Chammes

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Chammes
Carte de localisation de Chammes
Pays France France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Arrondissement Arrondissement de Laval
Canton Canton de Sainte-Suzanne
Code Insee 53050
Code postal 53270
Maire
Mandat en cours
Marc d'Argentré
2001-en cours
Intercommunalité Communauté de Communes d'Erve et Charnie
Latitude
Longitude
48° 04′ 39″ Nord
         0° 22′ 36″ Ouest
/ 48.0775, -0.376666666667
Altitude 73 m (mini) – 132 m (maxi)
Superficie 21,06 km²
Population sans
doubles comptes
328 hab.
(1999)
Densité 15 hab./km²

Chammes est une commune française, située dans le département de la Mayenne et la région Pays de la Loire.

Sommaire

[modifier] Étymologie

[modifier] Géologie

  • Au nord-ouest, brèches pétrosiliceuses cambriennes s'appuyant sur les grès du bois des Montis, qui forment une bande dirigée ouest-est passant à Sainte-Suzanne. À ces brêches succèdent, en se dirigent vers le sud, des grès feldspathiques, puis des grès ferrugineux en plaquettes (grès de Blandouet); ces derniers traversent le bourg de Chammes, près duquel ils affleurent. Ils ont été exploités pour les constructions, auxquelles ils donnaient un aspect particulier du fait de leur couleur brun-rouge.
  • Plus au sud, on trouve, surmontant les différentes assises cambriennes, le grès armoricain des landes Thébert, puis les schistes ordoviciens des Coulées. Enfin réapparaissent, formant écaille sur ces différents terrains, une nouvelle bande de grès ferrugineux de Blandouet occupant toutes les deux le bois et les landes de Moncor ; la dernière de ces assises forme des rochers pittoresques sur les deux rives de l'Erve, au sud de l'ancienne forge.
  • Au nord de Chammes, du côté des Bruyères et des Aprillés, ainsi que sur la rive gauche de l'Erve, jusqu'aux landes[9] et à la Pierre-à-l'âne[10], épais dépôt quaternaire cachant complètement le sous-sol.
  • Les Forges de Moncor, à présent désaffectées, étaient alimentées par les minerais de Blandouet et de Viré-en-Champagne.

[modifier] Géographie

  • Le territoire de Chammes correspond à une dépression, où la vallée de l'Erve est croisée par celle du ruisseau du Poulou, anciennement dit de Mouillebraye, qui avec ses divers affluents, recueille les eaux de toute la région qui s'étend de La Chapelle-Rainsouin au nord de Sainte-Suzanne.
  • Le bourg, qui forme deux groupes, l'un près de l'église, l'autre sur la route d'Évron, est situé dans l'angle formé par le confluent des deux cours d'eau, à un niveau de 80 m. Les altitudes environnantes sont de 136 m. au sud-ouest, 126 m. au sud, 113 m. au sud-est et 107 m. au nord.
  • Un ancien chemin, utilisé par la route d'Évron, passait au Pont d'Orval et se dirigeait au sud vers Saulges et Sablé. Il est distinct de la route de Sainte-Suzanne à Chammes, que Jaillot continue ensuite vers Saulges et qui, à l'époque où Cassini dessinait sa carte, passait l'Erve pour se diriger sur Sablé par la rive gauche.
  • Les routes plus récentes relient le bourg vers Blandouet (à 5.5 km au sud-est), Saint-Jean-sur-Erve (5 km au sud), Vaiges (8 km au sud-ouest), Saint-Léger (7 km à l'ouest), Châtres-la-Forêt (8 km au nord), Évron (9 km au nord) et Sainte-Suzanne (3 km au nord-est).
  • La superficie, cadastrée en 1842, est de 2106 ha. « Le fonds est fort maigre et ne produit que du seigle, écrit-on à Miroménil en 1696; il y a quantité de landes et de bois taillis ; 18 métairies et 35 bordages». La situation s'était améliorée au siècle suivant, car, d'après André René Le Paige, le sol produisait du froment et de l'avoine ; il y avait des prairies, deux grandes pièces de bois et beaucoup de landes.
  • Comme anciennes industries, outre de nombreux moulins sur l'Erve, on doit signaler les anciennes Forges de Moncor qu'actionnait un vaste étang formé par l'Erve à sa sortie du territoire communal.

[modifier] Histoire

  • L'église de Chammes n'était pas comprise dans l'acte de restauration de l'abbaye d'Évron, mais Hildebert la mentionne avec son vocable dans la confirmation des possessions de l'abbaye en 1125.
  • « L'armée angloise » soldée par les protestants français était à Chammes le 15 mai 1593.
  • Épidémies en 1784-1786. Tempêtes les 12 et 19 novembre 1810, qui endommagent le presbytère, situé au bord de l'Erve, "en bon état" en 1802 (selon Pierre-François Davelu).
  • 'La seigneurie de Chammes était vassale de Sainte-Suzanne . Après avoir appartenu aux Feschal (René de Feschal, XVe siècle ; la dame de Poligné, 1469), elle passa aux seigneurs de La Chapelle-Rainsouin. En 1562, Nicolas de Champagne l'engagea avec la seigneurie dite de Vaiges, les métairies de l'Hommois, de Bonnefontaine, de la Messuardière, à sire Olivier Ferré et à Julienne, sa femme, sieur et dame de La Motte. René Labitte, juge ordinaire au duché de Mayenne, l'eut du chef de Renée Ferré, sa femme. Elle passa, par acquisition sans doute[11], aux Le Doux, seigneurs de la Panneterie, et leur resta jusqu'à la Révolution.[12] Ils laissaient même souvent leur nom patronymique pour prendre celui de Chammes : Louise-Françoise-Gabrielle Le Doux de Chammes, dame de Ruigné (Sainte-Colombe), se fit représenter à l'assemblée de la noblesse d'Anjou en 1789.
  • Chammes constitua un foyer de résistance aux idées révolutionnaires par une démonstration des paysans contre le district, dès le 2 avril 1792.[13]
  • Le 25 janvier 1871, les hussards prussiens qui occupaient Blandouet, se portèrent sur Chammes, où ils se cantonnèrent jusqu'à l'armistice. Le 26, ils rencontrèrent sur la route de Saint-Léger un parti de francs-tireurs, mais ils furent ramenés jusqu'à Chammes par les Chasseurs d'Afrique qui leur firent 2 prisonniers. Le 29 au soir, quelques francs-tireurs se laissèrent prendre près du bourg. la commune paya une contribution de 1000 frs.
  • Durant la seconde guerre mondiale, Chammes est occupée par les troupes allemandes dès le 17 juin 1940. Elle sera libérée par l'armée américaine le 7 août 1944 après un combat qui fit 20 morts (12 Allemands et 8 Américains).

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1791 29 novembre 1791 Brouillard
30 novembre 1791 1798 Jean-Baptiste Cœur[14]
1798 20 prairial an VIII Louis Saudubray
21 prairial an VIII 6 fructidor an VIII A. Cosson
7 fructidor an VIII 27 fructidor an VIII Amand Choisnet
28 fructidor an VIII, an XII 1814 Louis Saudubray
1814 1815 Bernard Leboul
21 juillet 1815, 1821 1822 Bigot
1822, 1829 1829 Millet
1829, 1830 1835 Choisnet
1835, 1850 1855 Bigot
1855, 1870 1870 Frétigné
1870, 1882 1884 David-Lachesnais
1884 Rousset
Adrien Hardouin
André Davoust
mars 2001 Marc d'Argentré
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Jumelage

Drapeau : Allemagne Sulzheim (Allemagne) depuis 1967, voir Sulzheim (de).

