Canon de 88 mm

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Le Flak 18 fut une arme polyvalente et efficace utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale par les forces de l'Axe, amenant les Alliés à fournir une réponse équivalente dans l'urgence.

Deux Flak 18 de 88mm exposés en tant que trophées de guerre au Collège militaire royal du Canada à Kingston, Ontario
Deux Flak 18 de 88mm exposés en tant que trophées de guerre au Collège militaire royal du Canada à Kingston, Ontario
Canon de 88 saisi par la résistance slovaque
Canon de 88 saisi par la résistance slovaque

Sommaire

[modifier] Histoire

L'efficacité grandissante de l'aviation à la fin de la Première Guerre mondiale crée la demande pour une artillerie capable de la contrer. L'état-major de l'Axe lance un projet étudié par Krupp Ag qui s'adjoint Bofors à cause des restrictions d'abord sur la base du canon de campagne soit le 77 mm autrichien puis augmenté à 88 mm.

Le premier exemplaire du canon est fabriqué en 1928, sous l’appellation 8,8cm Flak18 L56, ce dernier chiffre définissant la longueur du tube (soit 56 fois le calibre). Il est utilisé avec succès pendant la guerre d'Espagne mais on constate des défauts mineurs et un poids trop important qui exige deux essieux. Il est raccourci pour devenir L36.

En mai 1940, il est utilisé horizontalement et brise l'offensive des blindés Matilda britanniques et B1bis français dans le nord est de la France. Il sert ensuite avec brio lors de la campagne d'Afrique du Nord et pendant l'opération Barbarossa.

Il équipe le Tigre I et ensuite sous différentes versions le Nashorn, l’Elefant, le Jagdpanther et le Tigre II. Les chars plus légers tel le Panzer IV et le Panther sont dotés du 75 mm long.

Jusqu’au début 1945 sa version PAK 43 n’a qu’un homologue à peu près à son niveau chez les Alliés, le 76/55 britannique qui équipe le Sherman Firefly et le chasseur de char Achilles. Les États-Unis mettent alors en ligne le 90 mm du M26 Pershing et les Soviétiques la série des JS avec des calibres atteignant 122 mm, ce dernier, n'ayant pas été conçu comme canon antichar, était moins performant en perforation de blindage que le 88mm L/71. Le Jagdtiger est équipé d'un canon de 128 mm.

À noter que dans la nomenclature allemande les munitions sont désignées en centimètres (exemple : 8,8cm à la place de 88mm).

[modifier] Emplois

L'utilisation principale est liée à la lutte anti-aérienne (Flak en allemand). La puissance du canon en tir de but en blanc contre les blindages des chars ennemis motiva son embarquement sur des tourelles de Panzer via des modèles adaptés par les ingénieurs techniques de l'Armement, une fois que ces derniers furent suffisamment larges pour que ce soit envisageable.

[modifier] Artillerie anti-aérienne

8,8 cm Flak. Schwere Deutsche Standardflak
8,8 cm Flak. Schwere Deutsche Standardflak

Le canon de 88mm dans sa variante Flak était redouté des pilotes de bombardiers et des chars d'assaut alliés.

Les recherches entreprises dès la Première Guerre mondiale (premier « acht-acht » en 1916) en matière de canons antiaériens aboutissent à la création du Flak 18 (1933), puis du Flak 36/37 (avec bouclier, en 1936) de calibre 88 mm, d'une longueur de 56 calibres (88L56) et doté d'un pied cruciforme. Ce canon antiaérien lourd est en dotation dans les formations Flak de la Luftwaffe, pour la défense du Reich, et dans les unités antiaériennes lourdes des divisions de la Wehrmacht.

Ces unités, en particulier la 7e Panzer Division menée par Rommel, lui découvriront un nouveau rôle : celui de canon antichar. Vers 1940-1941, à une époque où le calibre standard des Pak (canons antichars) est de 37 mm, le "88" à grande vitesse initiale utilisé en tir tendu s'avère être le meilleur antichar disponible. Les unités Flak ont alors, en Afrique particulièrement, plus de destruction de chars à leur actif que les Pak.

Les obus sont alors construits en version antichar (panzergranate) et une version modifiée du 88 voit le jour en 1942: le Flak 41, doté d'un affût allégé, plus spécifiquement antichar et antiaérien. Une autre version modifiée est destinée au char Tigre : le KwK 36. Enfin, un canon totalement antichar sera adapté : le Pak 43 long de 70 calibres. Le Flak 36/37 et 41 demeurera tout au long de la guerre le canon DCA standard de la défense du Reich, épaulé par une version plus lourde, le Flak 40 de 128 mm. C'est l'un des meilleurs (sinon le meilleur) canons antiaériens et antichars de la guerre.

  • 88mm FlaK 18, 36, 37 et KwK 36 L/56 (88x571R)
    • Portée : 15 km en tir tendu, 10 km en altitude
    • Poids : 7,2 T avec le train, 5 T en position statique
    • Poids de l'obus : 9,4 kilogrammes
    • Vitesse initiale : 820 m/s
    • Cadence de tir : 12 à 15 coups/min.
    • Servants / Hommes : 11
  • 88mm PaK 43 et KwK 43 (88x822R)
    • Poids de l'obus : 10,4 kilogrammes
    • Vitesse initiale : 1000 m/s
  • 88mm Flak 41 (88x855R)
    • Poids de l'obus : 9,4 kilogrammes
    • Vitesse initiale : 1000 m/s

Cependant, son manque de mobilité ainsi que la destruction de quasiment tout le matériel roulant dans les derniers mois de l'année 1945 laissera le rôle anti-char principal aux panzerschreck et aux panzerfaust, armes de fantassin lourd, vers la fin de la guerre.

[modifier] KwK 36 : le canon du Tigre

[modifier] KwK 43 : le canon du Tigre royal

[modifier] Opérations

[modifier] Guerre du désert

Une des ruses tactiques d'Erwin Rommel, surnommé le renard du désert, fut d'employer le canon de 88 mm lors des premiers échanges de la guerre du désert. Il utilise ses chars légers comme rabatteurs afin d'amener les tanks moyens Matilda de la VIIIe Armée, si problématiques avec leurs panneaux de blindage latéral renforcé, à portée des canons anti-aériens employés en tir horizontal (tendu), qui s'avère très efficace pour les détruire tout en restant hors de portée du fait de leur hausse supérieure.

[modifier] Sur le front de l'est

Les chars soviétiques avancent jusqu’à être stoppés par une défense équipée d’armes à longue portée, comme les canons de 88, qui ouvrent le feu avec précision, alors qu’ils sont hors d’atteinte des armes embarquées adverses. Mais cette supériorité est de courte durée, car l’Armée rouge est toujours accompagnée d’une artillerie de bombardement puissante. Les servants allemands doivent donc décrocher rapidement sous peine d’être écrasés. Ce concept est alors bien plus accessible à un chasseur de chars, qui dispose d’une mobilité supérieure et d'un armement puissant, en particulier le Jagdpanther V.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne