Corto Maltese

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Corto Maltese, littéralement « le petit Maltais », est un héros de bande dessinée créé par le dessinateur et scénariste italien Hugo Pratt.

Né à La Valette, sur l’île de Malte, le 10 juillet 1887, d’un père originaire de Cornouailles, marin dans la Royal Navy, et d’une gitane, originaire de Séville. Il est de nationalité britannique. Officiellement, il réside à Antigua, dans les Petites Antilles, cependant la seule maison qu'il possède se trouve à Hong Kong.

Sommaire

[modifier] Une vie d’aventures

Enfant illégitime, il grandit dans un milieu baigné de magie auprès de sa mère, la célèbre Niña de Gibraltar, qui sait lire le passé et l'avenir dans les cartes comme dans les lignes de la main. Corto se plait à faire croire que le peintre Ingres à pris sa mère comme modèle.

Il doit son éducation à Ezra Toledano, un amour de jeunesse de sa mère[1]. Un rabbin qui le fait entrer à 12 ans, dans un collège hébraïque de La Valette où il étudie la Torah, le Talmud et le Sefer Ha Zohar. Un jour, une amie de sa mère, tente de lire son avenir dans les lignes de sa main et se trouve étonnée de ne pas voir de ligne de chance. « La chance, c’est moi qui la fait ! », rétorque-t-il. Il court fouiller dans les affaires de son père, se saisit d’un rasoir et s’entaille profondément la paume de la main.

Son père, souvent absent, lui donne néanmoins le goût pour la liberté et les fables qu’il gardera toute sa vie. Adolescent, Corto prend le large pour la première fois pour débarquer en juin 1900 près de Pékin, pendant la révolte des Boxers. Cinq ans plus tard, il est au Japon. C’est à ce moment qu’il rencontre le jeune Raspoutine, déserteur de l’armée du Tsar, pendant la première guerre russo-japonaise (La Jeunesse) avec lequel il s’embarque pour l’Afrique. Il se fixe comme objectif de rechercher les mines d’or du roi Salomon. Hélas ! les mines du roi Salomon devront attendre ; victimes d’une mutinerie, le voyage tourne court. Recueillis par un cargo en route pour l’Amérique, ils sont débarqués à Valparaiso. Ils regagnent l’Argentine, après avoir traversé le Chili.[2] En Patagonie en 1906, Corto fréquente les hors-la-loi Butch Cassidy et Sundance Kid et côtoie de riches propriétaires étrangers.

Corto Maltese mène sa vie comme il l'entend et, s’il reconnaît la part de la chance, il semble pourtant la maîtriser. Pendant sept années, il court de ports en ports. Tant et si bien que l’on renonce à le suivre. On sait cependant qu’il est venu pour la première fois à Buenos Aires, en 1910.[3]

On retrouve sa trace en 1913. Comme son « ami » Raspoutine, il s’est engagé, comme capitaine dans la flotte pirate du « Moine » (La Ballade de la mer salée). Tous deux écument l’océan Pacifique au profit des forces navales allemandes qui préparent la guerre. Pour une sombre histoire de femme, son équipage se mutine. Corto se retrouve à la dérive, entravé sur un radeau de fortune. Repéré et sauvé par Raspoutine, il fait la connaissance de Pandora Groovesnore et son cousin Caïn également recueillis après le naufrage de leur bateau. L’île Escondida sera le théâtre de multiples rebondissements qui créeront des liens indéfectibles entre eux. Cependant leurs chemins se sépareront un temps. Toujours en compagnie de Raspoutine, Corto fera route vers l’île de Pitcairn. Ils se quitteront à Panama quelque temps plus tard.

En 1916, il est à Paramaribo en Guyane hollandaise (Sous le signe du Capricorne), où il rencontre le professeur Jeremiah Steiner et le jeune Tristan Bantam, point de départ de son intérêt pour le Royaume disparu de Mu. Ainsi il se retrouve, auprès des cangaceiros qui luttent pour leur liberté et aux côtés de Bouche Dorée pour contrecarrer les plans de la flotte allemande et aider les Anglais. Poursuivant son voyage vers le nord, il s’offre une course au trésor dans laquelle il retrouve Raspoutine. Par un mauvais coup du sort, elle se soldera par un échec et Raspoutine partira pour Cuba. Par un malencontreux concours de circonstance, notre marin devient amnésique. À Maracaibo, la médecine est impuissante. Il se tourne alors vers la magie des indiens Jivaros. Elle se révèlera efficace (Corto toujours un peu plus loin). Après avoir démonté la supercherie mise en place par le pouvoir en place à La Barbade, il revient en Amazonie du côté du delta de l’Orénoque.

