Luz-Saint-Sauveur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Blason de la ville
Blason de la ville
Luz St Sauveur
Carte de localisation de Luz St Sauveur
Pays France France
Région Midi-Pyrénées
Département Hautes-Pyrénées
Arrondissement Arrondissement d'Argelès-Gazost
Canton Canton de Luz-Saint-Sauveur
Code Insee 65295
Code postal 65120
Maire
Mandat en cours
Alain Lescoules
2008-2014
Intercommunalité aucune
Latitude
Longitude
42° 52′ 21″ Nord
         0° 00′ 02″ Ouest
/ 42.8725, -0.000555555555556
Altitude 677 m (mini) – 3 194 m (maxi)
Superficie 50,38 km²
Population sans
doubles comptes
1 098 hab.
(1999)
Densité 21 hab./km²
Village de Luz St Sauveur, vue prise du Chateau
Village de Luz St Sauveur, vue prise du Chateau

Luz-Saint-Sauveur en occitan Lus e Sant Sauvaire, est une commune du département des Hautes-Pyrénées, dans la région Midi-Pyrénées, en France. Longtemps dénommée simplement Luz, la ville a pris son nom actuel de Luz Saint Sauveur le 9 avril 1962; elle inclut les hameaux des Astès et de Villenave. Ses habitants se nomment les luzéens.

« Charmante vieille ville (...) délicieusement située dans une profonde vallée triangulaire. Trois grands rayons de jour y entrent par les trois embrasures des trois montagnes. Quand les miquelets et les contrebandiers espagnols arrivaient d'Aragon par la Brèche de Roland, ils apercevaient tout à coup à l'extrémité de la gorge obscure une grande clarté, comme est la porte d'une cave à ceux qui sont dedans. Ils se hâtaient et trouvaient un gros bourg éclairé de soleil et vivant. Ce bourg, ils l'ont nommé Lumière, Luz », Victor Hugo

Sommaire

[modifier] Géographie

Le gave de Gavarnie et le gave du Bastan traversent Luz et se rejoignent à l'aval du village pour former le Gave de Pau. Luz s'est bâtie sur le cône de déjections morainiques du torrent de l'Yse, qui rejoint le gave du Bastan au niveau de la ville

De tous temps, l'histoire de la ville (et des villages environnants) a été marquée par des inondations destructrices mais sans perte humaine, qui grâce aux travaux successifs entrepris en amont (digue sur la rive gauche du Bastan décidée en 1905, barrages) sont aujourd'hui heureusement maîtrisées :

  • octobre 1937 : grande crue de 30 m³/sec du Bastan; provoquée par de fortes chutes de neige prématurées, sur laquelle tombe une énorme quantité d'eau, adoucie par un vent du sud particulièrement saharien. Le gave de Gavarnie déborde également et provoque de sérieux dégâts à l'usine électrique de Luz.
  • juillet 1897 : 2 jours de pluie continue sur les neiges encore présentes sur les hauteurs provoquent la fonte rapide de ces dernières. Une crue exceptionnelle s'en suit, le Bastan roulant d'énormes blocs de pierre. La route Barèges-Luz fut emportée sur plusieurs kilomètres, ainsi que la conduite d'eau des thermes de Barzun, qui alimentait le nouvel établissement thermal situé au centre de Luz; celui-ci ne sera jamais plus utilisé et bientôt détruit.
  • 1788 : une digue naturelle à Héas cède sous la pression des eaux; l'énorme vague formée par les flots du lac dévale sur Luz: le pont de Saint-Sauveur est emporté, beaucoup de dégâts sont constatés dans les propriétés riveraines, la plupart des ponts en aval sont fortement endommagés.
  • 20 & 21 juin 1765
  • 18 décembre 1765
  • 4 juin 1762 : crue du Bastan, provoquée par le débordement du lac d'Oncet (avalanches cassant la glace épaisse qui le recouvrait)
  • septembre 1751 : grande crue qui emporte le Pont de Pescadère, construit en 1736
  • 2 juillet 1678 : des pluies torrentielles font enfler le Bastan dans des proportions telles qu'il sort de son lit et en ravage les rives jusqu'à Luz

Toute la vallée de Luz (et plus largement l'ensemble des Pyrénées) se situe dans une zone fortement sensible aux tremblements de terre, dont le plus terrible (intensité MSK=VIII-IX) a été ressenti le 21 juin 1660 dans une zone comprise entre Saint-Savin, Bagnères de Bigorre et Luz et a occasionné de gros dégâts dans la région, une douzaine de victimes ainsi qu'un certain nombre de changements naturels (chaos, nouveaux lacs naturels) en montagne. D'une expansion de plus de quatre cents kilomètres, il a ainsi pu être perçu jusqu'en Vendée où Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche dont l’union venait d’être célébrée ont été les témoins.

Plusieurs fois par an, de petits tremblements de terre dont l'épicentre est plus lointain se font sentir: leur magnitude est en général comprise entre 2 et 2,5 avec cependant quelques séismes plus rares approchant une magnitude de 5 sur l'échelle de Richter.

  • Le dernier en date, dont l'épicentre était très proche de Luz (latitude 42°99 N et longitude 0°05 W) s'est produit le 17 novembre 2006 à 19h19 (magnitude 4,9). La directrice du cabinet du Préfet a déclaré: "Heureusement, il n'y a eu aucun blessé à déplorer, même léger. Aucun dégât important n' a non plus été constaté, le séisme ayant tout juste endommagé deux cheminées dans la région."

[modifier] Histoire

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 2014 Alain Lescoules PS
1977 2001 Claude Massoure PS
1977 Pierre Foyer
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
969 1104 1040 1159 1173 1098
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

Quelques données officielles (recensement de 1999) permettent de mieux comprendre l'activité de la ville (commerces, services publics, pôle touristique, très peu d'agriculture)

  • Taux d'activité (population en âge de travailler, ayant un emploi) : 39%, dont 45% sont des femmes
  • Le chômage touche 7,5% de la population active totale avec une sur-représentation dans la tranche d'âge 15-24 ans (8,6%) et chez les femmes (9,4%)
  • Type d'activité : 76% emploi salarié , 19% fonction publique, 35% emploi précaire (CDD, stages, intérim, apprentissage, contrats aidés) et ... 4 agriculteurs
  • Activité saisonnière : 192 emplois saisonniers sur le pôle touristique de Luz durant l’été 2005.
  • Localisation : 70% travaillent et résident à Luz
  • 8% de la population est scolarisée (87 personnes)
  • Niveau d'études de la population non scolarisée : 9,5% n'ont aucun diplôme, 33% ont au moins le Baccalauréat ou un Brevet Professionnel et 4,4% ont un diplôme de l'enseignement supérieur

La zone d'activités de Souscatets comprend :

  • un abattoir
  • le S.I.V.U. (syndicat intercommunal à vocation unique) possède 2 centrales électriques: une centrale thermique (Souscastets) et une centrale hydraulique (L’Yse) et emploie 7 agents

Un casino présent historiquement dans la ville et récemment rénové proposait une Boule et 40 machines à sous et employait 18 personnes. Il a été fermé pour raison économique le 16 août 2006.

Une campagne de publicité dans le métro parisien sur le thème "Depuis Luz , vous embrassez les Pyrénées" a eu lieu en juillet 2006.

[modifier] Culture

  • Tous les étés, au mois de juillet, a lieu le festival jazz à Luz
  • Créée en novembre 2000 sur une initiative conjointe de la Mairie et de la Maison de la Vallée, radio de catégorie A non commerciale et de type associatif, Fréquence Luz (99.6) émet tous les jours en direct de 8 h30 à 10 h, de 12 h à 13 h et de 17h30 à 19h

[modifier] Sport

[modifier] La station de ski Luz-Ardiden

Icône de détail Article détaillé : Luz-Ardiden.

Elle a été imaginée en 1966 par les élus locaux de cinq communes: Luz-Saint Sauveur, Grust, Sazos, Sassis et Viscos. Les travaux ont commencé avec l’ouverture de la route depuis Grust en 1970. La première ouverture de la station a eu lieu le 16 janvier 1975 sur le site du Béderet avec deux téléskis ! Le secteur d’Aulian a été ouvert la saison suivante avec les téléskis Turon 1 et Pourtère 1 et 2

Située à 12 kilomètres du centre-ville, Luz-Ardiden (altitude 1700-2500 m) s'étend aujourd'hui sur un domaine de 100 hectares et propose 60 kilomètres de pistes balisées tous niveaux ainsi que les équipements les plus modernes (2 télésièges débrayables 6 places, 65 canons à neige, un tapis pour débutants de 135 mètres de long). Un accident mortel viendra toutefois l'endeuiller (6 morts, 25 blessés graves) le 1er mars 1987. La rupture du massif d'ancrage du pylône d'arrivée de la gare du télésiège de la Caperette, inauguré en début de saison, avait projeté au sol une cinquantaine de nacelles.

[modifier] Le Tour de France

Il fait régulièrement étape à Luz, et la longue montée à la station de ski (col hors catégorie) en fait une étape très convoitée depuis sa 1re apparition au programme du Tour en 1985 et la rude bataille qu'y mena Bernard Hinault pour conserver son maillot jaune . Richard Virenque y gagna en 1994 après une longue échappée solitaire.

[modifier] Randonnées pédestres

Le village de Luz Saint Sauveur est un formidable point de départ pour de nombreuses activités car il se trouve au carrefour de plusieurs vallées : la vallée de Luz, la vallée de Barèges et la vallée de Gavarnie. En voiture Barèges est à une vingtaine de minutes et Gavarnie à une demi heure environ. On peut aussi rejoindre Cauterets via Pierrefite en moins d'une heure l'été.

On pourra donc visiter la zone du Néouvielle du côté de Barèges ou aller randonner dans les cirques de Gavarnie ou de Troumouse au choix.

Mais on trouve aussi de nombreuses randonnées intéressantes sans trop s'éloigner du village : Lac de Bastampe, Pic de Viscos, Lacs d'Ardiden, Pic d'Ardiden

[modifier] Autres

De nombreux sports peuvent être pratiqués grâce aux installations de la ville :

  • Parc accrobranche « En chêne et frêne »
  • Saut à l'élastique depuis le pont Napoléon
  • Piscine municipale (non couverte)
  • Tennis : plusieurs courts en terre battue; un tournoi ouvert à tous est organisé tous les étés
  • Mur d'escalade à Saint-Sauveur
  • Via ferrata

[modifier] Personnages célèbres

  • Bernard Druène (1896-1991) : militaire au grade de colonel, mais aussi homme de culture et historien des Pyrénées
  • Paul Mounicq(1887-1964) : joueur de Rugby à XV aux 9 sélections en Equipe de France et champion de France en 1912

[modifier] Monuments et lieux historiques

  • Eglise dite des Templiers (Hospitaliers de St Jean en fait) construite aux XIIe et XIIIe siècles . Au XIVe siècle, les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem ont construit des remparts autour de l’église pour protéger les habitants de Luz des attaques des bandits espagnols appelés « les Miquelets ». A cette époque un grand fossé entourait l’église, un pont-levis permettait de le franchir. Quelques années plus tard, la chapelle Notre Dame de la Pitié a été édifiée à l’intérieur des remparts pour demander à Dieu de mettre fin à une épidémie de peste noire qui a ravagé le pays Toy vers 1650. En 1865, une nouvelle porte a été ouverte pour faciliter l’entrée. Plus récemment une nouvelle tribune a été construite
  • Château Sainte Marie: (ruines) . Perché au sommet d'un éperon rocheux, ce château a constitué au cours des siècles un véritable lieu stratégique pour la vallée mais aussi un lieu de refuge pour les populations. Sa construction date du Xe siècle par les Comtes de Bigorre. Au XIVe siècle, ce furent les Hospitaliers de Saint Jean puis plus tard les Chevaliers de Malte qui l'occupèrent. Ensuite les Anglais en prirent possession jusqu'au moment où le Comte de Clermont en 1404, aidé des habitants de la vallée commandés par Aougé de Coufitte les en chassa et mit ainsi un terme à l'occupation anglaise de la vallée. Le Château fut ensuite peu à peu abandonné. Sa restauration fut entreprise dans les années 80 sauvegardant ainsi un des vestiges les plus marquants de l'histoire de la vallée.
  • Chapelle Solférino: cette chapelle avec sa tour byzantine a été reconstruite en 1859 sur les ordres de l'Empereur Napoléon III, sur les ruines de l'antique chapelle Saint Pierre dont la construction remontait aux temps où St Jacques évangélisait le nord de l'Espagne. Pendant longtemps, son prêtre y bénissait les troupeaux au départ vers les hauts pâturages de la montagne.
  • Pont Napoléon : Napoléon III s'éprît des Pyrénées et fit plusieurs séjours de cure en compagnie de l'impératrice Eugénie. Sa grande œuvre à St Sauveur sera la concrétisation d'une idée qui lui est chère : relier, grâce à un pont, les deux rives du Gave de Pau. D'abord "américain", puis en "fil de fer", on se décidera finalement pour un pont en pierre d'une seule arche. Commencés immédiatement, sous la houlette de M. Bruniquel, ingénieur des Ponts et Chaussées, les travaux dureront deux ans et seront terminés en juin 1861. Le tablier du pont a 68 mètres de longueur, et est situé à 63 m. au-dessus du Gave. L'arc qui le soutient a 42 m. de diamètre. La voûte repose directement sur les rochers à pic qui bordent le Gave. La hauteur du niveau de l'eau à la naissance de la voûte est de 40 m.; elle est de 63 m. à la clé de voûte et de 65 m. au niveau du pont.

Pour perpétuer le souvenir du séjour de l'Empereur et de ses bienfaits, la Commission Syndicale de la Vallée de Barèges fit élever une colonne de 12 m. de hauteur, surmontée d'un aigle colossal, à l'extrémité orientale du Pont. La colonne, formée de 14 anneaux, est en pierre de Lourdes. L'aigle fut fait à la marbrerie de Bagnères. La hauteur totale est de 14 m. La colonne porte l'inscription :

"A leurs Majestés impériales Napoléon III et l'Impératrice Eugénie, les habitants de LUZ St SAUVEUR reconnaissants".

Le pont sera livré à la circulation en 1861 et Napoléon III reviendra le contempler en septembre 1863.

  • Les Autres ponts sur le gave de Gavarnie: ils ont été souvent détruits par les inondations mais systématiquement reconstruits ; le pont de la Hiélandière (fileuse) fut surmonté d'un petit obélisque en 1809 avec cette inscription " la vallée de Barège à la Reine Hortense"
Ancien panneau signalétique des thermes sur la route nationale
Ancien panneau signalétique des thermes sur la route nationale
  • Thermes de Saint-Sauveur: exploités depuis le XVIe siècle, très fréquentés par la haute société au XIXe siècle pour des séjours de cures (duchesse d'Angoulême et de Berry, Impératrice Eugénie, aristocrates anglais), ils sont recommandés encore aujourd'hui pour les affections gynécologiques, en phlébologie et ORL grâce à leur eau thermale à la température naturelle de 33° riche en gaz rares, sels minéraux et soufre. Ils ont été entièrement rénovés en 1995 et pourvus d'un espace de remise en forme ouvert été comme hiver. En 2004, celui-ci s’est étoffé d’un spa en balcon sur le gave de Gavarnie et d’un hammam en pierre au charme oriental.

[modifier] Références

  • Hippolyte Taine (1828-1893): le "voyage aux Pyrénées", 1858 . Illustrations de Gustave Doré
  • Victor Hugo (1802-1885) a séjourné dans la vallée du 30 août au 1° septembre 1843. Il est descendu à Luz chez Madame Souberbie. De sa chambre, l’écrivain a dessiné l’église de Luz et le Chateau Ste Marie
  • De nombreux photographes ont immortalisé les Pyrénées, et en particulier Luz en raison de ses nombreux édifices architecturaux: ainsi le Comte Henri de Lestrange (1853-1926), membre de la société d'excursion des amateurs de photographie et de la société française de photographie, administrateur de compagnies d'assurance et conseiller général de la Charente , Henri Heuzé (1851-1927), membre actif de la société française d'archéologie (secrétaire général en 1919) ou Séraphin-Médéric Mieusement (1840-1905), photographe itinérant pour la Commission des monuments historiques qui souhaitait "dresser une liste définitive des édifices dont la conservation présente un véritable intérêt au point de vue de l’art".

[modifier] Jumelages

Elle est jumelée depuis février 1977 avec la ville bavaroise de Höchberg (Maire : Peter Stichler ; plus d'informations sur le site officiel de la ville).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Luz-Saint-Sauveur.