Lambert Adolphe Jacques Quételet

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Adolphe Quételet
Adolphe Quételet

Lambert Adolphe Jacques Quételet, né à Gand le 7 février 1796 et mort à Bruxelles le 17 février 1874, est un mathématicien, astronome, naturaliste, statisticien et sociologue belge, précurseur de l'étude démographique et fondateur de l'Observatoire royal de Belgique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Reçu docteur en sciences mathématiques à l'université de Gand en 1819 pour un thèse sur la théorie des sections coniques, il enseigne les mathématiques à Gand et à Bruxelles. En 1823, il poursuit des études d'astronomie à l'Observatoire de Paris où il côtoie François Arago et Alexis Bouvard. Il est influencé par Laplace, Poisson et Fourier avec qui il étudie les statistiques qu'il élèvera au rang de science. Il préside par ailleurs le premier congrès international de statistique se tient à Bruxelles en 1853.

En 1828, il réussit à persuader les autorités et à lever des fonds publics et privés pour créer à Bruxelles un observatoire qu'il dirige à partir de 1832. Pendant la Révolution belge de 1830, il visite les observatoires italiens. En 1834, il devient secrétaire permanent de l'Académie royale de Belgique.

Adolphe Quételet a crée plusieurs sociétés et journaux de statistique, dont les Transactions of the Statistical Society of London en 1837. Il fut particulièrement impliqué dans la création d'une coopération internationale entre statisticiens.

Il est inhumé au cimetière de Bruxelles.

[modifier] Contributions

[modifier] Psychologique

Quételet a fondé l’approche différentielle en psychologie. Avec Francis Galton, il a montré que les différences entre les individus se repartissent habituellement selon la courbe de Gauss. Le caractère mesuré est expliqué par la rencontre d’un très grand nombre de facteurs simples repartis dans la population selon les lois de la probabilité.

[modifier] Mathématique

Il est l'auteur avec Dandelin des théorèmes qui relient les définitions de coniques (sections planes d'un cône) avec celle d'ellipse (hyperbole), ensemble des points dont la somme (différence) des distances à deux points fixes est constante, ainsi que celle des trois coniques définies comme ensemble des points dont le rapport des distances à un point (foyer) et une droite (directrice) est une constante appelée excentricité. Ces théorèmes sont connus aussi sous l'appellation de « théorèmes belges ».

Quételet fut le premier à utiliser la courbe normale autrement que comme répartition d'erreurs, entre autres dans des méthodes de moindres carrés.

[modifier] Statistique

Dans Sur l'homme et le développement de ses facultés, essai d'une physique sociale, Quételet présenta sa conception de « l'homme moyen » comme valeur centrale autour de laquelle les mesures d'une caractéristique humaine étaient groupés suivant une courbe normale. L'homme moyen est une réalité sui generis, différente des individus. Quetelet s'oppose ainsi au nominalisme de Guillaume d'Ockham. Quetelet distingue trois types de moyennes, reprises par Adolphe Bertillon : la moyenne objective, qui correspond à un objet réel, soumis à un certain nombre de mesures ; la moyenne subjective, résultat du calcul d’une tendance centrale, dans le cas où la distribution obéit à la loi binomiale (courbe de Gauss) ; le troisième cas, qui ne mérite pas vraiment le nom de moyenne, s’appelle moyenne arithmétique, afin de marquer le fait que c’est une pure fiction, n’obéissant pas à la loi binomiale (la hauteur des toits d’une rue), ne justifiant pas la création d’un type moyen.

Ses études sur la consistance numérique des crimes suscitèrent une large discussion entre liberté et déterminisme social. Pour son gouvernement, il rassemblait et analysait les statistiques sur le crime et la mortalité, améliorant ainsi le système de recensement. Il apporta des améliorations dans les prises de sanctions. Son travail suscita d'ailleurs une grande controverse parmi les sociologues du XIXe siècle.

On lui doit le système de mesure internationale de l'obésité, connu sous le nom d'indice de Quételet, ou encore Indice de masse corporelle.

[modifier] Astronomie

À l'observatoire de Bruxelles, il travailla sur les données géophysiques et météorologiques. Il étudia les pluies de météores et établit des méthodes de comparaison et d'évaluation des données.

[modifier] Principales publications

  • Relation d'un voyage fait à la grotte de Han au mois d'août 1822, par MM. Kickx et Quételet (1823)
  • Recherches sur la population, les naissances, les décès, les prisons, les dépôts de mendicité, etc., dans le royaume des Pays-Bas (1827) Texte en ligne
  • Recherches statistiques sur le royaume des Pays-Bas (1829) Texte en ligne
  • Astronomie élémentaire (1834)
  • Sur l'homme et le développement de ses facultés, ou Essai de physique sociale (2 volumes, 1835) Texte en ligne 1 2
  • De l'influence des saisons sur la mortalité aux différens âges dans la Belgique (1838)
  • Catalogue des principales apparitions d'étoiles filantes (1839)
  • Sur l'emploi de la boussole dans les mines (1843) Texte en ligne
  • Sur le climat de la Belgique (2 volumes, 1845-1851) Texte en ligne 1 2
  • Du système social et des lois qui le régissent (1848)
  • Sur la statistique morale et les principes qui doivent en former la base (1848)
  • Mémoire sur les lois des naissances et de la mortalité à Bruxelles (v. 1850)
  • Mémoire sur les variations périodiques et non périodiques de la température, d'après les observations faites, pendant vingt ans, à l'observatoire royal de Bruxelles (1853) Texte en ligne
  • Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges (1864)
  • Météorologie de la Belgique comparée à celle du globe (1867) Texte en ligne
  • Sciences mathématiques et physiques au commencement du XIXe siècle (1867) Texte en ligne
  • Sur la physique du globe en Belgique (v. 1869) Texte en ligne
  • Anthropométrie, ou Mesure des différentes facultés de l'homme (1870)
  • Sur les anciens recensements de la population belge (s. d.) Texte en ligne
  • Théorie des probabilités (s. d.)

[modifier] Philatélie

La Régie des postes belges a émis le 16 décembre 1974 un timbre-poste en commémoration du centenaire de la mort d'Adolphe Quetelet. Le timbre d'une valeur de dix francs a été réalisé d'après une œuvre du peintre Joseph-Denis Odevaere.



Quételet est l'abréviation botanique officielle de Lambert Adolphe Jacques Quételet.
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[modifier] Liens externes