Wikipédia:Sélection/Christianisme

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Paix de Dieu

Scène de la "communion du chevalier" au revers de façade de la cathédrale de Reims.

La Paix de Dieu est un mouvement spirituel et social des Xe et XIe siècle, organisé par l’Église catholique et soutenu par le pouvoir civil. Son but est d’obtenir une pacification du monde chrétien occidental et de maîtriser l’usage de la violence dans la société.

La dissolution de l’empire carolingien au IXe siècle, et la « mutation féodale » qui l’accompagne, se caractérise par la croissance des exactions commises par les seigneurs. Ceux-ci tentent d’imposer à la paysannerie et au clergé leur protection en échange de revenus ou bien se livrent à des guerres privées qui entraînent de nombreux « dégâts collatéraux ». Mais dans la seconde moitié du Xe siècle, à l’approche de l’an mil, les religieux qui ont su conserver une conduite exemplaire dans le contexte de désordres, ont acquis une grande autorité spirituelle.

S’inspirant des précédents carolingiens, tel le capitulaire de 884 par lequel le roi Carloman alourdit les sanctions contre les rapines et demande aux évêques de les réprimer, ou le concile de Trosly de 909 qui exhorte à la pénitence et a recours à l’anathème, les autorités religieuses du centre de la France imposent la Paix de Dieu. Les évêques et abbés réunissent des conciles qui condamnent les débordements des chevaliers et tentent de moraliser leur conduite. Ce mouvement eut une très grande importance car il aboutit à la définition des droits et devoirs des trois ordres et fonda les bases morales de la société médiévale occidentale.

Lutte du sacerdoce et de l'Empire

Dès la conversion de Constantin au christianisme au IVe siècle s'était posé le problème des relations entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel : il s’agissait de savoir qui dirige au nom de Dieu, le pape ou l’empereur. L'effacement du pouvoir impérial avait dans un premier temps permis au saint pontife d'affirmer son indépendance. Mais, à partir de 962, l'Empereur du Saint-Empire Romain-Germanique prend le contrôle de l'élection pontificale et nomme lui-même les évêques de l'Empire, affirmant la prééminence de son pouvoir sur celui de l'Église. Cependant la main-mise des laïques sur le clergé est telle qu'elle finit par susciter une réaction de l'Église. Commence alors au milieu du XIe siècle la réforme grégorienne. En 1059, le pape Nicolas II réserve l’élection du pape au collège des cardinaux. Puis, en 1075, Grégoire VII affirme dans les dictatus papae qu'il est le seul à posséder un pouvoir universel, supérieur à celui des souverains et leur retire la nomination des évêques. Commence alors une lutte féroce entre la papauté et l'empereur que les historiens ont appelé la « querelle des investitures ». L'épisode le plus fameux en est l'excommunication d'Henri IV et sa pénitence à Canossa pour obtenir le pardon pontifical. À l'issue de ce conflit, le pape parvient à se soustraire à la tutelle impériale. En 1122, par le Concordat de Worms, l'empereur accepte la libre élection des évêques, se réservant le droit de donner aux prélats l'investiture temporelle. Ce compromis marque la défaite de l'Empire.

Le conflit rebondit sous le règne de Frédéric Barberousse avec la lutte du sacerdoce et de l'Empire. Il prend un tour particulièrement violent sous son règne, puis sous celui de Frédéric II. Le Saint-Empire Romain-Germanique en sort très affaibli. La papauté ne parvient toutefois pas plus à imposer sa vision d'une théocratie mondiale.E

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Croisade des Albigeois

La croisade des Albigeois est une croisade proclamée par l'Église catholique contre l'hérésie — principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le XIIe siècle, les textes de l'époque parlent d'hérésie albigeoise sans que cette région soit plus cathare que ses voisines.

Le catharisme était surtout implanté en Occitanie, laquelle était dominée par deux familles, la maison de Toulouse et la maison Trencavel. N'ayant pas réussi à s'entendre pour faire front ensemble, le comte Raymond VI de Toulouse fait amende honorable et se croise, tandis que Raimond-Roger Trencavel se prépare à se défendre contre la croisade. Une fois Béziers et Carcassonne prises et le vicomte Trencavel emprisonné, les croisés désignent l'un des leurs, Simon de Montfort, pour poursuivre la lutte (1209). Cette croisade évolue rapidement en guerre de conquête, d'abord pour le comte de Simon de Montfort, puis après la mort de ce dernier (1218) et l'échec de son fils Amaury, pour le bénéfice de la couronne. Cela n'empèche pas la lutte contre la catharisme, d'abord sous la direction des évêques locaux, puis sous celle de l'Inquisition (à partir de 1233).

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Ordre du Temple

L'Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. Ses membres sont appelés les Templiers.

Il fut créé le 13 janvier 1129 à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête.

Après la perte définitive de la Terre sainte en 1291, l'ordre fut victime de la lutte entre la papauté et Philippe le Bel et fut dissous par le pape Clément V le 22 mars 1312 à la suite d'un procès en hérésie. La fin tragique de l'ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte.