1917 (Chronologie de Dada et du surréalisme)
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[modifier] Éphéméride
[modifier] Janvier
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- 8 janvier
André Breton est affecté comme infirmier à Paris, puis comme externe au centre neurologique de la Pitié.[1]
- 8 janvier
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- 20 janvier
Antonin Artaud est réformé temporairement.
- 20 janvier
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- À Barcelone, paraît le premier numéro de la revue "391"[2] créée par Francis Picabia : « C'est mieux que rien, car vraiment ici, il n'y a rien… »[3]
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- Philippe Soupault est hospitalisé à Paris, boulevard Raspail, pour une bronchite, séquelle probable de l'expérimentation au vaccin contre la typhoïde. Il envoie son poème « Départ » à Guillaume Apollinaire qui le transmet à Pierre Albert-Birot.
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- Au Café de Flore, Apollinaire présente Soupault à Pierre Reverdy, Max Jacob, Blaise Cendrars, Francis Carco, Raoul Dufy, Jean Cocteau et Breton : « Il faut que vous deveniez amis. »[4]
[modifier] Février
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- 21 février
Paul Éluard obtient une permission pour épouser Gala arrivée à Paris depuis septembre dernier.[5]
- 21 février
[modifier] Mars
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- Parution du premier numéro de la revue "Nord-Sud" créée par Pierre Reverdy.[6]
Publication du poème « Départ » de Philippe Soupault.
- Parution du premier numéro de la revue "Nord-Sud" créée par Pierre Reverdy.[6]
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- 25 mars
Guillaume Apollinaire
« L’Horloge de demain », calligramme publié dans la revue "391".
- 25 mars
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- Lettre d'Apollinaire à Paul Dermée :
« Tout bien examiné, je crois en effet qu'il vaut mieux adopter surréalisme que surnaturalisme que j'avais d'abord employé. Surréalisme n'existe pas encore dans les dictionnaires, et il sera plus commode à manier que surnaturalisme déjà employé par MM. les Philosophes. »[7]
- Lettre d'Apollinaire à Paul Dermée :
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- Georges Ribemont-Dessaignes
« Civilisation »
« Il est avéré désormais que le plus pur moyen de témoigner de l'amour à son prochain est bien de le manger. [...] Posséder par le cœur, ou posséder par l'estomac ? Celui-ci est plus certain. Et puis, en cas de contre-ordre, il y a toujours la nausée. »
- Georges Ribemont-Dessaignes
[modifier] Avril
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- 10 avril
Marcel Duchamp « Fontaine »,[9] ready-made : urinoir renversé et signé "R. Mutt".
Proposée dans le cadre d'une exposition « sans jury et sans médaille » organisée à New York par la Société des artistes indépendants, l'œuvre est refusée pour cause d'« obscénité et de non-art ».
Photograhiée par Alfred Stieglitz, elle est aussitôt publiée dans la revue "The Blind man".
- 10 avril
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- André Masson est grièvement blessé pendant l'offensive du Chemin des Dames (Aisne).
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- 29 avril
Lettre de Jacques Vaché à Breton :
« Êtes-vous sûr qu'Apollinaire vit encore, et que Rimbaud ait existé ? Pour moi je ne crois pas - je ne vous guère que Jarry
(Tout de même, que voulez-vous, tout de même - UBU). »[10]
- 29 avril
[modifier] Mai
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- Création à Paris du ballet « Parade » sur une musique d'Erik Satie dans des décors de Picasso.[12]
[modifier] Juin
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- 24 juin
Première représentation, houleuse et interrompue, des « Mamelles de Tirésias » d'Apollinaire, à Paris. Jacques Vaché, déguisé en officier anglais, revolver au poing, somme de faire cesser le spectacle sous menace d'user de son arme contre le public. Apollinaire apparaît sur la scène et crie au public « Cochons ! ». Breton parvient à calmer Vaché. Soupault faisait office de souffleur.
- 24 juin
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- 28 juin
Soupault achète à la librairie "Ars et vita", située en face de l'hôpital du boulevard Raspail, un ouvrage broché dont le titre et l'auteur lui sont inconnus : « Les Chants de Maldoror », Comte de Lautréamont.
« Depuis ce jour-là, véritable jour de ma naissance, personne ne m'a reconnu. Je ne sais plus moi-même si j'ai du cœur. »[13]
- 28 juin
[modifier] Juillet
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- Parution à Zurich du premier numéro de la revue "Dada" créée par Tristan Tzara.[14]
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- 31 juillet
Paul Éluard
« Le Devoir et l'inquiétude »,
publié par les soins de son ami Jules Gono, éditeur et relieur d'art.[15]
- 31 juillet
[modifier] Août
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- 18 août
Lettre de Vaché à Breton :
« L'art est une sottise - Presque rien n'est une sottise - l'art doit être une chose drôle et un peu assommante - c'est tout [...] D'ailleurs - l'Art n'existe pas, sans doute - Il est donc inutile d'en chanter - pourtant : on fait de l'art - parce que c'est comme cela et non autrement - Well - que voulez-vous y faire ? »[16]
- 18 août
[modifier] Septembre
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- 1er septembre
Breton, interne à l'hôpital du Val-de-Grâce y fait la connaissance de Louis Aragon.[17]
Breton : « Vraiment un poète avec des yeux levés très haut, sans rien dans le geste de convenu et si mal adapté ! »[18]
- 1er septembre
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- Adrienne Monnier solde le numéro de la revue "Vers et prose" contenant le premier des « Chants de Maldoror » de Lautréamont. Aragon et Breton achètent le lot, en distribuent les exemplaires à leurs amis et passent leurs nuits de garde au service des aliénés à se les lire à haute voix.[19]
« Parfois, derrière les portes cadenassées, les fous hurlaient, nous insultant, frappant les murs de leurs poings. Cela donnait au texte un commentaire obscène et surprenant. Les brusques trous de silence étaient plus impressionnants encore que le vacarme démentiel. » Aragon[20]
- Adrienne Monnier solde le numéro de la revue "Vers et prose" contenant le premier des « Chants de Maldoror » de Lautréamont. Aragon et Breton achètent le lot, en distribuent les exemplaires à leurs amis et passent leurs nuits de garde au service des aliénés à se les lire à haute voix.[19]
[modifier] Novembre
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- 26 novembre
Conférence de Guillaume Apollinaire « L'Esprit nouveau et les poètes » : « Un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers. »
Déception de Breton quand il entend Apollinaire parler de « bon sens français » et de son « horreur du chaos ou du désordre ».
- 26 novembre
[modifier] Décembre
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- Artaud est réformé définitivement.
[modifier] Cette année-là
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- Séjour d'Artaud à Divonne-les-Bains (Ain). Un médecin croit reconnaître dans les symptômes une syphilis héréditaire et prescrit un traitement par piqûres à base d'arsenic, de mercure et de bismuth.
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- À New York, invité à participer à une conférence sur l'humour, Arthur Cravan se met à rire sans rien dire et commence à se déshabiller jusqu'à l'intervention de la police.
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- Georges Ribemont-Dessaignes est démobilisé.
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- Contraints de fermer le "Cabaret Voltaire", les dadaïstes ouvrent une galerie dans l'artère principale de Zurich, la Bahnhofstrasse.[21]
[modifier] Œuvres
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- Guillaume Apollinaire
« Les Mamelles de Tirésias » sous-titré « drame surréaliste en deux actes et un prologue »
- Guillaume Apollinaire
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- Jean Arp
« Fleur-marteau »,[22] papiers découpés
« Larmes d'Enak : formes terrestres »,[23]
« La Mise au tombeau des oiseaux et papillons (Portrait de Tristan Tzara) »,[24]
reliefs : planches de bois aux contours sinueux, découpées, fixées et peintes ou non.
- Jean Arp
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- Marc Chagall
« Les Amoureux au-dessus de la ville », huile sur toile
- Marc Chagall
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- Serge Charchoune
« Chant-canon », huile sur toile
- Serge Charchoune
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- Giorgio De Chirico
« La Chambre enchantée »,[26]
« Le Grand métaphysicien »,[27]
« Intérieur métaphysique »,
« Les Jeux du savant »,[28]
« La Muse métaphysique »,[29] huiles sur toile
- Giorgio De Chirico
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- Marcel Duchamp
« Apolinère Enameled »,[30] huile sur toile
- Marcel Duchamp
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- George Grosz
« Metropolis »,[31] huile sur toile
- George Grosz
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- Max Jacob
« Le Cornet à dés »
- Max Jacob
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- Francis Picabia
« La Musique est comme la peinture »,[32] vernis sur linoléum
« Parade amoureuse »,[33]
« Portrait de Marie Laurencin, Four in hand »[34]
- Francis Picabia
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- Philippe Soupault
« Aquarium »
- Philippe Soupault
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- Sophie Taeuber
« Symétrie pathétique », broderie de coton à partir d'un dessin de Jean Arp[35]
- Sophie Taeuber
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- Paul Valéry
« La Jeune Parque » dont l'académisme déçoit Breton.[36]
- Paul Valéry
[modifier] Notes et références
- Pour les références bibliographiques complètes, voir l'article principal Chronologie de Dada et du surréalisme
- ↑ Bonnet, OC 1, p.XXXV
- ↑ Le Bon, p. 65 et suivantes
- ↑ Lettre à Alfred Stieglitz, Le Bon, p.64
- ↑ Lydie Lachenal « Philippe Soupault. Littérature et le reste », Gallimard, Paris, 2006, p.323
- ↑ Scheler, p.LXI
- ↑ Bonnet, OC 1, p.XXXV
- ↑ Biro, p.28
- ↑ Scheler, p.LXI
- ↑ Lemoine, p.25
- ↑ Le Bon, p. 967
- ↑ Lemoine, p. 91
- ↑ Lemoine, p. 91
- ↑ Lydie Lachenal, op. cité, p. 322
- ↑ Lemoine, p. 91
- ↑ Scheler, p. LXI
- ↑ Daix, p. 38
- ↑ Daix, op. 26
- ↑ Lettre à Théodore Fraenkel, citée dans Bonnet, OC 1, p. XXXV
- ↑ Daix, p. 26
- ↑ Daix, p. 28. Sur la découverte de Lautréamont, voir aussi la page de discussion
- ↑ Lemoine, p. 21
- ↑ Pierre, p.115
- ↑ Durozoi, p.12
- ↑ Lemoine, p.21
- ↑ Lemoine, p. 22
- ↑ Gabriele Crepaldi « L'Art moderne 1900-1945 », Gründ, 2006, p. 189
- ↑ Crepaldi, op. cité, p. 186
- ↑ Crepaldi, op. cité, p. 186
- ↑ Crepaldi, op. cité, p. 190
- ↑ Le Bon, p.82
- ↑ Le Bon, p.336 & Lemoine, p.42
- ↑ Crepaldi, op. cité, p. 200
- ↑ Breton, "SP", p. 20
- ↑ Lemoine, p. 27
- ↑ Durozoi, p. 13
- ↑ « Entretiens avec André Parinaud » : « Est-ce bien la peine de s'être caché si longtemps pour reparaître dans ce costume ? [...] M. Teste était joué, comme trahi. »
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