Gand

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Drapeau communal Gand
(nl) Gent
Armoiries Situation de la ville au sein del'arrondissement de Gand et dela province de Flandre orientale
Géographie
Pays Belgique
Région Drapeau de la Région flamande Région flamande
Communauté Drapeau de la Communauté flamande de Belgique Communauté flamande
Province Province de Flandre-Orientale
Arrondissement Gand
Coordonnées 51°03′N 03°44′E / 51.05, 3.733
Superficie km²
Données sociologiques (source : statbel.fgov.be)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
Pyramide des âges
– 0–19 ans
– 20–64 ans
– 65 ans et +
(01/01/2004)
18,76%
63,02%
18,22%
Étrangers 16 946 (01/07/2005)
Économie
Politique
Bourgmestre Daniël Termont (sp.a)
Majorité sp.a-Spirit-VLD-
Sièges
sp.a-Spirit
VLD
Vlaams Belang
CD&V
Groen!
51
17
11
9
8
6
Sections de commune
Section Code postal
Gand
Mariakerke
Drongen
Wondelgem
Mont-Saint-Amand
Oostakker
Desteldonk
Mendonk
Sint-Kruis-Winkel
Gentbrugge
Ledeberg
Afsnee
Westrem-Saint-Denis
Zwijnaarde
9000
9030
9031
9032
9040
9041
9042
9042
9042
9050
9050
9051
9051
9052
Autres informations
Gentilé Gantois(e)
Zone téléphonique 09
Code INS 44 021
Site officiel www.gent.be

Gand (en néerlandais Gent) est une ville et commune flamande de Belgique située au confluent de la Lys et de l’Escaut, chef-lieu de la province de Flandre-Orientale. Elle est depuis 1559 le siège de l'évêché de Gand. C'est une des plus grandes villes de Belgique (communes belges les plus peuplées), et, par le nombre d’habitants, la deuxième ville de Flandre, après Anvers.

Capitale de l'ancien comté de Flandre, ville natale de Charles Quint, elle connut une période de floraison, tant économique que culturelle, aux XIVe et XVe siècles. De cette époque, mais aussi d’autres périodes, Gand garde de nombreux et somptueux monuments, qui font de cette ville un centre touristique de tout premier plan.

Si autrefois Bruges fut parfois sa rivale, c’est aujourd’hui en concurrence avec Anvers que Gand revendique le titre de capitale officieuse de la Flandre — officieuse et non officielle, car c’est Bruxelles que l’autorité flamande s’est choisi pour siège de ses institutions politiques. Comparer Anvers et Gand, en donnant des points à l’une et l’autre ville, peut paraître un exercice vain et puéril, mais livre quelques points de repère susceptibles de cerner l’importance de Gand à l’échelle de la région flamande.

Gand doit certes s’incliner devant Anvers au plan démographique d’abord (env. 200 mille habitants, contre 450 mille à Anvers), puis au plan industriel ; cependant la municipalité, de concert avec l’autorité flamande et avec les établissements gantois d’enseignement supérieur —université et «hautes écoles» —, s’est appliquée, et est parvenue, à placer Gand au premier rang mondial dans certains domaines de pointe, notoirement les biotechnologies, en constituant des pôles d’excellence et ce qu’en Flandre il est de coutume d’appeller des incubateurs d’entreprises, à l’interface du savoir, de la créativité et de l’entreprenariat, dans un certain nombre de lieux spécialement aménagés à cet effet. La présence en ses murs d’une université, plus ancienne que celle d’Anvers — avantage peut-être décisif —, et au rayonnement plus grand, n’est pas étrangère à cette vitalité intellectuelle et entrepreneuriale : nombreuses sont les entreprises créées par essaimage et transfert de technologie à partir de l’université gantoise.

Certes aussi, le port de Gand, avec un trafic de 25 millions de tonnes en 2007, reste loin derrière celui d’Anvers (180 millions de tonnes), mais un accord avec les autorités des Pays-Bas permet d’envisager que par des travaux d’aménagement du canal de Terneuzen et par la construction d’une nouvelle écluse d’accès, le port soit rendu accessible à des navires de 160 mille tonnes. De nouveaux et vastes bassins ont été créés ces dernières années, ou sont en cours de construction. Gand a réussi, là également, à mettre en place des pôles technologiques — bioénergie, automobile — et surtout, grâce à son port, à diversifier son industrie, naguère encore fortement dominée par l’activité traditionnelle du textile.

Enfin, Gand a peu à envier à Anvers au regard de l’activité culturelle : intense vie théâtrale, festival international de cinéma, théâtre lyrique (Gand et Anvers sont les deux seules villes flamandes à posséder un opéra), et — comment ne pas en parler? — les Gentse Feesten, gigantesque festival annuel du spectacle populaire, au programme prolifique, qui attire chaque année près de deux millions de visiteurs. Certaines personnalités du monde culturel gantois, comme Gerard Mortier (directeur musical) ou Jan Hoet (figure emblématique du S.M.A.K., le musée d’art contemporain), ont contribué à faire la notoriété internationale de la ville.


Sommaire

[modifier] Histoire

Le nom « Gand » vient du gaulois Ganda, qui veut dire « confluent ». Déjà avant le Ier siècle il y avait au confluent des rivières de la Lys et de l'Escaut plusieurs hameaux. Vers 650, saint Amand y fonda deux abbayes : l'abbaye Saint Pierre et l'abbaye de Saint-Bavon. La cité de Gand prit naissance sous les Carolingiens autour de trois quartiers : ceux des deux abbayes et un marché. Vers 800, Louis le Pieux, un des fils de Charlemagne, choisit Eginhard, le biographe de Charlemagne, comme abbé des deux fondations religieuses.

L'église Saint-Nicolas, peinture du XIXe siècle.
L'église Saint-Nicolas, peinture du XIXe siècle.

Les Vikings ont occupé et détruit Gand et sa région en 851-852 et 879-883. Après leur départ à la fin du IXe siècle, le château des comtes de Flandre fut érigé. Le quartier autour de ce château devint vite un nouveau noyau de la ville grandissante. Du XIe au XIIIe siècle, Gand était la deuxième ville d'Europe (hormis la péninsule italienne) après Paris (avec 100 000 habitants) par sa population (jusqu'à 65 000 habitants), devant Londres, Cologne et Moscou. Il ne subsiste du tissu urbain d'alors que le beffroi et les tours de la cathédrale Saint-Bavon et Saint Nicolas.

Les deux rivières (Lys et Escaut) inondaient la plaine environnante. Les meersen ("prairies humides": le mot flamand est apparenté à l'anglais marsh, mais n'a pas exactement le même sens, car le 'meers' flamand n'est pas en permanence submergé) étaient idéales pour l'élevage d'ovins, dont la laine formait la matière première de l'industrie drapière.

Cette industrie drapière (drap de laine), originaire de Bruges, donna naissance à Gand à la plus vieille zone industrielle d'Europe. Cette zone d'échange était à ce point active qu'on importait la laine même d'Angleterre : c'est l'une des raisons pour lesquelles les îles britanniques entretinrent toujours d'étroits liens avec les Flandres. Gand est aussi la ville natale de Jean de Gand, le duc de Lancastre. Au XIIIe siècle, les Flandres devinrent l'apanage du Duché de Bourgogne, et les échanges avec l'Angleterre se dégradèrent notablement au cours de la guerre de Cent Ans. L'augmentation des impôts, jointe à la baisse des exportations, entraîna une révolte qui s'acheva sur la Bataille de Gavere, où les milices gantoises furent défaites par Philippe le Bon. Le centre de gravité économique des Pays-Bas se déplaça alors des Flandres (Bruges, Gand) au Brabant (Anvers, Bruxelles), même si Gand continua à jouer un rôle important.

En 1500, Jeanne de Castille donna naissance à Charles Quint, futur empereur romain germanique et roi d'Espagne. Quoique natif de Gand, il prit des mesures brutales pour réprimer la Révolte de Gand en 1539, exigeant que les notables de la ville défilent pieds nus avec une corde autour du cou : depuis cette époque, les Gantois sont surnommés « Stroppendragers » (les « garrotés »). La congrégation de Saint-Bavon fut dissoute, son monastère rasé et remplacé par une caserne ducale. Seuls quelques édifices de l'ancienne abbaye échappèrent à la démolition. L'empereur était cependant fier de cette métropole : il se faisait fort de « mettre Paris dans son Gant ».

La fin du XVIe et le début du XVIIe siècle se traduisirent par des bouleversements liés aux guerres de religion. Gand fut même un temps république calviniste, mais bientôt les Espagnols reprirent la ville, la convertissant définitivement au catholicisme. Les conflits de la guerre de quatre-vingts ans mirent un terme au rayonnement international de Gand. La ville est prise en 1678 par Vauban[1].

Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'industrie textile se remit à prospérer. En 1800, Lieven Bauwens installa la première machine à tisser mécanique sur le continent, à partir de plans copiés en Angleterre.

Le Traité de Gand mit formellement un terme à la guerre de 1812 entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Après la bataille de Waterloo, Gand fut intégrée au Royaume des Pays-Bas. Au cours de ces 15 années de monarchie néerlandaise, la ville ouvrit sa propre université (1817) et fit creuser un nouveau canal maritime (1824–27).

À l'issue de la Révolution belge, privée pendant une décennie de son accès à la mer, l'économie locale s'effondra, suscitant la naissance du premier syndicat ouvrier de Belgique à Gand. En 1913 la ville fut le siège d'une Exposition internationale. Pour accueillir cette manifestation, on termina la construction de la gare Saint-Pierre (Sint-Pietersstation) en 1912.

Le quai aux Herbes (Graslei), bordant la Lys, est l'un des endroits les plus caractéristiques du centre historique de la ville. À droite : le pont Sint-Michielsbrug, à l'angle : la vieille poste. On aperçoit dans le fond à droite les trois tours de Gand (de g. à dr.: l'église Saint-Nicolas, le beffroi, la cathédrale Saint-Bavon).
Le quai aux Herbes (Graslei), bordant la Lys, est l'un des endroits les plus caractéristiques du centre historique de la ville. À droite : le pont Sint-Michielsbrug, à l'angle : la vieille poste. On aperçoit dans le fond à droite les trois tours de Gand (de g. à dr.: l'église Saint-Nicolas, le beffroi, la cathédrale Saint-Bavon).

[modifier] Sections de commune

Sections
Sections
  • I Gent
  • II Mariakerke
  • III Tronchiennes (Drongen)
  • IV Wondelgem
  • V Sint-Amandsberg
  • VI Oostakker
  • VII Desteldonk
  • VIII Mendonk
  • IX Sint-Kruis-Winkel
  • X Ledeberg
  • XI Gentbrugge
  • XII Afsnee
  • XIII Sint-Denijs-Westrem
  • XIV Zwijnaarde

[modifier] Démographie

Après 1977, Gand a perdu beaucoup d'habitants au profit de sa périphérie. Suite à l'arrivée d'immigrants et au renouveau du centre ville, la population a recommencé à augmenter à partir de 1999.

[modifier] Évolution démographique

[modifier] Patrimoine architectural

Il faut se garder de réduire le patrimoine architectural de la ville de Gand — patrimoine que nous avons entendu quelqu’un qualifier d’étourdissant (et sans doute n’avait-il pas tort) — aux seuls édifices qu’elle a gardés du moyen âge. Certes, certains endroits du vieux Gand, au charme médiéval préservé, comme la place du Marché-aux-Légumes, ont un tel pouvoir évocateur qu’il n’est pas nécessaire de beaucoup forcer son imagination pour se croire transporté au moyen âge, et les édifices qui « tiennent la vedette » — l’impérieux beffroi, la somptueuse cathédrale, le ténébreux Château des comtes — nous viennent tous de cette époque. Mais Gand renferme aussi des demeures renaissance, des églises baroques, des hôtels de maître rococo, des bâtiments dix-neuviémistes (opéra néoclassique, hôtel de poste néogothique, église Sainte-Anne éclectique, Vooruit art nouveau), et enfin, de l’architecture moderne. Les sections qui suivent n’ont pas pour ambition de faire un inventaire complet de ce patrimoine, mais tentent d’en présenter un échantillonnage où toutes les époques sont représentées.

[modifier] Édifices religieux

[modifier] La cathédrale Saint-Bavon

Icône de détail Article détaillé : Cathédrale Saint-Bavon de Gand.
Cathédrale St.-Bavon, vue du beffroi. À dr., derrière la cathédrale, le Geraard de Duivelsteen, dont on ne voit ici qu'une aile ajoutée au XIXe siècle. À l'arrière-plan à dr., on distingue l'étrange façade de l'église Ste.-Anne.
Cathédrale St.-Bavon, vue du beffroi. À dr., derrière la cathédrale, le Geraard de Duivelsteen, dont on ne voit ici qu'une aile ajoutée au XIXe siècle. À l'arrière-plan à dr., on distingue l'étrange façade de l'église Ste.-Anne.

À l’édification de cette église, consacrée à saint Jean jusqu’en 1540 et devenue cathédrale en 1560, ont présidé trois campagnes de construction : lors de la première, de la fin du XIIIe siècle à la première moitié du XIVe, fut créé le choeur, en style gothique français et scaldéen ; dans la deuxième, entre 1462 et 1534, l’on dressa le clocher, en style gothique brabançon ; dans la troisième enfin, de 1533 à 1559, fut bâtie la nef à trois vaisseaux et transept. La voûte sur croisée d’ogives est de 1628. L’abside et les cinq absidioles furent ajoutées de la fin du XIVe à la première moitié du XVe. La flèche qui autrefois surmontait le clocher, après qu’elle eut été plusieurs fois frappée par la foudre aux environs de 1600, ne fut plus jamais reconstruite ensuite ; en l’état, le clocher mesure 82 m de haut. L’église paroissiale Saint-Jean, qui se trouvait antérieurement à cet endroit, est mentionnée pour la première fois en 942, et était donc la plus ancienne des églises paroissiales de la ville.

Le mobilier, dont il ne saurait ici être question de faire l’inventaire complet, tant il est riche, comprend des sculptures (du XVe au XXe siècle), des peintures en nombre considérable (du XVe au XVIIIe siècle, dont le célèbre retable de l’Agneau mystique des frères van Eyck, de 1432, et aussi des tableaux de Pourbus, De Crayer, etc.), des tombes monumentales, un trésor (argenterie du XVIIe et XVIIIe siècle), des grandes orgues du XVIIe, etc.

[modifier] L'église Saint-Nicolas

Icône de détail Article détaillé : Église Saint-Nicolas de Gand.

Cette église à trois vaisseaux, en style gothique dit scaldéen ou tournaisien (caractérisé entre autres par la présence de tourelles à presque tous les angles et par un clocher de croisée), qui domine la face ouest de la place du Marché-aux-Grains, fut édifiée au début du XIIIe siècle, sur l’emplacement d’une ancienne église romane du XIe siècle. On distingue deux campagnes de construction : d’abord les quatre travées orientales, au premier quart du XIIIe siècle, ensuite le reste de la nef, le choeur, le court transept et le clocher de la croisée dans les deuxième et troisième quarts du XIIIe siècle. Ultérieurement, l’église fut plusieurs fois transformée et agrandie : ajout de chapelles latérales et d’absidioles au XIVe et XVe siècles, alongement du chevet. D’autres modifications et mutilations pratiquées aux XVIIe et XVIIIe siècles firent que l’église se trouvait, au début des années 1960, en fort piteux état. Une restauration, longue et laborieuse, fut alors accomplie entre 1960 et 1975. Située dans le quartier des commerçants (le port du Graslei se trouve à proximité), elle était au moyen âge l’église des marchands, artisans, guildes et corporations.

Église St.-Nicolas, vue du beffroi. Contre le bord gauche de la photo : église St.-Michel. A dr., tour (avec horloge) de l'hôtel de la poste, et façades sur le Koornmarkt. Au milieu du pâté de maisons à l'avant-plan à dr., on remarque la façade, de très vétuste apparence, et inchangée depuis le XIIe s., du Borluutsteen. Au loin à dr., façade baroque et nef de l'église des Carmes.
Église St.-Nicolas, vue du beffroi. Contre le bord gauche de la photo : église St.-Michel. A dr., tour (avec horloge) de l'hôtel de la poste, et façades sur le Koornmarkt. Au milieu du pâté de maisons à l'avant-plan à dr., on remarque la façade, de très vétuste apparence, et inchangée depuis le XIIe s., du Borluutsteen. Au loin à dr., façade baroque et nef de l'église des Carmes.

[modifier] L'église Saint-Michel

La construction de l’édifice actuel, qui avait été précédé, sur le même site, d’abord par une modeste chapelle, détruite par un incendie au début du XIIe siècle, puis par une église plus vaste, commença probablement en 1440, et se déroula en deux phases, séparées par une longue interruption. Lors de la première phase, aux XVe et XVIe siècles, fut érigée la partie occidentale de l’édifice, à savoir le clocher, la nef à trois vaisseaux, et le transept, achevés en 1530, cependant que se poursuivait la construction du clocher, qui en 1566, année de l'iconoclasme, avait atteint deux niveaux. Ensuite, en raison des guerres de religion, non seulement les travaux s’interrompirent, mais, en sus des pillages et déprédations ordinaires, le chevet de l’église fut démoli en 1579, sous le régime calviniste. De 1623 à 1659, l’on reconstruisit le choeur et les absidioles, mais, faute de moyens financiers, l’on renonça à achever le clocher, et la haute flèche en style gothique brabançon, dessinée à l’instar de la grande tour de la cathédrale d’Anvers par l’architecte Lieven Cruyl en 1662, ne fut jamais réalisée, la tour restant à l’état d’ébauche, basse et comme tronquée. L’église possède un riche mobilier, comprenant: autel et chaire néogothiques ; confessionnaux baroque, rococo et néoclassique ; plusieurs statues du XVIIIe siècle ; nombreuses peintures baroques, dont un Christ agonisant sur la croix d’Antoine Van Dyck, toiles de De Crayer, de Philippe de Champaigne, etc. La guilde des taverniers y avait ses quartiers jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

[modifier] Le Pand

Le Pand, façade sur la Lys.
Le Pand, façade sur la Lys.

