Juin 1940

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L'éphéméride | tout sur juin et 1940.


Juin 1940 est l'aboutissement de la « Drôle de guerre » et vit la débâcle de l'armée française face aux Allemands.

Avant la Seconde Guerre mondiale, l'armée française était considérée comme une des plus puissantes du monde. Néanmoins, malgré les décisions de réarmement prises à partir du gouvernement du Front populaire au pouvoir jusqu'en 1938, qui furent gênées par l'application des 40 heures et la multiplication des grèves, et amplifiées par le gouvernement Daladier ensuite, elle ne put contenir la puissance retrouvée de l'Allemagne nazie. Lorsque celle-ci attaqua en 1940, la défense française s'écroula avec plus de 100 000 morts, victime à la fois du "concept" allemand de Blitzkrieg et surtout de la pensée stratégique défensive inspirée par Pétain à l'état-major dans les années 1930, au lieu de regrouper les chars en grandes formations mobiles. Enfin la propagande du régime de Vichy fera grand cas plus tard de quelques tentatives de sabotages, réelles mais limitées, dans les usines d'armement, inspirées par le Parti communiste français, celui-ci obéissant à la politique de Moscou, depuis le Pacte germano-soviétique qui avait été signé quinze jours seulement avant le début du conflit.

En cinq semaines, l'avancée allemande en France entraîna la désintégration de l'armée et une gigantesque panique dans la population. Dix millions de personnes s'enfuirent sur les routes avec de maigres bagages, au cours d'un épisode qu'on appela l'« Exode ». Le gouvernement, dirigé par Philippe Pétain depuis la démission de Paul Reynaud, fit demander l'armistice, signé le 22 juin 1940. On pouvait penser alors que son prestige acquis lors de la défense de Verdun en1916 permettrait des négociations plus aisées avec Hitler. Il n'en fut rien et les conditions en furent très dures : occupation de plus de la moitié du pays et énormes frais prélevés pour entretenir l'armée allemande.


  • 3 juin :
    • Fin de l'opération Dynamo : 224 686 Britanniques et 121 445 soldats français et belges ont été évacués vers le Royaume-Uni. La RAF assure un minimum de couverture aérienne pour cette opération et abat à cette occasion 140 appareils de la Luftwaffe. Les Britanniques ne perdent dans le même temps que 80 avions.
    • Opération Paula de la Luftwaffe qui bombarde les environs de Paris, les aérodromes en particulier. 254 morts et 652 blessés à Paris.
  • 5 juin :
    • Remaniement ministériel : le général Charles de Gaulle est secrétaire d'État à la défense nationale et à la guerre. Il multiplie dès lors les navettes entre Londres et Paris pour tenter de décider les Britanniques à soutenir leur effort en France.
    • Attaque des Allemands sur la Somme. À cette occasion, la chasse française abat 40 appareils allemands pour 15 avions perdus.
  • 6 juin :
    • Effondrement de la ligne de défense française ("ligne Weygand") s'appuyant sur la Somme et sur l'Aisne. La défaite française est maintenant inéluctable.
  • 7 juin :
    • Les Britanniques consentent à remplacer les pertes des trois escadrilles de chasse restées en France.
  • 8 juin :
    • Le front français est totalement disloqué. Début du débat en France : pour ou contre la poursuite de la guerre? L'exode des civils Français du Nord vers le Sud s'intensifie. Paris se vide en cinq jours.
    • Appel désespéré du général Vuillemin pour obtenir un appui aérien des Britanniques ; sans succès.
    • Transfert d'une escadrille britannique au Mans, puis arrivée en France, dans l'après-midi, de deux escadrilles supplémentaires. Les autorités britanniques rappellent à leurs alliés français que 12 escadrilles de chasse et 8 de bombardiers opèrent en France et sur la Manche depuis le Royaume-Uni.
  • 10 juin :
    • Le président de la République, Albert Lebrun, et le Gouvernement français quittent Paris pour Tours et Cangé, puis Bordeaux.
    • L'Italie déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni.
    • Capitulation de la Norvège.
    • Les Polonais de la deuxième Division de chasseurs à pied sont mis à la disposition de l'armée française.
  • 13 juin :
    • Paris, vidée de ses habitants, est déclarée ville ouverte. Tout combat y est interdit. Cet interdit ne concerne que Paris intra-muros, et le harcèlement des troupes allemandes se poursuit en banlieue, malgré les protestations des autorités allemandes.
    • Dans une atmosphère faite de bruits et de désinformations, la rumeur court à Bordeaux, où s'installe le Gouvernement, que Paris est aux mains des communistes. Georges Mandel, ministre de l'Intérieur, appelle le Préfet de police de Paris, Langeron, resté en poste dans la capitale, qui dément la rumeur.
  • 14 juin :
    • Les Allemands entrent dans Paris ; La ligne de progression allemande va de Provins à Rambouillet en passant par Corbeil, nettement au sud de Paris.
    • A 7h30 du matin, signature d'un cessez-le-feu autour de Paris, sous menace de bombardement de la capitale.
    • Confiscation de tous les drapeaux français au fronton des édifices, immédiatement remplacés par des drapeaux à croix gammée. Même les drapeaux historiques des Invalides sont saisis.
    • Après une protestation des conseillers municipaux de Paris, le drapeau géant à croix gammée qui flottait depuis le matin sous l'arc de Triomphe est retiré dans la soirée.
    • Aucune parution de journaux à Paris. Pour informer les quelques Parisiens encore présents en ville, des voitures diffusent des messages par haut-parleur. Le message commence ainsi : « Les troupes allemandes occupent Paris ».
    • Toute circulation est désormais interdite dans Paris entre 21 heures et 5 heures du matin.
    • Paris se met à l'heure de Berlin.
    • Premier défilé de troupes allemandes sur l'avenue des Champs-Élysées. C'est un rituel qui sera désormais quotidien afin de bien rappeler aux Parisiens qu'ils sont occupés.
    • Un monument à la mémoire d'Edith Cavell est détruit dans le Jardin des Tuileries.
    • Suicide du neurochirgien parisien Thierry de Martel qui préfère la mort à l'occupation. Le cas n'est pas isolé à Paris.
    • Le gouvernement français s'installe à Bordeaux.
    • Le gouvernement polonais quitte Angers.
  • 15 juin :
    • Le sous-lieutenant français Pierre Le Gloan abat cinq appareils italiens au cours d'une mission.
    • À cette date, 83 000 soldats des forces armées polonaises sont présents sous les armes en France.
    • Entrée de l'armée rouge en Lituanie et début de annexion du pays à l'union soviétique.
  • 16 juin :
    • Sur ordre de Paul Reynaud, Charles de Gaulle retourne à Londres pour demander encore une fois le soutien de la RAF à l'armée françaises en déroute. Il se voit proposer un traité de fusion des Etats français et britannique pour ne pas laisser tomber la France. Churchill s'est en effet laisser convaincre par Jean Monnet. De Gaulle rentre le soir même à Bordeaux (21h30) pour faire signer le traité par le Président du Conseil mais Paul Reynaud à démissionné il y a quelques minutes...
    • En France, le président Albert Lebrun désigne Philippe Pétain comme Président du conseil après la démission de Paul Reynaud.
    • Evacuation vers l'Afrique du Nord de tous les avions français ayant le rayon d'action nécessaire à ce voyage. 800 appareils militaires rejoignent l'Afrique du Nord. C'est la fin de la bataille de France pour les aviateurs. 1.250 avions allemands ont été abattus et 425 mis hors d'état de voler. En face, la RAF enregistre la perte de 944 avions dont 67 spitfire ; la France perd 410 avions en combat aérien et 432 par mitraillage au sol.
  • 17 juin :
    • (12h30, heure de Paris). Le maréchal Philippe Pétain lance un appel à « cesser le combat ». Cet appel est évidemment largement relayé par les Allemands. « C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat ».
    • Le journaliste américain William Shirer, présent à Paris du 17 au 26 juin, livre une description de la ville à son arrivée : « les rues sont désertes ».
    • Poussé par Spears, de Gaulle part pour Londres. Il est reçu par Winston Churchill.
    • Le président polonais Władysław Raczkiewicz et le commandant en chef Władysław Sikorski prennent la décision de transférer au Royaume-Uni ce qui peut être sauvé de l’armée polonaise en France.
    • Vers 10h00, 3 avions allemands bombardent la gare de triage de Rennes, atteignent un train de munitions et des trains de troupes et de réfugiés. Bilan : un millier de tués.
  • 19 juin :
    • Alors que la France se prépare à capituler, le général Władysław Sikorski donne l'ordre aux Polonais de ne pas se rendre et de fuir vers la Suisse, vers le Royaume-Uni ou vers l’Afrique.
    • Le Général de Gaulle demande à l'Empire français de poursuivre le combat aux côtés du Royaume-Uni.
  • 20 juin :
    • Début de l'offensive italienne à la frontière française facilement repoussée par une armée française pourtant en infériorité numérique.
    • Entrée en vigueur de l'ordonnance allemande régissant les devoirs des Français occupés.
    • Bombardement allemand sur Bordeaux.
  • 23 juin :
    • Hitler visite Paris. Il arrive à 5 heures du matin à l'Aéroport du Bourget ; trois heures et demie plus tard, il est déjà reparti. Pas de liesse viennoise ici, juste une ville déserte.
  • 24 juin :
    • Signature de l'armistice franco-italien.
    • L'armistice avec l'Allemagne entre en application à 19 heures, celui avec l'Italie à minuit.
    • Le gouvernement polonais en exil s'installe à Londres.
  • 28 juin :
    • Le général de Gaulle est reconnu par les Britanniques comme le chef de la France libre. Toutefois, Winston Churchill poursuit ses contacts avec le gouvernement de Vichy jusqu'en mai 1941.
    • Le maréchal Goering dine au Maxim's à Paris.
  • 29 juin :
    • Le gouvernement français rejoint la « zone libre » et s'installe provisoirement à Clermont-Ferrand, avant de rejoindre la ville de Vichy.
  • 30 juin :
    • L'Allemagne envahit les îles Anglo-Normandes.
    • Le général Władysław Sikorski dissout le commandement de l’Union de la lutte armée ZWZ qui se trouvait en France et donne l’ordre de créer un commandement pour la ZWZ en Pologne ; le colonel Stefan Grot-Rowecki est nommé à la tête de la ZWZ.