Autres signes de ponctuation

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v · d · m

Ponctuation

Accolades ( { } ) · Parenthèses ( ( ) ) 
Chevrons ( < > ) · Crochets ( [ ] ) 
Guillemets ( « » ou “ ” ) 
Apostrophe ( ' ou ’ ) · Virgule ( , ) 
Barre oblique ( / ), inversée ( \ ) 
Espace (   ) · Point médian ( · ) 
Point ( . ) · Points de suspension ( … ) 
Point-virgule ( ; ) · Deux-points ( : ) 
Point d’exclamation ( ! ), d’interrogation ( ? ) 
Point exclarrogatif ( ‽ ), d’ironie ( 
Trait d’union ( - ) · Tiret ( – )
Autres signes de ponctuation

Diacritique

Accent aigu ( ´ ) · Double accent aigu (   ̋ ) 
Accent grave ( ` ) · Double accent grave (   ̏ )
Accent circonflexe ( ^ ) · Hatchek ( ˇ ) 
Barre inscrite ( - ) · Brève ( ˘ ) · Macron ( ˉ ) 
Cédille ( ¸ ) · Ogonek ( ˛ ) 
Corne (  ̛ ) · Crochet en chef (  ̉ ) 
Point souscrit ( ִ ), suscrit ( ˙ ) 
Rond en chef ( ˚ ) · Tilde ( ~ ) 
Tréma et umlaut ( ¨ )

Symbole typographique

Arrobase ( @ ) · Esperluette ( & ) 
Astérisque ( * ) · Astérisme ( ⁂ ) 
Barre verticale ( | ou ¦ ) · Croisillon ( # ) 
Degré ( ° ) · Celsius ( ℃ ) 
Prime : minute, seconde et tierce ( ′ ″ ‴ ) 
Obèle ( † et ‡ ) · Paragraphe ( § ) 
Pied de mouche ( ¶ ) · Puce ( • )  · Tiret bas ( _ )

Symbole mathématique

Plus et moins ( + - ) · Plus ou moins ( ± ) 
Multiplié ( × ) · Divisé ( ÷ ) · Égal ( = ≠ ) 
Pour cent ( % ) · Pourmille ( ‰ )
Carré ( ² ) · Cube ( ³ ) · Micro ( µ )

Symbole monétaire

Au cours de l'histoire, de nombreux écrivains, poètes, linguistes et typographes ont tenté de créer des signes de ponctuation.

La langue espagnole a la particularité d'utiliser des points d'exclamation et d'interrogation ouvrants (même signes, mais renversés, soit ¡ et ¿) qui circonscrivent la phrase ou le membre de phrase visé à la manière des guillemets.

La recherche de ponctuations est une véritable tradition. Le dernier signe retenu par la communauté internationale est la barre oblique aux alentours de 1900. Mais de nombreux autres signes ont été inventés et ne furent jamais massivement diffusés.

Déjà les Égyptiens créent un petit bras de scribe pour dire « pause ». Les Tibétains utilisent un signe pour la respiration dans la récitation des mantras.

Les inventions suivantes sont davantage poétiques, ou bien motivées par l'expression de didascalies. L'Argentin Ricardo Güiraldes (1886-1927) propose de remplacer tout simplement les signes de ponctuation par les signes musicaux. Cela a l'avantage d'apporter toutes les variations de tempo possibles, de temps de pause, de crescendo et decrescendo. L'idée s'est répandue, mais (sauf éventuellement en Amérique latine) aucun essai d'utilisation dans une publication n'a eu lieu.

Le constructiviste russe El Lissitzky se fait la main avec des ponctuations absurdes mais étonnantes sur des textes de Rabelais. Fin graphiste, un des premiers de l'histoire, il repense, le temps d'un quatrain, la ponctuation.

Le plus curieux et ancien provient du Français Gérard de Vivre (XVIe siècle — il établit un véritable ensemble de notations didascaliennes de type « Parler bas », « accélération », « ralentissement », « arrêt », ainsi que trois « pauses » graduées. Il utilise des caractères simples et existants donc viables, comme un symbole d'intersection (). Leonard Storch, Ernst Van Haagen et Sigmund Silber brevetèrent le signe, tout comme pour la virgule d'exclamation de 1856 de P. Villette et la virgule d'interrogation.

Alcanter de Brahm a pour sa part inventé et utilisé le point d'ironie (Symbole de l'ironie de Alcanter de Brahm). Il a été remis à l'honneur par Agnès b. en 1997 dans son périodique d'art Point d'ironie. L'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné en fait régulièrement usage. D'autres auteurs ont prétendu avoir inventé un tel point, ce qui donne pas moins de quatre graphies différentes pour le point d'ironie.[1]

Il fut repris par Hervé Bazin dans son livre Plumons l'oiseau (1966), où l'auteur propose aussi d'autres nouveaux signes de ponctuation (des « points d'intonation » selon son expression), les points de doute (), de certitude (), d'acclamation (), d'autorité (), d'amour () et d'indignation (). Ce dernier avait également été employé par Raymond Queneau dans son roman Le Chiendent.[2]

Jacques Rouxel introduit de nouveaux signes de ponctuation lors d'un cours de grammaire Shadock[3]: « Il est interdit de déposer des points d'interrogation, d'affirmation, d'appréciation, d'exécution ou de n'importe quoi devant toute proposition constituée par une passoire après dix heures du matin ». Le point d'affirmation se dessine en fait comme un point d'exclamation (dont c'est effectivement l'une des fonctions). En revanche le point d'appréciation () et le point d'exécution () ont des formes nouvelles (le point d'exécution ressemble au point de certitude d'Hervé Bazin, mais la croix chrétienne symbolise ici la mort).

Un autre exemple relativement connu est le point exclarrogatif () de Martin K. Speckter.

L'écrivain Michel Ohl pratique le point d'aisances, que son éditeur a réussi à composer à l'aide d'un point d'exclamation surmonté d'un oméga minuscule.

On attribue à l'hendécasyllabiste Aitor Lumieru l'invention du point de sus (punto de más), formé de deux points alignés horizontalement, soit des points de suspension tronqués.

Julien Blaine a créé un point de poésie () dans son ouvrage Reprenons la ponctuation à zéro (0)[4].

Écrivant le livre La Ponctuation ou l’art d’accommoder les textes, Olivier Houdart et Sylvie Prioul inventèrent le « point de dépit mêlé de tristesse », représenté par trois points alignés verticalement.[5]

Le point d'humour de Joseph Delteil est également très peu connu. Même Jean Méron dans son étude En Question : la grammaire typographique a avoué ne pas en avoir trouvé la représentation.

Paul Claudel (1868-1955) est le ré-inventeur d'une pause, à sa manière (un espace vierge). La liste des chercheurs dans ce domaine inclut également Clément Pansaers le dadaïste ; Nicolas Cirier le « typographe fou » (1792-1869) ; Raoul Hausmann (1886-1971) ; Luciano Ori ; Henri Pichette (1924-2000).

En typographie, et particulièrement pour ce qui concerne les signes diacritiques, les nouveautés se comptent par dizaines et n'ont jamais été si faciles, matériellement, à créer et à diffuser.

Les principales et les plus dynamiques instances de création sont, au Québec, l'université de Napierville (Paul Dubé, Ignacia Aphérèse) et en France le CollRechFonPon (Collectif de recherche fondamentale en ponctuation), créé par Xavier Dandoy de Casabianca avec notamment Rozenn Le Quéré.

Certains signes sont employés uniquement par une institution : ainsi l'Encyclopædia Universalis délimite les débats ouverts par des épées croisées.

Le développement de la discussion sur Internet (ou chat) a engendré l'utilisation des émoticônes ou smileys, qui permettent d'ajouter l'expression d'un sentiment à une conversation de manière plus reconnaissable.

[modifier] Source

  • X. Dandoy de Casabianca, Le Treizième Signe, éd. Éolienne, 2003.

[modifier] Références

  1. http://listetypo.free.fr/meron/new/Gramtypo.pdf
  2. Banque de dépannage linguistique - Histoire de la ponctuation
  3. Les Shadoks et le désordinateur
  4. Le Point de Poésie
  5. RFI - La ponctuation ou l'art d'accommoder les textes