Cet édifice, appelé couramment Pand, pour Pand der Dominicanen — soit: Couvent des Dominicains — fut achevé de construire en 1370. En avisant la façade qui donne directement sur la Lys, construite en pierre grise, peu avenante au premier abord, on pourrait être amené à croire qu’il s’agit d’une longue bâtisse gothique monotone, mais c’est à tort : impeccablement restauré, il recèle un cloître, d’intéressants éléments d’architecture, et une somptueuse bibliothèque ancienne. Son histoire commence lorsque les dominicains, répondant à l’invitation de Ferrand de Portugal et de Jeanne de Constantinople, comte et comtesse de Flandre, vinrent à Gand en 1220 et s’établirent au lieu-dit Onderbergen, dans un immeuble probablement situé au même endroit que le couvent qu’ils devaient faire construire ultérieurement, à proximité d’un hospice fondé en 1201. Ce dernier étant devenu trop exigu, les malades furent transférés vers l’hôpital de la Bilocque (Bijloke, aujourd’hui musée d’antiquités), et le bâtiment vacant octroyé aux moines dominicains. Débuta alors la construction du couvent, qui ne sera achevé qu’en 1370. La première étape consista en la construction d’une église ; de style gothique scaldéen, elle présentait une structure remarquable, puisque, quoique de taille considérable (52 m sur 22,5), elle n’était soutenue d’aucun pilier, afin que l’on pût voir la chaire à prêcher de n’importe quel point de la nef. Ensuite, entre ces deux édifices (ancien hospice et église), fut érigé le long corps de bâtiment visible de la Lys. En 1470, la comtesse bourguignonne Marguerite d'York, troisième épouse de Charles le Téméraire, fit ajouter une aile dans laquelle on installa une bibliothèque. Au XVIIe siècle, le frère dominicain François Romain, qui devait être appelé plus tard par Louis XIV à Paris pour achever le pont Royal, embellit le bâtiment à l’intérieur et à l’extérieur. Le couvent, et en particulier sa bibliothèque, fut entièrement saccagé lors des troubles iconoclastes de 1566, puis, en 1578, mis à mal une nouvelle fois, lorsque le bâtiment passa aux mains des calvinistes, qui utilisèrent l’église aux fins de leurs propres offices. L’autorité catholique rétablie, les dominicains reprirent possession du bâtiment et l’occupèrent jusqu’en 1796, date à laquelle ils en furent expulsés définitivement. Cependant, les derniers moines, par le biais d’hommes de paille, parvinrent à rentrer en possession du couvent, mais, à bout de ressources, et confrontés à une relève insuffisante, furent finalement contraints en 1822, avec l’autorisation du pape Léon XII, de le céder à une famille d’entrepreneurs, qui le réaménagea en ateliers, logements, entrepôts et bazars. Cette réaffectation paradoxalement permit la sauvegarde de l’édifice, mais ne put empêcher que l’église, utilisée comme entrepôt, et en état de délabrement avancé, ne tombât sous le marteau des démolisseurs aux alentours de 1860. Le couvent fut partiellement classé monument historique en 1946, et la demande de démolition introduite par le propriétaire en 1956, non seulement fut rejetée, mais donna lieu au classement de l’intégralité du couvent. En 1963 enfin, l’université de Gand s’en rendit propriétaire, et la Régie (belge) des Bâtiments fut chargée de la restauration. Les travaux, entamés au début des années 1970 et achevés en 1991, ont permis de mettre au jour, dans les corridors, la sacristie et les cellules des moines, des fresques originales, lesquelles sont de deux types : d’une part, polychromie de l’époque gothique (sur les voûtes et les arêtes, sur les encadrements de porte, etc.), d’autre part, fresques renaissance et baroques ou, dans les couloirs, reprises, à la terre de Sienne, de fresques antérieures. L’édifice est aujourd’hui un centre culturel et de congrès de l’université de Gand.

[modifier] Les béguinages

La ville de Gand ne compte pas moins de trois béguinages. Deux furent fondés au XIIIe siècle, à l’instigation de Jeanne de Constantinople ; le troisième, remontant seulement au XIXe siècle, fut construit dans la commune limitrophe de Mont-Saint-Amand afin d’accueillir les béguines contraintes à l’« exil » par l’indisposition de la municipalité gantoise à leur égard. Ce sont :

  • Le vieux béguinage (néerl. Oud begijnhof), ou béguinage Sainte-Élisabeth (Begijnhof Sint-Elisabeth) : situé dans le quartier de la Cour des Princes (Prinsenhof, château où naquit Charles Quint et dont à peu près rien n’a été conservé), on a aujourd’hui quelque peine à l’identifier comme béguinage, étant donné son mur d’enceinte et son portique d’entrée ont disparu. Fondé en 1234 par Jeanne de Constantinople, et doté d’une chapelle en 1242, le béguinage comportait au début du XIVe siècle une centaine de maisonnettes. Au XVIe siècle, il eut, de même que le petit béguinage, à souffrir des guerres de religion : d’abord en 1566, lorsque l’église fut endommagée par les iconoclastes, et ensuite durant le pouvoir calviniste, entre 1577 et 1584, où les béguines, en raison notamment de leurs liens avec les dominicains, eurent plus que leur part des brimades et interdictions qui frappèrent alors les catholiques. Vint ensuite une période de floraison au XVIIe siècle : les effectifs s’accrurent à 800 béguines, et l’église gothique fut agrandie, et embellie d’éléments baroques. Sous le régime français, mais aussi sous le régime hollandais, et plus encore après la révolution belge, les béguines durent affronter la malveillance du pouvoir politique, et en particulier de la municipalité gantoise, qui voulait incorporer le vieux béguinage dans un projet d’urbanisation visant à loger les nécessiteux. Les béguines, sommées de quitter les lieux, trouvèrent à se reloger dans un nouveau béguinage, construit entre-temps à Mont-Saint-Amand, grâce à l’intervention du pieux duc Engelbert d’Arenberg, 8e duc d'Arenberg (1824-1875). Le portique d’entrée fut alors démantelé, les maisonnettes transformées, mais pour le reste, le site changea peu depuis. Celui-ci comprend : des maisons de béguines, pour la plupart du XVIIe siècle ; des «couvents» (immeubles collectifs), également du XVIIe siècle ; l’église Sainte-Élisabeth, édifiée au XIIIe siècle, mais qui n’a gardé de sa structure primitive que des pilliers, et qui fut par deux fois fortement remaniée à l’époque baroque, jusqu’à prendre l’aspect d’une église-halle.
Petit béguinage : maisonnettes du XVIIe s.
Petit béguinage : maisonnettes du XVIIe s.
  • Le petit béguinage (néerl. Klein Begijnhof ou Begijnhof Onze-Lieve-Vrouw ter Hoye) : celui-ci est situé aux confins sud-est de la vieille ville, adossé aux remparts de la quatrième enceinte. Il fait d’abord longtemps route parallèle avec le vieux béguinage : comme lui, il est fondé au XIIIe siècle par la même Jeanne de Constantinople ; il se développe également dans les siècles suivants, même s’il tarde à se bâtir une église (fin XIIIe) et qu’il ne se constitue en paroisse indépendante qu’au XIVe; il aura également à subir les violences iconoclastes et les vexations calvinistes (devant même souffrir que les soldats gueux y mettent garnison) ; il connaîtra sa plus grande floraison au XVIIe siècle, comptant jusqu’à 174 béguines, et décidant alors de construire une nouvelle église, en style baroque (1658) ; il aura de même à subir les mesures anticlérales françaises et à affronter la malveillance de la municipalité gantoise. Mais le petit béguinage connaîtra ensuite un destin différent, puisque, au moment où les béguines sont sur le point d’être expulsées, le duc d’Arenberg parvient en 1862, de justesse, à faire l’acquisition, auprès de la Commission des Hospices civils, de la totalité du site. Le béguinage, fort bien préservé, comprend : l’église Onze-Lieve-Vrouw ter Hoye, litt. Notre-Dame-aux-Foins, de 1658 (façade de 1720 ; à l’intérieur: tableau de De Crayer) ; une chapelle de 1638 (remaniée en 1723) ; toutes les maisonnettes et autres bâtiments ont été reconstruits entre 1600 et 1700, quelques bâtiments ont été ajoutés au XIXe siècle.
  • Le grand béguinage (néerl. Groot Begijnhof): ce béguinage, qui comprend 80 maisons et 14 couvents, fut achevé de construire en 1874, sur un terrain de sept hectares acquis par le duc d’Arenberg à Mont-Saint-Amand en 1872. Les béguines chassées du béguinage Saint-Élisabeth s’y rendirent en un cortège festif en 1874. Les maisons sont aujourd’hui, de même que celles du petit béguinage, aménagées en logements.

[modifier] L'église Saint-Jacques

Église Saint-Jacques : façade occidentale.
Église Saint-Jacques : façade occidentale.

La chapelle (probablement en bois) édifiée à la fin du XIe siècle fut remplacée au XIIe siècle par une église monumentale de pierre. De cet édifice roman ne subsistent aujourd’hui que les piliers du transept, la base du clocher octogonal sur la croisée, et les deux tours occidentales (la flèche en pierre de la tour sud date du XVe siècle). La nef et le chevet actuels résultent d’une part d’un agrandissement effectué au XIIIe siècle, lors duquel le vaisseau central fut exhaussé et voûté, d’autre part de transformations opérées au XIVe siècle, ayant consisté notamment à dédoubler les collatéraux de façon à créer, à l’intention des guildes, des lieux de prière particuliers. Au XIIIe siècle également, la tour de croisée fut rehaussée de deux étages supplémentaires de style gothique scaldéen. Le reste de l’édifice (abside et absidioles) relève du gothique tardif. Les tours occidentales portent des ornements caractéristiques du style roman tardif : baies géminées (c'est-à-dire divisées en deux par une colonnette), fenêtres aveugles avec motifs ornementaux etc. Après les dévastations de l’iconoclasme, c’est dans le style baroque que l’on entreprit de restaurer l’église, lui donnant, entre les deux clochers occidentaux, une façade baroque. Des travaux de restauration, dirigés par l’architecte Van Assche, et rendus nécessaires par le mauvais état du bâtiment suite au manque d’entretien, furent effectués entre 1870 et 1906. Ces travaux, assez critiquables, visèrent en particulier à remplacer les ajouts tardifs par des volumes néoromans et néogothiques ; ainsi la façade baroque fut-elle ôtée et remplacée par une façade néoromane, avec arcature à consoles etc.

Le mobilier comprend : nombreux tableaux, dont trois de Gaspar De Crayer ; tabernacle architecturé du XVIIe siècle, de style renaissance, en marbre blanc et noir et en cuivre.

[modifier] Autres édifices et sites religieux

L'abbaye Saint-Bavon

Saint Amand, qui, soutenu par l’évêque de Noyon et par le roi Dagobert, avait entrepris de christianiser le pagus gandensis, construisit aux alentours de 630 une église près de l’embouchure de la Lys et de l’Escaut. Bavon, noble converti, l’aida dans cette tâche, puis se retira dans un ermitage situé, suppose-t-on aujourd’hui, à l’emplacement de l’actuelle cathédrale Saint-Bavon. À la fin du VIIIe siècle, l’abbaye, en déclin, fut sécularisée, et passe aux environs de 820 aux mains d’Eginhard, à qui avaient été offertes plusieurs abbayes, dont Saint-Bavon et Saint-Pierre à Gand. Cependant, l’abbaye dut subir les attaques répétées des Vikings, une première fois en 851, et une dernière fois, par la grande armée Viking, en 879 ; après 883, il n’y avait plus trace de l’abbaye Saint-Bavon.

En 937, sous l’impulsion du comte de Flandre Arnoul Ier, l’on s’appliqua cependant à faire renaître l’ancienne abbaye. Après imposition de la règle de saint Benoît, et restitution d’une partie de ses possessions, l’abbaye fut progressivement reconstruite aux Xe et XIe siècles (en particulier, une nouvelle abbatiale fut consacrée en 1058), et connut une seconde vie en tant qu’abbaye de bénédictins. Tour à tour florissante, puis déclinante, jusqu’à connaître au XVe siècle un étiage tant financier que spirituel, puis à nouveau prospère, pour devenir à la fin du XVe siècle une des abbayes bénédictines les plus importantes, elle fut finalement, dans le sillage de la révolte des Gantois contre Charles Quint, abolie et son chapitre transplanté en 1536 vers l’église Saint-Jean (celle-ci devenant alors cathédrale Saint-Bavon) ; les bâtiments de l’abbaye furent pour partie démolis, pour partie aborbés dans une nouvelle citadelle. L’on découvrit les actuelles ruines de l’abbaye lors du démantèlement de cette « citadelle espagnole » dans les années 1830. Lesdites ruines, qui ne constituent qu’une fraction de l’ancienne abbaye de bénédictins, comprennent : les vestiges de l’ancienne abbatiale romane (du XIe au XIIIe siècle, remaniée en style gothique au XIIIe) ; un cloître en gothique tardif (fin XVe) ; une aile orientale, avec une salle du chapitre, en style de transition romano-gothique (1re moitié XIIIe) ; une aile nord, avec la « salle gothique » (XVe), et le réfectoire roman (XIIe, aujourd’hui musée des objets de pierre), avec un étage ; enfin, une aile occidentale, avec les quartiers des frères laïcs et un mur du XIe.

L'église et l'abbaye Saint-Pierre

Église St.Pierre. À dr., l'ancienne abbaye.
Église St.Pierre. À dr., l'ancienne abbaye.

L’abbaye Saint-Pierre (néerl. Sint-Pietersabdij) fut probablement fondée dans la seconde moitié du VIIe siècle, peu après l’abbaye Saint-Bavon. Dissoute sous Charles Martel, elle fut reconstituée par Charlemagne en 811 et connut une floraison intellectuelle sous le prieuré d’Eginhard. Détruite par les Vikings au IXe siècle, elle fut bientôt rebâtie par les bénédictins, et sa nouvelle église romane consacrée en 975. En 1566, ses bâtiments furent totalement détruits par les iconoclastes. La reconstruction commença dès 1574, cependant selon un plan différent, qui bouleversait l’agencement originel des édifices. En 1629 fut entamée la construction de la nouvelle église, de style baroque, suivant les dessins de l’architecte jésuite Pieter Huyssens, auteur également de l’église Charles-Borromée d’Anvers. En 1770, le prieur Seiger fit construire par l’architecte Dewez l’infirmerie, édifice classique avec portique à colonnade. Fin XVIIIe siècle, alors que l’abbaye était à l’apogée de sa puissance, elle fut, avec l’arrivée des Français, supprimée en 1796 et vendue comme bien national. La ville de Gand en fit l’acquisition en 1810 et la transforma en caserne, au prix de la démolition d’une partie des bâtiments. Quant à l’église, elle servit d’abord de musée de peinture, avant d’être restituée au culte en 1810 à titre d’église paroissiale.

Aujourd’hui subsistent de cette ancienne abbaye de bénédictins:
- l’église Saint-Pierre : édifiée en plusieurs campagnes (clocher oriental entre 1629 et 1649, corps central avec coupole en 1722, façade occidentale en 1799), elle présente une structure hybride qui combine d'une part un plan central et d'autre part un développement en longueur par sa nef allongée s’étendant à l’est. L’intérieur renferme des statues baroques et de nombreux tableaux provenant pour la plupart de l’ancienne abbaye.
- le cloître gothique en pierre de Tournai (terminé en 1636), la salle du chapitre (1635), le réfectoire (1631), les salles de réception (1730), les dortoirs (1752), et l’ancienne infirmerie (1770, présentement musée).

Le couvent des Carmes et le couvent des Augustins

Église des carmes déchaux.
Église des carmes déchaux.

Il nous reste à évoquer, parmi les édifices de communautés religieuses, trois couvents :

  • Le couvent des Carmes, fondé en 1282, et mieux connu à Gand sous le nom de Caermersklooster, se compose des édifices suivants :
    - l’église: érigée en 1328, et augmentée d’un choeur en 1474, elle fut pillée en 1566 par les iconoclastes (perdant à cette occasion un retable de Van der Goes) et confisquée par les autorités sous le régime français. Restaurée une première fois en 1881 en style néogothique selon le goût de l’époque, puis rigoureusement dans les années 1990, elle sert actuellement de salle d’exposition. La jouxte un complexe composé d’un réfectoire, d’une salle du chapitre, d’un dortoir, et d’une remarquable tourelle à escalier octogonale, en attente de restauration ;
    - l’infirmerie, bâtie en 1661, nommée familièrement Patershol par les Gantois, — nom qui s’applique désormais, par extension, au quartier avoisinant —, est orné, sous la corniche, de consoles singulières représentant des têtes de diable, des satires etc. L’édifice, qui renferme des éléments gothiques et renaissance (voûtes, cheminées etc.), a été restauré dans les années 1980 et héberge aujourd’hui notamment un théatre de marionnettes;
    - le parloir (néerl. Spreekhuis), de 1735, en cours de restauration;
    - le cloître (Pandhof), construit de 1717 à 1721 pour remplacer un cloître antérieur de la deuxième moitié du XVe siècle, comprenait au rez-de-chaussée, autour d’un patio rectangulaire, une galerie ouverte à hautes baies, laquelle cependant fut au XIXe siècle aménagée, par condamnation de la galerie et création d’un entresol, en appartements d’ouvriers pour suppléer à la pénurie de logements suite à l’industrialisation. La restauration, intervenue dans la décennie 1980, a consisté à rétablir la galerie sur un des côtés et à réaliser des logements sociaux.
Façades dans le quartier Patershol. La maison de dr., de 1669, se nomme Vliegend Hert (Cerf volant) ou De Fluitspeler (le Joueur de flûte); un examen des effigies de la façade permet de comprendre l'origine de ces appellations...
Façades dans le quartier Patershol. La maison de dr., de 1669, se nomme Vliegend Hert (Cerf volant) ou De Fluitspeler (le Joueur de flûte); un examen des effigies de la façade permet de comprendre l'origine de ces appellations...
  • Le couvent des Augustins: retracer l’histoire de ce couvent, commencé en 1296 et agrandi dans les siècles subséquents, nous contraint à la répétition : dévastation durant l’iconoclasme, vexations sous le régime calviniste, reconstruction sous la contre-réforme, ajout d’un collège en 1737, dépossession et mise en vente publique sous le régime français, conversion en manufacture au début du XIXe siècle. Mais le couvent réussit à se ressaisir ensuite, la communauté des augustins reprenant possession du site, lequel n’a toutefois plus à présent qu’un tiers de sa superficie d’autrefois, et a été partiellement ravagé par une explosion dans la manufacture en 1838. Il a gardé de beaux cloîtres et une belle bibliothèque à voûtes peintes.
  • Le couvent des Carmes déchaux (néerl. Discalsenklooster) : cette congrégation naquit lorsqu’en 1640 un groupe de carmes fit « sécession » du Caermersklooster. Après qu’elle eut été agréée par l’évêché en 1648, les moines purent faire l’acquisition d’une partie du domaine de la Cour des Princes proche, y bâtirent entre 1664 et 1667 leur couvent, et entre 1703 et 1714 l’actuelle église baroque. Celle-ci, qu’on atteint par une rue débouchant dans la Burgstraat (r. de Bruges), présente un plan basilical à trois vaisseaux et une façade baroque à volutes et pilastres, de facture assez sobre. La jouxtent les bâtiments du couvent, agencés autour d’un cloître.

De ces couvents, les deux premiers cités se situent dans le quartier Patershol, qu’il n’est pas inopportun d’évoquer ici brièvement. Ce quartier, en cours de réhabilitation, constitué d’un entrelacs de ruelles, eut au cours de l’histoire différentes fonction, ayant été, tour à tour, domaine militaire du comte de Flandre, quartier de nantis, quartier ouvrier, puis quartier réservé. Les nombreux restaurants qui s’y sont installés ont fait du quartier un haut-lieu de la gastronomie gantoise.

Église Sainte-Anne

Façade de l'église Sainte-Anne. L'inachèvement de cette façade ajoute à son étrangeté.
Façade de l'église Sainte-Anne. L'inachèvement de cette façade ajoute à son étrangeté.

La forte augmentation de population des quartiers sud de Gand, consécutive à la mise en service, en 1837, de la ligne ferroviaire reliant Gand à Malines commandait la construction d’une nouvelle église, en remplacement de la chapelle Sainte-Anne. Lodewijk Roelandt, alors architecte attitré de la municipalité gantoise, et auteur de nombreux ouvrages monumentaux reflétant le goût de la bourgeoisie industrielle montante (opéra, palais de justice etc.) se vit confier le soin de dessiner les plans de la nouvelle église Sainte-Anne (néerl. Sint-Annakerk), laquelle fut commencée de bâtir en 1853. Cependant des contrariétés relativement aux fondations de l’édifice, jugées insuffisamment stables, et les interminables discussions qui s’ensuivirent, portèrent Roelandt à se désister du projet. Il fut alors remplacé par Jacques Van Hoecke ; les travaux reprirent sous sa direction, et l’église fut inaugurée en 1862. L’insuffisance des fondations avait fait renoncer à construire le clocher à flèche prévu.

Il s’agit d’un ouvrage éclectique, où cependant dominent les éléments gothique et roman: roman pour les formes (arcs plein cintre), et gothique pour les ornements (nervures, rosace, ajourages).

L’intérieur présente le même mélange de styles. Les fresques du peintre Theodoor Canneel, d’allure byzantine, le dallage coloré, les luxuriants vitraux, les soubassements peints des murs, les voûtes bleu foncé parsemées d’étoiles, font de cet intérieur un ensemble bariolé.

L’église recèle quelques innovations dans le domaine de l’architecture religieuse. Ainsi, les arceaux des voûtes principales et les arêtes des fenêtres trilobées sont en fonte, et la toiture est sous-tendue par une charpente en acier de type Polonceau.

[modifier] Édifices civils

[modifier] Château des Comtes

Icône de détail Article détaillé : Gravensteen (Gand).
Château des Comtes : muraille d'enceinte. Derrière la muraille, le logis seigneurial.
Château des Comtes : muraille d'enceinte. Derrière la muraille, le logis seigneurial.
Château des Comtes: portail ; un peu à l'arrière se dresse le puissant donjon.
Château des Comtes: portail ; un peu à l'arrière se dresse le puissant donjon.

Le château des Comtes ou château comtal (Gravensteen en néerl., ou, populairement, Gravenkasteel) fut érigé en 1180 sur l’emplacement d’une forteresse plus petite datant du IXe ou Xe siècle, et servit jusqu’au XIVe siècle de demeure seigneuriale aux comtes de Flandre. Ensuite, les comtes de Flandre lui préférant le Prinsenhof ('Cour des Princes') proche, plus confortable, le château perdit sa fonction militaire. Il devint alors, et le resta jusqu’en 1779, le lieu de réunion du Conseil de Flandre. En même temps, pendant que l’édifice servit aussi de prison, avec chambres de torture, et d’hôtel des monnaies du comte, des cérémonies officielles continuaient également à s’y tenir. Fin XVIIIe, le bâtiment, après avoir été vendu aux enchères, fut aménagé au début du XIXe siècle en ateliers et en filature de coton; dès lors, le château fut sujet au délabrement. De surcroît, une grande partie de l’édifice fut ravagé par un violent incendie en 1829, qui fit s’écrouler le donjon. Cependant, la ville et l’État belge purent en faire l’acquisition, l’avant-corps d’abord, en 1872, puis les autres constructions en 1887. Une restauration hardie, visant à reconstituer l’édifice originel, fut accomplie entre 1894 et 1913.

Le Gravensteen se compose de plusieurs parties distinctes: l’avant-corps, renfermant le portail d’entrée, sorte de bastion avancé, formant presque un corps de logis séparé, datant de 1180, en pierre de Tournai ; ensuite, une muraille d’enceinte ellipsoïde (65 m sur 50), avec chemin de ronde, et doté sur tout son pourtour d’une série de 24 échauguettes sans comble ; une crypte, ayant d’abord fait fonction d’écuries comtales, puis servant de salle de torture; l’impressionnant donjon du XIIe siècle, à plan rectangulaire, érigé en pierre de Tournai, et remanié aux XII et XIVe siècles ; le logis du comte, datant du premier quart du XIIIe siècle, relié au donjon par une galerie. Depuis le sommet du donjon, à 30 m de hauteur, où une plate-forme panoramique a été aménagée, l’on découvre une vue splendide sur la vieille ville de Gand.

[modifier] Beffroi

Le beffroi vu du haut du clocher de la cathédr. St.-Bavon. L'église St.-Nicolas est visible derrière le beffroi. En haut à dr., près du bord de la photo, on distingue la masse grise du chât. des comtes. À l'horizon à dr., le canal de Bruges.
Le beffroi vu du haut du clocher de la cathédr. St.-Bavon. L'église St.-Nicolas est visible derrière le beffroi. En haut à dr., près du bord de la photo, on distingue la masse grise du chât. des comtes. À l'horizon à dr., le canal de Bruges.

La construction du beffroi fut commencée, admet-on généralement, au début du XIVe siècle. Un projet de tour, dessiné par l’architecte Van Haelst au début du XIVe siècle, en constitue probablement le plan originel. En 1338, alors que quatre niveaux étaient construits, y compris une ébauche des quatre tourelles d’angle, les travaux de construction furent soudainement arrêtés, et la tour fut couronnée à la fin du XIVe siècle par une structure (provisoire) en bois, sur laquelle fut fixé le légendaire dragon gantois, réalisé en 1377, faisant office de girouette. Après un remaniement en 1771, le comble en bois fut remplacé en 1851 par une flèche néogothique en fonte, selon les dessins de Louis Roelandt, alors architecte officiel de la municipalité gantoise. Enfin, en 1911, la flèche fut remplacée, sous la direction de l’architecte Vaerwijck, par la superstructure actuelle, censée réaliser les plans originaux du XIVe siècle.

Cependant, certaines observations portent à croire que la partie inférieure au moins de la tour pourrait être plus ancienne, et remonter même jusqu’au début du XIIIe siècle. Des caractéristiques tant techniques que stylistiques font soupçonner que la construction du bas de la tour aurait en réalité été engagée dès le XIIIe siècle, sans que l’on réussît à aller au-delà du deuxième niveau; le reste du tronc de la tour, qui comporte des fenêtres à profil et à ogives plus effilées que la partie inférieure, aurait alors été édifié lors d’une deuxième campagne de construction, un siècle plus tard, les raisons de cette interruption demeurant inconnues.

Le beffroi et la Halle aux Draps. A gauche: clocher et chevet de l'église St.-Nicolas. A droite, le théâtre K.N.S. (avant-corps à arcades) ; ente le K.N.S. et la Halle aux Draps, on entr'aperçoit la face sud de l'hôtel de ville.
Le beffroi et la Halle aux Draps. A gauche: clocher et chevet de l'église St.-Nicolas. A droite, le théâtre K.N.S. (avant-corps à arcades) ; ente le K.N.S. et la Halle aux Draps, on entr'aperçoit la face sud de l'hôtel de ville.

Le beffroi renferme un ensemble de cloches, dont les plus grosses sont suspendues au 3e étage, en particulier la célèbre « Klokke Roeland », sujet de chansons populaires ; la cloche originale, du XIVe siècle, fut détruite en 1659 et remplacée par la « Triomphante » ; celle-ci, décrochée à son tour et reposant à présent sur la place Braun, au pied du beffroi, fut remplacée par la cloche actuelle, de 1948, pesant plus de six tonnes. Les 45 autres cloches du carillon, plus petites, fabriquées en 1659 par les frères Pierre et François Hemony, fondeurs lorrains établis alors à Zutphen (prov. de Gueldre, Pays-Bas), sont logées au 5e étage. Le clavier du carillon se trouve au 4e étage, ainsi que le mécanisme de l’horloge. Les restants de l’ancien dragon de 1377, assez atteint par la corrosion, qui ornait autrefois la flèche du beffroi, et que remplace un exemplaire en cuivre plus moderne (long de 3m55), est conservé dans une salle voûtée du rez-de-chausée ; c’est également dans ce rez-de-chaussée, plus exactement dans une pièce contiguë à la salle voûtée, sorte de cache découverte il y a quelques années par les services archéologiques de la municipalité, et qui ne prend jour qui par une menue fenêtre grillagée, que fort probablement furent jadis gardées les chartes de privilèges de la ville. Les visiteurs, auxquels la tour est ouverte, qui auront gravi les 356 marches de l’escalier en colimaçon qui conduit jusqu’à galerie supérieure, sise au 6e étage, au pied du comble, à une hauteur de 65 m, seront récompensés par une vue superbe sur la ville de Gand et ses environs.

Au beffroi est accolé la "Halle aux Draps" (néerl. Lakenhalle), bâtiment gothique érigé entre 1425 et 1441, et achevé en 1903. Cet édifice comprend : un entresol, aménagé en restaurant, s’appuyant sur 20 colonnes, dont 8 ont appartenu à un bâtiment du XIVe siècle qui se trouvait à cet endroit; la halle proprement dite, avec une cheminée à l’âtre du XVe siècle et des peintures murales de 1903 ; enfin, au 2e étage, la salle d’armes, ornée de nombreux portraits, où siège, depuis sa fondation en 1613, la guilde de saint Michel.

[modifier] Hôtel de ville

Botermarkt aux alentours de 1900. A dr., l'hôtel de ville ; à g. le beffroi, tel qu'il apparaissait après que Louis Roelandt eut remplacé le comble en bois par une flèche en fonte en 1851.
Botermarkt aux alentours de 1900. A dr., l'hôtel de ville ; à g. le beffroi, tel qu'il apparaissait après que Louis Roelandt eut remplacé le comble en bois par une flèche en fonte en 1851.
Hôtel de ville, angle Botermarkt (à g.) et rue Hoogpoort (à dr.): façades gothique de la Maison de la Keure (à dr.), et renaissance de la Maison des Parchons (à g.). Les statues sur la M. de la Keure ont été ajoutées entre 1900 et 1906. Les pilastres de la M. des Parchons figurent les trois ordres de l’architecture grecque classique, corinthien, ionique et dorique.
Hôtel de ville, angle Botermarkt (à g.) et rue Hoogpoort (à dr.): façades gothique de la Maison de la Keure (à dr.), et renaissance de la Maison des Parchons (à g.). Les statues sur la M. de la Keure ont été ajoutées entre 1900 et 1906. Les pilastres de la M. des Parchons figurent les trois ordres de l’architecture grecque classique, corinthien, ionique et dorique.

C’est sans conteste l’édifice civil le plus important de la ville de Gand. Plutôt que d’un édifice, il s’agit en réalité d’un ensemble composite de corps de bâtiments contigus, édifiés à des époques différentes (au moins onze campagnes de construction ont été dénombrées), dans les styles les plus divers, et occupant tout l’îlot délimité par la rue Hoogpoort au nord, le Botermarkt (ci-devant marché au Beurre) à l’est, le Poeljemarkt (marché aux Poulets) au sud, et la Stadhuissteeg (impasse de l’Hôtel de ville) à l’ouest. Pour partie, cette hétérogénéité s’explique par les dispositions de l’ordonnance de Senlis de 1301, laquelle prescrivait que les pouvoirs fussent répartis entre deux collèges d’échevins, ceux-ci occupant chacun un bâtiment à part : les échevins de la Keure, ayant compétence en matière d’administration, de gestion financière et d’affaires pénales, et les échevins des Parchons (néerl. schepenen van Gedele), habilités seulement à traiter des questions de succession et de tutelle. De la toute première maison de la Keure ne subsiste qu’un vieux sous-sol, à l’angle de la Hoogpoort et du Botermarkt, constitué de deux voûtes en berceau soutenues par un alignement de colonnes en gothique primitif. Le corps de bâtiment le plus ancien de tout l’ensemble est l’ancienne maison de la Keure datant de 1482, située au milieu de l’îlot, enserrée par les autres édifices, et par là non visible de la rue ; elle est constituée de deux salles superposées, dont celle du rez-de-chaussée fait office aujourd’hui de salle du Conseil de la municipalité ; l’intérieur en fut réaménagé par Violet-le-Duc. Au début du XVIe siècle, l’on fit appel aux architectes Keldermans et De Waghemaeker pour établir les plans d’une nouvelle maison de la Keure ; de ces plans, qui prévoyaient une construction très vaste, ne fut réalisé finalement, en raison de difficultés politiques et financières, que le quart environ, à savoir l’actuel corps de bâtiment de style gothique flamboyant occupant la face nord du quadrilatère ainsi que l’angle de la Hoogpoort et du Botermarkt. En 1580, ce corps de bâtiment reçut une extension vers l’est, sur la Hoogpoort, sous la forme d’une aile cette fois de style renaissance (le gothique étant alors passé de mode), appelée Bollaertskamer. À la fin du XVIe siècle, ce fut au tour des échevin des Parchons à se faire construire un somptueux édifice : l’aile renaissance occupant la face est de l’îlot, sur le Botermarkt, et une partie de la face sud. Les travaux de construction de ce corps de bâtiment, progressant difficilement, et mettant à contribution successivement plusieurs architectes, se prolongèrent jusqu’au XVIIIe siècle. Il fut restauré et remanié dans la décennie 1870, notamment avec la participation de Violet-le-Duc.

Parmi les autres bâtiment du complexe sont à mentionner : la Conciergerie (néerl. Portiersloge), à l’angle Hoogpoort/Stadhuissteeg, reconstruite en style baroque, et la Maison des Pauvres (Armenkamer), de 1531, fortement remaniée en 1750.

Quant à l’intérieur, il faut mentionner, concernant la Maison de la Keure: la Salle de la Pacification, ainsi dénommée parce qu’y fut signée et proclamée la Pacification de Gand en 1576, la chapelle des échevins et, à l’étage, la salle du trône.

Vue (incomplète) du complexe de bâtiments formant l’hôtel de ville de Gand, coup d’oeil vers le nord depuis le beffroi. Une partie de la face sud et ouest n’est pas visible. La rue à dr. est le Botermarkt, l’édifice qui la borde est la M. des Parchons, dont la façade sud avec pignons renaissance est à l’avant-plan ; on distingue bien, malgré l’angle de vue, les pilastres noirs de la façade principale donnant sur le Botermarkt, ainsi que les quatre lucarnes du toit. Derrière, la haute toiture grise de la M. de la Keure, donnant sur la Hoogpoort. La partie gauche de cette toiture, posée sur un mur en retrait par rapport à la M. de la Keure, à g. de la massive cheminée, appartient à la Bollaertskamer. Le bâtiment à g. de celle-ci, de plus petite taille, à briques brunes, est la Conciergerie. Au milieu du quadrilatère, le bâtiment à briques brunes et pignons à redents est la M. de la Keure de 1482, l’édifice le plus ancien du complexe. On remarque, contre le bord droit de la photo, l’église Saint-Jacques, avec ses trois clochers.
Vue (incomplète) du complexe de bâtiments formant l’hôtel de ville de Gand, coup d’oeil vers le nord depuis le beffroi. Une partie de la face sud et ouest n’est pas visible. La rue à dr. est le Botermarkt, l’édifice qui la borde est la M. des Parchons, dont la façade sud avec pignons renaissance est à l’avant-plan ; on distingue bien, malgré l’angle de vue, les pilastres noirs de la façade principale donnant sur le Botermarkt, ainsi que les quatre lucarnes du toit. Derrière, la haute toiture grise de la M. de la Keure, donnant sur la Hoogpoort. La partie gauche de cette toiture, posée sur un mur en retrait par rapport à la M. de la Keure, à g. de la massive cheminée, appartient à la Bollaertskamer. Le bâtiment à g. de celle-ci, de plus petite taille, à briques brunes, est la Conciergerie. Au milieu du quadrilatère, le bâtiment à briques brunes et pignons à redents est la M. de la Keure de 1482, l’édifice le plus ancien du complexe. On remarque, contre le bord droit de la photo, l’église Saint-Jacques, avec ses trois clochers.

[modifier] Quai aux Herbes

Le Graslei (ou quai aux Herbes, de son nom officiel français d’autrefois), haut-lieu touristique de la ville de Gand, est un alignement de façades, à l’authenticité variable, sur la rive droite de la Lys. La plupart des maisons ont été remaniées aux XVIIIe et XIXe siècles, ou ont fait l’objet de restaurations parfois hardies (voire sont le résultat de reconstructions) effectuées au début du XXe siècle en vue de l’exposition universelle de 1913.

Graslei : le Spijker. A droite, la petite maison du tonlieu.
Graslei : le Spijker. A droite, la petite maison du tonlieu.
Maison de la corporation des francs bateliers.
Maison de la corporation des francs bateliers.

Le nom de Graslei n’a été donné qu’à partir du milieu du XVIIIe siècle ; auparavant, le quai s’appelait Korenlei ('quai aux Grains'), comme se nomme encore aujourd’hui la rue sur la rive opposée. Mais le port sur la Lys, le premier à Gand a avoir été doté, dès 1562, d’un quai en pierre, a toujours été désigné par les bateliers du nom de Tusschen Brugghen (soit: 'Entre Ponts'). Les marchands de céréales, dont la marchandise était en majeure partie en provenance de Picardie, devaient ici s’acquitter de l’octroi et du tonlieu (taxe d’entreposage et de vente, à concurrence d’un quart de la cargaison) auprès des percepteurs municipaux, qui avaient leur bureau dans une maisonnette à droite du Spijker (v. ci-dessous). Le tonlieu sur le blé fut aboli dans la première moitié du XVIIIe siècle, mais avait déjà beaucoup perdu de sa rigueur dès le XVe, les autres villes flamandes faisant de plus en plus appel à d’autres filières pour se soustraire au tonlieu gantois. Dans les environs du Graslei, on comptait au XVIe siècle jusqu’à 150 entrepôts à grains, y compris privés (les beerie). Lors de travaux de rénovation pratiqués derrière les maisons du quai ont été mis au jour les parois d’un canal, creusé perpendiculairement à la Lys, et destiné sans doute à desservir les entrepôts à céréales bordant la toute proche place du Marché-aux-Grains (Korenmarkt).

Les édifices, au nombre de dix, qui composent la célèbre enfilade du Graslei sont, du nord au sud (ou de gauche à droite sur la photographie ci-dessous) :

  • De Verberrende Steen (litt. 'maison brûlée', sis à l’angle de la rue Hooiaard et du Graslei) : datant du XIVe siècle, ce steen (maison en pierre) fut remanié en 1725, mais sans que le cœur du bâtiment en fût altéré. La dernière restauration, peu interventionniste, sous la direction de l’architecte A.R. Janssens, remonte à 1911.
  • De Beerie (Graslei n°5) : derrière la façade baroque de 1726 se cache une construction beaucoup plus ancienne, remontant (sur la foi de constatations archéologiques) au moyen âge.
  • Den Witten Leeuw ('Le Lion blanc', Graslei n°6) : mentionné pour la première fois en 1349 sous le nom de Middelhuus, cet édifice fut exhaussé en 1786 et sa façade à pignon changée en mur gouttereau. A. R. Janssens, qui le restaura en 1913, tenta, en l’absence cependant de sources authentiques, de lui donner l’aspect qu’il avait au XVIIe siècle.
  • Graslei n°7 : aucun document iconographique ne nous est parvenu qui pourrait nous renseigner sur l’état antérieur de cet édifice. Son aspect actuel est probablement dû pour une grande part à l’imagination de l’architecte A. R. Janssens, chargé de le restaurer en 1913.
  • Den Inghel (ou Den Engel, 'l'Ange', Graslei n°8) : cette façade, caprice de l’architecte Janssens, est en réalité une copie, réalisée en 1912, d’une autre façade gantoise, située rue de Catalogne, à laquelle furent en outre incorporés des éléments du gothique brabançon. Le cœur du bâtiment est une construction du moyen âge, et l’entresol a même conservé la maçonnerie ancienne. Le bâtiment servit de siège à la corporation des brasseurs du milieu du XVe au milieu du XVIe siècle.
  • Eerste Korenmetershuis ('Première Maison des mesureurs de grains', Graslei n°9) : cet édifice fut de 1435 à 1540 le premier siège de la corporation des mesureurs de grains. Ceux-ci étaient chargés, d’une part, de mesurer le blé déchargé à Gand (en remplissant de blé jusqu'à ras bord des cuves de bronze calibrées) et d’autre part, de fixer la quantité de blé pouvant être commercialisée sur le marché gantois. La restauration de 1913, confiée à A. R. Janssens, rétablit le pignon à redans originel, qui avait été remplacé à la fin du XVIIIe siècle par une façade gouttereau rectangulaire.
  • Spijker (Graslei n°10) : c’est la « vedette » du Graslei. Édifié en pierres gris sombre, pour la plupart non équarries, il attire l’attention par son aspect ancien et austère, presque lugubre. Le nom de cet édifice, archaïsme régional désignant un entrepôt (cf. allem. Speicher), est parfois traduit en français par Étape des grains (ou Étape du blé), étape étant à entendre ici au sens ancien d’entrepôt ou de magasin de vivres. La date de sa construction ne peut être déterminée avec exactitude, mais le style architectural, similaire à celui du Borluutsteen sur le Marché-aux-Grains, et caractéristique de l’architecture civile du haut moyen âge, donnent à supposer que le Spijker a pu être construit au XIIe siècle. Il est mentionné dans un texte de 1323, à l’occasion d’un remaniement et d’une extension. Les fenêtres, à arc plein cintre, se fermaient à l’aide de vantaux de bois et servaient à la ventilation. Après un incendie, qui en dévasta tout l’intérieur en 1896, le bâtiment fut complètement restauré en 1902. Il héberge actuellement un restaurant huppé.
  • Tolhuisje ('Maison du tonlieu', Graslei n°11) : cette maisonnette, jadis un des lieux les plus fréquentés du port, fut érigée en 1682, probablement pour remplacer une maison d’octroi antérieure en bois. Y tenaient bureau les percepteurs municipaux chargés de percevoir les droits d’entreposage. Elle fut fidèlement restaurée en 1912 (architecte J. De Waele).
  • Tweede Korenmetershuis ('Deuxième Maison des mesureurs de grains', Graslei n°12) : cet édifice fut acquis par les jaugeurs de blé en 1540, pour remplacer l’immeuble du n°9. À la façade en bois originelle, le propriétaire substitua en 1698 l’actuelle façade, en brique et grès, de facture générale gothique, mais parsemée d’éléments baroques. Cette maison également fut (fidèlement) restaurée au début du XXe siècle.
  • Gildenhuis der Vrije Schippers ('Maison des francs bateliers', Graslei n°14 — il n’y a pas de n°13) : l’immeuble acheté en 1530 par la guilde des francs bateliers fut dépouillée un an plus tard de sa façade de bois et dotée d’une nouvelle façade de style gothique, mais présentant çà et là quelques éléments renaissance. Le panneau au-dessus de la porte d’entrée est orné d’une caravelle sculptée. Les pierres de parement comprises entre les fenêtres du 2e et du 3e étage portent les armoiries de Charles Quint, ainsi que les armes de Flandre, de Gand, et des trois territoires sur lesquels s’étendait son règne (Bourgogne, domaine des Habsbourg, et Castille et Léon).
Graslei (q. aux Herbes), de g. à dr. : De Beerie (visible partiellement ; le millésime complet inscrit sur la façade est 1726) ; Den Witten Leeuw (derrière le drapeau britann.) ; le n°7 (derrière le drapeau franç.) ; Den Enghel (en saillie par rapport au précédent) ; Eerste Korenmetershuis ; Spijker (pierre grise, derrière les parasols) ; le minuscule Tolhuis ; Tweede Korenmetershuis ; Vrije Schippers.
Graslei (q. aux Herbes), de g. à dr. : De Beerie (visible partiellement ; le millésime complet inscrit sur la façade est 1726) ; Den Witten Leeuw (derrière le drapeau britann.) ; le n°7 (derrière le drapeau franç.) ; Den Enghel (en saillie par rapport au précédent) ; Eerste Korenmetershuis ; Spijker (pierre grise, derrière les parasols) ; le minuscule Tolhuis ; Tweede Korenmetershuis ; Vrije Schippers.

[modifier] Autres édifices civils

Geraard de Duivelsteen

Geraard de Duivelsteen, façade est.
Geraard de Duivelsteen, façade est.

Le château de Gérard le Diable, ancien château-fort du XIIIe siècle, de style roman, doit son nom au chevalier Gérard de Gand, surnommé «le Diable», qui habita l’édifice dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. Il est depuis le XIVe propriété de la municipalité de Gand, et fit office, tour à tour, de dépôt d’armes, d’école des Hiéronymites, de séminaire, d’asile d’aliénés, de maison de correction et d’orphelinat, de caserne de pompiers, et enfin, après qu’il fut acquis par l’État à la fin du XIXe siècle, puis restauré, servit, et sert encore jusqu’à ce jour, à héberger les Archives nationales. Du château-fort d’origine ne subsiste que l’aile orientale, bordant une branche de l’Escaut.

Le Rabot

Le Rabot, écluse fortifiée du XVe siècle (les immeubles alentour ne sont pas de la même époque...).
Le Rabot, écluse fortifiée du XVe siècle (les immeubles alentour ne sont pas de la même époque...).

Il s’agit d’une écluse de garde fortifiée, flanquée de deux tours rondes, édifiée entre 1489 et 1491. Le Rabot, dont le nom est une altération du mot français rabat, désignant la vanne d’une écluse, est située au bout du canal de la Lieve, aujourd’hui une impasse, mais qui autrefois se prolongeait au-delà du Rabot et communiquait avec le canal de la Lieve et, plus tard, avec le canal de Bruges. L’écluse primitive faisait partie d’un système de défense, constitué d’un réseau de canaux et de fossés, renforcé de portes et d’écluses. C’est ce système qui permit à Gand de résister au siège mis en 1488 par Frédéric III et son fils Maximilien, et leur armée forte de 40 000 hommes. Pour commémorer ce fait, il fut décidé par la ville de fortifier l’écluse qui avait montré la plus forte capacité de résistance; le choix se porta sur le Rabot. En dépit de sa fonction militaire, le Rabot fut tôt occupé par des éclusiers jouissant du privilège de pêcher et de percevoir le tribut des bateaux qui descendaient la Lieve et pénétraient dans la ville à cet endroit. Après 1815, il fut partiellement aménagé en magasin à poudre et également en maison d’octroi. Le Rabot a été habité par les préposés à l’octroi jusqu’en 1870. Il perdit sa fonction militaire en 1872, lorsque la Lieve fut comblée pour pouvoir construire derrière le Rabot une gare de triage. Les immeubles modernes à appartements qui l'entourent ne lui pas honneur.

Le Vleeshuis
Le Vleeshuis, ou plus exactement le Groot Vleeshuis (qui se traduit par Halle aux Viandes ou par Grande Boucherie ; vlees = viande, cf. allem. Fleisch) est un long bâtiment sans étage, à haut comble soutenu par une impressionnante charpente et pourvu d’une quinzaine de lucarnes de chaque côté, dont la façade avant donne sur la place aux Légumes (Groentemarkt, anc. place aux Poissons, une des places les plus typiques du vieux Gand) et la façade arrière directement sur la Lys. Il fut édifié au début du XVe siècle, pour remplacer un Vleeshuis plus ancien, situé au même endroit, construit en bois, et devenu trop exigu. Le nouvel édifice devait, en plus de donner à chacun des membres de la corporation un établi de boucher particulier, être doté d’une chapelle et d’une salle de réunion. Le bâtiment fut achevé en 1419, après des travaux de construction qui s’étaient échelonnés sur 11 ans. Assimilable à un grand marché couvert, le Vleeshuis avait pour fonction au moyen âge de centraliser le commerce de la viande, afin que l’on pût vérifier aisément que de la viande avariée ne fût pas mise en vente ; comme dans beaucoup d’autres villes au moyen âge, la vente de viande était interdite dans les domiciles privés. Le bâtiment fut désaffecté à la fin du XIXe siècle, et héberge aujourd’hui quelques boutiques. Il est appelé Groot Vleeshuis par opposition au Klein Vleeshuis (Petite Boucherie), sis aux confins sud-est de l’ancien périmètre urbain, et maintenant disparu.

Les hôtels Van der Zickelen

Le Kleine Sikkel (à g.) : maison patricienne du début XIIIe s., à façade crénelée. Au-dessus de la porte d'entrée : armoiries de la famille Van der Sickelen. À l’arrière-plan, clocher de la cathédrale.
Le Kleine Sikkel (à g.) : maison patricienne du début XIIIe s., à façade crénelée. Au-dessus de la porte d'entrée : armoiries de la famille Van der Sickelen. À l’arrière-plan, clocher de la cathédrale.

Parmi les nombreuses maisons patriciennes que le vieux Gand a gardé du moyen âge, il convient de relever en particulier un ensemble de trois hôtels particuliers : le Grote Sikkel, le Kleine Sikkel et l’Achtersikkel (le nom Sikkel est diversement orthographié : Sikkel, Sickel, Zickel etc.), qui pour l’essentiel datent du XIIIe au XVe siècle, et ont appartenu à la famille Van der Zickelen, une des familles les plus anciennes et les plus influentes de Gand. Au XIXe siècle, sous la direction de l’architecte municipal Van Rysselberghe, l’Achtersikkel et le Grote Sikkel furent profondément remaniés et fondus en un seul complexe, afin d’y héberger le conservatoire royal de musique ; cependant, plusieurs éléments dans ce complexe gardent un caractère d’authenticité : d’abord la tour à escalier, qui fut surmontée au XVIe siècle d’un belvédère renaissance, ainsi que la chapelle gothique qui la jouxte, et ensuite deux cryptes superposées, portées par des colonnes en pierre de taille de Tournai couronnées de chapiteaux gothiques. Le Kleine Sikkel, une maison patricienne de style roman située à peu de distance, à l'angle Nederpolder-Biezekapelstraat, fut édifié au début du XIIIe siècle et était habité par la famille Van der Zickelen au XIVe siècle, mais ne garde de l’édifice originel que la façade crénelée (reconstruite dans son état d’origine en 1912, et seule façade de ce type subsistant à Gand) et une cave voûtée.

L'hôtel 't Kindt

Hôtel 't Kindt.
Hôtel 't Kindt.

Le vieux Gand n’est certes pas en mal d’édifices rococo; l’hôtel ’t Kindt en est sans doute le spécimen le mieux réussi. Érigé en 1746 par l’architecte David ’t Kindt sur l’emplacement de l’ancien Dammansteen, sur la Kammerstraat, ce somptueux palais en style Louis XV fut habité par diverses familles nobles jusqu’à ce que l’Académie royale flamande, fondée en 1886, y installât son siège en 1892. La façade en grès est surmontée d’un comble mansardé, en forme de coupole, et d’un fronton en demi-cercle richement sculpté. À l’intérieur, portraits et bustes d’auteurs flamands.

Parmi les autres maisons de maître de cette époque, il convient de signaler l’hôtel D’Hane-Steenhuyse, situé Veldstraat n°45, construit entre 1768 et 1781, et lui aussi couronné d’une coupole, qui rappelle celle de l’hôtel ’t Kindt. Il comprend quelques remarquables salons et une salle de bal. Le roi Louis XVIII et sa cour y séjournèrent en 1815, pendant les Cent-Jours. Y logèrent également le tsar Alexandre Ier, Jérôme Bonaparte et Guillaume Ier des Pays-Bas.

La Maison du peuple et le Vooruit
Ces bâtiments, datant tous deux du début du XXe siècle, constituent des aboutissements de la lutte ouvrière et du mouvement socialiste à Gand ; ils ont donc à ce titre, autant qu’une valeur architecturale, une grande valeur symbolique. Le bâtiment Vooruit, ainsi nommé d’après la coopérative ouvrière fondée par Edouard Anseele en 1891 (Vooruit signifie litt. en avant), fut édifié en 1913, année chargée d’événements importants pour le mouvement ouvrier, pas seulement à Gand : fondation de la Banque du Travail, grèves pour exiger le suffrage universel, et l’exposition universelle, où le Vooruit tenait un stand remarqué. Le Vooruit est le pendant ouvrier du palais des fêtes bourgeois érigé aux alentours de la même date dans le verdoyant Citadelpark, à la lisière de la ville ; au contraire et significativement, il fut décidé de construire le palais du Vooruit, dont la conception fut confiée à l’architecte Ferdinand Dierkens, en plein cœur du quartier ouvrier sis à l’ouest de la gare du midi (Zuidstation, démantelée depuis pour faire place au parc Roi Albert), quartier où se situait notamment, dans la Korianderstraat proche, une importante usine de coton (dont les bâtiments, de taille considérable, ont été conservés en partie et sont aujourd’hui classés monuments historiques, au titre d’une des usines textiles les plus anciennes de Flandre). Il s’agit d’un complexe de salles de spectacle et de fêtes, dans lequel les ouvriers pouvaient, pour une modique somme, se sustenter et jouir d’activités culturelles. Le Vooruit connut son apogée dans l’entre-deux-guerres, pour ensuite péricliter après la 2e guerre mondiale. Il sera cependant restauré en 1983, reconnu comme monument historique, et acquérir son actuelle destination en tant que centre culturel. Le style de l’édifice peut être vu comme une transition entre Art nouveau et Art déco.

La Maison du Peuple sur le Vrijdagmarkt. Statue de Jacques d'Artevelde à l'avant-plan.
La Maison du Peuple sur le Vrijdagmarkt. Statue de Jacques d'Artevelde à l'avant-plan.
Le Vooruit, au bout de la Bagattenstraat.
Le Vooruit, au bout de la Bagattenstraat.
Bibliothèque universitaire, œuvre de Van de Velde.
Bibliothèque universitaire, œuvre de Van de Velde.

Bibliothèque universitaire
C’est la « quatrième tour » de Gand, jugée digne par conséquent de se ranger à la suite de l’emblématique alignement des trois tours médiévales (St.-Nicolas, beffroi, St.-Bavon). Le dernier en date des édifices-repères de la ville est une tour entièrement construite en béton armé, de forme parallélipipédique, dépouillée, lisse, fonctionnelle, mais élégante, couronnée d’un belvédère en verre. Appelée familièrement Boekentoren ('tour à livres') par les Gantois, elle fut érigée en 1935 selon les plans de l’architecte et peintre anversois Henry van de Velde. Haute de 64 mètres et comportant 21 étages, cette construction en hauteur, peu économique pour une bibliothèque, mais voulue ainsi par Van de Velde, peut accueillir deux millions de volumes. Le fonds de la bibliothèque comprend aussi une collection de quatre milliers de manuscrits, dont quelques-uns ornés de miniatures du XIe siècle.

[modifier] Musées

[modifier] Musée des Beaux-Arts

Le bâtiment de ce musée (Museum voor Schone Kunsten en néerl.), qui comprend 25 salles, fut édifié en 1902 selon les plans de l’architecte Karel van Rijsselberghe (frère de Théo Van Rysselberghe). Gravement endommagé en 1940, il a cependant été entièrement réparé et réaménagé. Les collections du musée donnent un aperçu de la peinture, de la gravure, de la sculpture, de l’art graphique et de l’art de la tapisserie en Europe depuis le XIVe siècle. Le musée possède aussi une importante collection de toiles du XIXe siècle. Y sont exposées des œuvres de:

[modifier] Musée de la Bijloke

Le musée est hébergé dans les bâtiments d’une ancienne abbaye cistercienne, Kluis Onze-Lieve-Vrouw van de Bijloke, fondée en 1041 et dotée par le comte Baudouin IX aux environs de 1200. L’hôpital de la Byloke (nombreuses graphies différentes: Bilocque, Bylocque…), remarquable édifice gothique, érigé en 1227 à l’initiative d’une famille patricienne, fait partie du complexe et a traversé quasi intact les siècles. Le mouroir (Craeckhuys) situé derrière la salle des malades date du XVIe siècle et a été aménagé en salle de concert. Après les dévastations des calvinistes au XVIe siècle seules demeurèrent les ailes sud et est de l’abbaye ; l’église fut détruite, et ses matériaux utilisés plus tard à renforcer les fortifications. Le très beau mur pignon du réfectoire, de 1325, a été restauré dans les années 1890 par l’architecte Van Assche.

La collection du musée de la Bijloke (néerl. Bijlokemuseum) comprend des ferronneries, de la poterie, de la dinanderie, de la verrerie, de la porselaine, des armes, des costumes anciens, des chinoiseries. Des intérieurs gantois du XVIIe et du XVIIIe y ont été reconstitués. En outre : mobilier d’église, objets du culte, dont une croix de procession du XIVe, vêtements sacerdotaux du XVIe, etc. On y conserve également les plans originaux, établis en 1518 par les architectes Domien de Waghemakere et Rombout Keldermans, de l’hôtel de ville de Gand.

[modifier] Huis van Alijn

Le Musée de la vie populaire (néerl. Museum voor Volkskunde, ou depuis 2000 Huis van Alijn), l’un des plus importants de ce type en Belgique, est hébergé dans un ancien Hôtel-Dieu du XIVe siècle. Celui-ci, désigné par Kinderen Alijnshospitaal ('Hospice des Enfants Alijn') ou encore par Sint-Catharinahospitaal, joyau du quartier Patershol, se compose de 18 maisonnettes (maisons-Dieu) rangées autour d’un patio. Il fut construit dans la deuxième moitié du XIVe siècle par la famille Rijm pour se racheter, auprès du comte Louis de Male, du meurtre, perpétré en raison d’une querelle familiale, des deux fils Alijn (prononcer ‘alêne’) dans la cathédrale quelques années auparavant; la condition de la grâce comtale en effet portait que devait être construit un Hôtel-Dieu pour 18 femmes vieilles et indigentes. Au XVIe siècle, alors que l’hospice se trouvait fort délabré, deux autres familles patriciennes entreprirent de le restaurer, firent construire huit maisons-Dieu supplémentaires, et ajoutèrent, en 1543, une chapelle (de style renaissance, mais avec baies gothiques). Après le départ des derniers pensionnaires en 1863, l’hospice fut vendu en 1883 et changé en cour d’habitation, et la chapelle en atelier de menuiserie.

Photo de gauche : Façade avant de l’ancien Hôtel-Dieu Alijn, donnant sur le quai de la Lys. La porte à gauche, surmontée d’une statue de sainte Catherine, donne accès à la cour intérieure. La chapelle est visible au-dessus de la toiture. Photo de droite : Cour intérieure de l’hospice Alijn.


Racheté par la municipalité en 1941, et restauré avec bonheur en 1962, l’hospice Alijn accueille depuis cette date le Musée de la vie populaire, successeur de l’ancien Musée de folklore, fondé en 1932. Le musée entend donner un aperçu de la vie quotidienne du petit peuple en milieu urbain aux alentours de 1900 ; depuis peu cependant, le musée tend aussi à étendre son propos à des périodes plus récentes. Le circuit conduit le visiteur de maisonnette en maisonnette, et lui fait découvrir tour à tour les quatre départements dont se compose le musée; ce sont:

Pillegift en Engelenbrood, ‘Cadeau de baptême et Pain des Anges’ : les principales étapes de la vie, les rites de passage de la naissance jusqu’à la mort sont illustrées.

Fanfares en ander Feestgedreun, ‘Fanfares et autre tintamarre festif’ : sont passées en revues ici les divertissements et festivités populaires (fanfares, cirque, spectacles de sport, colombophilie, etc.).

Passie en Godsvrucht, ‘Passion et Piété’ : ce département donne à voir les coutumes et traditions de la culture religieuse populaire (statuettes de saints, ex-voto, imagerie religieuse, etc.).

Meesterschap en Handelsgeest, ‘Maîtrise et Esprit de négoce’ : ont été reconstitués ici un certain nombre d’intérieurs de maisons de commerce et d’ateliers d’artisanat gantois (pharmacie, bonbonnerie, salon de barbier, atelier de cordonnier, d’imprimeur, de dinandier, de tourneur sur bois, etc.).

[modifier] Le M.I.A.T.

Le M.I.A.T. — sigle néerlandais dont le libellé Museum voor Industriële Archeologie en Textiel n’a pas besoin d’être traduit —, a été créé en 1976 et se trouve hébergé depuis 1990 dans une ancienne filature de coton, la filature Desmet-Guéquier, située dans le nord du vieux Gand, sous la boucle de la Lys, lieu où avaient tendance, pendant la première révolution industrielle, à se concentrer les manufactures de textile. Le bâtiment, qui date de 1905-1912, fut conçu à l’instar des manufactures de coton de Manchester : d’allure proprement monumentale, il se compose d’une série de salles spacieuses, est doté de vastes baies vitrées, et offre, depuis le dernier étage, une vue magnifique sur le Kuip, le centre historique de Gand. Les quelque 3 500 m² d’espace que comporte l’édifice sont utilisés pour évoquer l’histoire de l’industrie gantoise, en mettant plus particulièrement l’accent sur l’activité textile.

Ce dernier point n’est pas fait pour étonner, attendu que Gand a longtemps eu une relation en quelque sorte existentielle avec cette activité, et que les intérêts économiques gantois dans ce domaine ont même pu déterminer parfois ses choix historiques. Dès le moyen âge en effet, Gand fut un important centre de production de la laine, et aux XIIIe et XIVe siècles, les draps gantois étaient réputés loin au-delà des frontières ; à partir du XVIe siècle, on assiste à la montée en puissance du lIN ; enfin, dans le 2e moitié du XVIIIe s’établirent les premières manufactures de coton. Tout au long du XIXe siècle, et jusque dans les années 1960, la ville demeurera un important centre textile.

Il est heureux que le M.I.A.T. ait trouvé à se loger dans le nord de la vieille ville, sous la boucle dessinée par la Lys ; c’est là en effet que l’on trouve une des zones industrialisées les plus anciennes de Gand. Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle s’y multipliaient les demandes de permis de bâtir relatifs à des fabriques et manufactures. Au début du XIXe, les petites propriétés de fonctionnaires et de commerçants sont progressivement supplantées par des terrains industriels. La plupart des ateliers de production de cette zone seront appelés à fusionner pour constituer la filature de coton Desmet-Guéquier. La zone garde de nombreux vestiges de cette industrialisation précoce.

Le M.I.A.T. s’articule sur plusieurs «niveaux».

Niveau 1 Galerie des machines
Y sont exposés une trentaine de grandes machines anciennes (métiers à tisser le velours, machines à lin, moteurs électriques, machines à vapeur etc.), datant pour la plupart des environs de 1900. Également: nombreuses peintures, notamment de l’exposition universelle de 1913.

Niveau 3 Fonctionnement d’une usine à coton
Cette section permet de se représenter comment le textile était fabriqué au XIXe et au début du XXe siècle. On peut y voir une fileuse à l’œuvre dans son atelier artisanal et un tisserand industriel s’activer sur une impressionnante machine. Les applications textiles modernes sont évoquées également : protection nucléaire, navigation dans l’espace, veste pare-balles, etc.

Niveau 4 Homme et technologie
Cette section illustre la manière dont les innovations technologiques ont influencé la vie quotidienne et ont donné lieu à la société de consommation. On y trouve entre autres une fabrique de moutarde, un atelier typographique et une imprimerie.

Niveau 5 Serpenter à travers le temps
Cette section retrace la première révolution industrielle, au départ de l’année 1750 : manufactures, exode rural, la vapeur comme source d’énergie — triomphe de la machine, mais rude vie du travailleur et de sa famille. Les mouvements sociaux et politiques sont illustrés à l’aide de photos et d’objets. C'est sur ce niveau qu'est exposée la pièce-maîtresse du musée : la Mule Jenny, machine à filer anglaise, soumis au secret industriel, mais que le Gantois Lieven Bauwens réussit, dans des circonstances assez rocambolesques, à introduire en fraude sur le continent en 1798.

[modifier] Le S.M.A.K.

Façade du S.M.A.K. Remarquer à dr. la sculpture De Man die de Hemel meet (L'homme qui mesure le ciel), de Jan Fabre(1998).
Façade du S.M.A.K. Remarquer à dr. la sculpture De Man die de Hemel meet (L'homme qui mesure le ciel), de Jan Fabre(1998).

Le Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (Musée municipal d’art actuel) est le successeur du Museum voor Hedendaagse Kunst (Musée d’art contemporain). Celui-ci, fondé en 1957, ne disposait tout d’abord que de quelques salles dans le bâtiment du Musée des Beaux-Arts. En 1975, le très actif et très médiatique Jan Hoet en devint le conservateur, et en 1999 le musée trouva enfin à se loger dans un lieu propre, à savoir dans le bâtiment du casino (1949), nouvellement rénové, le musée changeant alors, du même coup, son nom en Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (S.M.A.K.). Les deux musées — Musée des Beaux-Arts et S.M.A.K. — se sont ainsi retrouvés face à face, dans le parc de la Citadelle à Gand, en un singulier binôme muséal. Jan Hoet prit sa retraite en 2003 et fut remplacé par Peter Doroshenko d’abord, et Philippe Van Cauteren ensuite.

La collection du SMAK est centrée principalement sur l’art moderne européen de 1950 à nos jours. Les objets que le musée héberge sont issus de plusieurs courants de l’art contemporain, tels que Cobra, le Pop Art, le Minimal Art, l’art conceptuel et l’Arte Povera. Il y a lieu de relever en particulier les installations Wirtschaftswerte de Joseph Beuys et Die Toilette d’Ilya Kabakov, et la toile Figure Sitting de Francis Bacon. Font également partie de la collection des œuvres d’artistes à réputation internationale comme David Hammons, Thomas Schütte ou Juan Muñoz, et de quelques grands noms belges, comme Panamarenko, Marcel Broodthaers, Thierry de Cordier et Luc Tuymans.

Parmi les expositions temporaires, les plus remarquées datent de l’ère Jan Hoet. Une exposition d’un type inhabituel, dénommée Chambres d'Amis (1986), où des artistes réalisaient et exposaient des œuvres dans des domiciles privés, que les visiteurs de l’exposition allaient ensuite y admirer, mérite mention particulière ; elle assura une notoriété internationale à Jan Hoet (ainsi qu’au S.M.A.K.) et contribua à le faire désigner directeur artistique de la 9e édition de Documenta en 1992.

[modifier] Établissements d'enseignement

[modifier] Université

L’université de Gand, en abrégé UGent, anciennement Rijksuniversiteit Gent (université d’État de Gand, dénomination utilisée jusqu’en 1991, en abrégé RUG), est, avec l’université catholique de Louvain, dont elle est un peu la contrepartie, une des deux grandes universités flamandes. Au 1er janvier 2005, elle comptait environ 28 000 étudiants et employait 6 200 personnes, dont 918 professeurs. L’université a été classée à plusieurs reprises comme la meilleure des universités belges dans plusieurs domaines, que ce soit par des évaluateurs étrangers (comme le classement de l’université de Shanghai, en 2005 et en 2006) ou par la Région flamande (que ses visites d’évaluation, dites visitaties, ont conduit à désigner, en 2006, les facultés de médecine et de droit de l’université gantoise comme les meilleures de Flandre). Enfin, trois des prix Nobel belges ont enseigné dans cette université.

[modifier] Histoire

L’université de Gand fut fondée pendant le régime hollandais, sous les auspices du roi Guillaume Ier, au même moment que deux autres universités d’État, à Liège et à Louvain. Inaugurée solennellement en 1817, elle ne compta tout d’abord que 190 étudiants et seize professeurs, dont une majorité d’étrangers, et quatre facultés: Lettres, Droit, Médecine et Sciences. Les enseignements étaient tout d’abord dispensés en latin. Cependant, ses effectifs étudiants ne cessaient de croître, jusqu’à ce que survînt la révolution belge de 1830, à la suite de laquelle lui furent ôtées deux facultés (Lettres et Sciences). Mais en 1835, ces facultés lui furent restituées, pendant qu’au même moment plusieurs écoles techniques sises à Gand lui furent adjointes. À partir de 1876, l’université fut de nouveau habilitée à octroyer elle-même des grades académiques, alors qu’auparavant les étudiants devaient subir leurs examens devant une commission centrale.

Entre-temps, depuis 1830, le français s’était substitué au latin comme vecteur d’enseignement. Vers la fin du XIXe siècle, le mouvement flamand s’employa à obtenir la néerlandisation (dite aussi, improprement, flamandisation) de l’université gantoise, ce qui fut chose faite, une première fois sous l’occupation allemande en 1916, — néerlandisation éphémère, puisque promptement annulée sitôt la guerre terminée — puis une deuxième fois en 1923, à titre définitif, partiellement tout d’abord, puis intégralement en 1930. L’université de Gand fut la première université belge dans ce cas ; cet événement est considéré comme un jalon important dans la lutte d’émancipation flamande.

La deuxième moitié du XXe siècle vit une démocratisation de l’enseignement supérieur, et l’université de Gand, de même que les autres universités européennes, connut un processus de massification : en 1953, les effectifs d’étudiants dépassèrent les 3000, en 1959 fut franchi le cap des 4000, et en 1969 on comptait plus de 11 500 étudiants inscrits. Dans le même temps, l’université augmenta le nombre de facultés de quatre à onze, le plus souvent en élevant au statut de faculté des écoles ou instituts qui lui étaient auparavant associés. D’autres temps forts de son histoire récente furent les mouvements contestataires de la fin des années 1960, aboutissant à ce que des étudiants pussent siéger au conseil d’administration, les turbulences de 1978 qui firent suite à l’augmentation du minerval (droit d’inscription), et le décret de la Communauté flamande de 1991, tendant à donner à l’université une autonomie plus grande.

[modifier] Facultés

L’université de Gand compte actuellement 11 facultés, que nous nous bornerons ici à énumérer, accompagnées de leur date de création : faculté de Philosophie et Lettres (1817) ; faculté de Droit (1817); faculté des Sciences (1817) ; faculté de Médecine et de Sciences de la santé (1817) ; faculté Polytechnique ou des Sciences de l’ingénieur (instituée en tant que telle en 1957) ; faculté des Sciences économiques et de Gestion (1968) ; faculté de Médecine vétérinaire (1968) ; faculté des Sciences psychologiques et pédagogiques (1969) ; faculté de Bio-ingénierie (1969) ; faculté de Pharmacie ; faculté des Sciences politiques et sociales (la dernière née des facultés, 1992).

[modifier] Bâtiments

Aula de l'université de Gand, arch. L. Roelandt, 1826.
Aula de l'université de Gand, arch. L. Roelandt, 1826.

Les bâtiments universitaires sont dispersés à travers toute la ville de Gand, et même au-delà, à Merelbeke, Zwijnaarde (parc technologique) et Melle (pour les essais d’agronomie). Hébergée tout d’abord dans quelques édifices mis à sa disposition par la municipalité gantoise (le couvent des jésuites, la bibliothèque Baudeloo, l’hospice de la Byloke), elle étendit ensuite, tout au long de son histoire, son parc immobilier soit par la construction de bâtiments nouveaux à son intention particulière (Aula, tour-bibliothèque, ou CHU réalisé en 1937, mais mis en service seulement à partir de 1959, etc.), soit par acquisition d’immeubles existants, dont quelques-uns historiques (comme le couvent des dominicains). Certains de ces bâtiments méritent une mention particulière:
- le Pand, ou couvent des dominicains, acquis en 1963, utilisé pour des congrès, des séminaires, etc. (déjà décrit ci-haut);
- l’Aula, édifié en 1826, selon les plans de Louis Roelandt, alors architecte officiel de la ville de Gand, et destiné à accueillir les cérémonies officielles. Ce complexe néoclassique, avec façade à fronton et péristyle, comprend un escalier monumental, orné de peintures murales, et une salle de promotion en forme d’amphithéâtre;
- La bibliothèque universitaire et la fac. de philosophie et lettres, d’Henry van de Velde, déjà évoqué;
- L’institut des Sciences (r. Joseph Plateau), érigé entre 1883 et 1890, d’après les plans de l’architecte municipal Adolphe Pauli, dont c’est le couronnement de la carrière. Ce vaste édifice néoclassique, dont Pauli conçut aussi l’ameublement, est un Technikon sur le modèle allemand, c'est-à-dire un grand complexe formant campus.

[modifier] Enseignement supérieur non universitaire

[modifier] La Hogeschool Gent

La Hogeschool Gent (litt. Haute école Gand) est le résultat d’une fusion de grande envergure, opérée en deux temps, et impliquant au total quinze établissements d’enseignement supérieur non universitaire. Ces opérations s’inscrivaient dans une politique globale de la Communauté flamande visant à regrouper, par province, les hautes écoles des réseaux officiels (les établissements publics), qu’elles aient à l’origine relevé de la Communauté flamande, des municipalités ou des provinces. Les groupements ainsi formés, au nombre de cinq, constituent chacun une Vlaamse Autonome Hogeschool (en abrégé VAH) — la Hogeschool Gent étant une de ces cinq VAH, en l’espèce pour la province de Flandre-Orientale. Comme l’indique leur désignation, ces VAH, même si elles ne manquent pas de se concerter entre elles, disposent d’une certaine autonomie et n’appartiennent plus à aucun réseau d’enseignement au sens classique.

La première fusion eut lieu en 1995, à la suite du décret (=texte législatif de la Région flamande) sur les hautes écoles, le Hogescholendecreet, de 1994, et conduisit treize hautes écoles, appartenant au réseau municipal ou de Communauté, pour la plupart gantoises, à se regrouper pour constituer la Hogeschool Gent. L’offre d’enseignement fut remanié en onze départements, tous localisés à Gand, hormis un seul à Alost. La deuxième fusion se fit en 2001 entre la Hogeschool Gent et l’école Mercator, qui faisait partie auparavant du réseau provincial. Ainsi la Hogeschool Gent compte-t-elle depuis l’année académique 2001-2002 treize départements et sept campus, tous sis à Gand, toujours à l’exception du département de gestion d’entreprise (Bedrijfskunde), sis à Alost.

Afin de mettre en œuvre la réforme dite de Bologne, une série d’associations impliquant chacune une université et plusieurs hautes écoles ont été créées. En 2003, la Hogeschool Gent s’est ainsi associée, conjointement avec la Hogeschool West-Vlaanderen (Flandre-Occidentale) et la haute école Artevelde (v. ci-dessous), avec l’université de Gand.

La Hogeschool Gent est, en raison même de sa genèse, une institution multisectorale offrant un éventail large et divers de formations. Elle se compose de treize départements, dont voici brièvement la liste : l’Académie Royale des Beaux-Arts (Koninklijke Academie voor Schone Kunsten) ; Gestion d’entreprise (Bedrijfskunde), à Alost ; Information d’entreprise (Bedrijfsinformatie) ; Gestion d’entreprise Mercator (Bedrijfsmanagement Mercator) ; Sciences de la vie et Aménagement paysager (Biowetenschappen en Landschapsarchitectuur) ; Conservatoire de musique ; Soins de santé (Gezondheidszorg Vesalius) ; Sciences commerciales et Administration (Handelswetenschappen en Bestuurskunde) ; École normale (Lerarenopleiding Ledeganck) ; Socio-pédagogie (Sociaal Agogisch Werk) ; Technologie ; Formations d’ingénieur industriel (Toegepaste Ingenieurswetenschappen) ; Traductologie (Vertaalkunde).

[modifier] La Katholieke Hogeschool Sint-Lieven

La Katholieke Hogeschool Sint-Lieven (en abrégé KaHo Sint-Lieven), née de la fusion, en 1995, de 8 hautes écoles, possède des campus à Gand (où sont aussi localisés les services centraux), Saint-Nicolas (St.-Niklaas) et Alost. L’école, qui compte actuellement quelque 5000 étudiants et emploie 520 personnes, offre un large éventail de baccalauréats professionnels et de mastères dans les domaines liés à la biotechnologie, aux soins de santé, aux sciences commerciales, à la gestion d’entreprise, aux sciences industrielles, aux sciences nautiques et à la formation d’enseignants. Y peuvent être suivis en outre un certain nombre de mastères spécialisés et de formations courtes, de même qu’une formation Master in Food Science, Technology and Nutrition (en langue anglaise) dans le cadre d’Erasmus mundus. La KaHo Sint-Lieven a choisi de s’associer à l’université catholique de Louvain.

Les formations offertes sont les suivantes.

Baccalauréats professionnels : agro- et biotechnologie, gestion d’entreprise, sciences et techniques du laboratoire biomédical, construction, chimie, électromécanique, électrotechnique, informatique, gestion d’équipements (« facilitair management »), puériculture, formation d’instituteur, école normale, conception et production mécaniques, gestion de bureau, immobilier, soins infirmiers, nutrition et diététique, obstétrique.

Mastères en sciences industrielles : construction, topométrie, chimie, biochimie, informatique, électromécanique, électrotechnique.

Formation post-baccalauréat professionnel en soins intensifs et soins d’urgence.

[modifier] Arteveldehogeschool

L’Arteveldehogeschool, dont la fusion de quatre hautes écoles gantoises le 31 décembre 2000 a constitué l’acte de naissance, s’est depuis cette date développée jusqu’à devenir, avec près de 9 000 étudiants, un personnel de 900 membres, et 22 filières de formation, la plus grande des hautes écoles catholiques de Flandre, et de se situer au deuxième rang des établissements d’enseignement supérieur flamands. L’école se définit aussi comme un centre de connaissance (kenniscentrum), intervenant comme prestataire de services de recherche et d’étude scientifiques, notamment dans le domaine social et des soins. S’étant trouvée, après la fusion fondatrice, dispersée sur une vingtaine d’emplacements à Gand, l’école s’efforce de se regrouper autant que possible, et de ramener ce nombre à neuf campus d’ici 2010 ; un complexe de bâtiments neufs de 20 000m², actuellement en chantier tout près de l’abbaye Saint-Pierre, destiné à créer des locaux de cours mais appelé aussi à accueillir les services centraux de l’école, s’inscrit dans cette politique. L’école s’est associée avec l’université de Gand (AUGent). L’Arteveldeschool offre une large palette de formations, que nous nous bornerons ci-après à énumérer.

Baccalauréats professionnels : gestion d’entreprise, gestion de la communication, ergothérapie, médias graphiques et numériques, journalisme, logopédie et audiologie, gestion de bureau, formation des enseignants (puériculteurs, instituteurs, enseignants du secondaire), podologie, obstétrique, soins infirmiers, travail social.

Mastères : réadaptation et kinésithérapie, travail social, soins infirmiers et obstétrique.

Par ailleurs, quantité de formations « postgraduat », plus particulièrement dans le domaine des soins de santé.

[modifier] Hogeschool voor Wetenschap en Kunst Sint-Lucas

Cet établissement est le continuateur des écoles Saint-Luc créées en 1863 par des membres de la Congrégation des Frères des Écoles chrétiennes, congrégation fondée à Reims vers 1680 par Jean-Baptiste de La Salle. L’initiateur en fut le Frère Marès Joseph, lequel entreprit en 1862 de créer à Gand, à l'intention des jeunes de milieux défavorisés, un cours du soir de dessin, afin de favoriser leur insertion dans la société, à travers l’apprentissage d’un métier en rapport avec l’architecture et les arts décoratifs, et en les organisant dans des sortes de guildes d’artisans. Peu après, le baron de Béthune, grande figure du style néogothique en Belgique, s’associera au projet, ce qui débouchera sur la création à Gand de la première école Saint-Luc en janvier 1863. Le succès de cette initiative conduira à créer d’autres implantations d’abord en Belgique (Tournai 1877, Liège 1879, Merelbeke 1880, Bruxelles 1882 et 1887, Anvers 1894, Mons 1908, Namur 1913, etc.), puis à l’étranger (Lille 1877), et au Congo belge et au Rwanda.

En 1995, les écoles Saint-Luc flamandes de Bruxelles et Gand fusionnèrent avec une série d’autres établissements offrant divers types de formation et situés à Bruxelles, Wavre-Sainte-Catherine, Louvain (le célèbre Lemmensinstituut), Anvers, pour constituer la Hogeschool voor Wetenschap & Kunst (en abrégé W&K ou WenK). Celle-ci s’est depuis 2002 associée à l’université de Louvain, et compte actuellement (2008) quelque 6000 étudiants. Cependant, cette entité sera de fait demantelée dès 2007-2008, et une série de nouvelles configurations s’apprêtent à se mettre en place. Les quatre départements d’art et d’architecture de l’actuel W&K, savoir : le Lemmensinstituut (école de musique), le Narafi (école de photographie et cinéma, Bruxelles), les écoles Saint-Luc (Sint-Lucas Architectuur et Sint-Lucas Beeldende Kunst), ont fait part de leur intention d’ériger une nouvelle haute école d’art et d’architecture, et ce conjointement avec la Media- en design-Academie de la Katholieke Hogeschool Limburg et la Hogeschool Sint-Lukas Brussel.

En attendant, le campus de Saint-Luc à Gand offre les orientations d’étude suivantes :
Baccalauréats (acad. et profess.) : architecture (bacc. académique) ; architecture d’intérieur (bacc. académique) ; ameublement (bacc. professionnel).
Mastères (acad.) : architecture (mast. académique) ; architecture d’intérieur (mast. académique) ; urbanisme (mast. académique).

[modifier] Enseignement secondaire

Nous n’aurons garde d’évoquer longuement chacune des écoles secondaires gantoises, cependant trois d’entre elles nous ont paru mériter ici une attention particulière.

Collège Sainte-Barbe : l'église (1858).
Collège Sainte-Barbe : l'église (1858).

Le Sint-Barbaracollege (collège Sainte-Barbe) est un collège de jésuites situé au sud du vieux Gand. À son emplacement se dressait autrefois le ‘couvent Sainte-Barbe à Jérusalem’, érigé en 1420 à l’intention des sœurs augustines, mais fermé suite à l’occupation française, et mis en vente publique. Quoique le supérieur du couvent réussît à le racheter en 1798, la communauté de religieuses ne parvint pas à se reconstituer, et le bâtiment fut alors cédé à l’évêché de Gand. Après avoir servi à loger des séminaristes, l’édifice, à partir de 1814, hébergea un collège, lequel se développa rapidement, mais fut fermé sur ordre de Guillaume Ier, car risquant de faire de l’ombre à l’Athénée par lui fondé dans le nord de la vieille ville. Cependant, à la suite de la révolution belge de 1830, l’évêque de Gand, voulant insuffler une nouvelle vie à ce collège, le met en 1833 aux mains des jésuites. Ayant donc démarré à cette date, le collège était en mesure, dès 1836, d’offrir les six années complètes d’humanités. Dans les décennies qui suivirent, les bâtiments furent progressivement étendus (notamment par la construction d’une église entre 1855 et 1858) ou remaniés. Pendant un certain temps, le collège comporta même une section professionnelle. Parmi les anciens élèves, on relève les noms de : Gérard Cooreman (ministre d’État, élève de rhétorique en 1869), Georges Rodenbach, Charles Van Lerberghe et Emile Verhaeren (écrivains, 1874), Maurice Maeterlinck (écrivain, prix Nobel, 1880-81), Corneille Heymans (prix Nobel de médecine, 1911), Joris van Severen (homme politique, 1912), Jacques Rogge (président du CIO, 1960), Gerard Mortier (metteur en scène et directeur d’opéra, 1961), Réginald Moreels (homme politique social-chrétien, 1967), Matthias Storme (professeur de droit et penseur, 1976), Geert Hoste (humoriste, 1978), Vincent Van Quickenborne (homme politique et ministre, 1991).

Le Sint-Lievenscollege fut fondé en 1865 à l’initiative de l’évêché de Gand, sous le nom d’Institut Saint-Liévin, afin de dispenser un enseignement catholique aux garçons issus des classes moyennes. Après que les cours eurent été donnés d’abord dans un hôtel particulier, l’école déménagea en 1881 vers son emplacement actuel, dans une demeure Louis XV édifiée au XVIIIe siècle (et classée depuis 1990), non loin du confluent de la Lys et de l’Escaut. Les effectifs d’élèves ne cessant de croître, l’école fut étendue à la fin du XIXe siècle, pour garder ensuite un même aspect jusqu’aux environs de 1960, lorsque la démocratisation de l’enseignement, et la croissance explosive à laquelle elle donna lieu, contraignit à un nouvel agrandissement, par la construction de bâtiments neufs, y compris une nouvelle chapelle moderne, selon des plans de Marc Dessauvage. Entre-temps, depuis l’année scolaire 1936-37, les enseignements, qui jusque-là avaient été dispensés en langue française, le furent désormais en néerlandais. À la même époque fut créée une section brassicole, laquelle cependant se détacha du collège en 1946 pour se muer en un établissement autonome, premier embryon de l’ultérieure École industrielle Sint-Lieven, devenue ensuite la Katholieke Hogeschool Sint-Lieven. Une autre section que possédait l’école à Mont-Saint-Amand, dans la banlieue est de Gand, se rendit indépendante en 1965, sous le nom de Sint-Jan-Berchmanscollege. Au collège, qui depuis 2003-2004 n’est plus dirigé que par des laïcs, sont également associées des écoles primaires, à Mariakerke (banlieue nord-ouest) et à Gand même. Y ont fait leurs études : Siegfried Bracke (homme de télévision et journaliste politique), Walter Capiau (présentateur de radio et de télévision, très populaire en Flandre), Luc De Vos (chanteur), René Jacobs (ténor et chef d’orchestre), Luc Van den Bossche (homme politique, ancien ministre), Jef Vermassen (avocat en vue), etc.

L’Athénée Royal, qui, conjointement avec une école primaire et une école moyenne, fait partie d’un important ensemble scolaire, implanté dans la proche banlieue sud-ouest de Gand (plus exactement sur la Voskenslaan, litt. av. des Renardeaux), offre, outre un enseignement secondaire général, une section technique et une section combinant humanités et sport de haut niveau. Le Voskenslaan, ainsi que l’Athénée Royal de Gand est appelé familièrement, est le continuateur de l’École centrale du Département de l'Escaut, fondée en 1797 par le pouvoir français, et établie tout d’abord dans l’ancienne abbaye Baudeloo, dans le nord de la vieille ville, école qui devint Athénée Royal en 1850. Les cours furent, comme du reste partout en Flandre, donnés en français uniquement jusque dans les années 1930. Après achèvement des bâtiments neufs sur la Voskenslaan, une moitié environ des effectifs d’élèves et du professorat s’en vint en 1957 intégrer les nouveaux locaux. Standing, tradition et avenir sont les trois maîtres mots dans lesquels se cristallise l’esprit propre de l’école. Parmi les anciens élèves, on trouve les noms de nombreux hommes et femmes politiques, appartenant surtout aux familles socialiste et libérale, ainsi que les noms de quelques sportifs connus ayant fréquenté une des sections sportives. On peut citer : parmi les élèves de l’ancien Athénée Baudeloo, Karel van de Woestijne (écrivain), Victor Horta (architecte), et Leo Baekeland (industriel, inventeur de la bakélite) ; parmi les anciens du Voskenslaan : Guy Verhofstadt (homme politique libéral, ancien premier ministre), Dirk Verhofstadt (frère cadet du précédent, théoricien du social-libéralisme), Freya Van den Bossche (femme politique socialiste), Frank Beke (homme politique socialiste, ancien maire de Gand) ; les sportifs Aagje Vanwalleghem (gymnastique), Iljo Keisse et Dominique Cornu (cyclisme) et Kevin Rans (saut à la perche) ; enfin : Sabine De Vos (présentatrice de télévision et auteur de livres de jeunesse), Dirk Frimout (astronaute) et Nic Balthazar (critique de théâtre, homme de télévision, écrivain, metteur en scène de cinéma).

[modifier] Vie culturelle

[modifier] Théâtre

(en préparation)

[modifier] Danse contemporaine

Les Ballets C de la B fondés par le gantois Alain Platel en 1984 sont situés dans la ville dès leurs débuts. Compagnie de danse contemporaine de renommée internationale, elle accueille en plus de Platel, des chorégraphes importants de la danse flamande tels que Sidi Larbi Cherkaoui et Koen Augustijnen.

[modifier] Art lyrique

L’opéra de Gand fait aujourd’hui partie intégrante, avec l’opéra d’Anvers, du Vlaamse Opera (litt. Opéra flamand), institution publique flamande créée en 1996 pour remplacer Opera voor Vlaanderen, lui-même issu de la fusion, décidée en 1981, des deux opéras que comptait alors la Flandre, Anvers et Gand. En effet, Opera voor Vlaanderen ayant eu à souffrir de graves problèmes financiers, et aussi suite à un rapport faisant état de mauvaise gestion, cette institution fut dissoute en 1987 et remplacée par une ASBL Vlaamse Operastichting (litt. Fondation flamande d’opéra), relayée à son tour par la structure actuelle, qui fut dotée de la personnalité juridique, jugée plus adaptée.

Le tout premier opéra gantois, construit en 1698 sur la place d’Armes, et inauguré par une représentation de Thésée de Jean-Baptiste Lully, fut détruit par un incendie en 1715. Le théâtre Saint-Sébastien, édifié à sa place en 1737, fut démoli un siècle plus tard pour faire place à l’édifice actuel, appelé Grand Théâtre de la Ville de Gand ; celui-ci, conçu pour recevoir des représentations d’opéra, fut érigé entre 1837-1840 en style néoclassique et néorenaissance par l’architecte Louis Roelandt, alors architecte attitré de la municipalité gantoise. Derrière la façade de 90 mètres, coupée en son centre par un avant-corps ovale, se trouvent, outre la salle de spectacle elle-même, remarquable par sa coupole et sa dominante verticale, trois salles d’apparat en enfilade, richement décorées par les décorateurs parisiens Philastre et Cambon. En dépit de quelques modifications et transformations, somme toute mineures, et grâce à des restaurations respectueuses (de 1989 à 1993, et de 2000 à 2002) l’opéra de Gand a su garder son caractère d’authenticité et représente un spéciment assez caractéristique, et fort bien préservé, d’un théâtre « français » de la première moitié du XIXe siècle.

Les spectacles mis à l’affiche de l’opéra de Gand attestent de la volonté du Vlaamse Opera de sortir des sentiers battus et de s’engager (conformément aux missions que lui avait confiées, par décret de 1995, l’autorité flamande) dans des coopérations nationales et internationales. Parmi les productions marquantes de ces dernières années, citons: Le Grand Macabre (2000), sur une musique de György Ligeti, inspiré par le théâtre de Michel de Ghelderode, né d’une coproduction avec le Niedersächsisches Staatstheater de Hanovre ; Katia Kabanova (2004), de Leos Janacek ; et la Flûte enchantée (2006), version néerlandophone à l’intention des enfants, conçue par Waut Koeken.

[modifier] Gentse Feesten

Le festival de musique du monde Polé Polé en 2004, sur le Korenlei (rive opposée du Graslei).
Le festival de musique du monde Polé Polé en 2004, sur le Korenlei (rive opposée du Graslei).

Les Gentse Feesten (fêtes gantoises, généralement traduit par "Fêtes de Gand") sont un événement annuel de grande ampleur consistant en une fête populaire urbaine, qui s’étend sur la vieille ville tout entière, rendue pour l’occasion totalement piétonne, et ce pour une durée de dix jours (et de dix nuits). L’événement existe depuis les années 1840, cependant il a été revitalisé, et surtout amplifié, à la fin de la décennie 1960, dans un esprit anarchisant, privilégiant les arts de la rue et la gouaille populaire gantoise, par l’artiste plasticien Walter De Buck et ses complices du bistrot Het Trefpunt. L’édition 2007 des Gentse Feesten, qui était la 38e à être organisée sous l’égide de l’ASBL Trefpunt (litt. point de rencontre), a attiré près de deux millions de visiteurs. Le coup d’envoi est donné le samedi précédant le troisième dimanche de juillet par le belleman, résurgence de l’annonceur municipal, dont la proclamation, faite en parler gantois, est le signal de départ d’un cortège festif mobilisant, à pied ou monté sur des chars décorés, tous les artistes officiellement enregistrés ; les Gentse Feesten sont clôturées à 23h le deuxième lundi, jour des porte-monnaie vides, par la procession des bougies (kaarskensprocessie), reconstitution annuelle de la marche punitive et humiliante, conduisant du Gravensteen au marché du vendredi, dite des stroppendragers (litt. porteurs de noeud coulant), qu’infligea Charles Quint en 1539 aux notables gantois révoltés, stroppendragers devenant du coup le sobriquet des Gantois. Entre ces deux dates, d’ouverture et de clôture, une foule d’artistes de rue, venus des quatre coins du globe, et dûment munis d’un permis établi par la municipalité, présentent des saynètes, exécutent des numéros de cirque ou jouent de la musique, et vivent principalement des pourboires que leur donne le public. Parallèlement, et de façon plus officielle, se produisent sur des podiums couverts une série de musiciens et d’artistes connus, au spectacle desquels le public peut assister gratuitement, ces artistes ayant été invités et payés par la municipalité. Par ailleurs ont été greffés sur les Gentse Feesten toute une série de festivals : Festival international du théâtre de rue, Festival international de marionnettes (dans le Patershol), le Blue Note Records Festival (consacré au jazz), un festival techno, un festival de musique et d’art vidéo, un festival de musique du monde dénommé Polé Polé, etc. Enfin, des conférences-débats sur des thèmes de l’actualité politique sont organisés par l’ASBL Trefpunt en collaboration avec e.a. la section flamande d’Attac. Entre-temps, d’aucuns, en particulier certains des initiateurs eux-mêmes des Gentse Feesten modernes, critiquent la dérive commerciale de l’événement, et voient notamment dans la place croissante prise par des spectacles payants en salle, au détriment des animations de rue, une perversion de la philosophie originelle des Fêtes de Gand.

[modifier] Internationaal Filmfestival van Vlaanderen - Gent

Ce festival annuel, dont la première édition, sous le nom de Filmgebeuren van Gent, remonte à 1974, a depuis cette date pris de l’ampleur, au point de devenir le plus grand festival de cinéma du pays. Si dans ses débuts, le festival s’intéressait, au premier chef, au cinéma d’art et essai et aux productions qui avaient peu de chances de percer dans le circuit commercial, il s’est, dans les années qui suivirent, élargi considérablement, tant en ce qui concerne l’éventail des genres cinématographiques, qu’en ce qui concerne le nombre et la provenance des œuvres présentées. Une des caractéristiques de ce festival est l’accent qui est mis, depuis 1985, sur la musique de film ; à partir de 2001 en effet sont décernés chaque année les World Soundtrack Awards, prix récompensant les meilleures bandes sonores de film (prix du meilleur compositeur de l’année, de la meilleure bande son originale, de la meilleure chanson de film, de la découverte de l’année, et également un prix du public). Sont décernés par ailleurs les prix Joseph Plateau (d’après le nom du physicien et pionier du cinématographe Joseph Plateau), récompensant les meilleures performances cinématographiques belges (meilleur film, meilleur metteur en scène, meilleur acteur et actrice, meilleure compositeur, meilleur scénario et meilleur court-métrage).

[modifier] Économie

Depuis le moyen âge et jusque dans les années 1960, l’industrie textile a occupé une place proéminente dans l’économie gantoise. Au XIXe siècle, les manufactures de filage et de tissage, venues remplacer l’activité drapière à domicile, furent à l’origine d’une importante floraison économique. Après le déclin de ce secteur au XXe siècle, une économie plus diversifiée et plus équilibrée s’est progressivement mise en place à partir du milieu de la décennie 1960, grâce notamment au port maritime. Les principaux piliers, sur lesquels cette économie s’appuie à l’heure actuelle, sont: l’industrie (sidérurgie, constructions automobiles, chimie, énergie, agroalimentaire, textile), les activités portuaires et logistiques, les services, les secteurs de pointe (biotechnologie, bioénergie, TIC), le commerce de détail, la restauration et l'hôtellerie. Nous nous proposons de décrire ces piliers avec quelque détail plus loin dans cet section.

Indicateurs économétriques

Le taux d’emploi, dépassant les 100 % (il s’établissait à 103,6 % en 2003), indique qu’à Gand le nombre d’emplois est supérieur au nombre de Gantois présents sur le marché du travail, et fait ressortir que Gand est un pôle d’attraction économique et que viennent y travailleur de nombreux « navetteurs ». Le taux d’activité est plus élevé à Gand, et tend à y augmenter plus rapidement, qu’à Anvers et dans le reste de la Flandre. L’indice de présence (néerl. 'aanwezigheidsindex') — indicateur économétrique créé par les services d’étude de l’autorité flamande, qui mesure, par région, la présence d’emplois en l’exprimant par rapport à la moyenne flamande — s’élève, pour la région gantoise, à 1,77, ce qui dénote un volume d’emploi plus important que la moyenne flamande. Le secteur quaternaire (à entendre ici dans son acception de secteur non marchand), avec un indice de 2,25, est particulièrement surreprésenté à Gand.

Répartition sectorielle

Les quelque 150 mille emplois que comptait Gand en 2003 se répartissaient de la manière suivante : primaire : 0,2 % ; secondaire : 25,0 % ; tertiaire : 33,0 % ; quaternaire : 41,8 %. Le fait que l’enseignement et le secteur des soins de santé sont les plus gros employeurs à Gand explique la part élevé du quaternaire.

Le palmarès des 10 secteurs d’activité employant le plus grand nombre de personnes se présente comme suit : hôpitaux, services sociaux, soins de santé : 15,17 % ; enseignement (de base, secondaire, formation continuée) : 9,66 % ; services aux entreprises (sans services financiers et TIC) : 8,76 % ; administration et institutions publiques : 8,07 % ; commerce de détail et horeca : 7,25 % ; transport, entreposage et communication : 6,00 % ; industrie automobile : 4,77 % ; commerce de gros : 4,75 % ; enseignement supérieur : 4,29 % ; sidérurgie : 4,04 %.

Les cinq employeurs les plus importants au regard du volume d’emploi sont (2005) : 1) université (6.200 personnes employées) ; 2) Sidmar (usine sidérurgique du groupe Mittal, 5.623 personnes) ; 3) CHU (5.155) ; 4) Volvo Cars (5.025) ; 5) municipalité (4.701). L’économie sociale (ateliers sociaux, ateliers protégés, etc.), en expansion, occupe déjà plus de 2000 personnes.

Terrains

Afin d’attirer de nouveaux investisseurs et de permettre aux entreprises existantes de s’étendre ou de se relocaliser, des structures de concertation mixtes, dites bedrijventerreinmanagement (litt. ‘gestion de terrains industriels’), ont été mises en place dans la région gantoise. La municipalité et les entreprises, parties prenantes de ces structures, sont invitées à réfléchir ensemble à la manière de réaménager de vieilles friches industrielles ou à créer de nouvelles zones d’activités économiques, en ayant toujours le souci d’une bonne accessibilité, de l’environnement, de l’économie durable et de l’intégration dans le voisinage. Le premier résultat de cette approche a été le projet Gentbrugge II, visant la remise en valeur d’une friche industrielle de 15 ha environ laissée, dans le sud-est de l’agglomération, par la faillite de l’entreprise métallurgique Trefil Arbed ; la superficie dégagée est aujourd’hui occupée par toute une palette d’affectations différentes, comprenant des logements, des espaces verts, mais aussi (sur des parcelles soit données en location, soit vendues, et après passage au crible des candidats investisseurs par le service Économie de la municipalité, pour s’assurer que les projets se conforment aux conditions) des activités économiques. D’autres sites, conçus dans le même esprit du bedrijventerreinmanagement, ont suivi, notamment Drongen I, au sud de Gand, situé le long de l’autoroute E40, et des zones à Oostakker (à l’est de Gand), à Zwijnaarde (site Eiland, sud de Gand), etc.

[modifier] Industrie

Des activités du textile, de l’habillement et du cuir, qui étaient traditionnellement les points forts de l’indutrie gantoise, le centre de gravité s’est déplacé, ces dernière décennies, vers les services commerciaux et les services non marchands ; cependant, l’industrie demeure importante, représentant autour de 25 % de l’emploi total de l’agglomération, ce qui est supérieur à la moyenne des agglomérations urbaines de Flandre.

Les activités industrielles sont pour la plupart localisées dans la zone portuaire. Aux industries automobile, sidérurgiques, chimiques et papetière, présentes dans la région gantoise depuis de nombreuses années, s’est ajoutée à une date plus récente l’industrie agroalimentaire.

Les principaux secteurs d’activité, avec, respectivement, leur part dans la valeur ajoutée générée, leur part dans l’emploi total, et les entreprises les plus importantes, sont répertoriées dans la liste ci-dessous:

Sidérurgie - 26%- 23 % - Arcelor-Mittal, Aelterman, Group Galloo/Van Heygen
Commerce - 22 % - 10 % - Total, Shell, BP, Honda Europe, Volvo Logistics Europe
Automobile - 17 % - 25 % - Volvo Cars, Volvo Trucks, Johnson Controls, SAS Autom.
Chimie/pétrochemie - 7 % - 7 % - UCB, Kronos Europe, Taminco, Solutia, Shell, Sadaci, BP, Fuji Oil, Rio Tinto Minerals Ghent
Manutention - 4 % - 4 % - Belgotank, Euro-Silo, CEPG
Matériaux - 4 % - 6 % - Denys, CBR, De Meyer, Inter-Beton, VVM
Énergie - 3 % - 3 % - SPE, Electrabel
Autre (papier, recycl.) - 3 % - 4 % - StoraEnso Langerbrugge, SCA Packaging, SITA, Shanks Waste Solutions
Agroalimentaire - 2 % - 2 % - Cargill, Algist Bruggeman

Quelques gros employeurs sont implantés en dehors de la zone portuaire, parmi lesquels UCO (textile, plus de 800 salariés), GE Power Controls (près de 600 salariés) et Domo (fibre synthétique, 500 salariés).

[modifier] Port

Le port de Gand est soumis à une concurrence importante par les ports d’Anvers, de Bruges-Zeebruges et de Rotterdam. C’est cette concurrence qui a poussé et pousse le port de Gand à s’adapter, se spécialiser pour contribuer à l’économie portuaire belge (le port de Gand représente 1,7 % du PIB). C’est elle qui va déterminer en partie la politique commerciale du port. Son succès commercial est lié avant tout à une juste analyse de son environnement et à une écoute des besoins des chargeurs.

L’autorité portuaire se reconnaît une mission socio-économique, puisque les intérêts de la ville, du port et de la région sont liés, la preuve en est les emplois qu’elle génère: 25 000 emplois directs pour autant d’indirects. Le port de Gand ne recherche pas une rentabilité à tout prix mais veille à travers ses choix d’investissements et son orientation commerciale à privilégier l’emploi et la création de richesse pour la collectivité. Pour cela, le port oriente aujourd’hui son action commerciale vers le développement de « projets » dans le cadre d’une offre de logistique portuaire industrielle et recherche des niches très spécialisées sur le transport de lignes régulières, en raison de la concurrence voisine. Il se définit aussi comme une plate-forme multimodale, et non pas uniquement comme un port maritime. Le trafic maritime est acheminé par voie fluviale à hauteur de 15 millions de tonnes, la route et le fer comptent pour environ 5 et 4 millions de tonnes respectivement. Cette gestion est menée en collaboration avec des entreprises partenaires. Elle repose aussi sur une qualité de dialogue et de concertation entre l’Autorité Portuaire, la Ville, les personnels, les entreprises et les interlocuteurs régionaux.

Grâce au canal Gand-Terneuzen, Gand dispose d’une liaison avec l’estuaire de l’Escaut et, de là, avec la mer du Nord. Le canal ainsi que le port sont accessibles aux navires jusqu’à 80 000 tonnes et au tirant d’eau de 13,5 m. En amont, la ville est reliée, par un réseau de canaux et de cours d’eau, aux Pays-Bas, à la France, et aussi (un canal, le Hansweertkanaal, mettant le port en communication avec le bassin du Rhin) à l’Allemagne et à la Suisse. D’excellentes liaisons ferroviaires et routières relient par ailleurs le port avec son hinterland.

Le trafic de marchandises se situe aux alentours de 25 millions de tonnes par an. La valeur ajoutée directe produite par le port de Gand dépasse les 3 milliards d’euros, soit un quart de la valeur ajoutée de l’ensemble des ports de Flandre. Le volume d’emplois directs s’élève à 29 000, auxquels s’ajoutent 38 000 emplois indirects. Gand n’est certes pas le plus grand des ports belges, mais il est, avec une valeur ajoutée de 251 millions d’euros par tonne manutentionnée (Anvers 107) et de 1,3 millions d’euros par hectare (Anvers 1,1) le plus compétitif.

Le port de Gand accueille quelque 700 entreprises, constituées pour un cinquième environ de grandes entreprises. À la différence d’Anvers et de Zeebruges, ce ne sont pas les conteneurs (0,24 millions de tonnes en 2003) qui à Gand prennent la part du lion, mais les pondéreux solides : céréales, alimentation de bétail, minerais, charbon, totalisant environ 17 millions de tonnes. Une des caractéristiques qui distinguent le port de Gand est d’être avant tout, à plus de 80 %, un port d’importation.

Canal de Terneuzen, à la hauteur du Sifferdok (visible à dr.).
Canal de Terneuzen, à la hauteur du Sifferdok (visible à dr.).

Le port de gand s’articule autour du canal de Terneuzen, creusé en 1827, mais considérablement élargi et approfondi à la fin du XIXe siècle. La zone portuaire (Kanaalzone) s’étire en deux longues bandes de terre de part et d’autre du canal depuis Gand jusqu’à la frontière belgo-néerlandaise. Outre quelques anciens bassins, construits dans la proche banlieue nord dans la décennie 1880, et qui ne sont plus guère utilisés par les navires de mer, l’infrastructure du port de Gand comprend une série de darses débouchant plus ou moins obliquement dans le canal : le Grootdok (‘Grand Bassin’ — le mot dok désigne un bassin en néerl.), en réalité l’extrémité sud du canal de Terneuzen, et ses trois darses (1900-1930) ; plus au nord, le Sifferdok, anciennement Kanaaldok (1931, agrandi entre 1961 et 1968, atteignant désormais 2700x300m, et rebaptisé pour l’occasion) ; plus au nord encore, le Mercatordok, alias Petroleumdok (1968, dim. 700x300m.) et le Rodenhuizedok (achevé 1978 ; 1200x300m.) ; enfin, sur la rive occidentale du canal (les autres bassins se situant tous sur sa rive orientale), le dernier-né des bassins gantois et le plus septentrional, le Kluizendok (largeur 350 m.). Ce dernier, qui aura la forme d’un L une fois achevé, et qui a été partiellement mis en service en 2005, est doté de 100 ha de terrains pour activités logistiques et industrielles directement liées à la voie d’eau et de 100 ha de terrain pour industries manufacturières ou de transformation sans lien direct avec le transport maritime. Une fois parvenu à pleine capacité, le bassin ajoutera 7,5 millions de tonnes au trafic total du port de Gand. Outre les terrains du nouveau Kluizendok, il est prévu d’aménager dans la zone portuaire d’autres terrains industriels (essentiellement sur la face orientale du canal), pour un total, à longue échéance, de quelque 200 ha supplémentaires.

La Flandre a été désignée par la revue Foreign Direct Investment Magazine comme région de tout premier plan en Europe pour les transports, et dans le European Distribution Report la Belgique se classe première au regard de l’opportunité d’y implanter des établissements de transport et de distribution. Au sein de cet ensemble flamand et belge, Gand a pour principaux atouts la présence d’un port maritime, sa position géographique favorable et de bonnes liaisons avec un vaste hinterland. De fait, et abstraction faite d’entreprises purement logistiques, comme l’importante firme de manutention Katoen Natie, de nombreuses entreprises industrielles ont choisi le port de Gand pour y installer leur plate-forme de distribution, en particulier Honda (automobiles), Hanes (textile), Snapper (engins de jardinage), Gates (courroies de transmission), Citrosuco Paulista (jus de fruits), etc.

Le port de Gand ne cesse d’attirer de nouveaux investissements, qui ont doublé entre 1997 et 2003 pour atteindre 700 à 800 millions d’euros l’an. Sont concernées en particuliers les industries automobile (accroissement de la capacité de production et nouveau parc logistique chez Volvo) et métallurgiques (rénovation de haut fourneau chez Sidmar), le commerce, et d’autres activités, dont l’énergie (parc d’éoliennes construit par Electrabel, investissements en bioénergie), etc.

