Cosmogonie hindoue

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

image:Palette spi inde.jpg
Cet article fait partie de la série
Spiritualités indiennes
Religions
Religion harappienne
Védisme
Brahmanisme
Hindouisme
Ajîvika
Jaïnisme
Bouddhisme
Tantrisme
Sikhisme
Ayyavazhi
Voir aussi
Déités du monde indien
Articles connexes
Religions de l'Inde
Philosophie de l'Inde
Villes saintes de l'Inde
Juifs en Inde ~ Islam
Parsisme ~ Bahaïsme
Méta
Portail Monde indien
Portail Jaïnisme
Portail Hindouisme
Portail Bouddhisme
Index alphabétique
Index thématique
Page projet

La cosmogonie hindoue est la théorie de la création de l'univers et de son image, qui est caractérisée par un recours constant au chiffre 7[1].

Sommaire

[modifier] L'Œuf cosmique

Le monde a été créé en forme d'œuf (brahmananda, l'« œuf de Brahmâ ». La moitié supérieure de l'œuf cosmique se divise en sept zones : les trois premières, terre, air et ciel, forment ensemble le triloka (« trois mondes ») et sont surmontées par quatre régions célestes costituant la demeure des dieux ; la dernière d'entre elles, et donc la plus haute, est le brahmaloka ou satyaloka (« monde de Brahmâ » ou « monde de vérité ») [1].

La moitié inférieure de l'œuf cosmique comprend sept régions infernales (patala), qui forment des étages et sont habitées par des démons et des serpents[1].

Au-dessous de l'œuf cosmique se trouve l'Océan primitif, formé par sept autres zones infernales[1].

La Terre est divisée en sept continents entourés de sept mers. Le centre est occupé par le continent de Jambudvipa, au centre duquel se dresse le mont Méru. Sur cette montagne, qui constitue l'axe cosmique, pousse l'arbre énorme de jambu, dont dériverait le nom du continent. Autour du mont Méru tournent les étoiles et les planètes. Six chaînes de montagnes divisent le Jambudvipa en sept zones (varsa), dont l'Inde (Bharatavarsa) occupe le centre[1].

Tandis que sur les six autres continents et dans six zones du Jambudvipa règne le bonheur immuable et constant, dans la septième zone (Bharatavarsa) alternent sur un mode dynamique, dans un ordre décroissant de bonheur et de pureté, quatre âges ou yuga, qui empruntent leur nom à quatre faces d'un [1] : krita, la face qui présente quatre points, trétâ, celle qui en présente trois, dvâpara, celle qui en présente deux, et enfin kâlî (qui n'a auncun rapport avec la déesse Kâlî[1]), la face qui présente un point[1].

[modifier] Les Yuga

Selon les purâna et le Mahâbharata, le Krita Yuga est l'âge d'or dans lequel tous les hommes sont vertueux et vivent heureux. Dans le Trétâ Yuga se font sentir les premiers signes du déclin graduel des valeurs spirituelles, avec l'irruption de la cupidité et le désir de possession des biens matériels. Le Dvâpara Yuga est caractérisé par l'avidité et la fraude. Enfin, dans le Kâlî Yuga, l'époque actuelle, tout est décadence et douleur[1].

Les différents âges d'un mahâyuga
Les différents âges d'un mahâyuga

Le Kâlî Yuga débute avec la mort de Krishna, en 3102 av. J.-C., et s'achèvera quand une nouvelle descente de Vishnou, dans environ 427 000 ans, ramènera l'ordre et le bonheur sur terre (Krita Yuga)[1].

Ces quatre ères cosmiques forment le Mahâ-Yuga (« grandes époques ») et se répartissent de la manière suivante[1] :

  • Krita Yuga : 4 800 ans des dieux = 1 728 000 ans ;
  • Trétâ Yuga : 3 600 ans des dieux = 1 296 000 ans ;
  • Dvâpara Yuga : 2 400 ans des dieux = 864 000 ans ;
  • Kâlî Yuga : 1200 ans des dieux = 432 000 ans ;
  • Mahâ Yuga : 12 000 ans des dieux = 4 320 000 ans.

Entre la dissolution d'un monde et la formation d'un nouveau, s'écoulera un Kalpa ou « journée de Brahmâ », correspondant à 1 000 Mahâ-Yuga (12 millions d'années des dieux, correspondant à 4 320 millions d'années des mortels). Au terme d'une journée de Brahmâ, c'est-à-dire d'un Kalpa, a lieu ce qu'on appelle « fin du monde » (pralaya), qui peut être provoquée, naturelle ou immédiate ; la première destruction concerne l'individu, la seconde l'ensemble des espèces vivantes, la troisième la fin de l'univers[1].

[modifier] L'Absolu et le mâyâ

Un calendrier hindou (1871-1872
Un calendrier hindou (1871-1872

Tandis que la naissance, la durée et la disparition des mondes ne cessent jamais, l'Absolu situé au cœur des choses, le brahman (mot neutre), est éternel et immuable[1].

Cet Absolu impersonnel engendre, au moment de la création, la multiplicité divisible, c'est-à-dire le monde des apparences, qui a un nom et est destiné à se transformer et à périr[1].

Ce monde perceptible n'est que mâyâ (illusion, apparence). Comme par enchantement, le mâyâ, qui prend n'importe quelle forme, fait apparaître un monde qui n'a pas de réalité permatente[1].

Le rapport entre le mâyâ et le brahman qui l'engendre est semblable au rapport qui existe entre la chaleur et le feu, le premier ne pouvant exister sans le second qui l'irradie[1].

Au bout d'un certain temps, le monde des apparences retourne à ses origines, au brahman, pour être ensuite recréé et commencer un nouveau cycle dans lequel les êtres humains renaîtront sous la forme dictée par la loi du karma, c'est-à-dire sur la base des actions accomplies dans les âges précédents[1].

Dans le développement du védisme, la notion de brahman prit une importance de plus en plus grande : elle en vint à représenter l'essence tout à la fois profonde, spirituelle et verbale, de toutes choses. Dès les Upanishad, l'Absolu, ce brahman (« âme cosmique ») s'identifie avec l' âtman, le soi-même, l'essence de l'être, l'âme individuelle[1].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. abcdefghijklmnopqr d'après l'Encyclopédie des religions de Gerhard J. Belliger ISBN 2253131113

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes