Cadole

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Cadole visible à Lugny, en Haut-Mâconnais.
Cadole visible à Lugny, en Haut-Mâconnais.

Cadole est le nom donné aux anciennes cabanes, souvent en pierres sèches, des vignobles de Bourgogne du Sud, et plus particulièrement du Beaujolais. Dans les Monts d'Or, on emploie toutefois cabane et caborne.

Sommaire

[modifier] Variantes du mot

Le terme cadole, issu du patois lyonnais, s'écrit aussi cadolle. On trouve également la graphie cadeule.

[modifier] Aire d'extension du mot

Pris dans le sens de « cabane de vigne en pierre sèche », le terme cadole se rencontre aujourd'hui principalement en Saône-et-Loire mais aussi dans certaines communes de Côte-d'Or (ainsi à Talant et Hauteville-lès-Dijon, à Flavigny-sur-Ozerain).

Il est également appliqué, ainsi d'ailleurs que loge, aux cabanes de vigne du Barséquanais dans l'Aube.

On le trouve encore dans le département du Rhône, dans la région de Beaujeu, où il désigne de petites maisonnettes de vigne, de plan rectangulaire, bâties en pierres maçonnées ou en pisé et couvertes d'une bâtière de tuiles.

[modifier] Historique du mot

Historiquement, le terme de cadole n'a pas toujours été associé à l'emploi de matériaux en dur : il désignait la cabine en planches des bateaux servant au transport fluviatile sur la Saône et le canal du Charolais (aujourd'hui canal du Centre) aux XVIIIe et XIXe siècles (avant l'apparition des péniches). Par métonymie, le nom en était venu à désigner l'embarcation elle-même, vaste barque affectée au halage de la houille.

[modifier] Origines

Les cadoles en pierres sèches n'ont ni une grande ancienneté ni une grande longévité : leurs pierres calcaires sont gélives et, qui plus est, ne bénéficient pas du liaisonnement d'un quelconque mortier. Quelques cadoles datent de la grande période d'extension de la vigne au XVIIIe siècle, ainsi la cadole dite « à Jean Guyot » à Mancey (Saône-et-Loire), mais la plupart remontent au XIXe. Leur construction a perduré jusque dans les années 1920.

[modifier] Matériau

Les cadoles étaient bâties avec les pierres retirées des vignes lors de la création ou de l'entretien de ces dernières. Les pierres les plus communes servaient à dresser les muras ou murgers, ces murs bas qui délimitaient les parcelles de vigne. Les pierres les plus belles, plates, larges et faciles à appareiller, étaient réservées à l'édification des cabanes.

[modifier] Fonction

Chaque cadole desservait une parcelle et servait d'abri au vigneron : il y trouvait chaleur en hiver, fraîcheur en été et refuge contre les intempéries. Certaines cadoles comportaient des éléments de confort : banquette, niche, porte à serrure. D'autres, de grandes dimensions, ont servi d'habitation permanente à des indigents.

[modifier] Typologie

Morphologiquement, il faut distinguer la grande cadole isolée, de plan circulaire ou carré et à coupole, de la petite cadole incluse dans un murger.

[modifier] Bibliographie

  • Gabriel Jeanton et Charles Dard, Les cadoles en pierres sèches voûtées en coupole du Tournugeois, dans Bulletin de la Société des Amis des Arts et des Sciences de Tournus, tome XLII, 1942.
  • Michel Bouillot, Les cadoles en Bourgogne du Sud, collection Au cœur de nos terroirs, Foyers ruraux de Saône-et-Loire, 71960 La Roche-Vineuse, 1999.
  • Christian Lassure (textes et dessins), Dominique Repérant (photos), Cabanes en pierre sèche de France, Edisud, 2004.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes