Hortense de Beauharnais

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Hortense de Beauharnais par François-Pascal-Simon Gérard
Hortense de Beauharnais par François-Pascal-Simon Gérard

Hortense Eugénie Cécile de Beauharnais, princesse française, reine de Hollande (1806-1810), duchesse de Saint-Leu (Saint-Leu-la-Forêt) (1814), née le 10 avril 1783 à Paris et morte le 5 octobre 1837 au château d'Arenenberg dans le canton de Thurgovie, était un membre de la famille impériale française.

[modifier] Biographie

Fille de Joséphine de Beauharnais et de son premier mari le vicomte Alexandre de Beauharnais, elle a pour beau-père l'empereur Napoléon Ier, qui épouse sa mère en 1796, après la mort sur l'échafaud du vicomte en 1794.

Elle entre à douze ans dans la pension de Mme Campan puis fréquente à sa majorité la haute société consulaire. Après le mariage de sa mère avec Napoléon le 8 mars 1796, celui-ci décide d'adopter Hortense et son frère aîné, Eugène.

Joséphine, qui tient à ce qu'une nouvelle union scelle l'alliance des familles Bonaparte et Beauharnais, fait marier sa fille, Hortense, le 4 janvier 1801 à Louis Bonaparte (1778-1846), l'un des frères cadets du Premier Consul. La cérémonie est célébrée par le cardinal Caprara, rue de la Victoire. Hortense devient ainsi la belle-sœur de sa mère. Le couple a trois fils :

En 1804, ils font l'acquisition du château de Saint-Leu, qu'elle conserve jusqu'en 1815 et où elle donne des fêtes brillantes.

Louis devenant roi de Hollande en 1806, elle-même devient reine de Hollande (d'où son surnom La Reine Hortense). Elle règne jusqu'en 1810, date à laquelle le royaume de Hollande est annexé par Napoléon Ier.

Le mariage se révèle désastreux : Hortense est follement éprise de Duroc (certains prétendent qu'ils ont même été amants), tandis que Louis souffre d'une obsession de la persécution et d'une maladie vénérienne jamais soignée.

Belle, séduisante et intelligente, Hortense tombe amoureuse de Charles de Flahaut, aide de camp de Murat et fils naturel de Talleyrand. Elle en a un fils naturel, Charles (1811-1865), futur duc de Morny.

Pendant la Première Restauration, elle flirte quelque temps avec le tsar Alexandre Ier de Russie. À sa demande, Louis XVIII la fait duchesse de Saint-Leu.

Fidèle à l'Empereur pendant les Cent-Jours, elle est contrainte de gagner la Suisse en 1817 où elle élève seule ses fils. Grâce à la succession de sa mère et à l'intercession de son frère, gendre du roi de Bavière, elle dispose d'une fortune de 3 millions qui lui assure un revenu confortable de 120 000 francs.

Elle perd son fils Napoléon-Louis pendant la révolte italienne en mars 1831. Peu après, à la fin d'avril 1831, elle se rend à Paris et, par l'entremise du général d'Houdetot, aide-de-camp de Louis-Philippe et ancien ami d'Eugène de Beauharnais, elle obtient une entrevue secrète avec le roi, qui n'oublie pas qu'elle est intervenue en faveur de sa mère, la duchesse d'Orléans, et de sa tante, la duchesse de Bourbon, durant les Cent-Jours. Il est probable qu'elle voulait discuter des conditions d'un établissement durable en France pour elle et pour son fils ; on a évoqué une possible élévation de Louis-Napoléon à la pairie avec le titre de duc de Saint-Leu. Quoi qu'il en soit, après avoir assisté avec son fils, le 5 mai 1831, jour du dixième anniversaire de la mort de l'Empereur, au défilé des bonapartistes venus en pèlerinage à la colonne Vendôme depuis les fenêtres de l'hôtel où elle est descendue rue de la Paix, elle repart rapidement pour l'Angleterre[1]. Elle ne reviendra plus en France puisque la loi d'exil du 10 avril 1832 frappera également les membres de la famille Bonaparte.

En 1836, son dernier fils, Louis-Napoléon est arrêté et expulsé vers les États-Unis à la suite de sa tentative de soulèvement de Strasbourg. Gravement souffrante, Hortense l'informe de sa maladie. Il rentre aussitôt, juste à temps pour assister à la mort de sa mère le 5 octobre 1837. Toute sa vie, le futur Napoléon III garda dans son portefeuille la dernière lettre d'Hortense. Comme elle le souhaitait, elle est enterrée près de sa mère à l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.

[modifier] Joaillerie

Le diamant HORTENSIA Ce diamant de couleur pêche a été baptisée du nom de Hortense de Beauharnais. Le diamant HORTENSIA avait fait partie des bijoux de la couronne française depuis que Louis XIV l'avait acheté. On peut l'admirer au Louvre à Paris. Son poids est de 20 carats.

[modifier] Notes et références

  1. Source : Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Fayard, 2002, pp.770-771