Poursuivant toujours ses recherches sur l’Eldorado, Corto Maltese n’hésite pas à se rendre à Venise en 1917, malgré les bombardements qui menacent. En effet, les moines franciscains sont susceptibles de lui indiquer l’emplacement des villes minières du Haut-Marañon. Il découvrira qu’il n’est pas le seul sur cette piste. Pris dans le tourbillon de la guerre il assiste en octobre à la défaite des Italiens sur les Austro-Allemands à Caporetto en Carniole. Attiré par les légendes celtes, il se rend en Irlande (Les Celtiques). Là-bas, séduit par le courage de Moïra Banshee, il ne peut rester indifférent à la lutte que livrent les indépendantistes. Il n’hésite pas à se livrer au trafic d’armes pour les aider. Bravant tous les conflits il se rend sur le site de Stonehenge. Le peuple des légendes lui en sera reconnaissant.

Sachant Caïn Groovesnore, engagé volontaire dans la Royal Air Force, il se rend en France, en avril 1918 pour le revoir. Après avoir assisté à la dernière évolution de l’as de l’aviation allemande, Manfred von Richthofen, dit « le Baron rouge », ce sont les retrouvailles avec Caïn. Le jeune aviateur lui apprend que sa cousine Pandora va se marier. Corto accuse le coup. Un mois après, il quitte les côtes françaises pour celles de la mer Rouge. (Les Éthiopiques). A peine débarqué, il est sollicité et payé pour libérer un jeune prince retenu en otage. Le guerrier Cush le seconde dans cette entreprise. Il deviendra son alter ego au cours de diverses aventures en ces terres rimbaldiennes, dans la corne de l’Afrique.

Fin 1918, la guerre est terminée en Europe. Il sait Bouche Dorée à Venise et l’envie de la revoir lui donne l’opportunité d’entreprendre le voyage et de prendre un peu de repos chez elle. Mais Venise le rend paresseux. Il décide de retrouver sa maison de Hong Kong (Corto Maltese en Sibérie). Les combats continuent entre les révolutionnaires communistes et les Alliés soutenant les Russes blancs. Son arrivée à peine connue, les membres de la société secrète des Lanternes Rouges lui demandent son concours pour récupérer l’or impérial que L’amiral Alexandre Vassilievitch Koltchak transporte en train blindé. Le Transsibérien devient son nouvel océan et les trains blindés, soutiennent la comparaison avec les navires pirates. Dans la confusion des nombreuses forces qui convoitent cet or tsariste, Corto rencontrera des personnes singulières et dangereuses. Le baron fou, Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg en est une figure majeure. Des femmes aussi ; telle la fascinante duchesse Marina Seminova et l’irresistible Shanghaï Li sans oublier « Elle », cet ancien amour qui hante souvent ses pensées.

C’est une lettre que l’écrivain Frederick Rolfe, dit le baron Corvo, lui a envoyé avant sa mort, qui l’incite à revenir à Venise en 1921 (Fable de Venise). Il voudrait bien relever le défi qu’elle contient : résoudre une devinette pour retrouver une émeraude légendaire. Ce jeu de piste à travers la ville lui fera côtoyer le monde secret des francs-maçons et celui peu engageant d’un groupuscule fasciste. Néanmoins, il se fera une amie en la personne de la troublante Louise Brookzowyc.

Corto Maltese vient à savoir son ami Raspoutine enfermé dans une prison près de Samarkande et décide d’entreprendre le voyage pour le délivrer (La Maison dorée de Samarkand). En route, il fait escale à Rhodes, en décembre 1921, pour vérifier le contenu d’un autre message du baron Corvo. Edward John Trelawnay aurait dissimulé les mémoires de son ami Lord Byron dans une mosquée de cette ville. Après avoir trouvé et étudié le document, il se rend compte que trésor d’Alexandre le Grand est au bout de la quête : à la frontière des Indes et de l’Afghanistan. C’est avec un regain d’intérêt qu’il poursuit son voyage jusqu’au Turkestan (actuel Tadjikistan). Ce périple s’avère semé d’embûches pour retrouver enfin Raspoutine. La rivalité entre le général Enver Pacha et Mustafa Kemal Atatürk, ainsi que l’existence d'un sosie, ne faciliteront pas la découverte du trésor.

En rentrant de ce périple, en 1923, il trouve une lettre de Louise Brookzowyc, lui demandant son secours. Aussitôt, Corto se rend à Buenos Aires. Là-bas, il apprendra sa mort, laissant une petite orpheline (Tango). Pour la venger, il est amené à enquêter sur le réseau de prostitution dans lequel elle travaillait. L’enfant est confié à Esmeralda pour qu'elle l'emmène chez des amis à Venise.

En 1924, En compagnie de son vieil ami, le professeur Steiner, Corto va séjourner dans un petit village suisse (Les Helvétiques). Ils se rendent dans la maison de l’écrivain Herman Hesse. Propice aux songes, le lieu confronte notre héros à la mythologie helvétique. Il rencontre aussi la Mort, le chevalier Klingsor, Belzébuth, même King Kong, sans oublier Raspoutine. L’année suivante atteindra t’il enfin le continent englouti de  ?

Depuis, peu de nouvelles. La disparition de Corto pendant la Guerre d’Espagne, est évoquée par Cush dans Les Scorpions du désert (chapitre V : l’Ange de la mort). C’est là que l’on perd sa trace en effet. Toutefois, nous savons qu’il redeviendra proche de Pandora. Une lettre écrite le 16 juin 1965 par Caïn Groovesnore en est la preuve (On peut lire son contenu en exergue du récit de La Ballade de la mer salée, dans l’album en couleurs). Il y transmet quelques paroles de sa cousine qui nous dépeint la vision d’un Corto vieillissant :

« L’oncle Tarao est mort. […] Mais c’est surtout pour l’oncle Corto que je me fais du souci. Ils se comprenaient parfaitement et étaient inséparables. Maintenant que je vois l’oncle Corto aller s’asseoir seul dans le jardin, le regard éteint, face à la mer, mon cœur se serre. »

[modifier] À suivre…

« Les aventures de Corto ne seront jamais finies […] On le retrouvera toujours…»[4]
« J’aimerais que Corto continue d’exister quand je serai mort.»[5]

Voilà maintenant quarante ans que Corto existe. 15 ans après ses dernières aventures et 12 ans après la mort d’Hugo Pratt, Patrizia Zanotti, titulaire des droits d'exploitation de son œuvre, annonce son retour pour de nouvelles aventures. Elles se dérouleront entre 1905 : La Jeunesse de Corto et 1913 : La Ballade de la mer salée. Elles paraîtront vers 2010. L’identité des dessinateur et scénariste n’est pas révélée.[6]

[modifier] Personnages rencontrés

[modifier] Des femmes

De nombreux personnages féminins jalonnent ses aventures. Des femmes souvent dangereuses, toujours envoûtantes, dont il tombe amoureux. Ces relations sont souvent ambiguës et n’aboutissent jamais. « Je pense que les femmes seraient merveilleuses si tu pouvais tomber dans leurs bras sans tomber entre leurs mains. »[7] Les rencontres de Corto sont souvent récurrentes ; Bouche Dorée, la magicienne sans âge, en est l’exemple le plus frappant.

  • Moira Banshee O'Danann : Révolutionnaire irlandaise n'hésitant pas à manier personnellement le fusil ou la grenade. Elle est veuve de Pat Finnucan, ancien chef des rebelles et ami de Corto. Elle tombe amoureuse du major O'Sullivan qui, démasqué, s’avère être un patriote de l’Armée républicaine irlandaise infiltré dans l’armée britannique et l’exécuteur de son époux. La guerre, la perte des deux hommes de sa vie (l’un inscrit sur la liste des héros, l’autre dans celle des traîtres à la patrie), l'incertitude du lendemain, font de Banshee une femme mélancolique. Ses relations avec Corto sont ambiguës, mais elle semble lui avoir été attachée. Quand il lui propose de quitter l'Irlande avec lui, elle refuse pour ne pas lui porter la poisse (car elle prend son surnom de Banshee au sérieux, même si elle dit qu'il n'annonce la mort qu'aux anglais. Les Banshees irlandaises étaient des sorcières porteuses de mauvais présages. Elle est convaincue d'être l’une d'elles.) Elle veut continuer la lutte pour son pays, seul réconfort à sa solitude. (Les Celtiques)
  • Morgana Bantam : Demi-sœur de Tristan. Son éducation faite en Amérique du Sud lui a évité de souffrir des strictes règles britanniques enseignées à Tristan. Bouche dorée, qui l’a instruite sur les traditions magiques brésiliennes, en a fait une de ses disciples.
  • Bouche dorée : Sorcière très respectée de la macumba brésilienne, et mentor de Morgana Bantam. Nous ne savons pas son âge ; « Je me conserve bien parce que je vis toujours entourée de gens heureux. » dit-elle. La rumeur laisse entendre qu’elle a au moins 200 ans. Outre le fait qu'elle semble disposer de réels pouvoirs magiques – Plus d’une fois elle laisse entrevoir des dons divinatoires étonnants – Indépendamment du mystère qui l’entoure, c’est un stratège remarquable. Elle contrôle la Compagnie Financière Atlantique et se mêle également de conspirations politiques. Elle participe activement à la révolution des noirs et indiens du Brésil, contre la caste blanche esclavagiste, en leur faisant parvenir armes et argent. (Sous le signe du Capricorne, Corto toujours un peu plus loin, )
  • Esmeralda : Prostituée argentine, elle sauve la vie de Corto dés leur première rencontre.
  • Louise Brookszowyc : (Pratt lui a donné les traits de Louise Brooks, star de cinéma des années vingt. Il la rencontrera plus tard, lors d'un voyage aux États-Unis en 1983.) Polonaise née à Varsovie. À Venise, elle est plus connue sous le nom de Belle de Milan. Au terme d'une poursuite, elle donne l'hospitalité à un Corto en mauvaise posture. Elle partira en Argentine où elle sera assassinée à Buenos Aires. La prostitution n’est pas la seule cause de sa mort. Louise cherchait à démasquer un réseau qui s’approprie d'immenses terres de Patagonie avec l’aide de hors la loi comme Butch Cassidy et quelques autres. Après l’avoir vengé en supprimant son assassin, Corto Maltese recueille sa fille pour la confier à des amis. (Fable de Venise, Tango)
  • Pandora Groovesnore : Fille de Tadeo Groovesnore, grand armateur de Sydney et nièce de Ronald Groovesnore, vice-amiral de la Royal Navy. Suite au naufrage de « La fille d'Amsterdam » sur lequel elle naviguait, elle est capturée avec son cousin Caïn, par les pirates du Moine et mêlée au début de la guerre de 14. Elle se révèle être une fille de caractère très adulte pour son âge en contrôlant la situation où elle est impliquée. Elle marquera profondément Corto qui la surnommera « Bijou romantique », quoique leur relation soit vraisemblablement restée platonique. (La Ballade de la mer salée) Il pensera toujours à elle pendant ses aventures postérieures. Ainsi, dans La Maison dorée de Samarkand, Corto toujours un peu plus loin ou dansLes Celtiques, où il apprend qu’elle va se marier, ce qui le rend nostalgique.
  • Wee Lee Song : Personnage invisible et pourtant fondamental dans l'épopée de Corto Maltese. « Elle » n'est nominalement mentionnée que dans Corto Maltese en Sibérie, où sa présence à Hong Kong est sensible voire pesante. « Elle » est celle qui pourrait peut être, expliquer le trou de 9 ans entre La Jeunesse de Corto et La Ballade de la mer salée. C'est la fille d'un milliardaire de Shanghai dont l'incapacité à opter pour une relation durable avec le beau marin, lui laisse les séquelles amoureuses que l'on sait de lui pour la suite. Raspoutine en donne l'explication dans la Maison dorée de Samarkand, lorsque Marianne lui demande si Corto n'a donc jamais été amoureux, le Russe fou lui répond que « oui, une fois, d'une jeune femme misonéiste ».
  • Venexiana Stevenson : aventurière avide d'argent, sans pitié et ayant le meurtre presque aussi facile que Raspoutine. Croisera Corto à de multiples reprises et semble l'apprécier dans un certaine mesure, même si leurs alliances semblent plutôt dictées par l'instinct de survie. Ses relations avec Corto sont ambiguës, mais il est soupçonné d'être le père lorsqu'elle tombe enceinte à la fin de La Maison dorée de Samarkand. (la Conga des Bananes, L'Ange à la Fenêtre d'Orient, Fable de Venise)

[modifier] Des hommes

La seule cause à laquelle il reste fidèle est l'amitié mais rares sont ceux qui peuvent prétendre compter pour lui.

  • Tristan Bantam : Jeune héritier anglais, fils de Ronald Bantam, un homme obsédé par la recherche de la terre de Mu. À son décès Tristan poursuit cette recherche en sollicitant l’aide de Corto Maltese. Avec sa demi-sœur Morgana, il se trouvera pris dans des machinations et soumis à des forces qui le dépassent dans une histoire de corruption mêlée de magie noire dont il sortira sain et sauf avec l'aide de Corto et de quelques esprits bénéfiques. (Sous le signe du Capricorne, )
  • Levi Columbia : Antiquaire et propriétaire d'un musée à Paramaribo, en Suriname. Il est entouré de nombreux et inquiétants objets rapportés de ses nombreux voyages. Obsédé par l'Eldorado, il vit dans l'espoir de trouver la ville mythique de Mú. Idée qu’il caressait déjà pendant ses études à Paris en compagnie de son ami Jeremias Steiner. Rêvant d'aventures sans oser la vivre, « les rêves ils sont d'or, la réalité... de plomb. » il use de sa fortune pour payer des aventuriers qui, comme Corto, sont disposés à concrétiser ses rêves dans les endroits les plus inhospitaliers. (Corto toujours un peu plus loin)
  • Cranio : Mélanésien des îles Fidji qui a travaillé avec les blancs et qui collabore avec eux maintenant. Il travaille pour le compte du « Moine » pour surveiller l’imprévisible Raspoutine. Cependant, il aspire à obtenir l'indépendance de son peuple et former une grande nation mélanésienne et polynésienne. Il risque sa vie plus d’une fois pour sauver à Pandora, Caín et Corto. Malgré sa faculté de discernement, il ne sera pas capable de reconnaître le réel danger que représente Raspoutine. (La Ballade de la mer salée)
  • Cush : Guerrier de la tribu des Beni Amer, né en Érythrée, mais ayant parcouru toute l'Afrique orientale, et même traversé la mer Rouge. C'est un farouche guerrier dont le but dans la vie est de débarrasser son pays du joug blanc. C'est également un musulman profondément croyant. Son nom pourrait venir du livre de la Genèse en référence aux Coushides, descendance de Ham maudit par Noe et vouée à jamais à l'esclavage. La posture paradoxale de Cush fait de lui un homme libre qui secoue les chaînes invisibles qui lient encore son peuple. (Les Éthiopiques).
  • Caïn Groovesnore : fils de Ronald Groovesnore. Cousin de Pandora Groovesnore avec qui il voyageait sur « La fille d'Amsterdam ». Cette mésaventure où il essaye par tous les moyens d'échapper à ses ravisseurs, mûrit cet adolescent et lui fait découvrir les valeurs de l'amitié (La Ballade de la mer salée). Plus tard, en 1918, il se portera volontaire pour combattre dans la RAF. (Les Celtiques).
  • Le « Moine » : Mystérieux personnage au visage dissimulé sous le capuchon de sa robe de bure. Pasteur protestant, on lui prête plus de cent ans d’existence. Depuis son repère de l'île Escondida il dirige sa flotte pirate. L'arrivée de Pandora et de Caïn ravive dans sa mémoire, le souvenir d'un drame personnel. Son comportement étrange révèle un esprit torturé. (La Ballade de la mer salée)
  • Shamael : Sorcier abyssin, capable de voir et entendre les morts. Surnommé « l’ange de la mort », il a causé la mort de Teodoro, le roi fou d'Éthiopie. Ce personnage est également présent dans d'autres aventures écrites par Hugo Pratt. (Les Éthiopiques)
  • Christian Slütter : Officier de la marine impériale allemande. Il a une haute idée du devoir envers son pays. Il est entraîné malgré lui dans le monde de la piraterie. Par ordre de ses supérieurs il prend le commandement du sous-marin mis à la disposition du « Moine ». Par rédemption il détruira le navire britannique Victoria, ce qui lui vaudra d’être exécuté par les Anglais le 19 janvier 1915 sous les accusations de félonie, piraterie, homicide, sabotage et espionnage. Il restera fier et digne jusqu’à la fin alors qu’il aurait pu faire du chantage à l’encontre du Vice-amiral de la Royal Navy, Reynald Groovesnore. (La Ballade de la mer salée)
  • Jeremiah Steiner : (Personnage inspiré d’un ami de Pratt appelé Enrique Lipszyc.) Ancien professeur de l'université de Prague – il a appartenu à une minorité choisie de la meilleure société internationale – particulièrement versé en histoire et dans tout ce qui touche l'occulte, l'hermétisme et l'ésotérisme. Lors de ses recherches sur l'Eldorado, Corto le rencontre en Amérique du Sud, s’adonnant à la boisson. Prisonnier de l'alcool, il ne boit pas pour oublier mais pour être accompagné. Rencontrer un aventurier comme Corto Maltese, lui fait oublier par moments l'alcool et vivre ce qu'il avait seulement lu dans les livres. Après son long séjour en Amérique du Sud Steiner il retournera en Europe. On le retrouve à Sion en Valais, pour un congrès d'alchimistes et fera se rencontrer Hermann Hesse et Corto. (Sous le signe du Capricorne, Corto toujours un peu plus loin, Les Helvétiques, .)
  • Tarao : Māori de Nouvelle-Zélande. Nous le découvrons après le naufrage du catamaran du capitaine Raspoutine, s’exprimant dans un anglais parfait appris à l'école. Il était embarqué dans un navire néerlandais abordé par Raspoutine. Il sait très bien se sortir de situations difficiles et s’avère être un marin expérimenté. Une longue amitié avec Corto Maltese, le liera jusqu’à sa mort. (La Ballade de la mer salée)

[modifier] Personnes ayant existé

D’autres personnages font indirectement références à des personnes connues, comme le Grec Onatis (Aristote Onassis) et l’ambulancier Ernestway (Ernest Hemingway) dans Sous le drapeau de l’argent (Les Celtiques).

[modifier] Films d’animations

Long-métrage sorti au cinéma le 25 septembre 2002, réalisé par Pascal Morelli d’après l'album, Corto Maltese en Sibérie.

  • 2002, Corto Maltese « La Cour secrète des arcanes ». Scénario de Natalia Borodin et Thierry Thomas.
Les voix de Richard Berry (Corto Maltese), Patrick Bouchitey (Raspoutine), Marie Trintignant (La duchesse Marina Séminova et Bouche dorée), Barbara Schulz (Changhaï Li).
Présenté au Festival international du film de Locarno en août 2002.
DVD : Studio Canal, 2003.

Quatre moyens-métrages, diffusés à la télévision sur Canal+ en 2003, réalisés par Richard Danto et Liam Saury d'après les albums,

  • 2002, La Ballade de la mer salée. Scénario de Jean Pecheux.
Les voix de Richard Berry (Corto Maltese), Patrick Bouchitey (Raspoutine), Barbara Schulz (Pandora).
DVD : Studio Canal, 2003.
  • 2002, Sous le signe du Capricorne. Scénario de Jean Pecheux.
Les voix de Richard Berry (Corto Maltese), Patrick Bouchitey (Raspoutine), Catherine Jacob (Ambiguïté), Marie Trintignant (Bouche dorée).
DVD : Studio Canal, 2003.
  • 2002, Les Celtiques. Scénario deGiorgia Cecere et Jean Pecheux.
La voix de Richard Berry (Corto Maltese).
DVD : Studio Canal, 2003.
  • 2002, La Maison dorée de Samarkand. Scénario de Henri Colomer.
Les voix de Richard Berry (Corto Maltese), Patrick Bouchitey (Raspoutine), Catherine Jacob (Marianne).
DVD : Studio Canal, 2003.

[modifier] Reportages télévisés

  • Le Dessous des Cartes, diffusé sur Arte.
Sujet sur Corto Maltese avec pour axe de suivi, l'album : La Maison dorée de Samarkand.
  • La Ballade plus loin, de Michèle Tournir et jean-Claude Guilbert, diffusé sur TF 1 en 1991.
  • Les 13 vies de Corto. Film de Jean-Claude Lubtchansky, 1992.
La vie de Hugo Pratt et les aventures de Corto.

[modifier] Anecdotes

  • Un des compagnons du sergent Kirk portait déjà le nom de Corto bien avant la création du marin maltais (Sergent Kirk, tome 4, collection aventures, éd. les Humanoïdes associés).
  • C’est peu après avoir vu le film de John Huston, Le Faucon maltais, adapté du roman The Maltese Falcon, de Dashiell Hammett, que lui vint l’idée du nom.
  • Dès 1959, dans Ann de la jungle, Tipperary O’Hara, le marin du Golden Vanity, préfigure déjà Corto Maltese.
  • Entre 1985 et 1988, les éditions Casterman ont publié une revue bimestrielle (puis mensuelle et finalement trimestrielle) nommée Corto et assez rapidement renommée Corto Maltese (22 numéros).
  • François Mitterrand était un grand lecteur de Corto Maltese. C’étaient les seules bandes dessinées qu’il possédait dans sa bibliothèque. « J'ai peut-être un faible pour lui. Non que je ressemble au héros de Hugo Pratt, mais je ne m'ennuierais certainement pas dans la peau de Corto Maltese, cet aventurier laconique, solitaire, esprit libre au confluent de deux cultures. » (1989).
En 1986, François Mitterrand, vient réconforter le pilote de Formule 1 Jacques Laffite, qui se remet d’un accident et lui offre une sélection d'albums de Corto Maltese.
  • En 1996, la poste italienne met en service un timbre de 850 lires, représentant Corto Maltese dessiné par R. Morena.
  • Dessiné par Patrizia Zanotti, coloriste de l’œuvre de Pratt, Corto fait de la publicité en Juin 2001, pour l'eau de toilette « Eau sauvage » de Dior.
  • Une statue en bronze du marin maltais (2m50, 300 kg), conçue par Livio Benedetti, a été inaugurée le 14 juin 2004, pour la résidence Corto Maltese, dans le quartier de l’Houmeau à Angoulême.

[modifier] Clins d’œil dans la bande dessinée

  • Dedicated to Corto Maltese, hommage rendu par de grands noms de la BD, éd. Kesselring, 1985.
  • Le Fanfaron, de Lele Vianello. éd. Casterman, 1993. Dans la première histoire intitulée, Rixe chinoise, Corto, âgé d’environ 13 ans, se trouve en Chine pendant la Révolte des Boxers.
  • Parmi les Chevaliers de Rhodes (plus tard les Chevaliers de… Malte) dans le second volume de Général Leonardo, une BD de Erik Svane et Dan Greenberg aux Éditions Paquet, on retrouve un moine-guerrier qui pourrait être un ancêtre de Corto Maltese, car il lui ressemble, physiquement et mentalement, et s'appelle… Frère Correteaux. (Par ailleurs, l'album est dédié à la mémoire de Hugo Pratt.)
  • Valérian et Laureline – Au bord du grand rien, tome 19 et L’Ordre des pierres, tome 20, de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, éd. Dargaud, 2004 et 2006. Où le Lieutenant Molto Cortès vit des aventures spatio-temporelles auprès de Valérian.
  • Batman – Dark Knight, de Frank Miller, éd. Delcourt, 1999. Où est évoqué une île appelée Corto Maltese.
  • Corbo Malbese, parodies irrespectueuses de Roger Brunel, Pastiches tomes 4 et 6, éd. Glénat, 1986 et 1993.
  • Corto apparaît au détour d’une image dans diverses autres histoires :
Julie Bristol, tome 2 : Faux Sanglant, de Chantal Montellier, éd. Dargaud, 1992.
De Cape et de Crocs, tome 2 : Pavillon noir !, de Jean-Luc Masbou et Alain Ayroles, éd. Delcourt 1997.
La Vache, tome 7 : Le Mauvais goût de la vengeance, de Johan De Moor et Stephen Desberg, Casterman, 1998.
Lanfeust des Étoiles, Tome 3 : Les Sables d'Abraxar, de Scotch Arleston et Didier Tarquin, Soleil Productions, 2004.

[modifier] Clins d’œil au cinéma

[modifier] Théâtre

[modifier] Musiques et chansons

  • Jazz – À Corto Maltese, par le septet Ogoun Ferraille[8]. Microsillon 33 tours, éd. Sonores, 1972.[9]
  • Corto Maltese, chanté par Sylvia Fels. Microsillon 45 tours, Pathé Marconi/EMI, 1974.
  • Les Tangos de Corto, par le Trio Esquina, CD Buda Musique, 1998.
  • La balada del Corto Maltese, chanté par Jaïro, CD Balacera, DBN Records, 1999.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Albums

Vingt neuf aventures, échelonnées de 1904 à 1925, façonnent les multiples facettes de la personnalité de Corto Maltese qui, s'il reste insaisissable, revêt l'aspect de l'aventurier mystérieux, romantique et anarchiste, lucide et ironique.[10] Il traverse son époque comme un témoin toujours en retrait des évènements. Cependant il lui arrive d'épouser une cause souvent sous la pression de ces mêmes événements, comme dans Les Celtiques. Qu’elles soient vénitiennes, celtes, sud-américaines, africaines ou orientales, on retrouve dans ses aventures de fréquentes références aux légendes et aux traditions populaires.

Nota : Les albums sont listés dans l’ordre chronologique des aventures avec l'intitulé et la date de leur première édition chez Casterman. Pour en savoir plus, suivre le lien de chaque album.

[modifier] Romans

[modifier] Récits, essais et entretiens

  • Hugo Pratt et Michel Pierre, Corto Maltese – Mémoires. Casterman, 1988.
  • Hugo Pratt et Michel Pierre, Les Femmes de Corto Maltese. Casterman, 1994.
  • De l’autre côté de Corto. Entretiens avec Dominique Petifaux, Casterman, 1996.
  • Le monde extraordinaire de Corto Maltese, l'album GEO/Casterman, 2002.
  • Jacques Ferrandez et Michel Pierre, Armoriques – Balades de Corto Maltese en Bretagne – Le guide de Bretagne. Casterman, 2004.
  • Guido Fuga et Lele Vianello, Les Balades de Corto Maltese – Le guide de Venise. Casterman, 2004.
  • Grégoire Prat, Corto Maltese et ses crimes. Éditions Horay, 2005.
  • Hugo Pratt, Corto Maltese – Littérature dessinée. Entretiens recueillis par Patrizia Zanotti et Vincenzo Mollica, Casterman, 2006.[11]
  • Michel Pierre, Carnet de la cambuse – Les recettes de Corto Maltese. Casterman, 2007.
  • Joël Gregogna, Corto l’initié. Éditions Dervy, mai 2008.

[modifier] Revues et magazines

  • Le Collectionneur de bandes dessinées n° 49, février 1986.
  • Numéro spécial anniversaire avec Les Helvétiques en cahier détachable. Corto n° 14, 1987.
  • Gardons l’esprit Corto. BoDoï n° 22, 1999.
  • Le monde extraordinaire de Corto Maltese. GEO hors-série, 2002.
  • L’Aventure continue. BANG ! n° 3, Casterman/Inrockuptibles, 2005.
Dossier sur Hugo Pratt et Corto Maltese.
  • Enquête sur Corto Maltese. Dossier spécial, Lire n° 355 du mois de mai, paru le 26 avril 2007.
Sur ses traces en Éthiopie
Du nouveau sur Hugo Pratt
La vérité sur le prochain album

[modifier] Notes

  1. Corto Maltese – Mémoires, Michel Pierre, Casterman, 1988.
  2. Corto Maltese – Mémoires, Michel Pierre, Casterman, 1988.
  3. Tango, préface de Marco Castellani.
  4. Entretien avec Claude Moliterni à Malamocco (Venise) en septembre 1970.
  5. Les Inrockuptibles n° 23 de juin-juillet 1990.
  6. Le Figaro littéraire du 25 janvier 2007.
  7. Citation prise sur la fin de L’Aigle du Brésil dans Sous le signe du Capricorne.
  8. À Haïti, Ogoun-la-ferraille est un dieu guerrier revêtu de rouge armé d’une épée et monté sur un cheval blanc.Dans Le Secret de Tristan Bantam (Sous le signe du Caricorne), Tristan entre en contact avec le monde perdu de Mû, guidé par le dieu des forgerons, Ogoun-Ferraille.
  9. Un dessin issu de La Ballade de la mer salée illustre la pochette du disque.
  10. Lorsqu’on demandait à Hugo Pratt s'il y avait une ressemblance entre Corto et Swen (L’Homme des Caraïbes), il répondait : « Sven est sarcastique, alors que Corto est ironique. Entre le sarcasme et l’ironie, il y a la même différence qu’entre un rot et un soupir. L’ironie est supérieure. » (De l’autre côté de Corto, Casterman)
  11. Livre-catalogue de l’exposition qui lui a été consacré du 8 septembre au 22 octobre 2006, au Museo del Vittoriano à Rome.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes