Lit (mobilier)

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Un lit est un meuble utilisé principalement pour dormir. On s'y allonge pour se détendre ou se reposer, on s'y assied pour lire, et on s'en sert pour les activités sexuelles. Mais aussi pour naître (le lit de travail à l'hôpital) et pour mourir.

Le lit Tableau de Toulouse-Lautrec (1892).
Le lit
Tableau de Toulouse-Lautrec (1892).

Sommaire

[modifier] Description

Les lits ont connu des formes et des tailles différentes. Les premiers sont faits d'un empilement de paille. Ils sont par la suite surélevés pour éviter la poussière, le froid et les rats, vecteur de maladies comme la peste. La monture du lit peut être faite de bois ou de métal. Celle-ci encadre un sommier fait de lattes de bois ou de métal et pouvant être muni de ressorts.

[modifier] Lits, literie et couchages

Icône de détail Article détaillé : literie.

[modifier] Dans l'Antiquité

Les riches Romains mangeaient sur des couches et dormaient de même, au besoin, recouverts de draps de lin. Plus généralement, on dormait sur de simples tapis ou nattes faits de fibres, de laine ou de crin, en se couvrant de couvertures faites de feutre ou de laine, éventuellement agrémentées de cotonnades, de fourrures ou même de soieries (selon la bourse et le climat).

[modifier] Du Moyen Âge à la révolution industrielle

Les lits étaient de simples caisses de bois garnies (ou non), plus tard recouvertes d'un matelas. Originellement ce sont des sacs, faits de paille pour la majorité, de plumes pour les plus riches. Au fil du temps, le fourrage est remplacé par des textiles ; depuis le coton jusqu'aux fibres artificielles.

  • Les plus fortunés dormaient sur des matelas faits de lin (comme les draps) et bourrés de duvet d'oie ou de canard, dans des lits de bois à baldaquin.
  • Les classes moyennes dormaient sur des matelas faits d'un feutre fin (comme les draps) et bourrés de laine de mouton cardée, de crin ou de plume d'oie ou de plume de canard. Si les lit-armoires sont très en vogue dans certaines régions françaises (Bretagne, Poitou, Auvergne), il faut généralement se contenter de simples banquettes, parfois garnies de bas flancs.
  • Les plus pauvres dormaient souvent tout habillés sur des litières faites de foin ou sur des matelas posés à même le sol, faits d'un sac de bure, bourré de paille de blé ou de son (les fameuses paillasses) de copeaux de bois ou de feuilles de fougère. Ces matériaux, sains mais rustiques, avaient l'avantage d'absorber l'humidité et d'isoler des sols froids. Ils apportaient donc un certain confort. Dans les fermes, on dormait le plus près possible de l'âtre, dans la salle commune.

[modifier] À la Renaissance

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[modifier] De la révolution industrielle à nos jours

L'emploi du sommier, qui n'était au départ qu'un simple treillis de branches entrelacées, tend à se généraliser. On en trouve à lattes, à ressorts, à treillis de toile. Si la forme des lits a suivi les modes et styles (Louis XV, Empire, Louis-Philippe, bateau), la nouveauté consiste surtout à employer de nouveaux matériaux. L'emploi du fer et de l'acier concurrence le bois et le cuivre et permet en outre la fabrication de ressorts hélicoïdaux ou à boudins qui augmentent le confort du couchage. Le coton prend une place prépondérante pour les draps et les enveloppes de couettes ou de matelas. Accessoirement, le kapok remplit duvets et matelas bon marché. À partir de 1900, avec l'introduction des fibres de viscose (fibranne, mais aussi rayonne ou soie artificielle) les fibres synthétiques tendent à prendre une place prépondérante .

[modifier] Le lit de la révolution industrielle à nos jours

Ces meubles, qui étaient plutôt petits (à la taille des gens mais aussi pour mieux garder la chaleur) tendent à s'agrandir.

  • À côté des lits traditionnels, apparaissent le lit cage et le cosy mais aussi les lits escamotables : canapé transformable, fauteuil-lit, lit vertical, lit gigogne, lit à plateau mobile, et pour les scouts et les soldats, les lits de camp qui ont l'immense avantage de pouvoir se transformer facilement en brancards.
  • Pour les enfants, le traditionnel lit à barreaux verticaux est suivi du lit en toile, matelassé, pliable (le lit-valise).
  • Dans les hôpitaux, on trouve les lits électriques, sur coussin d'air ou flottant sur un coussin d'eau, très utiles aux grands brûlés et aux polyaccidentés.

[modifier] Les matelas

Ils sont en coton ou en fibres synthétiques :

  • Matelas à ressorts, remplis de laine ou d'un mélange crin-laine.
  • Matelas en mousse de polyester.

[modifier] Couvertures

  • Couvertures proprement dites, en laine (mouton, mohair) mais le plus souvent en matières synthétiques (acrylique, polyamide, polyester)
  • Couettes et housses de couettes.
  • Édredons, courtepointes, couvre-pieds.
  • Couvre-lits : jeté de lit, dessus-de-lit.

[modifier] Draps

Ils sont faits de coton, de lin, de métis (tissu réalisé avec une chaîne en coton et une trame en lin, avec un minimum de 40% de lin), de soie ou de matières synthétiques.

[modifier] Normes actuelles

La plupart des pays ont adopté des dimensions standard pour les matelas. Les matelas de ratio 2:1 sont le standard des pays anglo-saxons.

  US UK Europe
Simple 1 × 1,9 0,9 × 1,9 0,9 × 2
Double 1,35 × 1,9 1,35 × 1,9 1,4 × 2

Dimensions en mètres.
En France, un lit à une personne doit faire 0,90m en largeur et 1,80 en longueur. Il n'existe pas de normes pour la hauteur, dans l'armée 0,70 pour les hommes de troupes, 0,90 pour les cadres[1].

[modifier] Notes

  1. Dans la brigade franco-allemande, il y avait un problème de standard entres les couettes germaniques et les draps et couvertures françaises.

[modifier] Autres couchages

[modifier] Les berceaux

Le berceau ou petit lit était un lit miniature. Parfois fait de barreaux doublés à l'intérieur d'un tissu de laine (le molleton) et surmonté d'un léger baldaquin.

[modifier] Accessoires

bouillotte (~ 1925)
bouillotte (~ 1925)
bouilottes nouvelles
bouilottes nouvelles

[modifier] Accessoires de chauffage

Aux siècles passés, les demeures étaient fort mal chauffées et il était indispensable de réchauffer un lit glacial avant d'y entrer. Pour cela, on utilisait :

  • les bouillottes, en vessie de porc puis en caoutchouc, remplies d'eau très chaude, placées au pied du lit
  • les bassinoires de cuivre, remplies de braises, avec lesquelles on repassait les draps
  • le moine, sorte de bassinoire qui s’accrochait sous le lit
  • des briques laissées au four, puis entourées de gros chiffons et placées dans le lit

[modifier] Moustiquaires

Faites de tulle, imprégnées ou non d'insecticide, elles sont fort utiles sous les climats tropicaux.

[modifier] Descentes de lit

Elles sont faites de laine, rarement de fourrure, puis de coton ou de nylon.

[modifier] Oreillers et polochons

Les oreillers étaient à l'origine de simples coussins et les polochons ou traversins une enveloppe remplie de plumes ou de vieux chiffons.

[modifier] Tenues de nuit

Traditionnellement, hommes et femmes portaient une chemise de nuit, un bonnet et des chaussettes de nuit en laine très fine puis en coton. Aujourd'hui, hommes et femmes portent un pyjama en coton ou en fibres synthétiques. Les femmes portent aussi des nuisettes. Certains portent encore, au lever, veste d'intérieur, robe de chambre et « sortie de lit » en coton, en laine ou en soie.

[modifier] Anecdotes

[modifier] Proverbes

  • Comme on fait son lit on se couche.
  • Qui dort avec des chiens attrape des puces.
  • Le lit est une bonne chose, si l'on n'y dort, on s'y repose.
  • Le lit est l'écharpe de la jambe.
  • Au lit et à la chandelle, laide vaut presque autant que belle.
  • Femme qui rit, à moitié dans ton lit.
  • La table remet, le lit repose.
  • Même si les yeux ne dorment pas, au lit les os se reposent.
  • Mieux vaut bon sommeil que bon lit.
  • Qui chante au lit et siffle à table, s'il n'est pas sot, il ne s'en faut de guère.

[modifier] Citations

Ma belle si tu voulais, nous dormirons ensemble
dans un grand lit carré…
Dans le mitan du lit coulerait une rivière.
Tous les chevaux du Roy pourraient y boire ensemble.
[...] Qu'il soit de marbre ou de sapin
Quand au lit qui sera le mien
Dans le néant ou la lumière
Je veux qu'on ne le fasse point
Et qu'on y laisse un petit coin
Pour un ami que j'ai sur terre
Cet ami que je laisserai
Quand il me faudra dételer
Pour l'aventure ou la poussière
Ce frère de mes longues nuits
Et que l'on appelle l'ennui
Au fond du lit des solitaires
Le lit
Quand s'endort le mystère
Sans bruit
Dans la vie passagère
  • 90% des gens naissent et meurent au lit, on y passe en moyenne 30 ans de sa vie. On aurait donc grand tort à négliger ce mobilier. (Henri Mondor)

[modifier] Le lit en argot

Le pucier ~ Le plumard, la plume, le plumzingue ~ Le pieu, le pieutard ~ Le pageot ~ Le paddock.

[modifier] Lien externe