blason de Sulzheim

Le jumelage du canton de Sainte-Suzanne / Communauté de Communes d'Erve et Charnie, avec Sulzheim (Rhénanie-Palatinat) a été initié en 1966 par Victor Julien conseiller général, maire de Thorigné-en-Charnie, et Adam Becker, dans la famille duquel Victor Julien avait été prisonnier de guerre de 1940 à 1945.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[15])
1803 1820 1831 1840 1850 1860 1870 1880 1890 1898 1902 1908 1962 1968 1975 1982 1990 1999
941 1008 1038 1072[16] 1014 1006 971 845 750 670[17] 707 635 384 399 373 349 320 328
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. L'Abbé Angot crut temporairement à une conjonction de la villa Calisamen (Villa Calisamen, 839, 840 (Gesta Aldrici) ; Callisamen, IXe siècle ( Act. Pont. cénom., p.54) et de Chammes, avant de se raviser pour localiser Callisamen aux environs du Mans. Cette villa fut l'objet d'un diplôme de Louis le Débonnaire. Ce prince, fils de Charlemagne, en avait disposé en 839, quoiqu'elle appartînt à l'Église du Mans, en faveur d'un de ses vassaux nommé Agbert, à condition qu'après sa mort, l'Église rentrerait dans ses droits. Le donataire se désista dès l'année suivante et le prince restitua à saint Aldric le domaine de Calisamen. Il le mentionna aussi dans un acte daté de Poitiers, le 20 février 840, collectivement avec Loudon, Trans, Bannes et Ballon, parmi les possessions qu'il avait rendues à l'évêque. L'auteur des Actus. Pont. Cenom. trouvant au IXe siècle cette villa parmi les possessions de l'église cathédrale, en attribua le don au Defensor, qui en aurait gratifié Saint-Julien.
  2. Cartulaire d'Évron.
  3. Bibl. Nat., Fds. fr., 8736.
  4. Pouillé.
  5. Insin. eccl.
  6. Carte cénom.
  7. Hubert Jaillot).
  8. carte de Cassini.
  9. Lieu-dit autrefois nommé Les landes de Blandouet, près du chêne des Évêts.
    Icône de détail Article détaillé : Perrine Dugué.
  10. Actuellement La grosse pierre.
  11. François-René Le Doux achète la closerie du Bas-Bourg à Jacques Esnais, curé de Sainte-Claire au Bas-Poitou en 1740.
  12. François Le Doux de la Panneterie est représenté par son fils François en 1780.
  13. Les habitants avaient nommé maire, le 20 novembre 1791, Jean-Baptiste Cœur, connu pour son attachement à la religion et à la royauté. L'élection ayant été annulée, ils refusent le 20 janvier 1792, de choisir une autre municipalité. Le 12 février, Olivier Provost du Bourrion, délégué par le district, vient à la tête des gardes nationales d'Évron, de Vaiges et de Villaines procéder à une nouvelle élection. Les électeurs, qui ont annoncé qu'« ils ne viendraient pas les mains ballantes » commencent par nommer le curé président et le vicaire secrétaire du scrutin ; tous deux refusent le serment qu'on veut leur faire prêter. Le curé, Michel Barrabé, s'adresse à ses paroissiens pour leur demander leur sentiment ; la plupart déclarent qu'ils ne veulent pas d'autre président. Le commissaire s'esquive avec sa troupe ; l'élection de Jean-Baptiste Cœur est confirmée, et notification formelle en est faite au district. Le maire fut condamné à 2 ans de "gêne" et 4 heures d'exposition en place publique de Sainte-Suzanne; le curé et le vicaire, à la dégradation civique et 2 heures d'exposition à Laval. Les esprits n'en furent pas pour autant ralliés, ni apaisés. Le 1er avril 1792, l'huissier venu d'Évron pour publier l'arrêté contre les prêtres insermentés, se trouva en face de 300 hommes armés qui ne le laissèrent pas même commencer sa lecture. Ces mêmes hommes rejoignaient le lendemain Rochambeau dans la prairie de Montecler et marchaient avec sa troupe sur Évron.
  14. Révoqué et renommé, 12 février 1792.
  15. Chammes sur le site de l'Insee
  16. On comptait 77 fermes en 1843, dont dépendaient : la forge de Moncor, 31 habitants ; les Galonnières, 30 h. ; la Devinière, 18 h.
  17. Dont 256 agglomérés dans le bourg, et le reste disséminé en 63 villages, fermes, closeries ou écarts.
  18. Curés de Chammes : Michel Jouault, chanoine du Cimetière-Dieu, 1469 ; Pierre Sergeant, 1491 ; Julien Hoyau ou Houeau, 1543, résigne, † 1560 ; Jean Drouet, 10 novembre 1560, maintenu contre Joachim Vénot, † 1562 ; Jean Le Geleux, février 1562, maintenu contre Jean Mizault, curé de La Poôté, 1567 ; Michel Gaultier, 1573 ; Julien Blanchard avait déjà obtenu, en 1564, cession des droits litigieux de Jean Mizault ; il démissionne en 1582 ; Michel Lerouge, 12 avril 1582 ; Jacques de Courcelles, de Livet-en-Charnie, 15 janvier 1585, résigne 1587 ; Mathurin Deslays, 11 juin 1587 ; Charles Lemonnier, permute 1588 ; Louis Blanchard, curé de Livet-en-Charnie, 10 mai 1588, † 1594 ; Jacques Guesdon, clerc du diocèse du Mans, étudiant à l'université de Bordeaux, 19 mars 1594, maintenu contre Gervais Boisteau, permute, 1609 ; Gervais Legendre, curé d'Assé-le-Bérenger, novembre 1609, inhumé dans l'église le 3 avril 1610 ; Michel Legendre, neveu du précédent, 1610, inhumé dans le chœur de l'église le 30 janvier 1648 ; Jean Duchesne, de Blandouet, maître ès Arts d'Angers, 1648, notaire apostolique, 1650 ; Laurent Guéret, 1670, résigne, 1676 ; René Pélisson, 6 décembre 1676 ; Guillaume Clopier, de Bonnétable, pourvu par décès du dernier titulaire, le 31 janvier 1707, résigne 1739, † 18 décembre 1741 ; Louis-Guillaume de Saint-Martin, sous-diacre du Diocèse de Séez, 26 février 1739, † 1745 ; Jacques Bridel, du diocèse de Bayeux, docteur en théologie, 4 mars 1745, permute 1746 ; René Halbourg, chapelain au manoir d'Ingrandes, résigne, "détenu de maladie", 1763 ; René-Barthélémy Roussard, vicaire de Soulaines, neveu du précédent, 28 novembre 1763, † 1773 ; Martin Letessier de Cordé, vicaire de Bazougers, 20 février 1773, † 1779 ; Victor-Marie de Lesquin de la Mesnardais, chanoine et grand chantre de Dol, vicaire général à Quimper, 1779 ; Joseph-François de Paulinie de Grandisle, licencié en théologie et en droit civil, chanoine de Saint-Claude, 3 février 1779, résigne 1785 ; Pierre Charrier de Fléchac, du diocèse de Clermont, curé de Vimarcé, 18 mai 1785, permute le 26 septembre 1785 ; Michel Barrabé, 1786, vicaire de Hambers, titulaire de la chapelle de la Vallée-Pouriel (Lesbois), né à Vaucé le 1er avril 1756. Lors de la Révolution française il bénéficia de l'appui de son vicaire, Gabriel Davoust, et de la municipalité. Décrété de prise de corps et condamné à la "dégradation civique" et à l'exposition en place publique à Laval, il quitta le pays, passa à Jersey (10 avril 1792) mais était rentré en juin 1797 à Chammes où il signait ses actes : « Prêtre non assermenté ni soumissionnaire ». Il mourut en fonction le 1er février 1812. François-Gabriel Vallée, prêtre intrus, arrivé en décembre 1791, dut quitter Chammes au bout de quelques semaines suite à l'hostilité des habitants. Plusieurs baptêmes furent célébrés par M. Despréaux en 1792 pendant l'absence de Michel Barrabé. Jacques-René Moreau, d'Izé, ordonné par Noël-Gabriel-Luce Villar, apostasia pendant la Terreur. Levayer, 1812-1817 ; Gascher, 1817-1828 ; Laîné, 1828-1840 ; Vaudelon, 1840-1858 ; Moussy, 18581871 ; Planchenault, 1871-1883 ; Alphonse Leblanc, 1883-1890 ; Lebourge, 1890-1898 ; Lecomte, 1898-1905 ; Barreau 1905.
  19. Le bas-côté, aussi large que la nef, vers le sud, existait, mais a été voûté en même temps que la nef et soutenu par des colonnettes légères. À signaler le retable en bois sculpté, ainsi que la tombe de Simon Adelée -représenté avec l'étole et le costume sacerdotal avec cette simple inscrition en lettres gothiques : Symon Adelée-, réalisée dans les premières années du XIVe siècle par les sculpteurs qui firent les tombes de l'abbaye Notre-Dame d'Évron et qu'on mutila pour en faire, en la renversant, un dessus d'autel. Les deux cloches ayant été brisées, le directoire accorda à la paroisse l'une de celles du couvent des capucins de Laval. La paroisse appartenait anciennement à l'archidiaconé de Sablé, du doyenné de Sablé-en-deça-de-l'Ouette. Chammes relevait de l'élection du Mans, du ressort judiciaire et du grenier à sel de Sainte-Suzanne, 1797; du district d'Évron et du canton de Sainte-Suzanne (1790) ; Cure autrefois à la présentation de l'abbé d'Évron; érigée en succursale par décret du 5 nivôse an XII, de l'archiprêtré de Saint-Vénérand et du doyenné de Sainte-Suzanne.

[modifier] Notes et bibliographie

« Chammes », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 ([détail édition])

[modifier] Liens externes