Expressions marseillaises

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Cet endroit de France s'est trouvé aux confluents commerciaux en provenance de l'ensemble du bassin méditerranéen. Aussi, la culture de Marseille a été enrichie, notamment dans son langage.

Jusqu'au XIXe siècle, à Marseille on parlait le provençal. Vers la fin du XIXe siècle, le français, qui n'était parlé que par quelques élites, est imposé par l’État français. Les Marseillais (et les Provençaux) ont assimilé cette langue, en gardant des mots, des tournures, voire une partie de la grammaire et de la phonétique du provençal. De plus ce port cosmopolite subit l'influence de tout le bassin méditerranéen, et a intégré des expressions italiennes, corses, arabes, etc.

Sommaire

[modifier] Littérature

Ville portuaire, ville commerçante, industrielle puis désindustrialisée… Marseille est aussi riche de ses cultures. Elle est le berceau d'écrivains comme Antonin Artaud, Edmond Rostand, André Roussin… Le genre « polar marseillais » fut initié par le journaliste Claude Barsotti qui écrit en occitan (provençal). En effet le premier paru fut son livre : Un papier sensa importància[1].

[modifier] Quelques expressions

Voici quelques expressions récentes ou anciennes toujours en usage avec leurs significations respectives.Nous n'avons mis que les expressions typiquement marseillaises, les termes provençaux qui sont employés à l'identique dans les autres villes de Provence n'y figurent pas. Pour la petite histoire nous avons mis quelques expressions qui étaient considérées comme fautives autrefois mais qui sont pourtant passées dans le parler national, comme se bonifier, ébouillanter. Les termes provençaux employés dans cet article sont issus du Trésor du Félibrige dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral Tome 1 et 2 (1878).

Ainsi que du Parler marseillais de Robert BOUVIER aux éditions de Jeanne Laffitte. [2]


[modifier] Accident

Nom masculin français qui s'emploie par délicatesse pour dire d'une femme qu'elle a fait une fausse couche, de préférence « accidentelle ». C'est ainsi qu'on dira bien : « Cette pauvre Fifi, elle a pas de chance, elle a eu un accident »[2]

[modifier] Acrobate

Un acrobate est un escroc à la petite semaine ou un baratineur, mais pas très adroit et qui ne parvient à tromper que des victimes très naïves. Un charlot en argot français.

[modifier] Adessias

Expression provençale réservée généralement aux amis et aux proches pour dire " au-revoir " qui signifie " Que tu sois à Dieu "(a Dièu sias) en français " Dieu te garde", à Marseille on prononce " adeyche ".

[modifier] Adieu

Pour de mystérieuses raisons à Marseille on dit "adieu" à quelqu'un qui arrive, allez savoir pourquoi !

On l'utilise également pour exprimer un regret : "Tu as vu, tu t'es encore fait une bougnette, adieu le costume !". [2]

[modifier] Adieu la valise et le sac à main

Voilà une expression imagée ! On l'emploie lorsque tout est perdu comme dans la fable de La Fontaine " Adieu veaux, vaches, cochons ! "; habituellement on utilise la forme réduite Adieu la valise ! .

[modifier] Être à l’agachon

1.) En provençal l'agachoun est une cabane en branchages qu'on utilise pour se dissimuler des oiseaux lorsqu'on chasse, à Marseille. Être à l'agachon signifie donc être à l'affut, on en a étendu le sens pour désigner l'attitude des personnes qui se tiennent à proximité d'un groupe de discussion, l'air de rien, pour écouter les conversations ou qui épient derrière leurs carreaux pour faire des commérages. On peut aussi être à l'agachon lorsqu'on attend le moment pour intervenir, les policiers en embuscade par exemple.

2.) Technique de chasse sous marine qui consiste à se tenir immobile, accroché aux algues ou aux rochers et à attendre le meilleur moment pour tirer. Cette technique utilise les longues arbaletes de chasse sous-marines et se pratique avec une bonne visibilité.

[modifier] Agassins

Du wallon agasse : agacin, cor au pied. Par extension s'applique aux pieds en général, surtout dans la locution : marcher sur les agassins.

[modifier] Donner d'air à

Avoir l'air....ressembler à... " Il donne d'air son grand-père depuis qu'il porte la moustache ".

[modifier] Anchois (Yeux bordés d')

Expression de structure française pour parler de quelqu'un dont le bord des yeux, autour des paupières, est rouge à cause de la fatigue : "Va te coucher, va, que t'as les yeux bordés d'anchois". Avoir le "cul bordé d'anchois" c'est avoir une chance inouie. Dans le même sens, on rencontre : "le cul bordé de nouilles". [2]

[modifier] Arapède

Nom provençal de la patelle, petit mollusque comestible dont les marseillais sont friands, qui s'accroche aux rochers d'où il est difficile de le décoller. Une arapède est une personne extrêmement collante. Arapède de comptoir : Pilier de bar.

Traiter quelqu'un d'arapède, c'est tout simplement lui reprocher de coller d'un peu trop près, au propre comme au figuré : "Zézette, je l'ai laissé tomber, elle commençait à être un peu trop arapède".[2]

[modifier] Arranger

Verbe français employé à Marseille sous une forme pronominale n'ayant pas le même sens qu'en français. On dira à un enfant de s'arranger pour qu'il ajuste son vêtement : "Arrange-toi un peu, sinon le maître il va te crier". [2]

[modifier] Autrement

Adverbe français employé dans la formule : "Et autrement, comment ça va ?" Correspond à : et à part ça ? [2]

[modifier] Avancer (s')

Verbe français pronominal que les Marseillais emploient pour s'apprêter à; se hâter : "Allez petits, avancez-vous qu'on va être en retard". Dans une chanson traditionnelle, on trouve : "venès qué l'ouro s'avanço", soit : faites diligence, l'heure tourne. C'est aussi un euphémisme pour dire que le temps passe. [2]

[modifier] Bacala

Du portugais bacalau qui signifie morue c'était aussi le nom d'un port de l'ile de Terre-Neuve ou on préparait la morue séchée pour la conserve aussi appelée stockfish.A Marseille on appelle bacala une personne maigre et éfflanquée,on emploie aussi le nom estoquefiche pour stockfish.

[modifier] Bada

Le bada c'est le supplément le rab.

Nom masculin provençal que l'on entend souvent chez les petits commerçants : "Dis, petite, tu me fais pas le bada ?" demandera la cliente un peu près de ses sous. Ce qu'elle veut, c'est qu'on lui rajoute un peu de marchandise pour le même prix. Vieille tradition marseillaise.[2]

[modifier] Bader

Verbe francisé à partir du provençal : bada, béer. Bader, c'est regarder stupidement, la bouche ouverte. Mais c'est aussi admirer avec amour :

[modifier] Bàffi

De l'italien baffi qui signifie moustaches,à Marseille aussi mais plutôt pour des moustaches imposantes.

[modifier] Ballètti

Nom masculin typiquement marseillais servant à désigner les petits bals populaires, quand il en existait encore. Mais les càcous, lorsqu'ils vont en discothèque, n'hésitent pas à employer encore ce mot désuet : "On va au ballètti demain ?". [2]

[modifier] Baoù

Nom masculin, orthographe phonétique du mot provençal baù, qui désigne la pointe rocheuse d'un sommet. On rencontre souvent ce terme dans les indications géographiques.[2]

[modifier] Ballon

Nom masculin français, synonyme typiquement marseillais de football et de stade : "Le petit, il est en pleine forme depuis qu'il fait du ballon". Ou bien encore : "Tè, dimanche, s'il fait beau, on va au ballon".[2]

[modifier] Banaste

Nom féminin français d'origine provençale dont la traduction est : panier. S'utilise fréquemment comme insulte pour parler de quelqu'un de plutôt lourd ou de borné : "Le cousin de Zize, c'est la vraie banaste"[2]

[modifier] Banque

Ce mot est encore utilisé par les plus anciens pour désigner le comptoir des commerçants.


[modifier] Faire barraque

À ne pas confondre avec baraque qui est un mot provençal qui désigne une petite construction en bois ou une échoppe. Faire barraque vient de l'espagnol barraco,faire barraco au jeu de carte signifie faire un coup nul. À Marseille on l'utilise pour dire qu'on ne va pas travailler, les commerçants lorsqu'ils laissent le rideau tiré font barraque.

[modifier] Bartavelle

Nom féminin : oiseau ressemblant à la perdrix. Les Marseillais doivent le confondre avec la pie, puisqu'ils s'en servent pour désigner une personne au bavardage incessant : "Celle-là, qué bartavelle, je te jure !".[2]

[modifier] Bastide

Nom féminin, du provençal : bastido, construction (bâtie). Désigne les grandes maisons de campagne que les bourgeois s'étaient fait construire dans les environs de Marseille, au siècle dernier. A conservé son sens de grande et solide demeure : "Ils se sont acheté une bastide, que je te dis que ça". Diminutif : bastidon.[2]

[modifier] Bastonner

Verbe français tiré du substantif provençal bastoun, bâton. En français classique, signifie : donner des coups de bâton, châtiment réservé à la roture d'ancien régime. A survécu localement dans une acception argotique : donner une raclée : "Elle te l'a bastonné, c'était pas triste". Pronominalement, le verbe indique un affrontement : "Les jeunes du quartier, hier soir, ils se sont bastonnés comme des chiffonniers". Dans le même sens, on trouve le substantif : bastonnade. Intransitivement, bastonner, c'est mettre le paquet : "Les joueurs, ils ont bastonné au stade, què merveille !".[2]

[modifier] Bataclan

Nom masculin provençal qui désigne un grand nombre de choses. D'une coquette ployant sous le poids de ses joyaux, on dira volontiers : "Celle-là, elle va mourir étouffée sous son bataclan". À la place, le français dit : le saint-frusquin qui, d'origine provençale lui-aussi, désignait essentiellement les vêtements. L'argot national en a tiré : frusques, vêtements usagés ou de peu de valeur.[2]

[modifier] Bazarette

Nom féminin formé à partir du verbe provençal : basaruta, jacasser, parler d'abondance. S'applique surtout aux femmes au bavardage incessant et souvent malveillant : "La cousine à Zè, c'est une bazarette pas possible !". S'identifie à une pipelette, une commère.[2]

[modifier]

Interjection provençale, transcription de : bien ! S'emploie dans plusieurs situations; pour exprimer une certitude : "Bè, bien sûr qu'il travaille bien à l'école, le petit". Ou l'étonnement : "Bè... qu'est-ce que tu fait ? Tu te prépares pas ?". Enfin l'hésitation : "Bè, tu sais, je sais pas trop si ça va marcher". Précédé de Hè, il traduit le français : eh bien ! mais souvent avec une nuance de lassitude : "Hè bè, il est encore là ?". Ou de déception : "Hè bè, il a osé te parler comme ça ?".[2]

[modifier] Beau

Mon beau est réservé à l'usage amical pour " mon ami " ou plus condescendant " mon cher " " Comment ça va, mon beau ? ". À noter qu'à Marseille l'adjectif beau ne désigne pas forcément le physique. Lorsqu'on s'est fait arnaquer on dira " Il m'a vu beau comme un soleil " c’est-à-dire il m'a repéré comme la victime idéale. De quelqu'un qui cherche à rouler les autres mais de façon très ostentatoire on dira " Il est pas beau? avec ses airs de pas-y-toucher ".

[modifier] Bèbe

Nom féminin d'origine provençale : bèbo, moue. En bon français, faire la bèbe, c'est plus que faire la moue, c'est franchement "faire la gueule". Exemple : "Qu'est-ce qu'il a ton cousin, à toujours faire la bèbe ?".[2]

[modifier] Bédélet

Nom masculin d'origine provençale qui désigne la panse. Quand on a un peu trop bien mangé, on peut s'en tirer, pour faire plaisir à son hôte, par un généreux : "J'ai mangé à m'en faire péter le bédélet". Un rire excessif peut avoir la même conséquence. L'expression : se crever le bédélet, indique qu'on a fait des efforts surhumains : "Et dire que je me suis crevé le bédélet pour te payer des études !". Certains l'ont transformé en "bédédé".[2]

[modifier] Arriver comme Belsunce

Cette expression signifie que l'on arrive chez les gens les mains vides. En effet, devant la cathédrale de la Major, à Marseille, une statue de Mgr Belsunce accueille les passants les bras grands ouverts avec les paumes vers le haut qui font ressembler Belsunce à quelqu'un qui a les mains vides. "Toks! et les bières alors? tu déconnes, t'arrives comme Belsunce!".

"Mon patron, c'est pas qu'il est pas brave, peuchère, mais il arrive toujours comme Belsunce".[2]

[modifier] Bendèu

Nom masculin, prononcer bindéou. Normalement c'est une "baffe", mais ceux qui manient la litote diront aussi un bendèu pour un coup de poing à assommer un bœuf.

"Tu vas voir le bendeù que tu vas te prendre si tu continues à crier".[2]

[modifier] Bertrand

Bertrand est le prénom d'un personnage de fantaisie inventé pour les besoins d'un dicton populaire qu'on énonce ainsi à Marseille, Fais du bien à Bertrand, il te le rend en caguant (caguer signifie chier en provençal) qui doit se comprendre par Fais du bien aux gens et ils te le rendent en te faisant du tort. Cet énoncé est une déformation d'un dicton provençal Fa dou bèn à Bertrand, te lo ren en CARGANT, c'est-à-dire Fais du bien à Bertrand il te le rend en médisant de toi, en disant par exemple, que si tu lui as rendu service c'est parce que tu attends quelque chose en retour.

Le prénom Bertrand se retrouve aussi dans l'expression humoristique l'os Bertrand qui désigne le coccyx.

[modifier] Biais

Nom masculin d'origine provençale qui a perdu sa prononciation spécifique au profit du français. Il signifie : façon, manière dans la pratique : "Ta sœur, sas ! elle a le biais pour virer la tête des hommes". En clair, elle sait y faire, elle connaît tous les artifices de la séduction. On peut avoir le biais pour faire la cuisine, pour parler aux gens, mais avec une notion ironique qui veut dire qu'on les vexe : "Y a pas à dire, tu as le biais, toi, pour dire des choses aimables !".[2]

[modifier] Biasse

Nom féminin d'origine provençale : biàsso, besace ou repas froid que l'on emporte : "Petits, si vous allez à la mer, demain, n'oubliez pas votre biasse".[2]

[modifier] Biberine

La Biberine était autrefois le nom commercial d'une confiserie locale constituée par une poudre de sucre aromatisée à la menthe, orange ou citron. Elle était conditionnée dans un sachet de quelques grammes et vendue avec un chalumeau en réglisse à travers lequel on aspirait la poudre. L'expression " tomber " ou " partir en biberine " signifie " réduit en poudre " et par extension " tomber en déconfiture ", on peut le voir comme l'équivalent marseillais de " partir en sucette " dans d'autres régions.

[modifier] Bicou

Un sobriquet très employé à Marseille. À L'origine le bicou désignait en provençal le robinet d'où coulait l'eau de la fontaine ou le pénis, on a appelé ensuite petit bicou un petit garçon, ce qui rapproche ce mot d'autres mots français tels que zizi, kiki, zigouigoui, bitonio et comme eux il a suivi la même évolution pour désigner un petit objet qui fait saillie ou qui dépasse, en général. Pour l'anecdote un " bicou-fréjo " un " bicou froid " est un impuissant.

Dans le même temps il désignait aussi un bonhomme sympathique et rieur, ce qu'on pourrait traduire par luron il est devenu un surnom affectueux qu'on donne à un ami ou un enfant, c'est le plus souvent une marque de sympathie mais, Marseille oblige, on l'emploie aussi par antiphrase envers quelqu'un qu'on n'aime pas, par exemple, lors d'une invective dans les embouteillages. " Ô bicou ! si tu dors de bon matin il te restera plus rien pour la sieste ! "

Plus gentil encore, on trouve le diminutif : Bicouli.

Emmanuel Vitria, une icône marseillaise, un des premiers transplantés cardiaques longtemps détenteur du record de longévité dans la "spécialité" était surnommé bicou.

[modifier] Bidonas

Nom et adjectif formés de l'argot français : bidon, pas sérieux, fantoche, incapable. Avec sa finale en "as", le marseillais dit plus : "C'est pas à un bidonas pareil que je confierais mes économies". Le bidonas, c'est aussi le frimeur, dont on retrouve l'étymologie dans l'italien : bidone, même sens.[2]

[modifier] Bigue

La bigue était autrefois sur le port ou sur les chantiers, une longue poutre de bois de forte section qui servait de mât pour soulever de lourdes charges et même des bateaux. Aujourd'hui on dit une bigue pour désigner quelqu'un de très grand.

[modifier] Bisquer

Verbe de structure française à partir du provençal : biscaïre, qui éprouve du dépit. Le terme francisé a gardé son sens étymologique : "Tè, on va le faire bisquer, ça lui apprendra".[2]

[modifier] Bôfi

Nom masculin provençal très proche de la transcription française : bouffi. Ne s'emploie qu'à l'adresse des humains : "Ton frère, qu'est-ce qu'il a grossi, ces temps-ci, c'est le vrai bôfi !".[2]

[modifier] Bofis

Les bofis les enflures, les boursouflures en provençal, sont les attributs virils. Ce mot est utilisé le plus souvent dans la construction un casse-boffis c'est à dire un casse...pieds.

[modifier] Bogue

Nom masculin provençal désignant un petit poisson aux yeux étonnamment globuleux. Quand un garçon insignifiant pose avec une trop grande insistance ses yeux sur une jeune fille qu'il trouve à son goût, celle-ci peut très bien lancer à la cantonade, pour être tout de même sûre qu'il entende : "Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça, çui-là, avec ses yeux de bogue !". [2]

[modifier] Bômi

Nom masculin provençal désignant la vomissure. On l'entend souvent de la part d'une personne se plaignant de quelque chose qui la gêne : "J'ai vu un accident, tu aurais vu ça, ça m'a donné le bômi". [2]

[modifier] Boquer

Verbe français argotique vraisemblablement tiré de « prendre un bock » au sens de perdre la face, essuyer un blâme surtout en public : "Elle l'a fait boquer devant tout le monde". D'où, se sentir gêné à la suite d'un échec : "Il a voulu nous épater, mais ça n'a pas marché; qu'est-ce qu'il a boqué !". [2]

[modifier] Bordille

Nom féminin d'origine provençale (bordiho) signifiant : détritus. Au pluriel, on l'emploie pour désigner le contenu des poubelles : "Tè, puisque tu descends, sois brave, descends-moi les bordilles". Mais au singulier, c'est une injure grave. Quiconque aura été victime d'une perfidie pourra se plaindre de l'auteur du délit : "Celui-là, qué bordille !". À noter que l'insulte peut s'appliquer à tout être humain qu'il soit homme ou femme. Surtout en renchérissant : bordillasse. [2]

[modifier] Bouffer

Du provençal boufega = se goinfrer, s'empiffrer.Ce mot s'est répandu dans toute la France il signifie maintenant simplement manger. Noter que la racine de ce mot provençal boufe = gonflé d'air à donné aussi le mot français bouffant qui désigne le gonflant d'une robe par exemple.

[modifier] Bomber

Au XIXe siècle le grammairien J.B Reynier voyait dans ce mot un barbarisme fondé sur faire des bonds ou rebondir c'est le sens qu'on lui donnait et donne toujours à Marseille, on l'utilise aussi pour rouler à vive allure.

[modifier] Bon

Un de ces provençalismes qui faisaient enrager les grammairiens au XIX{{{2}}} siècle : " Pour de bon ? = " sérieusement ? " " C'est un bon, lui " = " c'est quelqu'un de bien, lui ". Les paysans des zones rurales autour de Marseille disaient même le bon du jour pour parler du milieu de la journée. Malgré les mises en garde des gens de lettre, l'expression se bonifier , en parlant du vin, est passée dans l'usage chez les meilleurs auteurs au lieu de s'abonnir qui était préconisée.

[modifier] Bock

Prendre un bock ou bocker c'est piquer un fard, avoir honte, souvent à cause d'une mauvaise plaisanterie en société. Origine et orthographe inconnues, certains l'écrivent boque.

[modifier] Bras-cassé

Déformation moderne de " Brancassi " qui est la traduction provençale du prénom Pancrace. Selon Frédéric Mistral, Brancassi est le personnage-type du nigaud bohème et je-m'en-foutiste qui se nourrit d'air pur et d'eau fraîche, un paresseux dans toute sa splendeur. Selon un proverbe " il n'aurait pas trouvé sa place aux galères ". L'acteur Fernand Charpin dirait de lui " qu'il n'est pas bon à rien mais mauvais en tout ". Suivant les générations on emploie Brancassi ou bras-cassé.

[modifier] Brave

Le mot brave pour un Marseillais peut accessoirement désigner quelqu'un de courageux mais il peut désigner aussi quelqu'un d'infiniment bon et affable, incapable de dire ou de faire le mal. Il peut être utilisé aussi comme adjectif avec le sens de sacré.

Exemple : " il a un brave culot! " = " Il a un sacré culot! ".

Dans un sens plus péjoratif, il se dit aussi de quelqu'un d'un peu trop naïf ou d'un peu "simple".

[modifier] Brêle

Mot féminin. Une brêle c'est un nul un incapable, le terme s'étend aux objets qui fonctionnent mal, en dessous de leurs possibilités ou de mauvaise qualité, les jeunes appellent brêle une mobylette. Origine arabe (mûle).

[modifier] Brigues

wikt:

Voir « brigue » sur le Wiktionnaire.

En provençal les brigues sont les lèvres, faire les brigues signifie faire la moue pour marquer son mécontentement.

la soupe de brigues ou Manger la soupe à la grimace, exprimer sa mauvaise humeur, surtout dans les rapports conjugaux.

[modifier] Broque

Mot féminin de l'italien brocco = Un emplâtre, un cornichon, un nigaud. Une broque est quelqu'un de vraiment stupide, qui se distingue par le fait qu'il n'est pas soigneux, tant dans sa tenue vestimentaire que dans son comportement et surtout sa façon de travailler.

[modifier] Rentrer à l’heure des brousses

Les brousses sont des fromages frais de brebis (bruccio en corse) qui sont fabriqués aux alentours de Marseille dans les collines de l'Estaque et du Rove. Les vendeurs de brousses descendaient à Marseille au matin pour vendre la journée leurs fromages dans les quartiers et rentraient tard dans les fermes du Rove. L'heure des brousses est donc une heure tardive pour rentrer : nous sommes rentrés à l'heure des brousses signifiant que nous sommes rentrés tard.

[modifier] Cabestron

Du provençal cabestran = cabestan; les matelots avaient autrefois un juron cabestran de boun dièu ! qui s'adressait plutôt à quelqu'un qui avait fait une grosse bêtise par incompétence. De nos jours un cabestron pour un homme c'est un cave, un pauvre bougre, pour une femme c'est une mocheté, un laideron.

[modifier] Cabiscou

Du provençal cabiscou qui était un dignitaire ecclésiastique appelé en français chef de chœur et qui présidait à l'organisation chantée de l'office. À Marseille le cabiscou est l'ancêtre, le patriarche de la famille.

[modifier] Cacarinette

La coccinelle. Au sens figuré les cacarinettes sont des fables, des histoires vraiment incroyables. De quelqu'un un peu fou, un peu poète, on dit qu'il a des cacarinettes dans la tête.

[modifier] Cache-maille

La tirelire. Tout endroit où on met les petites pièces de monnaie, la cagnotte constituée par les pourboires dans certains métiers.

[modifier] Cacou

wikt:

Voir « cacou » sur le Wiktionnaire.

Frimeur, fanfaron. Un cacou est soit un petit voyou, soit un frimeur (le mot porte l'accent tonique sur la première syllabe). En voilà une voiture de cacou. Selon Victor Gelu, le mot viendrait du diminutif génois du prénom Francesco soit càcu. Le Trésor de la langue française fait de cacou une variante de cagou, dérivant de l'ancien français cacor, lépreux.

[modifier] Cafard

Les cafards sont les olives noires qu'on sert à l'apéritif.

[modifier] Cafouche ou cafoutche

Du provençal cafoucho par le français cahute, il désigne un placard, un réduit ou débarras en général mal rangé puisqu'on appelle aussi cafouche un chambre en désordre.

[modifier] Cagnard

Le cagnard ou canias (prononcer caniass) est un mot provençal qui désigne un endroit exposé au soleil et abrité du vent; le cagnard était aussi la cabane en tôle exposée en plein soleil, qu'on utilisait dans les régiments disciplinaires de la légion et des régiments d'Afrique, pour enfermer les punis et les prisonniers. Le cagnard désigne aujourd'hui le soleil lorsqu'il tape fort.

[modifier] Cagole

wikt:

Voir « cagole » sur le Wiktionnaire.

Fille, jeune fille aux mœurs légères ou d'un comportement vulgaire, qui se fait remarquer de part son comportement et ces allures familières.

Exemples : elle fait trop sa cagole, mais c'est une cagole !

La cagole peut se définir comme une "pétasse", ou une fille s'habillant vulgairement. Du sens masculin: càcou

L'auteur marseillais Jean-Marc Valladier en donne une définition quelque peu délirante dans "le Parler gras, Glossaire marseillais iconoclaste":

"Hétaïre du trivial maintes fois mythifiée, quintessence d'un stéréotype qui confine au sublime, disséquée, glorifiée, célébrée à l'envie par les chantres de l'ethnologie locale, icône d'une féminité idéalisée aux quatre coins de la Galaxie mais jalousée par ses ersatz, magnifiée pour les esthètes par ses talons compensés, son rouge à lèvres bon marché et son chewing-gum baveux, la cagole et ses avatars, voire ses isomorphes sémantiques que sont la cagoline, la cagolette et la cagolasse, reste et restera pour l'éternité la pierre angulaire, l'alpha et l'oméga de l'univers fantasmatique du mâle marseillais en rut, la seule qui pourra étancher de sa seule présence son inextinguible soif d'absolu."

Editions du Fioupélan http://www.lefioupelan.com

[modifier] Caguer

De l'italien cagare qui signifie chier. En provençal il veut dire aussi qu'une fusée, un pétard ou une balle de fusil a fait long-feu. À Marseille lorsque quelqu'un dit j'ai cagué ça veut dire j'ai merdé j'ai raté mon coup, j'ai fait une grosse bêtise; d'ailleurs les objets aussi peuvent caguer lorsqu'ils ne fonctionnent pas ou se détraquent, à l'interlocuteur de comprendre.

[modifier] Caler

Cette expression marseillaise qui est utilisée maintenant dans le langage courant français ressemble par l'orthographe et un peu par le sens au verbe français caler qui signifie qu'un moteur s'est arrêter de tourner , vient en réalité du provençal faïre calèti = mettre les pouces, se rendre, abandonner la partie, reculer devant un défi; les enfants d'autrefois l'employaient en criant calèti !,calèti ! lorsque l'équipe adverse s'avouait vaincue, ou déclarait forfait.

On cale devant un repas trop abondant, un problème récalcitrant, devant un effort trop grand. Noter que cette acception a été une fois de plus rejetée par l'Académie française parce que le grand François de Malherbe la trouvait burlesque. Les dictionnaires usuels continuent aujourd'hui à la considérer comme faisant partie du langage familier.

[modifier] Calotte

Jusque dans un passé récent calotte n'était utilisé qu'à Marseille pour désigner des claques, il est passé maintenant dans le parler national où il fait bon ménage avec taloche.

[modifier] Capon

Mot oublié, qui vient du provençal capoun par l'italien cappone = un coquin, un vaurien et même un couard. On a retenu seulement l'expression "capon de sort" = coquin de sort.

[modifier] Être habillé comme un Carémentran (ou Caramentran)

Être vêtu de façon ridicule : le Caramentran ou Carême entrant était le mannequin ridiculement vêtu que l'on faisait brûler pendant le Carnaval

[modifier] Casser les tarraillettes

Du provençal "tarralha" signifiant "vaisselle en terre cuite. "Une tarraillette est une poterie d'argile miniature avec laquelle les enfants jouent à la dînette. Ainsi, casser les tarraillettes signifie que l'on casse les assiettes et les relations amoureuses, quelqu'un qui a cassé ses taraillettes est mort, il a cassé sa pipe en quelque sorte.

[modifier] Cent ans de dimanches

Les marseillais, qui ont un certain sens de la démesure, ont inventé pour déterminer une action qui va durer un bon moment, une unité de mesure du temps: l'année de dimanches à l'instar de l'année-lumière des astronomes. L'année de dimanches vaut une année civile mais en ne comptant que les dimanches, cent ans de dimanches valent donc (sauf erreur) 255500 jours. Pour un long travail les "français" diront il va me falloir 107 ans pour faire ça ! et les marseillais il va me falloir cent ans de dimanches !.

[modifier] Chaler

À l'origine ce mot signifiait remorquer. Il a la même origine que chalut, par la suite chaler quelqu'un signifiait l'entretenir puis le transporter sur son vélo et encore plus tard sur sa mobylette. En gros, le prendre en charge et faire tout le travail à sa place.

[modifier] Chaouche

Est un mot arabe qui signifie garde, sur le port de Marseille les dockers appellent chaouche le douanier.

[modifier] Chaple

Du provençal chaplamen = Action de hacher, de mettre en pièces, un carnage. Un chaple c'est un travail mal fait, une pièce mise en désordre volontairement.

[modifier] Charcler, charclade

Du provençal chacar qui signifie aussi bien manger gloutonnement que quereller. Charcler signifie faire bombance ou se battre. Sur un stade lorsque "ça joue viril" on dit que ça charcle. Une charclade est une bagarre violente et souvent générale.

[modifier] Chavane

La chavane ou une chavane est un gros orage, " Il tombe la (une) chavane " = " Il pleut des cordes ".

[modifier] Chèchou

Du provençal chècho. Le chèchou c'est ce qui est en plus ou ce qui dépasse ou peut, dans certains cas, le voir comme le bada (voir plus haut).

Dans une première acception c'est le petit morceau qui reste lorsqu'on a coupé des tranches, dans le saucisson par exemple, le talon qui reste à la fin et qu'on donnera au dernier servi, ou ce morceau du rôti qu'on appelle la souris; en bref tous ces petits morceaux qui restent lorsqu'on détaille et qui ne pourront pas être servis, la dernière quantité d'une bouteille.

Le chèchou c'est un petit morceau de n'importe quoi qui dépasse, d'un vêtement par exemple et qui n'a pas d'utilité. Ce mot a un usage extensif, c'est la phrase entière qui déterminera le sens.

[modifier] Chèvre

Une chèvre à Marseille est quelqu'un qui est considéré comme incapable dans sa fonction et par extension dans toutes les fonctions. Ce sont le plus souvent les footballeurs qui héritent de ce sobriquet. On utilise aussi souvent le mot provençal un cabrin. L'origine de ce mot est à chercher non pas dans le nom de l'animal mais dans le nom d'un outil appelé aussi chèvre constitué par un chevalet de grosses poutres qui servait à porter de lourdes charges. Par assimilation une chèvre sur les chantiers ou sur le port était quelqu'un qui ne pouvait servir qu'à porter des charges ou à les tenir, quelqu'un à qui on ne pouvait pas confier des tâches très compliquées. Il y avait aussi une expression provençale on l'a envoyé garder les chèvres qu'on employait envers quelqu'un qui avait été mis dehors de la maison familiale parce qu'il ne voulait pas travailler. Un cabrot était quelqu'un dont les revenus étaient d'origine suspecte.

[modifier] Chichi

D'après Frédéric Mistral, le chichi est un mot enfantin pour petit oiseau. Le chichi-frégi signifiait petit oiseau frit quelqu'un qui mangeait des chichi-frégi était quelqu'un qui mangeait petitement, soit par manque d'argent soit par avarice ou encore parce qu'il était de faible constitution; à Marseille dans le quartier de l'Estaque on a donné ce nom à un gros beignet, qui a fait la réputation du quartier.

Il y a une deuxième acception à ce terme mais qui vient cette fois, toujours d'après Mistral, de chicheto et désigne le pénis des enfants, on peut le "décliner" de la manière suivante chichi,chicheto en provençal, quiquète à Marseille et quéquette dans toute la France.

[modifier] Chichibèli

Autrefois les enfants marseillais avaient un jeu qui consistait à accrocher des petits morceaux de chiffons au dos des passants, à leur insu, le but du jeu étant d'en accrocher un maximum au dos de la même personne. Ces morceaux de chiffons étaient appelés chichibèlis; depuis le jeu a disparu mais le mot est resté pour désigner le morceau de chemise qui dépasse lorsqu'on oublie de fermer la braguette.

[modifier] Chimer

Du provençal chima = chopine. Chimer à Marseille signifie boire de l'alcool ,normalement ou beaucoup. Synonyme français lamper.

[modifier] Choucatoun ou Tchoucatoun

Du provençal lou chouquet = le hoquet. Un Choucatoun est un buveur invétéré, un boit-sans-soif, un suce-litre.

[modifier] Chourer

Du provençal chouras = vaurien, chapardeur. Chourer signifie voler mais plutôt pour le vol à l'étalage, ou le vol à la tire qui à donné le synonyme en argot français tirer. Ce terme est passé dans le parler argotique national.

[modifier] Ô, collègue !

En marseillais, le collègue est un ami, un copain, un camarade. Ce n'est pas spécialement une relation professionnelle.

(du provençal coulègo)

[modifier] Comme

Utilisé pour comment est un provençalisme resté dans le parler marseillais: " Comme tu me parles ?" " Comme tu t'appelles?".

[modifier] La compagnie est longue

Une expression d'origine inconnue qu'on adresse à quelqu'un qui se plaint d'être le seul à subir les coups du sort, en général sur un ton goguenard, surtout s'il s'agit d'une misère qui est à l'évidence partagée par tout le monde: payer des impôts, avoir la grippe en hiver, etc.

-Moi je gagne jamais à la loterie.

- Ah mais ! c'est que la compagnie est longue ! La compagnie étant l'ensemble des gens, mis les uns derrière les autres, qui ne gagnent jamais à la loterie.

Nous citerons aussi une autre expression tout aussi mystérieuse qui a le même sens: le chien de Philippe, très employée à Marseille mais dont il est très difficile de connaitre l'origine.

- Je trouve que je paie trop d'impôts.

-Y a que toi et le chien de Philippe !, sous entendu à part vous deux, les autres sont satisfaits du montant de leur impôt ou vous êtes les seuls à penser ça, sur un ton ironique, bien entendu.

[modifier] Coconier

Mot qui a pratiquement disparu, sauf peut être dans le langage enfantin, il signifie coquetier.

[modifier] Une couffe

Une claque. L'expression habituelle est Si tu continues... je te tire une couffe.

C'est aussi un nom féminin d'origine provençale (couffo : bêtise). Dans l'expression ...qu'est-ce qu'il peut faire comme couffes, il arrête pas. [2]

[modifier] Un coussin de belle-mère (ou "Astragale de Marseille")

Buisson en forme de coussin d'environ un mètre de diamètre dont les feuilles deviennent piquantes en été.

[modifier] Un crachat d’eskimau

Un crachat d'eskimau est un glaçon.

[modifier] Crépine

"Il est né avec la crépine" = " Il est né coiffé ", il est chanceux.

[modifier] Se faire crier

Se faire gronder, se faire disputer.

[modifier] La croille ou croye

Il y avait autrefois, dans les environs de Marseille d'importantes carrières de craie, croio en provençal, qui ont certainement enrichies leurs propriétaires parce qu'on disait alors " orgueilleux comme un marchand de craie ", en provençal bien entendu, pour désigner quelqu'un de vaniteux et prétentieux. Depuis l'expression s'est un peu délitée et on dit de quelqu'un " qu'il a de la croille " pour dire qu'il est arrogant.

[modifier] S’en croire

Quelqu'un qui s'en croit est quelqu'un qui se prend trop au sérieux, qui est sûr de lui, prétentieux. Aujourd'hui on dirait qu'il se la pète.

[modifier] Demander de quelqu’un

Demander de quelqu'un c'est demander des nouvelles de quelqu'un.

[modifier] Déparler

Déparler a plusieurs significations qui se sont superposées avec les âges :

  • Déraisonner, délirer.
  • Parler grossièrement, de façon vulgaire et blessante, dire des choses qu'il ne fallait pas dire.
  • Ne pas cesser de parler : Il n'a pas déparlé de la journée, cette forme est plutôt rare de nos jours.

[modifier] Les diminutifs de prénoms

Voici une liste de diminutifs de prénoms couramment employés à Marseille ou en Provence, c'était une véritable institution autrefois. Ces diminutifs tendent à disparaître en même temps que les prénoms auxquels ils se rattachent, de plus l'habitude de donner des diminutifs pour les prénoms "d'aujourd'hui", est, elle aussi, tombée en désuétude. L'orthographe est purement phonétique.

  • Bèbe pour Robert
  • Càlo pour Pascal
  • Cèlou pour Marcel
  • Cissou pour Francis
  • Dèdou pour André
  • Fanny pour Françoise
  • Fine (Fifine) (Fifi)pour Joséphine, Delphine
  • Fonfon pour Alphonse
  • Gaby pour Gabriel
  • Gu pour Auguste
  • Gastounet et même Tonton pour Gaston
  • Gèqui pour Roger
  • Gètou pour Gérard
  • Gibe pour Gilbert
  • Loule pour Louis quelquefois Raoul
  • Lule pour Lucien
  • Magali pour Marguerite
  • Malou pour Marie-Louise
  • Manie pour Germaine
  • Mèhu ou Miheu pour Marius
  • Mihette pour Mariette, Marinette
  • Mélie pour Amélie
  • Mémé pour Barthélémy
  • Milou pour Émile
  • Miquet pour Michel
  • Mond ou Momond pour Raymond, Edmond
  • Nanand pour Fernand
  • Nàni pour Daniel, Danielle
  • Nanand pour Fernand
  • Nanette pour Annette, Antoinette
  • Nène pour Irène
  • Néné, Netchou pour René
  • Nine pour Régine (également expression affectueuse envers une jeune fille :'Viens, Nine, on va balader')
  • Nini pour Virginie
  • Nénin pour la plupart des prénoms terminés par "IN" Victorin, Valentin, Séraphin…
  • Ninon, Ninou pour Nicole
  • Pipe, Pipou, Filou pour Philippe
  • Ricou pour Éric
  • Riquet, Ritou pour Henri
  • Sandre pour Alexandre, Sandrine
  • Talie pour Chantal
  • Tatave pour Octave
  • Tchoa ou Chichois pour François
  • Tiénou pour Etienne
  • Titou, Titin pour Baptiste, Baptistin
  • Toinou(Toine) pour Antoine
  • Toinette pour Antoinette
  • Tonin pour Antonin
  • Vicou pour Victor
  • Viguier ou Vigé pour Vincent
  • pour Joseph
  • Zize pour Louise

[modifier] Dire

Les Marseillais ont donné une signification supplémentaire à ce mot, ils l'utilisent pour : Appeler ou nommer. Marcel Pagnol dans La Gloire de mon père " …des fois on lui dit le Taoumè et des fois on lui dit Tête Rouge…".

[modifier] Doucement de tomber

Expression tombée en désuétude, c'est un avertissement, que les mères (par exemple) donnaient à leurs enfants trop turbulents et qui signifie fais attention de ne pas tomber, expression typiquement provençale que les marseillais ont accommodée a bien des sauces Doucement comme tu me parles !, Doucement de me menacer ! . Doucement de me toucher ! .

[modifier] Ébouillanter

Voilà encore une expression qui faisait rugir les tenants du beau langage autrefois qui le considéraient comme un provençalisme et un barbarisme, ils lui préféraient échauder, mais l'usage en a décidé autrement.

[modifier] Embouligue

Certainement une déformation du mot français ombilic qui désigne le nombril. Pour un marseillais l'embouligue c'est le ventre en général bien qu'on ne l'utilise plus que dans l'expression Je vais me l'empéguer sur l'embouligue . qu'on peut traduire,en français, par: Je vais me le coller sur les bras, ou sur le dos, avec une variante toutefois si la phrase s'adresse à un tiers Tu peux te l'empéguer sur l'embouligue " se traduit plutôt par Tu peux te le mettre dans le cul .

[modifier] Embrailler

Le contraire de débraillé. Embrailler n'est semble-t-il utilisé qu'à Marseille, pour dire se rhabiller ou arranger ses effets; on dit même de quelqu'un qui est mal habillé, sans goût, qu'il est mal embraillé.

[modifier] (s’)Embroncher

Heurter quelque chose du pied, se prendre les pieds dans un tapis, le bord du trottoir; par extension heurter quelque chose en général. Origine inconnue.

[modifier] (s’)Enfader

Signifie s'affoler ou rendre fou dans le langage provençal. Ce mot est tiré du catalan enfadar quelques exemples : ohlala, ça m'enfade de voir ça..., Arrête de m'enfader,....

[modifier] Empaffé

Du provençal empaffar = se gorger, s'enfler d'orgueil. Un empaffé à Marseille est un personnage particulièrement répugnant, d'ailleurs cette injure pour un marseillais est gravissime, c'est un personnage qui cumule les défauts les plus vils, vaniteux, mesquin, fourbe, traître et la liste est longue. Quelquefois il les a tous souvent il en a plusieurs.

[modifier] Empéguer

wikt:

Voir « empéguer » sur le Wiktionnaire.

Du provençal empégar qui signifie engluer, attraper, escroquer ou se saouler et même appliquer une gifle. A Marseille on lui a rajouté une acception: Verbaliser : Je me suis fait empéguer par ce condé.

[modifier] Encrassir

Du provençal encrasouïre qui signifie encrasser mais aussi épaissir,empâter. Les marseillais ont étendu le sens à exagérer, abuser, en rajouter et même quelquefois jeter de l'huile sur le feu.

[modifier] (s’)Engatser

S'énerver, s'emporter, insister: T'engatse-pas! ou bien énerver les autres. Équivalent de se prendre la tête.

Une engatse et une querelle, un différend, une prise de tête. Origine inconnue mais le terme d'argot italien cazzo qui désigne les attributs virils est peut être à l'origine de ce mot.

[modifier] (s’)Esbailler

Typiquement marseillais, de l'italien sbagliare = se tromper:Je me suis esbaillé = Je me suis trompé .

[modifier] Escaner

Du provençal escanar = étrangler,étouffer qui a donné escanadou = coupe-gorge, un endroit mal famé où on fait payer un prix exorbitant. De nos jours signifie voler et surtout voler par ruse, escroquer.

[modifier] Estouffe belle-mère

Dur à mâcher ou à avaler : Ce gâteau est estouffe belle-mère .

[modifier] Estoumagade

Une estoumagade est une grosse frayeur, qui noue l'estomac.

[modifier] Estranger

Désigne un non-marseillais. La limite de marseillais/non-marseillais est définie géographiquement, celle-ci s'arrêtant aux alentours de Marseille. Un habitant d'Aubagne n'est pas un "estranger", un Aixois en est un...

[modifier] Estrasse

wikt:

Voir « estrasse » sur le Wiktionnaire.

Vieille pièce de tissu. Utilisé pour désigner un objet ou une personne en piteux état. Regarde moi cette estrasse, il a tellement bu qu'il tient plus debout. C'est utilisé aussi pour désigné le chiffon de nettoyage : Tu passes l'estrasse ? En provençal, una estrassa est un morceau de tissu estrassat (déchiré) S'estrasser la flaquine du provençal Chiffoner sa veste signifie Se tordre de rire.

[modifier] Fangoule

De l'italien vaffanculo qui préconise à son interlocuteur d'aller se faire sodomiser; en devenant marseillaise l'expression s'est quelque peu adoucie et délitée, elle n'est plus utilisée que dans le sens j'en ai rien a foutre ou lorsqu'on veut éviter de la dire en français. On appelle fangoule quelqu'un de particulièrement désinvolte que rien ne touche, sans souci, peut-être pour des raisons de quotient intellectuel.

[modifier] Baiser Fanny

Certainement une récupération marseillaise d'une ancienne expression en usage au jeu de billard baiser le cul de la vieille lorsqu'un joueur ne marque pas un seul point(Le Roux, Dictionaire comique, 1718, p. 145.), issue elle même d'une moquerie du Moyen Âge lorsqu'un combattant était battu à plate-couture d'où, peut être, l'expression française du langage populaire prendre une déculottée pour évoquer une défaite sévère.

La légende marseillaise raconte qu'à la fin des années 1930 dans le quartier de la Belle de Mai à Marseille, une femme prénommée Françoise (diminutif Fanny) n'avait plus toute sa tête et montrait ses fesses aux passants dans ses moments de « crises ». Des joueurs de boules facétieux ont alors décidé que ceux qui perdraient la partie sans marquer un seul point auraient pour gage de déposer un baiser sur les fesses de Fanny, cette tradition s'est étendue à tout Marseille, si bien qu'on pouvait voir dans chaque quartier au moins un bar qui exhibait, soit une statue, soit une caricature de femme les fesses nues que les perdants devaient embrasser. L'expression baiser Fanny est restée et s'est même étendue à tous les jeux où on perd sans avoir marquer un point.

D'autres sources comme le fabricant de boules La Boule Bleue affirment que cette jeune femme serait originaire de Savoie où elle était serveuse dans un café.

[modifier] Fatche de…!

Voilà une interjection marseillaise qu'on entend dès les premières minutes où on arrive à Marseille, si ce n'est avant même d'arriver, dans le train ou l'avion. On peut l'entendre seule ou agrémentée d'autres termes qui ne sont là que par la fantaisie du locuteur, elle sert à exprimer toute la gamme des émotions méditerranéennes et il serait vain de lui chercher une signification précise, seul le sens de la phrase entière permettra de comprendre.

Quant à son origine il faut la chercher dans le fait que, sur le littoral de Marseille s'est développé, comme dans tous les ports de la Méditerranée, un langage commun que les linguistes désignent sous le nom de Lingua franca, une langue véhiculaire faite de mots de différentes nationalités, qui permettait aux marins de la Méditerranée de se comprendre pour travailler ensemble. L'origine de l'expression marseillaise fatche de… ou fatche vient certainement d'une expression populaire italienne, Alla facia de , qu'on peut comprendre par Merde alors ! ou Nom d'un chien !.

[modifier] Fatigué

wikt:

Voir « fatigué » sur le Wiktionnaire.

Être fatigué fait plutôt référence à la maladie (la vraie) :

Comment ? Louis est mort ? je le savais pas fatigué…

[modifier] Fazzoule

De l'italien faggioli qui signifie haricots à Marseille on s'en sert aussi comme d'un sobriquet amical à l'endroit de quelqu'un qui, de manière permanente ou occasionnelle, a commis des bêtises légères (ou considérées comme telles) ou tenu des propos vraiment farfelus. On lui attribue le plus souvent le genre féminin…

- Tu es retourné avec cette femme ?, tu es une vraie fazzoule !

...ou comme un sobriquet

-Ô fazzoule! mais qu'est ce qui t'a pris de faire ça ?.

[modifier] Fion

Un fion c'est une vanne acerbe, une plaisanterie désobligeante, une allusion déplacée.

[modifier] Flaï (ou Fly)

Pastis (boisson anisée). Du mot anglais fly, avec la prononciation locale. On signale aussi que ce terme serait une déformation du mot "flan" qui désigne également un pastis chargé. Ce mot est utilisé dans l'expression "One again a fly", qui, à part de sonner bien anglo-saxon, ne veut pas dire grand-chose.

[modifier] Frit Confit

"Frit Confit" signifie "être ivre, avoir trop bu". Exemple : " Ô Fada! je suis frit confit" : oh lala! j'ai vraiment trop bu.

[modifier] Gabian

En provençal le gabian est le goeland , le gros gabian est le puffin ou pétrel cendré. Son nom vient de gabié = la cage, qui a donné gabier en français, mot employé dans toute la marine pour désigner la plateforme en haut du grand mât sur les voiliers d'où on surveillait l'horizon et sur laquelle se perchaient ces oiseaux. A Marseille on appellait gabians les douaniers qui gardaient le bord de mer autrefois. On appelle aussi gabian un goinfre. Les marins ont une expression, Triste comme un gabian sur la panne.

[modifier] Faire une gache

Ce mot a une ancienne origine néerlandaise wasschen qui signifiait détremper; les italiens l'auraient récupéré et transformé en guazzo qui désigne un terrain détrempé; il serait arrivé enfin en Provence où on le prononce gacha et où il signifie tremper le poisson mais aussi le mortier; Sur les anciens chantiers marseillais où l'activité était importante, on utilisait des ouvriers uniquement à cette tâche simple, si bien que même des gens qui n'étaient pas maçons pouvaient l'accomplir; on embauchait donc des gens à la journée pour faire une gache en échange d'un salaire médiocre`Le terme est devenu synonyme de travail à bon marché et de nos jours de travail au noir; dans le même temps le travail étant fait par des gens dont ce n'était pas le métier, était mal fait. Le mot gâcher est devenu synonyme de travailler négligemment ou de perdre la marchandise. En devenant français le mot a pris un accent circonflexe sur le A pour rappeler ses origines nordiques.

[modifier] La gale et les bras courts

La gale est une maladie de la peau causée par un acarien le sarcopte qui creuse des galeries sous la peau pour y pondre ses œufs. Toute cette activité cause des démangeaisons épouvantables chez les pauvres gens qui sont touchés par cette maladie. Pour les gens qu'ils ont en aversion les marseillais ont inventé un supplice, c'est d'attraper la gale et en même temps d'avoir des bras très court ce qui leur interdirait de se gratter, on fait difficilement plus ignoble.

[modifier] "La Galine - La Galinette"

Une poule, une poulette.

[modifier] Un gaté

wikt:

Voir « gâté » sur le Wiktionnaire.

Un gaté signifie un calin. Ex : "Viens faire un gaté à tonton Christian".

[modifier] Gentil, n’a qu’un œil

Dicton qui laisse entendre que les gens gentils n'ont qu'un œil au milieu du front, ce dont on peut déduire qu'ils ne sont pas nombreux, mais c'est parce que cette répartie s'emploie seulement lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est gentil alors qu'en réalité c'est un hypocrite.

[modifier] Gonfle

S'emploie généralement à la place de gonflé. "J'ai les pieds gonfle"; "J'ai le ventre gonfle". Mais s'emploie aussi pour évoquer l'état d'esprit de quelqu'un en proie à une grosse émotion qui a du mal à s'exprimer, ce qui fait monter la pression. Par exemple:" Le petit est gonfle " " Le petit a un gros chagrin " = " Le Cissou,ça fait un moment qu'il est gonfle " = " Le Cissou ça fait un moment qu'il en a marre "; dans ce cas c'est l'habitude et la pratique qui font comprendre le sens de la phrase.

[modifier] Gonfle-bouffigue

Un "gonfle-bouffigue" est quelqu'un de particulièrement ennuyeux au sens fort du terme, et ce quel que soit son comportement, ce qui amène l'entourage à pousser de gros soupirs, à noter que l'expression est constituée par le mot français "gonfle" et le mot provençal "bouffigue" qui signifie "souffle" ou "dégonfle".

[modifier] Gonfler

Tu me gonfles = tu me saoules, ou tu me fatigues.

[modifier] Graffigner

Graffigner = Griffer ou égratigner, le visage par exemple.

[modifier] La grupi

Du provençal grùpi = Un gros mangeur. Les marseillais l'utilisent dans la formule Aller à la grupi qu'on peut rapprocher de la formule française Aller à la soupe. Se dit des gens qui se précipitent lorsqu'il y a quelque chose à gagner (à gratter). On appelle grupis les gens qui se comportent de cette manière.

[modifier] Guichet

Du provençal quichet = targette. A Marseille ne désigne pas la petite lucarne qui permet de voir qui est à la porte ni le bureau auquel on s'adresse dans une administration (poste, SNCF, etc.) mais le verrou " Met le guichet à la porte " = " Tire le verrou "

[modifier] De longue

Constamment, en permanence:" De longue il me demande des sous! "

[modifier] Faire Macari

Ou Macary. L'écrivain André Remacle affirme que Macari était le nom du propriétaire d'un grand restaurant du côté de Sausset-les-Pins, réputé pour la qualité de son service ou tout respirait le luxe et où se pressait tout le beau monde Marseillais. L'expression faire Macari s'emploie au sens premier, à savoir, imiter Macari lors d'une réception ou d'un diner mais aussi au sens ironique lors d'un repas un peu chiche, s'étend aussi à tous les travaux qu'on fait avec plus ou moins de talent et d'efforts.

[modifier] Se lever le maffre

Terme et expression d'origine mystérieuse, lorsqu'on dit " je me suis levé le maffre " ça signifie qu'on s'est épuisé qu'on a travaillé dur, l'équivalent de " je me suis crevé la paillasse " ou de " je me suis cassé le cul " en langage populaire.

[modifier] Main pour main

Expression dérivée d'une autre expression des paysans provençaux Tenguen-tenguen qu'on peut traduire approximativement par donnant-donnant au sens strict, on ne lâche pas l'argent d'une main tant qu'on ne tient pas la marchandise de l'autre. Les enfants sont les seuls (et encore !) aujourd'hui à pratiquer le main pour main dans la cour de récréation lorsqu'ils font des échanges.

[modifier] Avoir deux mains gauches

Les pauvres gauchers qu'on accable de toutes sortes de défauts imaginaires !. Quelqu'un qui a deux mains gauches est un gros maladroit.

[modifier] Une main devant, une main derrière

Expression on ne peut plus imagée, typique du caractère marseillais, en gros, dépouillé, autant dire tout nu, sans rien," Quand je l'ai rencontré il avait,une main devant, une main derrière." ou " Après la faillite, il s'est retrouvé une main devant, une main derrière ".

[modifier] Malade

En marseillais être malade signifie être fou, jobard, fada Il est malade celui là, il veut jouer aux boules sous la pluie !.

[modifier] Malons

Les malons sont les carreaux de sol, le carrelage.

[modifier] Mantchin

Prononcer mantchinn. Mantchin vient de l'italien mancino qui signifie gaucher, les Marseillais l'ont assimilé abusivement a gaucherie,maladresse qui se traduisent différemment en italien.Un mantchin c'est un maladroit, cette expression était surtout employée dans les vieux quartiers de Marseille et sur le port où il y avait une forte proportion de napolitains.

[modifier] Mange ton poing (ou mange ta main) et garde l'autre pour demain

Dans tous les pays méditerranéens ou le langage gestuel et tout aussi important et éloquent que le langage verbal ,il y a une mimique qui est très répandue et utilisée, qui consiste pour marquer sa colère, son énervement et les efforts violents qu'on fait pour se retenir de les laisser exploser, à mordre son poing avec plus ou moins d'ardeur selon le degré d'émotion. D'où la phrase Mange ton poing et garde l'autre pour demain utilisée lorsque quelqu'un se plaint d'une situation, d'un évènement et qu'on veut lui faire savoir que malgré ses plaintes les choses vont continuer.

N'est plus guère utilisée de nos jours par les mamans qui se moquent ainsi gentiment de leurs enfants lorsqu'ils sont difficiles à table, qui râlent pour aller à l'école etc.

[modifier] Il s'en manque

Encore une expression passée à la postérité grâce aux écrivains et journalistes qui ont séjourné à Marseille et ce malgré les accusations de solécisme des "vrais auteurs" qui essayaient d'imposer il s'en faut comme seule expression autorisée.

- Il s'en est manqué de peu que je sois renversé par une voiture.

Le verbe manquer a d'autres significations à Marseille.

  • " Je me suis manqué " = " Je me suis trompé "," j'ai raté mon coup ".
  • Se manquer (envers quelqu'un) = Faire une mauvaise manière, un affront.
  • " Tu m'as fait manquer devant tout le monde " = " Tu m'as fait rougir (de honte) devant tout le monde ".

[modifier] Marie-la-folle

Dans un passé récent, à Marseille comme ailleurs toutes les femmes portaient les cheveux longs, ce qui avait pour désavantage, les jours de mistral, de leur ébouriffer la chevelure au point de les faire ressembler à des épouvantails ou à des possédées. Pour se moquer de cette allure, les Marseillais ont inventé un personnage,Marie-la-folle .Depuis lorsqu'une femme a la chevelure en désordre ou même vaguement décoiffée on lui dit " Tu ressembles à Marie-la-folle ", il y a aussi un personnage subsidiaire, tout aussi fictif que le premier,Marthe-la-désolée qui remplit la même fonction.

[modifier] Marroner

Le mot provençal mourre = museau a donné l'expression faïre de mourre qui signifie faire le museau ou la gueule et peu plus tard le verbe mourrouneja qu'on peut traduire par le verbe français bouder transformé en marrouna qui signifie maugréer et qui a peut être donné le verbe français marmonner, par Rabelais. À Marseille Faire marroner " signifie faire enrager. Ex : " Vé, ils ont perdu, donc ils marronent "

[modifier] Mastre

Du provençal mastrouia qui signifie manier maladroitement ou malproprement se dit de quelqu'un peu habile et peu dégourdi, un empoté ex : vé moi cette bande de mastres

[modifier] Ça te mêle pas

Ça ne te regarde pas.

[modifier] Minot

Vient certainement du latin minor,(us),qui désigne les personnes de moins de trente ans, ou la descendance,le minot,minote pour les filles c'est le (la) gamin(e),le(la) petit(e),on l'emploie aussi quelquefois pour évoquer la taille

-Mon cousin François me ressemble pas il est tout minot .

[modifier] Minchia

De l'italien minchione = couillon,remplace le con qui ponctue souvent les phrases méridionales. Interjection amicale, fourre-tout, qu'on emploie à tous propos envers un ami, mais aussi pour exprimer une forte émotion, peur, joie, stupéfaction, dans une phrase. S'écrier minchia ! à la vue d'un spectacle quelconque peut se traduire par Ô putain...! ou Ô con...! ..

[modifier] La mise

Encore une tournure fautive marseillaise qui a fait son chemin, l’Académie française imposait " Cette femme est bien mise " les Marseillais préféraient " Cette femme a une mise élégante " et ils ont eu raison.

[modifier] Un mot de billet

Il y avait : un petit mot ou un billet, les Marseillais qui n'ont pas peur de la redondance ont inventé le mot de billet, même les instituteurs réclamaient un mot de billet des parents pour excuser les absences ou les retards des élèves. Évidemment ce terme est tombé en désuétude.

[modifier] Moulinari

Quelquefois transformé en molinari, un moulinari est un moulin à paroles, un parleur intarissable mais du genre casse-pieds, qui répète les mêmes choses interminablement.

[modifier] Mouscaille

La mouscaille c'est la merde, être dans la mouscaille être dans la merde, la mouise.

[modifier] Nasqué ou niasqué

Du provençal nasc = ivresse.Quelqu'un qui est nasqué est ivre mort, une niasque = une biture,une soulerie.

[modifier] Niston

Terme dont l'emploi se perd un peu. Vient du provençal nitoun qui signifie bambin, mioche. Mes nistons évoque la descendance en général, sans référence au sexe, dans de très rares exceptions on dit ma nistonne pour ma fille. Peut aussi s'employer au sens figuré, un entraîneur de football pourra dire les nistons pour parler des jeunes qu'il entraine parce qu'il les considère comme ses enfants.

[modifier] Avoir les pieds carrés

Cette création récente s'applique en général aux footballeurs qui jouent mal, mais son succès l'a étendu aux autres sports où on se sert de ses pieds, et même aux actes de la vie courante lorsqu'on trébuche.

[modifier] Foutre le Oaï (ou Ouaï ou Gouaï)

Mettre une pagaille monstre, semer une brave merde : Elle m'a foutu un de ces oaï dans mes papiers Mot venant du napolitain qui a le même sens dans ce dialecte italien.

[modifier] De l'or pour faire les clairons

C'est à dire du cuivre ou du laiton.Une réprimande qu'on adresse aux vendeurs à la sauvette sur les marchés, ou à n'importe quel autre faussaire, qui proposent des bagues en or imité ou au mieux en plaqué or.

-Ta bague elle est en or pour faire les clairons !

[modifier] Des oursins dans la poche

Ou dans le porte-monnaie. Des gens qui hésitent à envoyer la main à la poche ou au porte-monnaie pour payer, on dit que c'est parce qu'ils ont des oursins dans les poches ou dans le porte-monnaie.

[modifier] Pachole

La pachole est un filet de pêche en forme de poche pour attraper les petits poissons. Dans le langage populaire ce mot désigne le vagin.

[modifier] Pacoulin,pacoule,pagalenti

Du latin pagus qui signifie champs ou agraire ,transformé en pagalen = paysan.Le pagalenti ou pacoulin est l'appellation péjorative et méprisante du paysan,dans son comportement, sa façon de s'habiller de parler mais....vu par les gens de la ville. La pacoule est un endroit perdu au milieu de nulle part, le bled, la zone .Exemple de phrase "he oh tu me prends pour un pacoulin" . LS. Trets

[modifier] En pagaille

Le mot provençal pagaïo a donné en français le mot pagaille qui signifie désordre,il a une deuxième signification qui n'est plus utilisée qu'à Marseille qui est paquet dont l'extension populaire a donnée par paquets.

Il y a en pagaille de touristes = Il y a des paquets ou Il y a beaucoup de touristes .

[modifier] Pagadégun

Du provençal Paga a dégun signifie Qui ne paye personne un pagadégun est un mauvais payeur, un pique-assiette, généralement quelqu'un qui se fait payer à boire au bistro sans payer la sienne, synonyme aussi de radin.

[modifier] Pain à chanter

Le pain à chanter est une expression tombée dans l'oubli parce qu'elle n'a plus de raison d'être, c'était le nom donné jusqu'au XIXe siècle à l'hostie non encore consacrée, son nom vient peut être du fait que les religieuses le préparaient en chantant des cantiques, il est aussi fort possible que ce soit un sobriquet blasphématoire.

[modifier] Palanquée

Dans le langage maritime, une palanquée est l'ensemble d'une charge soulevée par un palan ou plutôt une grue. Dans le parler marseillais une palanquée signifie une quantité importante quelle qu'en soit la nature.

De l'autocar il est descendu une palanquée de touristes.

[modifier] Faire Pâques avant les rameaux

Expression qui signifiait, quand les mœurs étaient plus rigides, qu'un couple avait eu un enfant avant d'être marié.

[modifier] Passer la pièce

Passer la serpillère, la pièce étant le morceau de tissu.

[modifier] Nous sommes dans un brave pastis

(Marcel Pagnol dans César)

Le pastis n'est pas seulement la boisson nationale. À l'origine, ce mot signifie pâté, puis mélange, confusion, pétrin. Il est toujours utilisé avec ce sens à Marseille. Ainsi l'expression citée plus haut Il s'est empégué dans un pastis, se traduit par Il s'est mis dans des embrouilles (et non pas : il est tombé dans la bouteille de R... !).

La boisson nationale s'appelle familièrement flaï, jaune mais pastaga n'est pas spécialement marseillais.

[modifier] Pastisson

Du provençal pastissa = Brouillon, surchargé de couleur ou d'ornements, et pastissar = patauger dans la boue.

Se dit quand on a salit quelque chose, exemple : les enfants ont fait un pastisson avec la peinture ! .

Ne me pastisse pas la table avec la sauce .

[modifier] Pataclet

Du provençal patacoun , patacuelo,La phrase en provençal Anen beùre patacuelo signifie Allons boire un petit coup . Pour un marseillais le pataclet c'est le pastis.

[modifier] Patacaisse

Du provençal patacado = grêle de coups.Le mot patacaisse désigne un échange de coups rapide et court mais violent, par un groupe de gens qui se disputent. Ce mot qui s'était étendu à toute la France est tombé en désuétude. Synonyme français empoignade. À ne pas confondre avec pataquès qui désigne une faute de Français.

[modifier] Patelles ou patèles

Sont les traces de pas qu'on laisse sur le carrelage lorsqu'on a marché dans une flaque d'eau ou de boue.

[modifier] Pâti

Le pâti = les toilettes, les WC et par extension la merde

[modifier] Le pauvre

A Marseille le mot pauvre a un sens supplémentaire, il veut dire aussi feu au sens de défunt, Le pauvre Monsieur Bistagne = Feu monsieur Bistagne

[modifier] Se retrouver a payol

Une expression qui n'est plus employée que par les vieux marseillais,orthographe et origine incertaine, qui signifie se retrouver a poil au sens figuré, c'est-à-dire sans le sou, faire faillite, perdre tout son argent au jeu, décavé.

L'origine de cette expression vient de la marine. En effet, la payolle d'un navire est le fond du bateau ,les planche en bois. quand un navire est a payolle, c'est qu'il n'y a plus rien dedans, plus de marchandises. Etre a payolle signifie donc ne plus avoir d'argent.

[modifier] L’an pèbre

Un événement qui remonte à l'an pèbre est un événement qui remonte à une époque très très lointaine.

[modifier] Pécaïre, peuchère

wikt:

Voir « peuchère » sur le Wiktionnaire.

Interjection signifiant "le pauvre !" ; le mot provençal (et plus généralement occitan) pecaire désigne le pécheur.

Dans le "Provençal Mistralien" c'est surtout le mot "pescaïre" qui désigne le pêcheur (Français/Provençal de Jules Coupier). En ce sens l'occitan suit la différenciation liée à l'étymologie latine piscatorem / pecatorem qu'a perdu le français.

Le marquis de Pescaire participa aux environs de 1524 au siège de Marseille qui dut être levé sans résultat. Il est possible que désignant un assiégeant malheureux son nom soit devenu synonyme de quelqu'un à plaindre. Cette interprétation n'engage évidemment que son auteur.

[modifier] Au PÈGAL

Le PÈGAL était le nom, dans les temps anciens, d'un bordel à deux sous des quartiers chauds du port de Marseille où se rendaient les marins et les gens peu fortunés, en manque d'affection. Les "filles" n'étant plus toute jeunes ou n'ayant pas vraiment les qualités requises pour la profession, on pouvait payer en nature. Depuis on envoie "au PÉGAL " quelqu'un qui n'a pas assez d'argent pour payer ce qu'il désire ou qui propose une affaire foireuse, ainsi que les "tapeurs" et même les commerçants qui vendent trop cher. À Paris il y a une expression similaire aller chez PLUMEAU qui était un restaurant à Montmartre (il existe toujours) ou le patron acceptait d'être payé d'un tableau par des peintres sans le sou.

[modifier] Péguer

Du provençal pégar qui signifie coller, péguer est utilisé dans les jeux d'enfants pour désigner à Colin-Maillard par exemple, celui qui aura les yeux bandés ou à cache-cache, celui qui devra retrouver les autres joueurs, l'équivalent francais de celui qui pègue est celui " qui s'y colle ".

[modifier] Pélandron

Du provençal pélandroun = un pendard. Un pélandron est un incapable comme on en voit peu.

[modifier] Pendelotte

Du provençal pendeloto = pendeloques ou pendentifs.Les pendelottes sont les tomates de formes allongées.

[modifier] Pénéquet

Sieste. Notez que Pénéquet est masculin.

[modifier] Péssuguer

Mot provençal qui signifie "pincer".S'emploie généralement à la forme passive," je me suis fait pessuguer " signifie " je me suis fais avoir " ou " je me suis fait pincer " dans toutes les acceptions du terme, aussi bien après une escroquerie, que attraper par la police, tomber amoureux, être piqué par un insecte, mordu par un chien et le reste à l'avenant.

[modifier] Pétasse

Mot très employé de nos jours dans toute la France qui vient du provençal pétas qui signifie littéralement pécore pour désigner une femme sotte et prétentieuse.

[modifier] La pétoche

Forme francisée du provençal pétacho c'est la peur, la poltronnerie. Ce mot est passé dans le langage populaire dans toute la France.

[modifier] Plus que ce que le pape peut en bénir

Se dit lorsqu'un groupe quelconque de personnes contient beaucoup d'individu.

-Des profiteurs ? Il y en a plus que ce que le pape peut en bénir !

[modifier] Envoyer à Pichauris

Pichauris est une localité des environs de Marseille dans un massif montagneux. Autrefois elle était considérée comme loin de Marseille,lorsqu'on envoyait quelqu'un à Pichauris,on l'envoyait paitre. " Ton pognon ?...tu peux aller le chercher à Pichauris ".

[modifier] Pinté

Du provençal pinta = Qui a bu un coup de trop , pinté mortel s'explique par lui-même.

[modifier] Poser la vaisselle sur la pile

La pile désigne l'évier de cuisine : Poser la vaisselle sur l'évier. Une pile est généralement un évier en pierre de Cassis.

[modifier] Le pliant

Est un petit fauteuil, pliable,fait d'une toile tendue entre deux jambages en forme de "X",très léger ce qui permet de le transporter où l'on veut. Le pliant était, à une époque ou les marseillais passaient de longues heures à discuter sur le pas de la porte,l 'accessoire indispensable des vieilles dames qui tenaient concile le soir quelquefois tard dans les chaudes nuits d'été, et discutaient du monde comme il va.

[modifier] Pointer

Se faire pointer : se faire refuser l'entrée d'une boite de nuit : "On est allé au Bazar hier soir mais on s'est fait pointer..."

[modifier] À Pouzzoule

Pays (ou ville) imaginaire, tellement loin qu'on peut difficilement l'atteindre, synonyme de Pétaouchnok,dans d'autres régions ou Au diable Vauvert pour les parisiens. Le boulanger était fermé, j'ai été obligé d'aller chercher le pain a Pouzzoule .Noter que l'orthographe de ce nom est incertaine.

[modifier] Qué

A la fin d'une affirmation signifie " hein ?" ou " n'est-ce-pas ?" "Il fait chaud ,qué?".Comme interjection signifie "quel" Mon Dieu qué malheur!, Qué fanfaron celui-là !,ou encore,employé seul,pour marquer la dénégation lorsqu'on refuse de reconnaitre un fait

-Je te dis que j'ai vu des soucoupes volantes..!

-Hè,qué!

[modifier] Qui se gêne devient bossu

Dicton marseillais équivalent à Où il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir.

[modifier] Rabailler

Rabailler = Rafler.Au jeu de boules tirer à la rabaille c'est tirer de manière à ce que la boule rase le sol.

[modifier] Les racanures

Du provençal racun par l' italien raca = Les matières vomies.Les racanures est un terme générique qui désigne toutes les déjections qu'on peut trouver dans la rue.

[modifier] Radaguer

Rattraper. " Dépêche toi, je vais te radaguer ".

Battre à plates coutures. " Tu viens jouer au ballon ? Je vais te radaguer !"

[modifier] Radasse

La radasse était à l'origine un vieux filet de pêche accroché à un cadre qu'on laissait traîner au fond de la mer pour ramasser les oursins,cette méthode était dévastatrice pour les fonds marins,elle a rapidement été interdite.Depuis on à traité de radasse d'abord les gens (hommes ou femmes)paresseux qui traînait d'un endroit à l'autre pour distraire leur désœuvrement.De nos jours ce mot s'est étendu à toute la France pour désigner une femme légère mais surtout stupide et vulgaire.

  • Radasser = Traîner
  • Se radasser = Se vautrer.

[modifier] Rasquelube

Du provençal rasquillo = sciure et loube = grosse scie.Rasquelube est un sobriquet qui s'adresse aux avortons qui se donnent des airs de caïd,qui jouent les durs.On lemploie aussi pour les gens qui sont petits et menus.Synonyme français demi-sel,demi-portion.

[modifier] Rastègue,rastègou,rastègui

Du provençal raste qui signifie aride,sans herbe.A Marseille quelqu'un qui est rastègue est une personne maigre,efflanquée,le terme prend aussi le sens de pauvre,peu abondant,un repas rastègue est un repas ou il n'y a presque rien à manger.Désigne aussi le comportement de quelqu'un un peu chiche,avaricieux,un "rétracté".

[modifier] Ratamards,ratamarts,rataillons

Du provençal rata = rongé.Les ratamards sont les restes de ce qui à déjà été mangé ou entamé,par extension tous les objets qui ont déjà servi et qui sont même à bout.On peut même l'employer envers des gens qui ont fait leur temps, des has been.

Sur la même racine on trouve également les rataillons qui ne s'emploie qu'en parlant de la nourriture.Les rataillons de pain.

[modifier] Ravan

Du provençal ravan qui signifie fretin,rebut.Un ravan est un objet ou engin mécanique en fin de vie ou tellement mal conçu qu'il en est inutilisable dès sa mise en route.A Marseille on l'emploie aussi pour les personnes.

[modifier] Remettez vous

Remettez vous est l'invitation que l'on adresse à quelqu'un qui arrive et qui signifie " asseyez vous,mettez vous à votre aise "

[modifier] Rebéca

Faire du rebéca,du provençal rebécar qui signifie répondre avec insolence ou arrogance,se rebiffer,a donné en français ancien se rebéquer ( Émile Zola dans l'Assomoir "...Allez-y! Tapez sur la bête! Elle avait bon dos; ça les rendait meilleurs camarades de gueuler ensemble. Et il ne fallait pas qu'elle s'avisât de se rebéquer... ").Cette expression a été reprise par le milieux proxénète marseillais lorsque "les filles" se rebellaient,elle désigne aussi les disputes interminables pendant lesquelles les gens vident leurs sacs,l'équivalent en quelque sorte de prise de bec ou faire du foin.Cette expression n'est plus connue que des amateurs de phrases originales mais on peut la trouver dans certains romans du commissaire San-Antonio.

[modifier] Regardelles

Du verbe français " regarder ".Manger des regardelles signifie manger en regardant son assiette...vide.

[modifier] Reléguer

Se blesser ou détraquer un objet;" Je me suis relégué le pied en descendant l'escalier " " Je lui ai prêté ma voiture ,il me la reléguée ".Origine inconnue.

[modifier] Rêner

Du provençal rénéjar signifie pleurnicher sans qu'on puisse vraiment connaitre le motif de la plainte,s'applique le plus souvent aux enfants.

[modifier] Rester

Cette expression n'est plus employée que par les "vieux" pour dire habiter,demeurer:"Je reste rue de l'arbre".

[modifier] Resquiller,resquilleur

Ces mots signifient en provençal "glisser,glisseur" ou "patiner,patineur" .Marcel Pagnol suivant l'analyse de Mistral,les a fait entrer au dictionnaire de l'Académie française en 1955 avec l'histoire suivante.En 1880 l'opéra municipal de Marseille donnait une représentation du "prophète" de Meyerbeer. Dans une scène importante de cet opéra on voyait un lac gelé sur lequel évoluaient des patineurs mais à Marseille au mois de juin,impossible de trouver de la glace,on a donc demandé à un club sportif "le skating marseillais" de prêter des patineurs à roulette pour faire de la figuration en échange de places gratuites à l'opéra,l'illusion était parfaite.Les patineurs en question arrivaient une heure avant la représentation passaient par l'entrée des artistes très fier de leur prestation en criant à la loge," resquilleurs ! " mais ,évidemment des petits malins qui n'étaient pas patineurs,ont repris ce système à leur compte pour entrer gratuitement,les patineurs qui étaient 7 au départ se sont trouvés plus de 20 quelques jours plus tard,le manège s'arrêta mais le mot est resté pour désigner les aigrefins.

[modifier] Saint Jean-Bouche-d'Or

On donne,par dérision,le surnom de l' archevêque d' Antioche Jean Chrysostome à des gens beaux-parleurs qui pensent tout savoir et avoir toujours raison.

[modifier] Envoyer le salabre

Le salabre c'est l'épuisette du pêcheur qu'on utilise lorsque le poisson gigote trop au bout de la ligne,c'est en général un aide qui le tend pour recueillir le poisson.Lorsque quelqu'un se débat aux prises avec un travail qu'il n'arrive pas à terminer on lui dit sur un ton goguenard " Tu y arrives ? ou je t"envoies un salabre ? " surtout si le travail en question est simple.

[modifier] Scoumoune

De l'italien scomunicato qui signifie excommunication autant dire maudit pour un méditerranéen.La scoumoune c'est la poisse,on appelle aussi" la scoumoune " celui qui porte la poisse aux autres,c'était le surnom d'un gangster marseillais célèbre dans les années trente.

[modifier] Crier....sèbe!

Sèbe selon Frédéric Mistral est une interjection provençale sèbou qui viendrait de l'arabe et qui signifie merci au sens de je me rends.A Marseille on a fait crier sèbe à une vis ou un clou récalcitrant qu'on est parvenu à extraire,une souche qu'on a arraché,a tout travail qu'on est arrivé à terminer après une rude bataille,ou à toute personne qu'on à amené à composition.

[modifier] Satoner

Du provençal satouna = rosser,frapper violemment.Ce mot est maintenant employé dans toute la France,pour désigner une expédition punitive lorsqu'une bande agresse un membre isolé d'une bande rivale.

[modifier] Supion,suppi

La seiche et la petite seiche. Origine inconnue, peut être de l'italien seppia.

[modifier] Tafanari (ou tafanar)

Le tafanari désigne le postérieur d'une personne : Elle a un sacré tafanari . Dans la plupart des cas, ce mot est utilisé pour désigner le postérieur d'une femme en surpoids.

[modifier] Tant que ça vire ,fais des tours !

Un aphorisme qui engage à continuer une action lorsqu'elle donne des résultats bénéfiques.On peut le comprendre comme Tant que ça marche ,on continue ! ou On ne change pas une équipe qui gagne !.

[modifier] Tchapacan

Orthographe phonétique.Vient de l'italien acchiapare et can qui signifie attraper les chiens,les différentes prononciations patoisantes des italiens qui venaient à Marseille ont donné cette prononciation approximative qu'on retrouve à Marseille.Le tchapacan c'est littéralement l'attrapeur de chiens celui qu'on appelait pour attraper les chiens dangereux ou malades ou tout simplement pour les tondre et enlever les tiques.Bien évidemment c'était un travail exécuté par des gens qu'on ne voulait pas dans d'autres emplois,de plus étant payé à la tâche il travaillaient vite et bâclaient le travail,depuis on appelle tchapacan quelqu'un qui travaille mal,les premiers à avoir droit à ce sobriquet étant bien entendu les coiffeurs.

[modifier] Tchatche

D'après Frédéric Mistral,la tchatche c'est le chant de la cigale,à Marseille c'est devenu un discours volubile et interminable.

[modifier] Terminarès

Vraiment et définitivement fini. "Au supermarché, les promos, c'est terminarès!".

[modifier] Que ti ou que chti

Du provençal tèu(prononer tèou) ou tiech suivant les régions et qui signifient goutte.

-Je n'y comprends que ti = Je n'y comprends goutte, je n'y comprends rien.

[modifier] Fais tirer...!

Du provençal Faï tira! = En avant..! ou Continue...!.Se dit à soi-même ou à un tiers pour se mettre à l'œuvre ou pour encourager à poursuivre l'effort à persévérer.

[modifier] Troquet

Dans le langage français populaire troquet désigne un bar,les linguistes les plus savants n'ont pas pu établir l'origine de ce mot,pourtant il existe dans la langue provençale le mot trauquet qui signifie petit trou, Frédéric Mistral nous indique l'expression faïre trauquet pour passer la nuit à se divertir ou passer la nuit au jeu.

[modifier] Marcher à trousse-cèbe

Pour ramasser les petits oignons, les cèbes, on positionne généralement ses pieds en canard . Ainsi, cette expression signifie que l'on marche en canard et à reculons.On dit aussi marcher comme ceux de Saint Cannat ville qui s'est fait une spécialité dans la culture des cèbes ou cébettes.

[modifier] Tubette

Du provençal tubàr = Fumer.Ce mot n'est plus utilisé,il désignait autrefois la cigarette.

[modifier] Va te faire....

A Marseille comme certainement dans beaucoup de ville où il fait chaud, on vit dehors au contact les uns des autres ce qui oblige souvent à avoir une "discrétion ostentatoire" ou une "faconde mesurée", voici un exemple entendu d'un monsieur à qui sa femme demandait de se calmer le mari répondit "Je m'énerve peut-être mais je garde mon sang froid....je m'énerve calmement !". On dit des marseillais que leur exubérance cache une grande pudeur, on le voit dans des disputes qui peuvent difficilement passer inaperçues tant on vit en public, le marseillais rechignera à employer une injure explicite, parce que son sens du contact lui rappellera en permanence qu'il y a dans l'assistance des gens qui,en raison de leur âge ou de leurs convictions,ne doivent pas entendre de grossièretés,ce réflex atavique le poussera naturellement à trouver des tournures de phrases qui,tout en gardant leur pouvoir évocateur,resteront audibles aux oreilles chastes.Dans tous les peuples du monde l'injure la plus répandue consiste à proposer à son interlocuteur d'aller subir les derniers outrages,d'aller se faire introduire.A Marseille on garde la proposition de base mais on modifie par un euphémisme l'indication,les femmes d'ailleurs passe carrément la fin sous silence "va te faire !" ou mieux " Va...va...va !".

Les hommes qui tiennent quand même à ce que les choses soient dites,proposeront à leur interlocuteur une activité dont l'originalité n'est limité que par l'imagination de celui qui est en colère,la seule condition est le caractère saugrenu de l'invitation qui doit compenser l'absence de grossièreté et mettre les rieurs de son côté.Par exemple:

  • Va te faire dire la messe
  • Va te faire dire les évangiles
  • Va te faire opérer
  • Va te faire noyer
  • Va te faire suicider
  • Va te faire peindre
  • Va te faire allonger
  • Va te faire téter les yeux
  • Va te faire sucer les dents....la liste n'est pas limitative

Dans les années soixante-dix une expression était en vogue,dans les embouteillages on entendait souvent "Va te faire dire scapouline (chkapouline)...! tronche plate !" inutile de chercher l'étymologie ni l'orthographe de"scapouline" dans un dictionnaire,à ce niveau de lyrisme c'est presque une amabilité,il faut aussi apprécier le nappage chocolat sur ce gâteau linguistique,c'est à dire la petite amabilité terminale concernant la particularité physique supposée de la victime,là aussi il est hors de question de traiter quelqu'un de "boiteux" ou autre....on a sa pudeur,les difformités doivent être de pure invention,en voici une courte liste:

  • Tronche-plate
  • Suce-cube
  • Saute-rigole (à ne pas confondre avec saute-ruisseaux)
  • Danse-à-l'ombre
  • Tronche d'ours
  • Frise-poulet
  • Jambes-de-grive
  • Bouche-de-vieille
  • Zyeux(yeux)-de-bogue (un poisson)
  • Zyeux-de-poule
  • Guinche-lune
  • Moustache-de-phoque
  • Figure-de-poulpe
  • Mange-merde....

De quoi rivaliser avec le capitaine Haddock.

[modifier]

wikt:

Voir «  » sur le Wiktionnaire.

De l'impératif du verbe provencal veire, signifie regarde, vois. Vé le l'autre, avec son pantalon tout estramassé!

[modifier] Vengaièu

Prononcer vengaièou du provençal venga a ièu qui signifie viens a moi un vengaièu est un radin qui récupère tout ce qu'il trouve pour le vendre ou le réutiliser, qui se fait inviter partout où il peut pour garder son argent.

[modifier] La vie des rats

Expression sibylline s'il en est, d'une situation qui n'en finit plus, qui s'éternise on dit qu'elle dure "la vie des rats"... mais pourquoi les rats?

[modifier] Vire-vire

De "virer". Le vire-vire est le manège de chevaux de bois pour les enfants. Ce mot désigne aussi les joutes nautiques qui se déroulent sur un plan d'eau calme au moyen d'embarcations assez longues mues par des rameurs et munies à l'avant d'une plateforme surélevée sur laquelle se tient le jouteur armé d'une lance de tournoi médiéval,terminée par une boule de chiffon. Le jeu consiste à faire chuter l'adversaire en le percutant avec la lance.

[modifier] Zou

Du latin sursum qui signifie sus . Zou peut-être traduit par en avant ou allons-y,courage. Il est aussi utilisé pour désigner quelque chose qu'on veut faire rapidement ou bâcler.

[modifier] Références bibliographiques

  1. Éditions de l'I.E.O., coll. Crimis, Puylaurens (81)1994
  2. abcdefghijklmnopqrstuvwxyzaaabacadaeafag Robert BOUVIER Le Parler Marseillais Ed. Jeanne Laffitte

Des écrivains marseillais, souvent dans la tendance polar, remettent au goût du jour la langue de Marseille. Citons :

  • Jean-Claude Izzo : La trilogie marseillaise (Total Khéops, Chourmo, Soléa)...
  • François Thomazeau : Qui a tué l'homme grenouille ?, Qui a tué Monsieur cul ?, La faute à dégun
  • Philippe Carrese : Trois jours d'engatse, Filet garni, Pet de mouche et la princesse du désert


[modifier] Voir aussi