Cabane

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Pour les cabanes de montagnes, voir Refuge de montagne.

Article contenant un résumé

Quelques tribus vivent traditionnellement dans les arbres. Cabanes perchées à Hawaï (Etats-Unis).
Quelques tribus vivent traditionnellement dans les arbres. Cabanes perchées à Hawaï (Etats-Unis).

Sommaire

[modifier] Définition de la cabane

La cabane se distingue de la maison par un certain nombre de caractéristiques.

  • Elle est bâtie de manière rudimentaire, d'où sa fragilité et sa précarité.
  • Elle ne représente qu'un faible investissement financier, voire aucun, d'où souvent sa valeur marchande faible ou inexistante.
  • Elle fait appel habituellement à un matériau local et naturel : le bois dans les zones forestières, la pierre dans les zones rocheuses, mais les matériaux de récupération ne sont pas à exclure, surtout dans les zones péri-urbaines (tissu, métal, plastique, carton, etc.).
  • Participant de l'autoconstruction, elle est en règle générale construite manuellement et avec les moyens du bord. Elle peut alors s'inscrire dans un choix de vie écologiste ou primitiviste.


[modifier] La cabane en Europe

Cabane de résinier au Moulleau près d'Arcachon.
Cabane de résinier au Moulleau près d'Arcachon.
Cabane ambulante de berger beauceron.
Cabane ambulante de berger beauceron.

[modifier] Cabanes de la plèbe rurale au début du XXe siècle

Cabanes d'ostréiculteurs sur pilotis au Château d'Oléron.
Cabanes d'ostréiculteurs sur pilotis au Château d'Oléron.

Autrefois, la cabane servait généralement d'habitation temporaire ou saisonnière (cabanes d'estive, de défricheurs, de cultivateurs, de bergers, de bûcherons, de charbonniers, de chaufourniers, de boisseliers, de sabotiers, de résiniers dans les Landes, de vanniers et de gardians en Camargue, de cantonniers, de gardes, d'ermites, etc.), mais il lui arrivait aussi d'être l'habitation permanente de familles indigentes installées sur le dommaine public.

Cabane tout en roseaux d'un gardian en Camargue au début du XXe siècle.
Cabane tout en roseaux d'un gardian en Camargue au début du XXe siècle.

Aujourd'hui, la construction de cabanes ne concerne plus qu'une infime partie de la population (scouts, auto-constructeurs amateurs, pêcheurs, chasseurs, et enfants...).

[modifier] Cabanes de pêcheurs et de chasseurs

Les pêcheurs et les chasseurs ont une grande culture de la cabane. Celle-ci peut être leur lieu de travail ou simplement un entrepôt pour leur matériel.

Ces cabanes sont dans la majorité des cas plus une obligation qu'un choix délibéré car il est difficile de construire avec peu de moyens dans des endroits peu accessibles.

Celles des chasseurs ont la qualité d'être discrètes dans leur environnement pour ne pas effrayer les animaux.


[modifier] Cabanes de scouts

Ceux qui pratiquent le scoutisme sont amenés à fabriquer des cabanes soit pour s'abriter, soit pour ranger des outils, des vêtements, etc. Elles sont en général rudimentaires mais assez solides pour durer plusieurs semaines voire quelques mois. Cette tradition est liée à celle du froissartage.


[modifier] Cabanes d'amateurs

Cabane perchée dans des arbres à Grosrouvre dans les Yvelines (France)
Cabane perchée dans des arbres à Grosrouvre dans les Yvelines (France)
Moderne imitation de « capitelle » sur un rond-point entre Méjannes-lès-Alès et Deaux (Gard). A noter la fenêtre au-dessus de l'entrée.
Moderne imitation de « capitelle » sur un rond-point entre Méjannes-lès-Alès et Deaux (Gard). A noter la fenêtre au-dessus de l'entrée.

[modifier] Cabanes dans les arbres

Il existe de nombreuses cabanes d'amateurs, c'est-à-dire construites et habitées non par nécessité mais par plaisir. Beaucoup d'enfants aiment construire des cabanes qui leur servent de terrain de jeu. Ainsi celle perchée entre deux arbres, sur trois étages, avec chambre et séjour, escalier, table, banc, toit, électricité, vue panoramique sur le paysage de Grosrouvre dans les Yvelines, réalisée par Guillaume Coutand et Valentin Lireux.

Depuis quelques années, se développe une nouvelle mode touristique : la location de cabanes perchées. Il est possible désormais de passer une nuit dans une cabane dans les arbres.

[modifier] Cabanes en pierre sèche

Par ailleurs, le regain qu'a connu l'autoconstruction à pierre sèche à partir de la fin des années 1970 en France, s'est traduit par l'édification de bâtisses en pierre sèche, plus ou moins conformes aux règles de l'art, sur des propriétés privées, des espaces publics (jardins publics, ronds-points, bords d'autoroute), des sites muséologiques, etc. Ces nouveaux édifices sont généralement baptisés par leur constructeur du nom donné actuellement aux cabanes en pierre sèche dans la commune ou dans la région afférente (capitelle, cadole, caselle, chibotte, etc.).



[modifier] La cabane en Amérique du Nord

Cabane de rondins non taillés et terre
Cabane de rondins non taillés et terre
Cabane en rondins taillés et assemblés en queue d'aronde.
Cabane en rondins taillés et assemblés en queue d'aronde.

[modifier] La cabane de colons

Les cabanes des colons étaient faites de rondins de différentes tailles et épaisseurs pour les murs et le toit. Les troncs étaient le plus souvent imbriqués les uns dans les autres afin de renforcer la robustesse de l'édifice.

Edification d'une cabane de rondins :

  1. Habituellement, on commençait par établir une fondation en pierre sèche (sans mortier).
  2. On retirait ensuite les branches d'un grand nombre de troncs pour obtenir des rondins.
  3. À quelques dizaines de cm du bout de chaque rondin, on faisait une entaille carrée ou en V sur les faces inférieure et supérieure.
  4. Deux rondins à encoches, posés l'un au-dessus de l'autre, venaient enserrer le bout d'un troisième posé à angle droit.
  5. L'opération était ensuite répétée, avec raccourcissement progressif des rondins dans les pignons de façon à obtenir un triangle.
  6. La cheminée, faite de baguettes enduites de terre ou sinon d'un galandage de pierres, montait en même temps que les murs.
  7. Le toit était construit en rondins de moindre section et couvert de bardeaux.
  8. Porte et fenêtres étaient découpées à la hache ou à la scie et munis d'un encadrement de planches.
  9. Les fentes entre les rondins étaient obturées avec des bouts de bois ou bouchées avec un mélange de terre et de paille ou d'argile et de chiffons.
  10. Si les pièces étaient sciées sur quatre faces, l'intérieur et l'extérieur étaient recouverts d'un enduit ou de planches à clin.

[modifier] La cabane à sucre

Au Québec et dans d'autres régions du Canada, on trouve des « cabanes à sucre ». Elles servent d'abri et de centre de production artisanale aux acériculteurs qui récoltent l'eau de leurs érables pour en faire du sirop.

[modifier] La cabane chez les peuples primitifs

Certaines communautés primitives, encore préservées de la civilisation industrielle et des technologies qu'elle met à la disposition des gens, vivent dans des cabanes en pleine nature. On en trouve de l'Amerique à l'Asie en passant par l'Afrique. Certaines tribus (à Bornéo par exemple) vivant dans un habitation commune, disposent par ailleurs de cabanes en forêt où les couples peuvent s'isoler.

[modifier] La cabane chez les nomades

Beaucoup de nomades fabriquent et utilisent des cabanes par nécessité. Comme ils n'occupent jamais longtemps un même lieu, dès qu'ils s'installent ailleurs, leur intérêt est de construire rapidement des habitations peu coûteuses et rudimentaires car ils savent qu'elles ne leur serviront pas longtemps. Ce sont donc des cabanes par définition.

[modifier] Bibliographie

  • Le Génie des cabanes, Marie-France Boyer, Thames & Hudson
  • Cabanes perchées, Peter et Judy Nelson, Hoëbeke
  • Le livre des cabanes, Luis Espinassous, Milan
  • Cabanes en pierre sèche de France, Christian Lassure (texte et dessins), Dominique Repérant (photos)

[modifier] Filmographie

  • Éloge de la cabane, film documentaire de création, réalisé par Robin Hunzinger, septembre 2004.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

wikt:

Voir « cabane » sur le Wiktionnaire.