Affaire Philpot

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L'affaire Philpot est une affaire politico-médiatique québécoise survenue lorsque le quotidien montréalais La Presse, un journal appartenant à l'homme d'affaire libéral Paul Desmarais, révéla que Robin Philpot, candidat du Parti québécois lors de l'Élection générale québécoise de 2007, était l'objet de reproches quant à une possible banalisation du génocide des Tutsis et Hutus modérés au Rwanda (voir : Génocide au Rwanda).

Sommaire

[modifier] Dans La Presse

Au cours de la campagne électorale (mars 2007), l'ouvrage de Philpot sur le génocide au Rwanda (« Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali », Montréal, Les Intouchables, 2003) est évoqué par les médias québécois et ses propos considérés comme négationniste embarrassent le chef péquiste André Boisclair qui s'est dissocié des propos de son candidat [1], avant de le défendre publiquement [2]. Philpot affirme n'avoir jamais nié l'existence du génocide des Tutsis et tente de nuancer ses propos [3]. Les chercheurs Pierre Trudel et Callixte Kabayiza lui reprochent cependant de soutenir (comme l'ont fait Filip Reyntjens [4] et Abdul Joshua Ruzibiza [5]) que les Hutus ont également été victimes d'un génocide.

[modifier] Cas antécédents

Philpot s'était déjà fait désigner de « négationniste » dans un article du quotidien français Libération[6] par le journaliste Christophe Ayad. Ayad avait traité Charles Onana et Robin Philpot « d'auteurs négationnistes » pour leurs propos lors d'un colloque international sur le Rwanda à l'université de la Sorbonne [7]. Onana a intenté à ce sujet une poursuite en diffamation contre le journal français et a obtenu gain de cause. Des conférences à Toulouse ont également donné lieu à des accusations de négationnisme (voir plus bas site Amnistia.net et article de M.V. Roux).

Plusieurs sources (voir les liens externes l'article d'André Joyal et le site de l'association Survie) relaient l'accusation de négationnisme contre Philpot.

[modifier] Réactions publiques

En pleine campagne électorale, les partis politiques ont tenté de se faire du capital politique. Ainsi, le parti Québec solidaire a condamné les propos du candidat Philpot. [8]. Le premier ministre du Québec Jean Charest a déploré les propos du candidat péquiste et déclarait que « s'il persiste à nier l'évidence, Robin Philpot sera coupable de banaliser le génocide rwandais ». [9] Et enfin, Mario Dumont a déclaré que « quelqu’un qui remet en question cette thèse du génocide n’est pas qu’un peu à contre-courant de la réalité».

La démission du candidat du Parti québécois a été réclamée autant par ses adversaires des autres partis que par des défenseurs de la mémoire de crimes contre l'humanité. Des rwandais domiciliés au Canada ont vivement critiqué Philpot sur différentes chaînes télévisées canadiennes dont Radio-Canada et la journée internationale de la femme (8 mars 2007) a été l'occasion de rappeler, à cet égard, les viols et les actes de barbarie commis lors du génocide.

[modifier] À la défense de Philpot

Les opinions de M. Philpot ont été soutenues par le journal Le Devoir ainsi que par une part non négligeable de l'élite intellectuelle québécoise. Bien que dénoncé en première page par La Presse (8 mars 2007), Philpot a été en outre défendu par le militant Pierre Dubuc [10], Lysiane Gagnon [11], Louis Cornellier [12] et par le congrès rwandais du Canada [13].

[modifier] Affaires liées

Philpot a par ailleurs porté des accusations contre les Canadiens William Schabas, Hélène Pinske, André Paradis et Louise Arbour pour avoir pris part dans la prétendue rivalité entre USAFRICOM et la Françafrique. Il allègue aussi que la personne de Michaëlle Jean a servi à légitimer l'évacuation du président Jean-Bertrand Aristide.

[modifier] Citations

  • «On ne peut pas dire qu'il y a eu un génocide au Rwanda comme le génocide contre les Juifs, ce n'est pas le cas » [14]
  • « Dans aucun de mes écrits, ai-je nié qu'il y ait eu des tueries massives, même parfois à caractère ethnique. Par contre, je rejette catégoriquement l'utilisation abusive du terme génocide » [15]
  • « Quel pays en guerre n'a pas mené de campagne de ce genre? En soi, cela ne prouve aucunement qu'il y ait eu une véritable volonté d'exterminer une partie de la population » [16]

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références