Relations franco-polonaises

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Relations franco-polonaises
Pologne France
██ Pologne ██ France

Les relations franco-polonaises datent de plusieurs siècles. La première rencontre a eu lieu en 1154, en Palestine, où des troupes de Henryk, duc de Sandomierz, vinrent aider Baudoin, pendant la première croisade. L'alliance des armées s'avéra symbolique : les deux pays ne se sont jamais affrontés sur un champ de bataille.

Les relations devinrent réellement concrètes quelques centaines d'années plus tard : lors de la Révolution française et du règne de Napoléon. Les Polonais furent alliés de ce dernier et le protégèrent lors de sa retraite de la campagne de Russie. Une grande communauté polonaise s'installa en France au XIXe siècle. Puis, Polonais et Français furent également alliés pendant la période d'entre deux guerres. Les relations officielles se refroidirent pendant la guerre froide et s'améliorèrent de nouveau après la chute du communisme. Actuellement, les deux pays font partie de l'Union européenne.

Sommaire

[modifier] Avant le XVIIIe siècle

Les relations franco-polonaises furent limitées jusqu'au XVIIIe siècle, due à la distance géographique et au manque de participation de la République des Deux Nations dans les guerres d'Europe de l'Ouest. Une exception notable se produira en 1573, quand Henri de Valois (frère du roi Charles IX) fut élu en 1573 roi de la Pologne sous le nom de Henryk Walezy. Les récits racontent le grand étonnement porté par la cour à la vue des grandes moustaches et des costumes des ambassadeurs polonais venus chercher leur roi. Le règne d'Henri ne dura pas longtemps puisqu’en mai 1574, il devint roi de France sous le nom d'Henri III et rentra en France. Tard au XVIIe siècle, le Roi polonais Jean III Sobieski épousa une princesse française, Marie Casimire Louise de la Grange d'Arquien et essaya de forger une alliance franco-polonaise.

[modifier] XVIIIe siècle

Au début de XVIIIe siècle, Stanisław Leszczyński, le roi de Pologne, essaya de continuer les efforts de Sobieski et d'aligner la Pologne avec la France. Après une guerre civile en Pologne (la guerre de Succession de Pologne), il se retira en France. En 1725, sa fille, princesse polonaise Marie Leszczyńska épousa Louis XV et devint ainsi Reine de France.

Alors, en France, l'objectif du Secret du Roy (Louis XV) devient d'influencer les voix et les partis polonais afin d'installer Stanisław Leszczyński puis le prince de Conti sur le trône de Pologne (à l'époque, cette monarchie était élective : le roi étant élu par la noblesse polonaise).

Vers la fin du XVIIIe siècle, la Pologne et la France entrèrent dans une période révolutionnaire, où la Révolution française influença d'une manière importante, les réformes de la Diète de quatre ans en Pologne et la constitution polonaise du 3 mai 1791 en particulier. Cependant, il n'y avait pas d'alliance officielle ; en fait, la France évita délibérément de s'allier avec la Pologne. Les voisins de la Pologne (la Prusse, l'Autriche et la Russie) s'attendant à une telle alliance, et interprétant les réformes polonaises comme des signes de l'influence des Jacobins, se chargèrent des partitions de la Pologne. Ils eurent en conséquence moins de ressources pour s'occuper des événements en France.

[modifier] Époque napoléonienne

La création du duché de Varsovie par Napoléon donna l'impression de ressusciter la Nation polonaise de la tombe politique à laquelle elle fut consignée avec les partitions. Pourtant, la valeur réelle de « l'indépendance » ne fut pas plus importante que de celle du royaume du Congrès qui a émergé du congrès de Vienne. La différence consista au fait que le duché représenta l'espoir de l'indépendance vraie, tandis que le royaume de Congrès fut toujours dans l'ombre de la Russie.

L'autre signification durable du duché est qu'elle rompit avec la vieille Pologne féodale, qui exista toujours, à un certain degré, dans le royaume. Le servage fut supprimé et un code légal moderne, selon le modèle français, fut introduit. Mais la chose véritablement importante était la contribution que la période napoléonienne apporta à la création d'une légende ou d'un mythe national, qui soutint et soulagea les Polonais pendant des décennies. Également, elle contribua à faire en sorte que le reste de l'Europe eut un intérêt constant pour le destin de la Pologne, résultant de l'appui de Bonaparte en 1797 pour la formation des légions polonaises, recrutées parmi des émigrés et d'autres exilés vivant en Italie. L'hymne national polonais, la mazurka de Dąbrowski, est une célébration du commandant de la légion, Jean Henri Dombrowski. Le texte mentionne Napoléon comme modèle de vainqueur. Cependant, ce dernier ne traita pas toujours ses soldats polonais avec une grande considération. Après le traité de Lunéville en 1801, il les envoya en Indes occidentales pour mater la révolte esclave dans la colonie française de Saint-Domingue, futur Haïti. La vaste majorité n'en revint jamais.

[modifier] Grande émigration

La grande émigration était une émigration des élites politiques de Pologne de 1831-1870, en particulier après l'insurrection de Novembre et l'insurrection de Janvier. Depuis la fin du XVIIIe siècle, un rôle important dans la vie politique et culturelle de l'intelligentsia polonaise fut joué par des émigrés. La plupart de ces émigrés politiques s'installèrent en France qui fut considérée par les Polonais, fraîchement influencés par Napoléon, comme bastion de la liberté en Europe.

C'était pendant cette ère que certaines des plus grandes personnalités franco-polonaises ont vécu, comme Frédéric Chopin ou Marie Curie.

[modifier] Période d'entre-deux-guerres

Pendant la période d'entre-deux-guerres, la Pologne et la France furent des alliés politiques et militaires. Cela commença par l'Armée bleue du général Haller qui aida la France dans la Première Guerre mondiale et la mission militaire française en Pologne pendant la guerre russo-polonaise (1919-1921). L'alliance militaire franco-polonaise fut signée en 1921 et continua jusqu'à la campagne de Pologne (1939).

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Vers la fin de 1939, en vue de l'occupation allemande de la Pologne, une nouvelle armée polonaise fut formée en France sous le commandement du général Władysław Sikorski. Parmi les unités polonaises, la 1re division de grenadiers et d'autres. Les relations franco-polonaises furent cependant acidifiées par la réticence française à aider la Pologne. Après la chute de la France, en 1940 les relations bilatérales furent quasiment inexistantes.

[modifier] Guerre froide

Pendant la guerre froide, les relations franco-polonaises ne furent pas chaleureuses, les deux pays appartenant aux côtés opposés du conflit. Cependant, la France fut — encore — l'emplacement d'une communauté polonaise prospère : on peut citer par exemple Kultura et Jerzy Giedroyć. Également, René Goscinny compte parmi les membres éminents de la communauté polonaise en France de cette période.

[modifier] Après 1991

Les relations franco-polonaises se sont améliorées après la chute du communisme.

La France, en tant que membre fondateur de la Communauté européenne, de l'Union européenne, de l'OTAN et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, est l'un des principaux partenaires de la Pologne dans le monde des affaires politiques, économiques, culturelles, scientifiques et technologiques.

Cependant, l'année 2004 a marqué une percée dans les relations bilatérales. Après une période de conflit provoqué par différents accrochages pendant la crise de l'Irak et les négociations de la constitution européenne, les relations se sont améliorées. Depuis l'accession de la Pologne à l'Union européenne le 1er mai 2004, des réunions entre les chefs d'État des deux pays sont organisées annuellement.

La France est le plus grand contributeur d'investissement direct étranger en Pologne. Les principales compagnies françaises présentes en Pologne sont France Télécom, Vivendi, Carrefour, Auchan, groupe Casino, Crédit Agricole et Saint-Gobain.

Une certaine polémique a été provoquée par l'expression « plombier polonais » qui est apparue en France autour de 2005.

On estime que la communauté polonaise en France compte environ un million de membres, concentrés pour la plupart dans la région du Nord-Pas-de-Calais, dans la zone métropolitaine de Lille et du bassin minier autour de Lens et de Valenciennes. Des descendants des mineurs polonais sont également trouvés dans la région parisienne et en Auvergne.

[modifier] Divers

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables, chargée de l'Écologie dans le deuxième gouvernement de François Fillon, descend de la famille du patriote polonais Tadeusz Kosciusko.

[modifier] Sources

[modifier] Notes

[modifier] voir aussi

Relations internationales de la France

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