Créon (Gironde)

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Créon
Carte de localisation de Créon
Pays France France
Région Aquitaine
Département Gironde
Arrondissement Arrondissement de Bordeaux
Canton Canton de Créon
Code Insee 33140
Code postal 33670
Maire
Mandat en cours
Jean-Marie Darmian
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Créonnais
Latitude
Longitude
44° 46′ 31″ Nord
         0° 20′ 49″ Ouest
/ 44.7752777778, -0.346944444444
Altitude 51 m (mini) – 109 m (maxi)
Superficie 8,02 km²
Population sans
doubles comptes
2 856 hab.
(1999)
Densité 356 hab./km²

Créon est une commune française, située dans le département de la Gironde et la région Aquitaine.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

[modifier] L'Aquitaine anglaise

Depuis 1152, par le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri Plantagenêt, l’Aquitaine est rattachée à la couronne d’Angleterre. En 1315, la France est gouvernée par le roi Louis X, l’Aquitaine par un duc, qui se trouve être le roi Édouard II d'Angleterre, son propre beau-frère, époux de sa sœur Isabelle. Dans l’Entre-deux-Mers, le roi Edouard II n’est pas contesté mais l’Eglise est très puissante. Au pied de l’abbaye de La Sauve, une ville construite petit à petit draine tous les commerces. L’abbaye prélève les impôts et taxes sur les habitants qui sont sous sa suzeraineté, les marchands lui versent des droits divers (péages, etc). Tout cet argent contribue à la richesse de l’abbaye. Le duc-roi d’Angleterre ne possède aucune ville dans la forêt de La Sauve, à tel point que son prévôt doit demander l’hospitalité aux moines. Il ne dispose même pas d’une prison, qui est le symbole de justice qu’il possède en Entre-deux-Mers. On a donc les éléments qui peuvent conduire à la création de la bastide de Créon. En entrant dans la bastide, on devient sujet du fondateur qui voit ainsi augmenter son influence politique et sa puissance économique.

[modifier] La bastide de Créon et le développement de la région

En 1312, Amaury III de Craon, sénéchal d’Aquitaine, décide la création d’une bastide au milieu des forêts couvrant la région, au carrefour des voies conduisant de Bordeaux à Sauveterre (en passant par La Sauve Majeure) et de Libourne à Cadillac (en passant par Langoiran). La surface est réduite car il faut empiéter le moins possible sur les territoires des voisins de Cursan, Sadirac, Saint-Genès-de-Lombaud et de La Sauve, mais c’est une véritable ville prête à vivre son dynamisme économique avec son principal atout, le marché hebdomadaire et des foires (six par an). Une vraie ville en campagne créée pour attirer artisans, juristes, paysans... Cette décision suscite de la part de l’abbaye de La Sauve une réaction immédiate et de longue durée. Le pouvoir temporel de La Sauve est considérable. Cette intrusion sur son territoire est inconcevable et il va en rester une tension permanente pour les habitants partagés entre le roi et les religieux. La Cour prévôtale s’installe à Créon. De plus, l’influence bénédictine va décliner avec l’installation du marché hebdomadaire du mardi à Créon concurrençant directement celui de La Sauve. Par la suite, on parvient à un arrangement et le marché de Créon est fixé au mercredi. Jusqu’à la Révolution, Créon est le siège de la Grande Prévôté Royale de l’Entre-deux-Mers et possède juridiction sur 48 paroisses environnantes.

[modifier] Le fondateur de la bastide

Amaury III de Craon voit le jour en 1280. Il appartient à la très ancienne famille de Craon, connue depuis le XIe siècle. Depuis un siècle, ils sont, de père en fils, sénéchaux de l’Anjou pour le roi de France. Comme chevalier, Amaury porte les armoiries de sa famille, losangé d’or et de gueules. Sa parenté est illustre : il est cousin issu de germains du roi d’Angleterre Edouard II, ce qui lui vaut de nombreuses faveurs. Son destin est assez insolite. Ainsi, de 1302 à 1304, il participe aux campagnes de Flandres avec Philippe le Bel. Le 5 juin 1308, Edouard II l’appelle auprès de lui à Londres et le 5 juillet 1313, il est nommé sénéchal d’Aquitaine pour le roi d’Angleterre. Il cumule donc les fonctions, représentant le roi de France en Anjou et le roi d’Angleterre en Aquitaine, alors que ces deux rois sont antagonistes. Il va rester sénéchal d’Aquitaine pendant 3 ans. C’est un personnage très important pour son époque. Il est à la fois un diplomate, un homme politique et un juriste. C’est un homme qui voyage beaucoup. En 1314, il est en Aquitaine et c’est à cette période qu’il crée la bastide de Créon. Puis en août 1315, il est à nouveau dans les Flandres. En 1319, il assiste au baptême de Jean le Bon, futur roi de France.

En 1300, il a épousé Isabelle de Sainte-Maure, riche héritière de Touraine, qui lui donne un fils, Maurice VI, Seigneur de Sainte-Maure et de Marcillac. Isabelle meurt en 1310. En 1312, il épouse Béatrix de Roucy. Le contrat de mariage est ratifié par Philippe IV le Bel. De cette union, il a 5 fils et 3 filles. Amaury III de Craon meurt à 53 ans le 26 janvier 1333 et il est enseveli dans la Chapelle des Cordeliers d’Angers, aux côtés de ses deux épouses.

Il est le dernier sénéchal héréditaire de Touraine, Anjou et Maine, ayant vendu la Touraine à Charles IV le Bel en 1323, le Maine et l’Anjou à Philippe VI de Valois en 1331.

Pendant sa vie, il aura vécu dans l’ombre de trois rois d’Angleterre et de six rois de France.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1925 1942 Dr Marius Fauche Divers D. Conseiller général
1945 1959 Jean Baspeyras Divers D. -
1959 1977 Michel Bastiat Divers G. Conseiller Général
1977 1995 Roger Caumont Divers G. Président Syndicat intercommunal du collège de 1977 à 2001
1995 2008 Jean-Marie Darmian PS Député suppléant (neuvième circonscription de la Gironde), Président communauté de communes du Créonnais, Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
1286 1560 1842 2205 2508 2986 3986
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Créon est la première Station Vélo de France dont elle fut le projet pilote national depuis 1999 avec la création du Premier Point Relais Vélo, inauguré le 23 juillet 2003 par Bernard Hinault le long de l’ex-voie de chemin de fer reliant Latresne à Sauveterre-de-Guyenne devenue progressivement la voie verte Roger Lapébie grâce aux investissements du Conseil général de la Gironde.

En promenade pédestre, à vélo, tandem, ou rollers : plus de 50 km de voies à travers les forêts, la campagne verdoyante l'Entre-deux-Mers, et les vignobles Bordelais sont répertoriés au départ de Créon.

  • Rouge, Bleu, Vert, Jaune ! A la façon des pistes de ski chaque circuit vélo "découverte", chaque boucle "nature et patrimoine" est nivelé pour assurer le plaisir de chacun.
  • Depuis le XIVe siècle : un Marché authentique avec en pleine saison une centaine de commerçants et de producteurs. Jalousement protégé en son cœur, entouré par ses arcades, le marché de Créon a su garder une authenticité exceptionnelle.

Chaque mercredi matin depuis 1315, arômes et saveurs reprennent leurs droits dans les rues de la bastide.

[modifier] La bastide

La bastide procède d’un plan orthogonal quadrillé, à mailles carrées ou rectangulaires, dans lequel une case vide figure la place. Ce plan est tout à fait caractéristique du système d'implantation des bastides. Dans le cas de Créon, le choix est sans doute celui de la croisée des routes de Bordeaux à Sauveterre et de Libourne à Cadillac. L’un des angles du croisement forme deux des côtés de la future place. Le terrain, piqueté à partir du centre de la future place, délimite des lots, ici des carrés dans leur majorité, coupés par des rues perpendiculaires, entourés d’un chemin de ronde avec palissades, fossés, murs et parfois quatre entrées principales avec probablement des portes. Le périmètre circulaire s’explique du fait du non remplissage des îlots dans les angles. L’église à nef unique, comme presque toujours dans les bastides, occupe un emplacement proche de la place. A Créon, commencée en 1316, la construction de l’église est terminée en 1320, probablement sur les bases de l’édifice actuel. Mais en raison de nombreux procès avec l’abbaye de La Sauve, ce n’est qu’en 1342 que Créon devient une paroisse autonome. Dans les années qui suivent, on reprend la construction de l’église pour la rendre plus conforme à la stature d’une capitale de l’Entre-deux-Mers. L’édifice va être modifié au cours des siècles au gré des modes, des incendies, de l’Histoire... Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le cimetière paroissial est autour de l’église mais des inhumations se font également à l’intérieur de l’église. Jusqu’à la guerre de Cent Ans (1337), Créon reste démunie de fortifications. Pendant cette période, Créon est pillée et incendiée. Les dégâts sont importants. En 1351, afin de remédier à cette insuffisance, Créon obtient de faire un fossé, une palissade et 4 portes en pierre. Jusqu’à leur démolition en 1589, cela semble suffire comme fortification de la ville.

Comme dans toutes les bastides, on retrouve : • les "carreyras" : il s’agit de rues dans lesquelles deux voitures peuvent se croiser. • les "carreyrous" : ces venelles de 1 à 2 mètres de large permettent l’accès aux maisons par l’arrière. • les "andronnes" : un vide entre deux maisons de 30 à 60 centimètres qui joue le double rôle de maîtriser la propagation des incendies et de ménager une rigole conduisant les eaux tant pluviales qu’usées vers l’arrière. • la place (70 m de côté) est un carré du plan non construit, entouré de maisons qui seront agrémentées d’arcades. Les dimensions sont à peu près partout les mêmes et ne sont pas en rapport avec le nombre d’habitants. La place de Créon est bordée de 4 îlots dont 3 carrés de même surface et d’un rectangle. Sur trois côtés, le couvert est la prolongation logique des rues. Autrefois, la jonction des couverts à leurs extrémités rend difficile l’accès à la place, tout le trafic (charrettes, chevaux, piétons) se fait sous le couvert. Plus tard, la circulation devenant plus importante et les moyens de locomotion plus encombrants, on démolit le couvert des maisons de chaque angle (les cornières) et on dévie la voie carrossable sur la place laissant aux piétons le passage sous le couvert. La maison commune ouvre sur la place, à l’alignement des maisons. Elle peut être à l’étage de la halle qui est située soit au centre, soit sur un des côtés de la place. A Créon, la place carrée est bordée d’arcades sur trois côtés et possède une halle qui disparaît en 1872. La mairie est construite à l’emplacement du siège de la Prévôté.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Amaury III de Craon Né en 1280, Sénéchal d'Aquitaine pour le Roi d'Angleterre, et Sénéchal de l'Anjou pour le Roi de France. Il fondera la Bastide de Créon à laquelle il donnera son nom.
  • Antoine Victor Bertal Né à Créon le 18 janvier 1817.Après avoir fait fortune loin de sa ville natale, il entra dans l'histoire de Créon à la lecture de son testament le 2 janvier 1895. Ce legs extraordinaire permis la construction d'une nouvelle Mairie inaugurée le 2 septembre 1907, la construction d'un musée, mais le plus bel héritage a traversé les générations : la Fête de la Rosière. Les oeuvres d'art léguées par Bertal à sa commune natale sont actuellement en dépôt au Musée des Beaux Arts de Libourne.
  • Suzanne Salvet fut la première Rosière de la ville couronnée en 1907. La centième Rosière de la ville, Aurélie Camus fut couronnée en 2006

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Créon sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes