Côtes-du-luberon

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Bas-relief de Cabrières-d'Aigues avec la première représentation connue de tonneaux. Exposé au Musée Calvet d'Avignon.La scène montre deux esclaves halant une barque dirigée par un nautonier, dans celle-ci deux barriques cerclées et, positionnées au-dessus, quatre amphores à fond plat avec trois autres récipients ressemblant à des bonbonnes
Bas-relief de Cabrières-d'Aigues avec la première représentation connue de tonneaux. Exposé au Musée Calvet d'Avignon.
La scène montre deux esclaves halant une barque dirigée par un nautonier, dans celle-ci deux barriques cerclées et, positionnées au-dessus, quatre amphores à fond plat avec trois autres récipients ressemblant à des bonbonnes

Le côtes-du-luberon est un vin produit par un vignoble de la vallée du Rhône.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire et antiquité

Les stèles anthropomorphes du Luberon, ont été découvertes à Puyvert, Lauris et Goult. Elles caractérisent la civilisation de Lagoza qui est celle des premiers agriculteurs. Ces pierres tombales ont été datées entre -3000 et -2800.

Les Grecs de Rhodes, précédant les Phocéens, s'installent vers -750, près de l'embouchure du Rhône et remontent la Durance. L'œnoché (cruche) et le kylis (coupe à vin) découverts dans un tumulus à Pertuis sont datés de cette période.

La première représentation connue de tonneaux se trouve sur un bas-relief découvert à Cabrières-d'Aigues. La scène montre le halage d'une barque sur la Durance. Cette stèle a été érigée à la gloire d'un négociant spécialisé dans le transport des vins par voie d'eau et ayant vécu au début de la période augustéenne.

L'atelier du potier de Ménerbes est daté de la même époque. On a retrouvé autour de son four les mêmes types de récipients vinaires que sur la stèle de Cabrières. Ce n'est pas la seule preuve de l'existence d'une importante viticulture gallo-romaine. Le « Trésor d'Apt », déposé au Musée Calvet d'Avignon, est le plus bel ensemble connu de bronzes vinaires (IIe et IIIe siècles) après ceux de Pompéi.

Au sud du Luberon, le triomphe de Bacchus est figuré sur une baignoire en marbre blanc découverte à Lauris qui sert actuellement de fonts baptismaux à l'église de Cadenet. Daté du IIIe siècle, elle représente la victoire du dieu du vin sur son cousin Penthée, roi de Thèbes, qu'il a métamorphosé en lion.

[modifier] Haut Moyen-Âge

Le 4 des nones de juillet 852, Paulus, évêque d’Apt, obtient de Bonus, évêque de Sisteron, des terres et des vignes que celui-ci possédait à «Solgue rivus » (Valsorgues) sur la commune de Saignon[1].

Entre 877 et 981, à Apt, Saint-Martin-de-Castillon, Saignon, Bonnieux, Ansouis et Pertuis des vignes sont données par la famille de dom Maïeul, le quatrième abbé de Cluny, soit à l’Eglise d’Apt, soit à l’abbaye de Montmajour créée par une de leur parente.

Entre 982 et 988, l’évêque d’Apt passe les premiers contrats de complants pour ses vignes du Luberon[2].

[modifier] Bas Moyen-Âge

Au XIVe siècle, la prospérité du vignoble du pays d’Apt est grande sous les papes d’Avignon (Urbain V et Grégoire XI). À tel point que le retour à Rome de ces deux pontifes va provoquer une crise de surproduction[3].

[modifier] Époque moderne

A la fin du XVe siècle, alors que le Luberon a été rendu désert par les pestes et les guerres de Raymond de Turenne, neveu de Grégoire XI, arrivent les premiers Vaudois. Ils «rendent ce lieu abondant en blé, vin, huile, miel, amande » mais ils sont massacrés par le sinistre Meynier d’Oppède en avril 1545.

En 1720, lors de la Grande Peste, l’apothicaire de Ménerbes concocte et vend de la thériaque – seul médicament connu - à base de vin de grenache.

À Bonnieux, le fief viticole de la Canorgue est érigé en comté par Benoît XIV le 24 avril 1747 en faveur de Joseph de Méry, conseiller en la Cour des Aides de Provence[4].

Le 24 fructidor, an IV de la République (10 septembre 1796), le député Joseph Rovère écrit, de Paris, à son frère Simon, évêque constitutionnel du Vaucluse :

«J’ai acquis les biens de Sade dans les territoires de Bonnieux et la Coste… ».

Il lui demande de procéder immédiatement à la plantation de vignes en mourvéguès (mourvèdre) et de protéger le muscat et les clairettes, chose que le Divin Marquis avait négligé.

En 1824, l'arrondissement d'Apt compte 7.000 ha de vignes. Les viticulteurs de Vaucluse décident de s'organiser pour produire et vendre leurs vins. En 1920, la première cave coopérative du département est fondée à Bonnieux.

[modifier] Le vignoble du Luberon de nos jours

Il a d'abord été classé en VDQS au cours de l'année 1951, puis a accédé à l'AOC en 1988. Ses responsables adhèrent à l'organisation interprofessionnelle Inter Rhône en 1996. C'est dans son sein qu'est créé en 2001, la Nouvelle École de la Vallée du Rhône[5].

[modifier] Carte d'identité de l'appellation

[modifier] Caractéristiques organoleptiques

  • Rouges : arômes de fruits noirs, poivron, truffe, cuir et sous-bois, des vins amples et racés en bouche
  • Rosés : des vins expressifs (fruits rouges) et généreux
  • Blancs : des notes fines de pêche de vigne, abricot, tilleul, chèvrefeuille, une bouche florale, vive harmonieuse.

[modifier] Notes

  1. Cette charte contenue dans le Cartulaire de l'Église d'Apt est l’acte de naissance des côtes-du-luberon.
  2. Cf. Cartulaire de l'Église d'Apt.
  3. Pour y pallier, en 1369, une ordonnance est prise portant interdiction de planter des vignes dans certaines parties du territoire pendant vingt ans, vu l'étendue du vignoble.
  4. Cf. Robert Bailly, Dictionnaire des communes de Vaucluse, Éd. Barthélemy, 1985. Aujourd'hui dénommé Château de la Canorgue, ce domaine viticole tire son nom de canourgue qui nomme les chanoines en provençal.
  5. La Nouvelle École de la vallée du Rhône regroupe les côtes-de-luberon, les côtes-du-ventoux, les costières-de-nîmes et les coteaux-du-tricastin.

[modifier] Bibliographie

Autres langues