de 450 à 452-453[1]. Il est un descendant par sa grand-mère paternelle de la grande famille des Syagrii. Il est aussi un proche de Sidoine Apollinaire, par sa mère, Papianilla[2], ce qui peut laisser penser qu'elles étaient apparentées (l'épouse de Sidoine est elle-même la fille d'Avitus). Son père a des terres aux alentours de Nîmes, et une villa appelée Prusianus sur les bords du Gardon, dont Sidoine Apollinaire, décrit la beauté.

Tonance II Ferréol est le frère de Roricius (vers 457-538), 3e évêque d’Uzès.

Tonance II Ferréol pendant son enfance vit entre 469 et 475 à Rome. Grâce à l’importante bibliothèque de son père peut lire Varron, Horace et tous les auteurs de l’antiquité[3]. Il séjourne assez souvent comme toute sa famille dans leur villa de Prusianus, sur les bords du Gardon, entre Nîmes et Clermont en Auvergne. Il ne faut pas s’imaginer que cette bibliothèque est seulement pour une vaine parade. Les personnes qui se trouvent dans la maison en font un usage réel et journalier : on y emploie à la lecture une partie de la matinée, et on s’entretient pendant le repas de ce qu’on a lu, en joignant ainsi dans le discours l’érudition à la gaieté de la conversation.

[modifier] Son mariage

Vestiges de la Voie Domitienne à Narbonne
Vestiges de la Voie Domitienne à Narbonne

Tonance II Ferréol se marie avec Industrie de Narbonne, fille de Flavius Probus, sénateur romain, vir nobilis de Narbonne, lui-même fils de Flavius Magnus, Consul de l’Empire romain en 460. Son père est un ami de Sidoine Apollinaire. Sa mère, Eulalie est la fille de Thaumastus, fils de Sidoine Apollinaire[4]. Eulalie, dont la pudeur, semblable à celle de Minerve l'Athénienne, inspire du respect aux plus austères vieillards[5].

Les Appolinnaires et les Ferrols cherchent à sauver l'empire, leur pays et leurs vies[6]. Ils réussissent pendant quelques courtes périodes à maintenir une certaine indépendance entre les Francs et les Wisigoths.

[modifier] Carrière politique

Tonance II Ferréol se distingue, selon Sidoine Apollinaire, par son inclination naturelle et son goût pour les lettres. Il est Vir clarissimus entre 507 et 511, puis sénateur romain entre 479 et 517. Il vit à Narbonne, ville dont il est le représentant au Sénat romain. À Rome, le Sénat continuera d'exister jusqu'à la fin du VIe siècle. Tonance II Ferréol rend visite à son cousin Saint Apollinaris de Valence en 517.

[modifier] Descendance

Les "domaines francs" de 511 à 561 issus de Clovis, duc des Francs saliens.
Les "domaines francs" de 511 à 561 issus de Clovis, duc des Francs saliens.

Les invasions barbares du Ve siècle ne font pas disparaître d’un coup, les structures romaines de l’Occident. Les barbares ne représentent en effet que 5% de la population de l’Occident[7]. L’interdiction des mariages mixtes par les Francs montre la peur de perdre leur identité. D’ailleurs leurs unions avec des femmes gallo-romaines restent relativement rares. Elles sont plus fréquentes avec les autres peuples qui envahissent l’empire. Toutefois le sort des enfants de Tonance II Ferréol et d’Industrie de Narbonne, qui est déjà exceptionnel, montre bien ce que deviennent les descendants des Romains. Les fils sont des ecclésiastiques et les filles plus ou moins contraintes à vivre avec des barbares :

  • Wambert Ferreol (494-528), sénateur de Narbonne, mari de Dode de Cologne, fille du roi Chlodéric de Cologne, père de :
    • Ansbertus, sénateur gallo-romain, se dévoue à la cause des rois d’Austrasie. Il se marie selon certaines sources à l'une des nombreuses petites-filles de Clovis.
    • Sainte Tarcise : sœur de Saint Ferréol, cette anachorète vit à Rodelle, près de Rodez, dans le Rouergue (+ vers 600). Elle se réfugie dans une grotte après 545 qui portera son nom. Tarcise refuse d'épouser le barbare auquel elle est destinée, elle se réfugie dans cette grotte où selon la légende Dieu lui a demandé de se retirer, elle se nourrit de lait de chèvre.
  • Déotaire, évêque, pour qui est fondé l'évêché d'Aristum, sur le Larzac, neveu de Roricius.

[modifier] Notes

  1. D'autres sources indiquent 450-453: Dom Vaissète indique 450-452 (Il mérita d'être élevé à la charge de préfet des Gaules qu'il occupa durant trois années consécutives, sçavoir l'année 452 et les deux précédentes), mais il semble bien être encore préfet en 453, lors du siège d'Arles par les Wisigoths.
  2. . D'après certains, il s'agit de la fille de Zénon l'Isaurien, alors Maître des milices de l'empire d'Orient. Le mariage, dans lequel Avitus avait servi d'intermédiaire, est célébré à Constantinople et chacun s'efforce de dissimuler aux yeux de Tonance la tare de la famille de son épouse. En ramenant Papianilla à Narbonne, puis à Arles, son père introduit dans la maison une hérétique nestorienne.
  3. Recherches sur les bibliothèques anciennes et modernes, jusqu'à la fondation ... par Petit-Radel, Louis Charles Fran, p.40.
  4. Oeuvres, avec le texte en regard et des notes par J.F. Grégoire et F.-Z ..., par Gaius Sollius Apollinaris Sidonius, p.428
  5. Oeuvres, avec le texte en regard et des notes par J.F. Grégoire et F.-Z ..., par Gaius Sollius Apollinaris Sidonius, p.423
  6. Histoire de France, par Jules Michelet, p.456.
  7. Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche, (1973), p 24
  8. Cf. Dom Devic, dom Vaissète, Histoire générale de Languedoc
  9. Traduction française de : Gregory of Tours. History of the Franks, trans. Ernest Brehaut (extended selections), Records of Civilization 2, (New York: Columbia University Press, 1916)

[modifier] Bibliographie

  • A.H.M. JONES, J.R. MARTINDALE, J. MORRIS Prosopography of the Later Roman Empire T.2 395-527, Cambridge, 1971-1992
  • Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, 1989 [détail des éditions]
  • Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc.
  • The Royal Ancestry Bible Royal Ancestors of 300 Colonial American Families by Michel L. Call (chart 2074) ISBN 1-933194-22-7
  • New England Historic and Genealogical Register 101:112
  • Sidoine Apollinaire, The Letters of Sidonius (Oxford: Clarendon, 1915), pp. clx-clxxxiii
  • Christian Settipani, Continuité Gentilice et Continuité Familiale Dans Les Familles Sénatoriales Romaines A L'époque Impériale, Mythe et Réalité, Addenda I - III (juillet 2000- octobre 2002) (n.p.: Prosopographica et Genealogica, 2002).

[modifier] Lien externe

Quelques membres de sa famille qui sont sénateurs romains

[modifier] Articles connexes

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