[modifier] Services

La ville de Gand remplit une fonction de pôle régional de services, tant en ce qui concerne les services commerciaux (32 % du volume d’emploi total) que les services non marchands (42 %). Au demeurant, les plus grands employeurs à Gand relèvent des services non marchands, en premier lieu les soins de santé et les services sociaux (15 % de l’emploi gantois, la ville étant, avec une quinzaine d’établissements hospitaliers et psychiatriques, le plus important pôle de soins de santé de Flandre), ensuite l’enseignement (13 %, Gand comptant un large éventail d’institutions d’enseignement, dont une université et plusieurs hautes écoles) et les services publics (9 %). D’autre part, parallèlement au développement de ses activités industrielles, Gand a évolué vers un important centre de services commerciaux, et le secteur des services financiers, assurances et services aux entreprises (banques, assureurs, agences d’intérim, entreprises d’informatique, etc.) représente 14 % environ de l’emploi total.

[modifier] Activités de pointe

La ville de Gand s’efforce, en jouant notamment de la présence au-dedans de ses murs d’une université et d’autres établissements d’enseignement supérieur, de transformer son économie industrielle en économie de la connaissance où créativité, innovation, connaissances pointues et entreprenariat occupent une place centrale et se fécondent mutuellement. Trois secteurs font à cet égard l’objet d’une attention particulière : la biotechnologie, la bio-énergie et les T.I.C.

[modifier] Biotechnologies

Depuis de longues années un haut lieu des biotechnologies, Gand entend s’ériger en centre névralgique (sous l'appellation de Flanders Biotech Valley) de cette importante activité. Significativement, la croissance de l’emploi dans ce secteur se situe en moyenne autour de 40 % par an depuis 1985. L’activité se concentre essentiellement dans le parc scientifique Ardoyen à Zwijnaarde (23 ha), sis un peu au sud de la ville, et largement occupé aujourd’hui par des sociétés essaimées (spin-offs) de l’université gantoise. L’institut flamand de recherche VIB (Vlaams Instituut voor Biotechnologie), qui coordonne la recherche dans ce domaine en Flandre, y a mis sur pied deux pépinières d’entreprises, dites bio-incubateurs, complexes de bâtiments destinés à héberger des entreprises de biotechnologie nouvellement créées, leur offrant toutes conditions propices (en particulier le transfert de technologie) qui leur permettent de se muer en sociétés prospères. Sur les 7 500 m² d’espace ainsi mis à disposition ont établi leurs quartiers notamment les firmes Innogenetics, Bayer BioScience, Ablynx, Actogenix, AlgoNomics, Biomaric, Devgen, Yacult, etc. D’autres infrastructures de recherche ont été réalisées, ou sont en cours de réalisation, sur le site Ardoyen (e.a. le bâtiment de recherche Fiers-Schell-Van Montagu, dépendant de l’université), mais aussi sur de nouveaux sites, tels que le parc scientifique Rijvissche, le long de la route d’Audenarde (11 ha, doté de quelque 65 000 m²), et le projet Sint-Pieters-Aaigem (max. 48 000 m² de surface), proche de la gare Saint-Pierre, ainsi que d’autres projets.

[modifier] Bio-énergie

Souhaitant faire de la ville de Gand, et plus spécialement de son port, un centre de l’énergie renouvelable et un pôle de croissance internationalement reconnu où se déploient des projets industriels et des activités dans le domaine de la bio-énergie, la municipalité a mis sur pied un partenariat public-privé nommé Ghent Bio-Energy Valley, dans le but de développer des initiatives communes en faveur de la bio-énergie. L’accent est mis sur la recherche & développement, sur les mesures structurelles et les politiques publiques, sur les aspects logistiques, et sur la communication avec le public. Les parties prenantes de Ghent Bio-Energy Valley sont l’université de Gand, les autorités portuaires, la municipalité, ainsi qu’une brochette d’entreprises industrielles parmi lesquelles Alco-Bio-Fuel, Bioro, Electrabel, Oleon, StoraEnso, Organic Waste Systems et Oil Tanking. L’appui scientifique est assuré par l’université gantoise, par le biais de 9 groupes de recherche.

Près du Rodenhuizedok (rive orientale du canal de Terneuzen) vient d’être construite, à l’initiative de plusieurs sociétés actionnaires belges, une bio-raffinerie dotée de trois lignes de production d’une capacité totale 300 000 litres d’éthanol, soit suffisamment pour couvrir entièrement les besoins belges en éthanol. Au demeurant, la matière première utilisée est constituée de céréales belges, faisant de ce projet une affaire 100 % belge.

D’autre part, la coentreprise Bioro NV, structure de collaboration impliquant les sociétés Vanden Avenne, Cargill et Biodiesel Holding, se propose d’investir 25 millions d’euros dans la construction d’une ligne de production de biodiesel à base d’huile de colza d’une capacité de 150 millions de litres par an, de quoi approvisionner une grande partie du marché belge. La firme Oleon NV pour sa part investira à Ertvelde (rive occidentale) 29 millions d’euros en vue d’ériger une usine de biodiesel capable de produire 140 000 tonnes par an. La société agro-alimentaire américaine Cargill, qui possède un établissement dans le port de Gand, a l’intention de convertir son usine de trituration de soja (qui jusqu’ici broyait les graines de soja en huile pour l’industrie alimentaire) en unité de production de biocarburants.

Enfin, l’entreprise Green Earth Energy fabrique, dans ses installations sises près du Kluizendok (rive occidentale), 150 000 litres de bioéthanol qu’elle utilise à produire de l’électricité « verte » en quantité suffisante pour satisfaire les besoins d’un quart des ménages gantois.

[modifier] TIC

Dans la région gantoise, quelque 360 entreprises ont une activité dans le domaine du logiciel et quelque 210 entreprises sont spécialisées en consultance informatique. Une soixantaine de firmes fournissent des services informatiques, et une soixante-dizaine s’occupent de télécommunications. Dans ces domaines également, la ville de Gand entend bien jouer un rôle de premier plan, aidée en cela par la présence sur son territoire de l’IBBT (sigle néerl., en clair Institut interdisciplinaire de technologie à large bande, désignant une institution indépendante missionnée par le gouvernement flamand) et de l’université de Gand, qui, comme dans d’autres domaines de pointe déjà evoqués, concourt par son expertise et sa technologie à la création de nouvelles entreprises.

[modifier] Commerce, hôtellerie, restauration

L’on se gardera de sous-estimer ces secteurs, attendu que les commerces de détail (employant 6 300 personnes) et les entreprises du secteur « horeca » (3 000 personnes) sont au nombre de 5 400 à Gand, ce qui correspond à 35 % de toutes les entreprises gantoises et à 6 % de l’emploi total de la ville.

[modifier] Voies de communication

Gand occupe une position stratégique, tant au niveau de la région flamande qu’à l’échelle européenne. Au niveau de la Flandre d’abord, la ville fait partie du « losange flamand », quadrilatère formé par les villes de Bruxelles, Louvain, Gand et Anvers, délimitant une portion de territoire à forte densité de population et économiquement hautement développée ; à l’échelle européenne ensuite, car Gand est au carrefour d’autres grandes régions économiques: le Randstad hollandais au nord, la Ruhr allemande à l’est, Londres à l’ouest, et les grandes métropoles françaises de Paris et de Lille au sud.

[modifier] Réseau routier

Gand se situe au croisement de deux des axes autoroutiers européens les plus importants : l’A10/E40 (Bruxelles-Ostende) et l’A14/E17 (Anvers-France), et se trouve ainsi raccordé au reste du réseau européen. Le tunnel sous la manche peut être atteint facilement au départ de Gand, de même que le tunnel sous l’estuaire de l’Escaut (mis en service en 2003), et, par ce biais, la province de Zélande et, plus au nord, Rotterdam. Une voie express partant droit vers le sud relie Gand à Audenarde, et au-delà, à Mons et au Hainaut industriel, et un périphérique autoroutier (le « Ring » ou R4), enserrant presque entièrement l’agglomération gantoise, permet de contourner celle-ci.

[modifier] Réseau ferroviaire

Gare Saint-Pierre, avec sa tour à horloge caractéristique.
Gare Saint-Pierre, avec sa tour à horloge caractéristique.

À l’image des deux grandes autoroutes qui desservent Gand, et parallèlement avec celles-ci, deux grandes lignes de chemin de fer se croisent à Gand : la ligne Liège–Bruxelles–Gand–Ostende et la ligne Anvers–Gand–Courtrai–Lille. À l’intersection de ces deux lignes se trouve la gare principale de Gand, l’étonnante gare Saint-Pierre (néerl. Sint-Pietersstation), érigé en 1912 en vue de l’exposition universelle de 1913 ; la singulière tour à horloge qui flanque l’édifice, œuvre de Louis Cloquet, le même architecte qui conçut la tour à horloge de l’ancien hôtel de poste sur le Koornmarkt, dut en raison de la détérioration de son armature métallique, qui la faisait pencher dangereusement, être démolie pierre par pierre en 2006, puis reconstruite autour d’une ossature en béton armé que l’on enveloppa ensuite d’un parement de briques identique à l’ancienne tour.

Une ligne TGV (Thalys) relie Gand à Paris par Bruxelles. D’autre part, des liaisons existent vers Audenarde et Renaix (direction sud), vers Zottegem et Grammont (sud-est), vers Termonde et Malines (est), et vers Eeklo (nord-ouest).

[modifier] Voies navigables

Le canal de Terneuzen, d’importance vitale pour la ville de Gand, relie son port à l’estuaire de l’Escaut (Escaut occidental) et à la mer. Si à l’heure actuelle, le canal est accessible à des navires jusqu’à 80 000 tonnes, les autorités flamandes et hollandaises ont convenu que le canal serait approfondi à 16 mètres, rendant le port de Gand capable d’accueillir des navires jusqu’à 160 000 tonnes. À cet effet, la construction à Terneuzen d’une deuxième écluse, beaucoup plus vaste que celle existant actuellement, est nécessaire et pourrait être décidée d’ici fin 2008.

Le canal de Terneuzen ne représente que le plus récent des ouvrages qui se sont succédé dans l’histoire et qui visaient à relier Gand à la mer. Le premier en date de ces ouvrages fut le canal de la Lieve, que l’on entreprit de creuser entre 1251 et 1259 en direction de Damme, située alors sur le Zwin, bras de mer s’ouvrant sur la mer du Nord, pour pallier l’ensablement des liaisons naturelles que la ville avait eues jusque-là avec l’estuaire de l’Escaut. Le Zwin ayant fini par s’ensabler complètement à son tour, le canal de la Lieve perdit quasiment toute signification à la fin du XVe siècle.

Entre 1547 et 1549, sur ordre de Charles Quint, fut construit le Sasse Vaart, ancêtre du canal de Terneuzen, reliant Gand au Braekman, bras de l’Escaut, qui autrefois s’enfonçait bien plus avant dans les terres qu’il ne le fait actuellement ; la digue protégeant contre ce bras était franchi au moyen d’une écluse à sas, qui donna son nom à la localité de Sas-van-Gent, aujourd’hui localité frontalière zélandaise. Large de 19 mètres et profond de 1,6 mètres, et permettant de rejoindre la mer sans le détour par Anvers, le Sasse Vaart, ou canal de Sas, connut une navigation intense, mais les guerres de religion y mirent un terme à la fin du XVIe siècle : par le traité de Westphalie, l’Escaut occidental fut attribué définitivement aux Pays-Bas, qui y interdirent toute navigation. Ce n’est qu’en 1827, sous le régime hollandais, que le canal, totalement envasé, fut réapprofondi et prolongé jusqu’à Terneuzen, prenant alors le nom de canal Gand-Terneuzen.

Le Ringvaart à la hauteur de Sint-Pieters-Aaigem (partie sud du canal), non loin de l’endroit où il croise la Lys. Sur les berges: le périphérique autoroutier R4. La Lys n’est pas visible, mais on la devine par la présence des ponts de la R4 de part et d’autre du canal.
Le Ringvaart à la hauteur de Sint-Pieters-Aaigem (partie sud du canal), non loin de l’endroit où il croise la Lys. Sur les berges: le périphérique autoroutier R4. La Lys n’est pas visible, mais on la devine par la présence des ponts de la R4 de part et d’autre du canal.

Le canal de Bruges, creusé entre 1613 et 1623, constitue une autre tentative de relier Gand à la mer. En raison de l’abolition des anciens privilèges commerciaux, il ne connut tout d’abord que peu d’activité. Aujourd’hui, le canal est redevenu un axe important (navigation intérieure seulement), en particulier depuis qu’il a été modernisé et son gabarit augmenté dans les années 1970 et '80, et permet de gagner Bruges et Ostende, mais également, par le biais du canal de Schipdonk qui le croise à une dizaine de km en aval de Gand, la ville de Courtrai.

Le canal de ceinture (ou canal périphérique, néerl. Ringvaart), dont l’aménagement, commencé en 1950, a été poursuivi pendant 20 ans, décrit un arc de cercle autour de Gand, et permet à des péniches jusqu’à 2 000 tonnes de contourner par l’ouest l’agglomération ; accessoirement, le canal a pour but de réduire le risque d’inondation dans la ville. Il relie entre elles, du nord au sud, tour à tour les voies navigables suivantes: le canal de Terneuzen, le canal de Bruges, la Lys, le court canal de Zwijnaarde, l’Escaut (branche d’amont), puis de nouveau l’Escaut (branche d’aval, ou «Escaut maritime»). Il est envisagé de le rendre apte, à l’horizon 2016, à recevoir des bateaux jusqu’à 4 500 tonnes.

[modifier] Transports urbains

De son ancien réseau de trams, créé en 1898, Gand n’a gardé que 3 lignes ; les autres ont été remplacées dans les années 1970 par des lignes d’autobus et aussi par une ligne de trolleybus. Certains jours de l’année, un bateau appelé Elektroboot fait la navette entre le centre-ville et le faubourg sud.

[modifier] Liaisons aériennes

Gand ne dispose pas d’un aéroport, mais l’aéroport de Zaventem n’est distant que d’une cinquantaine de kilomètres.

[modifier] Personnages célèbres

Louis XVIII s'est réfugié à Gand durant les Cent-Jours.

[modifier] Galerie

Voici, en guise de récapitulatif pourrait-on dire, deux photographies prises du haut du donjon du Chateau des Comtes.

De gauche à droite, l’on aperçoit, en haut: la maison de la Keure de l’hôtel de ville (haute toiture gris sombre avec cheminée massive); la nef et le clocher de la cathédrale Saint-Bavon; le beffroi, surmonté de son dragon; l’église Saint-Nicolas, avec ses tourelles d’angle; sur la ligne d’horizon: le clocher à bulbe de l’église Saint-Pierre, et la tour grosso modo parallélipipédique de la bibliothèque universitaire; la tour effilée, à horloge, de l’ancienne poste centrale néogothique. Au second plan: la Halle aux viandes (Vleeshuis), édifice tout en longueur, à haute toiture grise percée de nombreuses lucarnes. Au premier plan: la place Sint-Veerle, bordée notamment du bâtiment d’entrée de la Criée au poisson (Oude Vismijn) avec sa statue de Neptune.
De gauche à droite, l’on aperçoit, en haut: la maison de la Keure de l’hôtel de ville (haute toiture gris sombre avec cheminée massive); la nef et le clocher de la cathédrale Saint-Bavon; le beffroi, surmonté de son dragon; l’église Saint-Nicolas, avec ses tourelles d’angle; sur la ligne d’horizon: le clocher à bulbe de l’église Saint-Pierre, et la tour grosso modo parallélipipédique de la bibliothèque universitaire; la tour effilée, à horloge, de l’ancienne poste centrale néogothique. Au second plan: la Halle aux viandes (Vleeshuis), édifice tout en longueur, à haute toiture grise percée de nombreuses lucarnes. Au premier plan: la place Sint-Veerle, bordée notamment du bâtiment d’entrée de la Criée au poisson (Oude Vismijn) avec sa statue de Neptune.
De gauche à droite, en haut: l’église Saint-Nicolas; tout au loin: l’église Saint-Pierre et la biblio-thèque universitaire; la tour à horloge de l’hôtel de poste, dont fait partie aussi l’aile néogothique à droite de la tour; entre celle-ci et la bibliothèque universitaire, on distingue le toit arrondi de l’Institut des Sciences; l’église Saint-Michel et son clocher carré et trapu. Au deuxième plan: le Vleeshuis; le Graslei et son alignement de façades, dont celle du Spijker (derrière les parasols blancs). La grande toiture de zinc à l’avant-plan appartient au Vismijn. On remarque la rivière la Lys serpentant à travers la vieille ville. Le bâtiment situé sur la Lys derrière le chevet de l’église Saint-Michel, et que l’on voit de biais, est le couvent des dominicains (le Pand).
De gauche à droite, en haut: l’église Saint-Nicolas; tout au loin: l’église Saint-Pierre et la biblio-thèque universitaire; la tour à horloge de l’hôtel de poste, dont fait partie aussi l’aile néogothique à droite de la tour; entre celle-ci et la bibliothèque universitaire, on distingue le toit arrondi de l’Institut des Sciences; l’église Saint-Michel et son clocher carré et trapu. Au deuxième plan: le Vleeshuis; le Graslei et son alignement de façades, dont celle du Spijker (derrière les parasols blancs). La grande toiture de zinc à l’avant-plan appartient au Vismijn. On remarque la rivière la Lys serpentant à travers la vieille ville. Le bâtiment situé sur la Lys derrière le chevet de l’église Saint-Michel, et que l’on voit de biais, est le couvent des dominicains (le Pand).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Gand.

[modifier] Sources

  • Gids voor oud Gent, Guido Deseyn, Standaard Uitgeverij, Antwerpen 1991.
  • Langs Vlaamse Begijnhoven, Michiel Heirman, Davidsfonds, Leuven 2001.

[modifier] Notes

  1. Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant. Vauban - L’intelligence du territoire. Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. Préface de Jean Nouvel. 175 p, ISBN 2-35039-028-4, p 167


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Voir aussi : Belgique · Région flamande · Communes