Robert Stewart

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Robert Stewart
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Robert Stewart, 2e marquis de Londonderry, plus connu sous le nom de lord Castlereagh ou viscount Castlereagh, né le 18 juin 1769 à Dublin, mort le 12 août 1822, est un diplomate britannique.

Fils d'un propriétaire terrien, il effectue ses études au St. John's College, Cambridge avant d'entreprendre le tour de l'Europe, comme il est alors de tradition pour les jeunes aristocrates. À l'âge de 21 ans, il entra de bonne heure au Parlement irlandais sous l'étiquette whig. En 1795, il rejoint les tories et soutient William Pitt le Jeune. En 1796, quand son père est nommé comte de Londonderry par George III, il reçoit le titre de courtoisie de viscount Castlereagh.

Il occupe différentes positions au sein des gouvernements Pitt et Addington et en 1807, il est nommé secrétaire d'État à la Guerre et aux Colonies. Nommé gouverneur de l'Irlande, sa terre natale, il y mène une politique autoritaire ; devenu ministre en 1811, il enlève à l'Irlande toute existence politique. En 1812, il reçoit son rôle plus important, le portefeuille de secrétaire d'État aux Affaires étrangères.

Dans les années 1813 et 1814, il contribua puissamment à soulever l'Europe contre la France, il négocie la quadruple alliance avec l'Autriche, la Russie et la Prusse contre la France de Napoléon Ier. Et lorsque Napoléon Ier eut succombé, il fut envoyé en qualité d'ambassadeur auprès des puissances alliées pour traiter de la paix générale : en mars 1814, il représente la Couronne britannique au Congrès de Vienne où il a négocié quelque ententes concernant la Pologne, la Saxe, la Belgique et Gênes. Il est crédité d'avoir inventé la « politique des Congrès ». Son intervention fit interdire par le congrès de Vienne la traite négrière, laquelle déportait les Africains vers l'Amérique en vue d'en faire des esclaves.

Après cette époque, Castlereagh fut rappelé au ministère ; il y soutint le parti Tory, qui a eu des relations amicales avec le roi. Il se rendit par là odieux et souleva les plus vives oppositions. Partisan de la fermeté pendant la crise économique qui secoue la Grande-Bretagne, il soutient en 1817 la suspension de l’Habeas corpus et les mesures répressives qui mènent au massacre de Peterloo en 1819. Castlereagh devient alors très impopulaire ; il est hué à chacune de ses apparitions publiques. Le 12 août 1822, atteint, semble-t-il, de paranoïa, il se suicide en se tranchant la gorge avec un coupe-papier, peut-être par l'effet d'un dérangement du cerveau, des craintes pour poursuites pour homosexualité, ou par suite du chagrin que lui causait le fâcheux état des affaires. Il avait eu pour principal adversaire politique George Canning, qui le remplaça au pouvoir. On a publié à Londres en 1853 ses Lettres, papiers et dépêches.

Lord Byron, qui le détestait, l'accable de ses critiques dans son œuvre, en particulier dans son Don Juan. Il est également mentionné dans The Masque of Anarchy, un poème de Shelley.

[modifier] Bibliographie

  • Antoine d'Arjuzon :Castlereagh, 1761-1822 ou Le défi à l'Europe de Napoléon Tallandier 1995 - ISBN : 2-235-02145-X