Sidoine Apollinaire

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Sidoine Apollinaire (Caius Sollius Apollinaris Sidonius) (430, Lyon - 486, Clermont-Ferrand) est un homme politique gallo-romain, préfet de Rome en 468 et un saint de l'Église catholique, évêque de Clermont en 471, fêté le 23 août. Il est également connu pour son œuvre littéraire (Lettres et panégyriques).

Sommaire

[modifier] Biographie

Sidoine naquit à Lyon, vers l'an 430[1], d'une illustre famille arverne des Gaules, où son aïeul et son père furent préfets du prétoire des Gaules. En 449, il assista à dix-neuf ans, debout à côté de la chaise d'ivoire de son père[2], aux fêtes données à Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère et de Protogène. Il étudia les lettres sous les maîtres les plus habiles, et devint lui-même un des hommes de son temps les plus célèbres dans l'éloquence et la poésie.

Gendre de l'empereur Avitus, arverne comme lui (il avait épousé sa fille Papianilla en 452), il l'accompagna à Rome et prononça son panégyrique devant le Sénat.

Revenu à Lyon après la chute d'Avitus, il y fut capturé par le nouvel empereur Majorien en 457. En raison de sa réputation, celui-ci le traita avec grand respect, et Sidoine prononça son panégyrique en retour, ce qui lui valut d'avoir une statue de bronze élevée sur le Forum et le titre de comte.

En 467, l'empereur Anthémius le récompensa d'un panégyrique composé en son honneur en le nommant préfet de Rome pour l'année 468, et par la suite l'éleva à la dignité de patricien et de sénateur. Il quitta cependant ce poste en cours d'année, suite à la mise en accusation de son ami Arvandus pour trahison envers Rome, et retourna en Gaule.

Là, il fut confronté à la tyrannie du fonctionnaire corrompu Seronatus, dont il obtint finalement la déposition. Pour des raisons plus politiques que religieuses, il fut appelé à succéder à Eparchius sur le siège épiscopal d'Arvernum, aujourd'hui Clermont en 470 (ou 471).

Lors de la prise de la ville par les Wisigoths en 475, il fut emprisonné car il avait pris une part importante avec son beau-frère Ecdicius dans la défense de la ville, qui avait résisté aux assaillants pendant trois années. Il fut cependant bien traité, grâce surtout à son ami Victorius, haut fonctionnaire du roi Euric, et fut restauré dans ses fonctions par le souverain, gouvernant son évêché jusqu'à sa mort qui survint sans doute au cours des années 480.

Ses poèmes et ses lettres nous fournissent un témoignage unique et intéressant sur l'Auvergne du Ve siècle, sur les mœurs et les positions politiques de l'aristocratie gallo-romaine au sein des nouveaux royaumes barbares.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres de Sidoine Apollinaire

  • Carmina (469), recueil de 24 poèmes, dont les célèbres panégyriques (le poème n°2 est celui d'Anthémius, le n°5 de Majorien et le n°7 de son beau-père Avitus) ;
  • Lettres, livre I (469) ;
  • Lettres, livres II à ­IV (477) ;
  • Lettres, livres V à VIII (479) ;
  • Lettres, livres IX (482).

Sidoine a écrit 24 poèmes (Carmina) et neuf livres de lettres, soit 146 lettres (epistulae).

[modifier] Ouvrages concernant Sidoine Apollinaire

  • André Loyen, Sidoine Apollinaire et l'esprit précieux en Gaule. Paris, Les Belles Lettres, 1943.

[modifier] Notes

  1. D'autres soutiennent que la date probable de sa naissance est le 6 novembre de l'an 431. Voir le premier excursus dans la thèse de M. Germain, Essai historique et littéraire sur Sidoine Apollinaire. Montpellier, 1840.
  2. Préfet du prétoire des Gaules de 448 à 449

[modifier] Liens

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[modifier] Liens externes