Défilé militaire du 14 juillet

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Le défilé militaire du 14 juillet est une manifestation qui a lieu chaque année en de nombreux endroits de France à l'occasion de sa fête nationale. Le défilé principal est à Paris. Il descend l'avenue des Champs-Élysées, de la place de l’Étoile jusqu’à la Concorde. Il existe d'autres défilés de bien moindre envergure dans d'autres villes de France, réalisés pour la même occasion, par des régiments locaux.

Saint-Cyriens défilant sur les Champs-Élysées le 14 juillet 2007
Saint-Cyriens défilant sur les Champs-Élysées le 14 juillet 2007

Sommaire

[modifier] Organisation du défilé parisien

Différents corps militaires et de police au sol, à pied, à cheval ou motorisés, défilent à tour de rôle avant de se séparer en deux au niveau de l'arrivée sur la place de la Concorde, hormis la légion étrangère qui tourne sur le côté gauche. La vitesse moyenne de défilé des troupes motorisées est de 14 km/h. Un défilé aérien a également lieu au-dessus de cette même avenue.

Le défilé a lieu en présence du président de la République française ainsi que d'une grande partie du gouvernement et des ambassadeurs étrangers en France, réunis dans la tribune d'honneur, qui est adossée à l'obélisque de la Concorde. Il arrive régulièrement que le président invite un ou plusieurs représentants étrangers et qu'une délégation militaire (et plus rarement civile) étrangère participe au défilé.

[modifier] Déroulement typique

La répétition générale du défilé a lieu le 13 juillet. Le défilé a lieu dans la matinée du 14 juillet.

Le défilé commence par l'inspection des troupes par les officiers généraux commandants les défilés. Puis le président de la République arrive et passe en revue les troupes sur un VLRA encadré par une escorte à cheval de la garde républicaine. Le président rejoint le lieu où est installée la tribune d'honneur. Les honneurs sont rendus au Président et celui-ci rejoint la tribune. S'ensuit une animation musicale. Un défilé aérien ouvre le défilé à proprement parler, suivi par les unités au sol.

Des unités d'armées étrangères sont parfois invitées ; il en a été ainsi par exemple en 1994, lorsqu'une unité de l'armée allemande a défilé (le président de l'époque, François Mitterrand déclenchant à l'occasion de cette invitation une polémique sur la parade de soldats allemands sur les Champs-Élysées), ou en 1999 lorsque ce fut le tour d'un détachement de la Garde royale marocaine. En 2007, Nicolas Sarkozy, nouvellement élu président de la République, invita un détachement de chacun des 26 autres pays de l'Union européenne, ceux-ci défilèrent par ordre alphabétique, précédés des 28 drapeaux (ceux des 27 pays et le drapeau européen).

Le défilé au sol est traditionnellement clôturé par la Légion étrangère qui défile au pas le plus lent (88 pas par minute contre 120). Une escadrille aérienne fumigène, généralement la patrouille de France, clôture le défilé aérien. Le général gouverneur militaire de Paris vient saluer le président face à la tribune officielle, et celui-ci vient répondre à son salut. Le président quitte alors le défilé.

[modifier] Exemples d'unités défilant

Parmi les unités françaises défilant en 2005[1], l'on pouvait trouver :

[modifier] Unités à pied

Élèves de l'École militaire interarmes (défilé  2007).
Élèves de l'École militaire interarmes (défilé 2007).

Environ 4000 militaires défilent à pied.

[modifier] Unités montées

Environ 240 chevaux défilent avec leur cavalier :

[modifier] Unités motorisées

Défilé d'engins blindés du Génie (EBG) sur châssis AMX 30 Génie
Défilé d'engins blindés du Génie (EBG) sur châssis AMX 30 Génie

Environ 460 véhicules (dont 80 motos) défilent :

Unités mécanisées

  • 2e Brigade Blindée (16e Bataillon de Chasseurs)

[modifier] Unités aériennes

Un E-3F Sentry suivi de cinq Mirage 2000 lors du défilé militaire du 14 juillet 2006
Un E-3F Sentry suivi de cinq Mirage 2000 lors du défilé militaire du 14 juillet 2006

[modifier] Histoire

À l'origine fête populaire, les réjouissances du 14 juillet deviennent militaires pendant le Directoire (1797-1798). Sous Napoléon, la fête perd considérablement de son importance, et il faut attendre la fin du XIXe siècle et la IIIe République pour que le 14 juillet revienne à l'honneur. En 1880, la fête de la Fédération devient fête nationale par adoption du Sénat le 28 juin, et un décret du 6 juillet y associe une manifestation militaire. Politiquement, il s'agit de montrer le redressement militaire de la France après la défaite de 1870. En 1880, un défilé militaire, réunissant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs et en présence du Président de la République Jules Grévy se déroule sur l'hippodrome de Longchamp. Jusqu’en 1914, la fête du 14 juillet reste à Longchamp.

Après la Première Guerre mondiale, le défilé a lieu sur les Champs-Élysées[2]. En 1919, le « Défilé de la Victoire » avec à cheval, à la tête des troupes, les maréchaux vainqueurs, Joffre, Foch et Pétain. Des unités de vétérans ayant combattu au sein des troupes alliées défilent également. Le défilé passe alors sous l'Arc de Triomphe (la tombe du Soldat inconnu ne sera installée sous l'Arc qu'en 1921).

De 1940 à 1944, pas de défilé militaire le 14 juillet pour cause d'occupation allemande. Le 14 juillet 1942, une compagnie du futur commando Kieffer des Forces navales françaises libres défile dans les rues de Londres.

En 1945, a lieu le premier défilé du 14 juillet après la Libération. Il se déroule à la Bastille où se trouve la tribune officielle mais les troupes motorisées descendent les Champs-Élysées et traversent la capitale. Un autre grand défilé avait eu lieu un mois plus tôt, le 18 juin, sur les Champs-Élysées pour fêter l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940.

En 1946, lors du défilé militaire un certain Hô Chi Minh, alors en visite en France pour participer à la conférence de Fontainebleau, est invité dans la tribune d'honneur.

En 1971, des femmes défilent pour la première fois lors du défilé du 14 juillet.

Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, le lieu du défilé varie :

Les présidents de la République suivants, François Mitterrand (81 à 94), Jacques Chirac (95 à 2006) puis Nicolas Sarkozy (depuis 2007) ont maintenu depuis le défilé militaire sur les Champs-Élysées.

En 1994, des soldats de l'Eurocorps, dont des soldats allemands, participent au défilé du 14 juillet sur l'invitation de François Mitterrand. Cet événement est symbolique pour l'histoire de l'Eurocorps et de l'Europe et est une marque de plus de la réconciliation entre la France et l'Allemagne[4].

En 1996, des unités de la police nationale participent pour la première fois au défilé du 14 juillet.

En 1999, pour l’« année du Maroc en France », la Garde royale marocaine ouvre le défilé, en présence du roi du Maroc Hassan II. C'est le premier contingent étranger autonome à participer à un défilé du 14 juillet depuis la participation de troupes du Royaume-Uni en 1939 (et la deuxième depuis le défilé de la victoire de 1919).

Participation des cadets de Westpoint en 2002
Participation des cadets de Westpoint en 2002

En 2002, les cadets de l'école militaire américaine de Westpoint défilent (voir photo ci-dessous). De plus, un accent particulier est mis sur la commémoration du bicentenaire de la Légion d'honneur, en effet, au sein du défilé, certains élèves de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur formèrent une légion d'honneur gigantesque place de la Concorde à Paris en face de la tribune présidentielle.

En 2004, pour le centenaire de l'Entente cordiale, des troupes britanniques participent au défilé : la fanfare du Royal Marines, les Household Cavalry Mounted Regiment (en), les Grenadier Guards (en) et le Royal Horse Artillery (en) descendent les Champs-Élysées, survolés par les Red Arrows, la patrouille aérienne de la Royal Air Force. [1].

En 2005, pour l’« année du Brésil en France » et en présence du président brésilien Lula, deux unités brésiliennes — les musiciens de la fanfare martiale du corps des fusiliers marins et les cadets de l’Académie militaire des "Flèches noires" — ont inauguré le défilé au sol et l'« escadrille de la fumée », la patrouille aérienne de la Force aérienne brésilienne a clôturé le défilé aérien.

En 2007 :

  • pour fêter les 100 ans de l'invention de l'hélicoptère, il était initialement prévu que l'armée et la gendarmerie fassent voler 100 hélicoptères lors du défilé aérien mais seulement une quarantaine volèrent.
  • le Président de la République Nicolas Sarkozy avait invité un détachement militaire de chacun des vingt-sept pays de l'Union européenne pour commémorer les cinquante ans de la signature du traité de Rome. Tous les pays ont répondu favorablement à l'appel et pour la première fois les 27 pays ont été représentés. L'effectif européen était composé de 838 officiers, sous-officiers et militaires du rang dont 7 personnels féminins, y compris 39 membres du 2e régiment de hussards de l'Armée de terre française[5], tous défilant au pas français (120 pas par mn). À cette occasion José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et José Socrates premier ministre portugais dont le pays assurait la présidence européenne, assistaient au défilé.

[modifier] Faits divers

  • Le 14 juillet 2002, le Président de la République française Jacques Chirac échappe à un attentat[6]. Maxime Brunerie, un jeune militant d'extrême droite, tente de l'assassiner avec une carabine depuis la foule des spectateurs.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le défilé militaire du 14 juillet.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe

[modifier] Références

  1. 14 juillet 2005 : Guide du journaliste sur le site du ministère de la Défense
  2. Ministère de la Défense, Guide du journaliste, en ligne, page 64
  3. Symboles de la République et 14 juillet sur le site du ministère des Affaires étrangères
  4. Le 14 Juillet sur le site de le Présidence de la République
  5. Site officiel de la Présidence de la République - www.elysee.fr
  6. Attentat contre Jacques Chirac : Dix ans de prison pour Maxime Brunerie Dépêche RTL du 12 décembre 2004.
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