Acquigny

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Acquigny
Carte de localisation de Acquigny
Pays France France
Région Haute-Normandie
Département Eure
Arrondissement Évreux
Canton Louviers-Sud
Code Insee 27003
Code postal 27400
Maire
Mandat en cours
Michèle Lescène
2008–2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération Seine - Eure
Latitude
Longitude
49° 10′ 25″ Nord
         1° 10′ 45″ Est
/ 49.1736111111, 1.17916666667
Altitude 14 m (mini) – 143 m (maxi)
Superficie 17,83 km²
Population sans
doubles comptes
1 438 hab.
(1999)
Densité 80 hab./km²

Acquigny est une commune française, située dans le département de l'Eure et la région Haute-Normandie.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

Martyre à Acquigny des saints Mauxe et Vénérand (entre le IIIe et le Ve siècle) : une chapelle dans le cimetière en perpétue le souvenir. Fête le 25 mai et le 19 novembre.

Quand cette paroisse était sans curé en 1840, l’abbé Jacques-Désiré Laval y allait pour assurer la messe.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1899 1900 Marcel Picard (15 mois)
1900 1908 Eugène Langlois (8 ans)
1908 1912 Joseph Duchesne (4 ans)
1912 1919 Maurice Langlois (2 ans)[1]
1919 1922 Augustin Bréham (5 + 3 ans) – voir note
1922 1933 Paul Bellemère (11 ans)
1933 1935 Joseph Duchesne (2 ans)
1935 1945 Arsène Maupas (10 ans)
1945 1959 Georges Maubuisson (14 ans)
1959 1971 Roger d'Esneval (12 ans)
1971 1983 Michel Lecomte (12 ans)
1983 2006 Guy Lheureux (23 ans)
2006 2008 André Oviève (20 mois)
2008 Michèle Lescène
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
961 975 1006 1055 1292 1448 1614[2]
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Château et son parc
  • Église Sainte-Cécile
  • Ancienne prison

[modifier] Château et son parc

[modifier] Entre Eure et Iton

Acquigny s’est développé au confluent de deux rivières : l’Eure, jadis navigable jusqu’à Chartres, et l’Iton, détourné de son cours naturel par un bras forcé construit au XIIe siècle par les moines de Conches-en-Ouche pour alimenter des moulins. Ce bras alimentait aussi les douves du château et protégeait le prieuré Saint Mauxe et le village médiéval situé derrière le château actuel.

Le site bénéficie d’un paysage remarquable qui a profondément changé depuis la fin du XIXe siècle. Les vergers de cerisiers et d’alisiers, les vignes et les pâturages à moutons des hautes collines qui bordent l’Eure et protègent le parc des vents du nord et de l’est ont cédé la place aux buissons et aux arbres qui imprègnent le paysage d’un grand romantisme.

[modifier] Le château

Le château d'Acquigny
Le château d'Acquigny

Depuis le haut Moyen Âge, le site fut fortifié pour contrôler la navigation sur l’Eure. Enjeu des guerres franco-normandes puis franco-anglaises pendant la guerre de Cent Ans, la forteresse fut prise par les armées de Charles V en 1364 puis rasée en 1378. Le château actuel fut construit à partir de 1557 par Anne de Montmorency-Laval, veuve de Louis de Silly, cousine du roi et première dame d’honneur de Catherine de Médicis. Elle voulut que l’architecte, Philibert Delorme ou Jacques Androuet du Cerceau, s’inspire de son amour éternel pour son mari et construise sa demeure en utilisant leurs quatre initiales entrelacées. C’est l’origine d’un plan complexe et d’une construction originale d’une rare élégance, centrée sur une tourelle d’angle à loggias superposées reposant sur une trompe en forme de coquille Saint-Jacques. Cette façade d’honneur est revêtue de nombreux éléments décoratifs qui célèbrent cet amour exceptionnel et la gloire de sa famille. Vers 1745, Pierre Robert le Roux d’Esneval, connu sous le nom de président d’Acquigny, fit agrandir le château, acheté en 1656 par son trisaïeul Claude le Roux de Cambremont, d’ailes basses à balustres.

Le même architecte Charles Thibault reconstruisit la chapelle Saint-Mauxe ainsi que les écuries et remises. Il édifia aussi une orangerie, l’église et « le petit château » attenant destiné à être un ermitage.

[modifier] Le petit château

Le président d’Acquigny, homme de grande piété, après avoir reconstruit l’église, désira terminer sa vie en ermite, vivant selon la règle de la stricte observance de la Grande Trappe. De l’extrémité de ce pavillon, il pouvait assister aux offices célébrés dans l’église.

L’architecture de cette construction est sobre, mais harmonieuse. Le jeu des couleurs – ardoise bleue, brique rose, pierre blanche – et la symétrie jouent un rôle essentiel dans la beauté et l’équilibre qui se dégagent de ce monument classé.

[modifier] Promenade au fil de l’eau et de l’histoire

La chapelle Saint-Mauxe depuis le parc du château
La chapelle Saint-Mauxe depuis le parc du château

Du vaste parc du XVIIIe siècle au dessin régulier dont le plan de 1784 est présenté dans la salle d’accueil, il subsiste, autour du potager, le tracé général des plans d’eau perpendiculaires, mais les alignements d’arbres et les parterres symétriques ont disparu. Toutefois, de magnifiques tilleuls ou de puissants marronniers qui se sont affranchis de leur forme géométrique embellissent le bois. Deux éléments majeurs, le potager et l’orangerie, ont retrouvé une partie de leur splendeur passée. Au début du XIXe siècle, le réseau de canaux rectilignes a été complété par une rivière au parcours sinueux traversée par un pont romantique et un chemin de roches inspiré d’un thème cher à Jean-Jacques Rousseau dans Les Rêveries du promeneur solitaire. Cette rivière comprend aussi des bassins où se reflètent les grands arbres et le château, de part et d’autre des cascatelles ou de la grande cascade.

Au cours de cette promenade apparaît la silhouette de la chapelle Saint-Mauxe, une tour du XIVe siècle protégeant désormais le Christ de l’ancien cloître du prieuré ou une chaumière du XVIIIe siècle avec ses iris et ses sédums sur le faîtage.

[modifier] Le potager du XVIIIe siècle

Situé à l’extrémité du parc actuel, le potager présente la particularité exceptionnelle d’être simultanément entouré de hauts murs de briques roses cuites sur le domaine et de canaux. Ces murs coiffés d’une charpente supportant un toit d’ardoises sont palissés de beaux poiriers imposants avec leurs 15 ou 20 branches. Sa restauration a commencé par les murs, les toitures, les canaux et des plantations. Elle se poursuit par le retour des fleurs.

[modifier] L’orangerie

L'orangerie du château d'Acquigny
L'orangerie du château d'Acquigny

Conçue pour le président d’Acquigny vers 1746 par Charles Thibault, l’orangerie abrite depuis sa restauration une collection d’agrumes, des palmiers et des plantes méditerranéennes. Elle sert aussi de salle d’exposition, de concert et de réception (location possible). Ses briques roses, le gris bleu des lavandes, les sculptures bleues des cyprès de l'Arizona taillés à l’italienne forment un décor de choix pour les agrumes en pot disposés aux beaux jours en allée devant l’orangerie.

Des végétaux méditerranéens ou de régions chaudes sont plantés le long de la façade : jasmin officinal, grenadier, passiflore, fremontodendron aux fleurs jaunes, jasminoïdes au feuillage persistant, vignes

[modifier] Le parc paysager

Le parc du château d'Acquigny
Le parc du château d'Acquigny

Dessiné vers 1820, le parc paysager a été conçu pour mettre en valeur le château et le site. L’alternance des pelouses, des bosquets d’arbustes à fleurs, de rhododendrons et des plans d’eau constitue un paysage harmonieux. Elle permet de retrouver la perspective historique de la vallée d’Eure destinée à l’origine à surveiller la rivière et de deviner la vallée de l’Iton. Les plantations d’arbres ont été particulièrement heureuses. Dans ce site, chaleur et eau se conjuguent pour permettre un développement inhabituel des différentes espèces : les platanes de différents cultivars atteignent ici 46 mètres de hauteur, les sophoras du Japon plantés à la même époque que celui du Jardin des Plantes de la ville de Paris sont particulièrement remarquables ainsi que les hêtres pourpres, les pins laricio, les séquoias, les cyprès chauves, les tilleuls des bois, les marronniers…

La diversité des essences est renouvelée lors des plantations : cèdres du Liban, de l'Atlas ou de l'Himalaya, tulipiers de Virginie, féviers d'Amérique, pins parasol, mûriers, micocouliers, arbousiers ou arbres aux fraises…

[modifier] Ouverture du parc et des jardins du château d’Acquigny

Les samedi, dimanche et jours fériés du 9 avril au 29 octobre de 14h à 18h Tous les jours en juillet-août de 14h à 19h

Groupes sur rendez-vous toute l'année.


[modifier] Église Sainte Cécile

La physionomie de l’église Sainte Cécile d’Acquigny, telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui, est marquée par le XVIIIe siècle. Elle a été construite vers 1545 pour le chœur, et entre 1552 et 1572 pour la nef, époque qui fut aussi celle de l’édification du château d’Acquigny. Si donc, aujourd’hui, nous pouvons être trompés par l’unité stylistique de cet édifice et de son décor, c’est que ses caractéristiques actuelles sont dûes à la volonté continue d’un seul et même homme : Pierre Robert Le Roux d’Esneval qui appartenait à une illustre famille de robins rouennais. Pierre-Robert Le Roux d’Esneval était président à mortier au parlement de Normandie, il est plus connu sous le nom de « Président d’Acquigny ».


L'église Sainte Cécile d'Acquigny
L'église Sainte Cécile d'Acquigny

La façade a été refaite par le Président avec l’aide de son architecte rouennais Charles Thibault. Il fit reconstruire la tour du clocher vers 1750 et la façade vers 1780, l’une en brique et l’autre en pierre. On peut y reconnaître les images en bas-relief de saint Mauxe et saint Vénérand sculptés par Fouquet.


La décoration intérieure est l’œuvre du Président d’Acquigny. Cette décoration est marquée par les boiseries, la dorure et les tableaux. La première pierre des constructions fut bénie le 27 septembre 1755 et les travaux terminés le 27 mai 1756.


Le chœur. Dans le fond on distingue la chapelle du Saint-Esprit.
Le chœur. Dans le fond on distingue la chapelle du Saint-Esprit.

Le chœur a été restauré en 1976 à la suite du classement de l’église en 1975.


Le maître-autel fut construit en 1748 en l’honneur de la naissance du fils du Président d’Acquigny, Esprit-Robert-Marie Le Roux d’Esneval.


La chapelle du Saint Esprit
La chapelle du Saint Esprit

La chapelle du Saint Esprit édifiée derrière le maître-autel est le joyau majeur admirable de cette église. Ce véritable petit salon fut dédié au Saint Esprit le 12 décembre 1769.


L'oratoire du « Président d'Acquigny »
L'oratoire du « Président d'Acquigny »

La superficie de la sacristie est très importante, en particulier pour une église de village. Au-dessus de cette sacristie de trouvent les appartement du Président restés dans l’état où il les avait laissés. Notamment, son petit oratoire surplombé d’un crâne joliment présenté dans une vitrine devant lequel il pouvait méditer. Ce crâne est celui de Dom Rigober Lévesque mort le 14 novembre 1679.

[modifier] Martyre de saint Mauxe et saint Vénérand

L'autel du Clos Saint-Mauxe tel qu'il était encore vers 1965–1970. Aujourd'hui, il a totalement disparu.
L'autel du Clos Saint-Mauxe tel qu'il était encore vers 1965–1970. Aujourd'hui, il a totalement disparu.
Bustes reliquaires de saint Mauxe et saint Vénérand
Bustes reliquaires de saint Mauxe et saint Vénérand

Depuis le début du Ve siècle Acquigny est célèbre pour le culte de saint Mauxe et saint Vénérand. Selon la légende, Mauxe serait un évêque d’origine italienne qui après avoir souffert pour la foi dans son pays se serait sauvé dans les Gaules accompagné de Vénérand, son diacre et son frère par le sang. Poursuivis par Sabinus, le proconsul auquel ils avaient échappé en Italie, ils furent rejoints sur les bords de l’Eure à Acquigny. Là, Sabinus fit trancher la tête de saint Mauxe, de saint Vénérand et de 38 de ses propres soldats que venaient de convertir les paroles et les miracles du saint évêque. L’endroit même où eu lieu le martyre porte encore le nom de Clos Saint-Mauxe. Les chefs de saint Mauxe et saint Vénérand sont conservés dans une châsse reliquaire. Cette châsse, qui a été restaurée récemment, se trouve à l’heure actuelle (2008) dans la salle des archives de la mairie d’Acquigny.

[modifier] Ancienne prison

À proximité du château et près du pont sur la rive droite de l'Eure se trouve « l'Ancienne prison » qui est un bâtiment en partie du XVIe siècle.

La croisée à meneaux de l'Ancienne prison d'Acquigny
La croisée à meneaux de l'Ancienne prison d'Acquigny

En réalité, il ne s'agit pas d'une prison mais d'un ancien tribunal. En effet, à partir du XVe siècle la baronnie d'Acquigny qui avait droits de haute, moyenne et basse justice y tenait audience. Comme ce tribunal possédait des cachots au rez-de-chaussée (qui est aujourd'hui un sous-sol à demi-enterré) on lui a donné par la suite le nom de « Prison », et encore aujourd'hui d'« Ancienne prison », les cachots étant toujours existants ainsi qu'un départ de sous-terrain d'une hauteur assez inhabituelle.

Au premier étage se situait la salle d'audience. Cette maison étant transformée en habitation, le volume de cette salle est aujourd'hui un peu modifié. Il y a encore quelques années, des « anciens » de la commune d'Acquigny se souvenaient avoir vu jusqu'à la dernière guerre un tableau dans cette salle représentant un Christ entouré de la Vierge et de Saint Jean. Ce tableau est déjà cité par l'abbé Lebeurier en 1892.
Le promeneur pourra découvrir sur le mur ouest une belle fenêtre à meneaux. Il est probable que cette maison aie été construite à l'emplacement où se trouvait le manoir de Guillaume de Poissy au XIIIe siècle.

[modifier] Autour d’Acquigny vous pouvez découvrir

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Acquigny – Notice sur la commune avant 1790, abbé P.-F. Lebeurier, ancien élève de l'École des chartes, chanoine honoraire d'Évreux et archiviste de l'Eure. Cet ouvrage a été réédité en 1992 sous forme de fac-similé dans le cadre des Monographies des villes & villages de France chez Res Universalis. (ISBN 2-87760-0015-8)
  • Inventaire des monuments historiques, 1969, numéro de notice IA00019348. (pour l'ancienne prison)

[modifier] Notes et références

  1. Ce maire a été tué au cours de la guerre 1914–1918 et c'est Monsieur Augustin Bréham, adjoint, qui a fait fonction de maire pendant cinq ans.
  2. Source INSEE - Population provisoire de l'année d'enquête.

[modifier] Liens externes